Étiquette : Sortie:01022009

Mendiants et orgueilleux

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Albert Cossery publié en septembre 1955.

couverture bd Mendiants et orgueilleux

Quinze ans avant la vogue des adaptations littéraires en bandes dessinées, Golo adaptait avec succès le roman d’Albert CosseryMendiants et orgueilleux.

Quinze ans après sa première publication dans «(À suivre)», Futuropolis réédite ce livre essentiel. Cossery y dépeint les laissés-pour-compte des quartiers miséreux du Caire, faisant l’éloge du dénuement et de la paresse conçus comme un art de vivre, en opposition à nos pratiques occidentales : «Gagner est un mot obscène, un terme de commerce. Je hais l’argent et l’ambition, ils sont la cause de tous les malheurs du monde.

En Orient, lorsqu’on a de quoi vivre, on ne travaille pas. En Occident, plus on a d’argent, plus on en veut.»
Un livre essentiel pour Golo qui s’est installé alors au Caire, et qui revient aujourd’hui, avec Mes mille et une nuits au Caire, sur sa ville d’adoption et ses habitants, avec chaleur et humanité.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mendiants et orgueilleux »

Dans l’ édition graphique de « Mendiants et orgueilleux » par Golo, inspirée du roman d’Albert Cossery, le Caire s’illustre comme le théâtre d’une humanité fracturée. Le dessin, épuré et poignant, porte le récit d’une société cairote clivée non seulement par les richesses, mais aussi par les idéaux.

Gohar, l’ancien philosophe devenu mendiant, est le symbole d’un dénuement qui, loin de l’abattre, semble lui conférer une forme de noblesse austère. La dualité se lit dans chaque trait, chaque ombre de ce roman graphique où la misère côtoie la grandeur d’âme.

La narration visuelle met en relief la satire sociale du roman original. Elle illustre avec acuité la superficialité des possédants et l’authenticité des pauvres, questionnant la véritable essence de la richesse.

extrait bd Mendiants et orgueilleux

L’adaptation de Golo reste fidèle à l’esprit subversif de Cossery, transposant le mépris pour le matérialisme dans un langage visuel qui résonne avec le caractère intemporel du message. Ce n’est pas tant dans les possessions que dans l’indépendance de l’esprit que Gohar et ses compagnons d’infortune trouvent leur dignité.

Le personnage d’El Kordi, oscillant entre son milieu bourgeois et son aspiration à la solidarité avec les plus démunis, incarne cette lutte intérieure et souligne l’hypocrisie d’une société où les apparences sont reines. La révolte qu’il symbolise est aussi intérieure que sociale, un appel à la lucidité dans un monde d’illusions.

« Mendiants et orgueilleux » se révèle ainsi être une œuvre où la simplicité du dessin contraste avec la complexité des thématiques, un réquisitoire graphique contre l’aliénation par l’argent et un éloge de la liberté de l’esprit.

Le jeu de l’amour et du hasard, de Marivaux

Album publié en 2009 aux éditions Delcourt


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Marivaux représentée pour la première fois le 23 janvier 1730.

couverture bd bd Le jeu de l'amour et du hasard

Monsieur Orgon désire marier sa fille, Silvia, à un certain Dorante, qu’elle n’a jamais vu.

Afin de tester son prétendant, la promise demande la permission d’échanger son identité avec celle de sa servante.

L’idée amuse Orgon, d’autant qu’il sait que le jeune homme usera du même artifice en venant se présenter sous les traits de son valet.

Monsieur Orgon tait le stratagème des quatre jeunes gens et décide de laisser ses chances au jeu de l’amour et du hasard.

La bd « Le jeu de l’amour et du hasard » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le jeu de l’amour et du hasard »

Dans cette audacieuse adaptation en bande dessinée du classique de Marivaux, « Le Jeu de l’amour et du hasard« , Florent Humbert captive par sa maîtrise des codes marivaldiens. L’ouvrage se démarque par une mise en scène théâtrale habile, qui invite le lecteur à devenir le spectateur privilégié d’un jeu de scène savamment orchestré.

Les graphismes, à la fois robustes et caricaturaux, offrent une nouvelle dimension à l’œuvre, où les visages allongés et masqués des personnages renforcent le grotesque, miroir de la comédie humaine.

Ces choix esthétiques audacieux sont en parfaite résonance avec les thèmes de l’amour, du hasard et des rapports de classe, chers à Marivaux.

Un ouvrage qui, tout en respectant l’esprit de la pièce originelle, offre une perspective renouvelée et moderne, soulignant ainsi le caractère intemporel de la comédie des apparences

Histoires de Bretagne – T03 – Le Gardien du feu – Partie 1

Albums publiés en 2009 aux éditions Soleil.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre roman d’Anatole Le Braz publié pour la première fois en 1900.

En 1876, au large de la Pointe du Raz, le phare de Gorlébella balaie de son feu l’horizon.

A l’intérieur, son gardien Goulven Denès, ancien marin, écrit à son ingénieur les circonstances qui l’ont poussé à se retrouver aujourd’hui une arme à portée de main.

Quelques étages au-dessous, des hurlements retentissent à travers une porte fermée à clé.

Tout avait pourtant bien commencé. Lui, l’austère Léonard, avait conquis le cœur de la belle et pétillante Adèle Lazenec puis s’était vu offrir une évolution de carrière plus qu’inespérée au sein de la société des Phares Bretons.

Comment s’est-il retrouvé dans cet enfer ? Pourquoi diable les choses ont-elles pris cette tournure ? C’est ce que va tenter d’éclaircir Goulven en faisant appel à ses souvenirs…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Histoires de Bretagne – T03 – Le Gardien du feu – Partie 1 »

Dans le huis clos maritime « Le gardien de feu – Tome 1 – Goulven« , François Debois orchestre une symphonie de tourments humains, avec la mer déchaînée pour seule audience.

L’adaptation du texte d’Anatole Le Braz se fait ici dans le respect du lyrisme original, transposant l’angoisse et la solitude d’un gardien de phare confronté à son passé et à une présence inquiétante.

Sandro, au pinceau, capture l’essence rugueuse de la Bretagne, ses croyances et ses légendes, tandis que la palette de Joël Mouclier baigne chaque scène d’une lumière tantôt crépusculaire, tantôt fantomatique.

Le récit est un fil tendu, vibrant des vents contraires des traditions bretonnes et des tragédies personnelles. Goulven, le protagoniste, se débat avec ses démons sur fond de superstitions et de querelles ancestrales, incarnant le conflit entre le salut et la damnation. Le phare, à la fois sanctuaire et prison, devient le personnage central, symbole de lumière guide et de solitude aliénante.

Ce premier tome est une invitation à naviguer dans les eaux troubles de l’âme humaine, où chaque vague révèle des abysses plus sombres.

Une réussite graphique et narrative qui laisse le lecteur dans l’attente impatiente de révélations, la conclusion suspendue comme une tempête à l’horizon.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Phare de la Vieille