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Le procès

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Actes Sud.


D’après le roman de Franz Kafka publié en 1925.

couverture bd Le procès

Adaptation du grand classique de Kafka par la grande dame de la BD Chantal Montellier.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le procès »

Chantal Montellier, figure emblématique de la bande dessinée militante, s’attaque à Le Procès de Kafka avec une adaptation qui frappe par son audace et sa noirceur. Cette bande dessinée, loin d’être une simple reproduction du texte original, se distingue par une relecture qui épouse la perspective singulière de Montellier, teintée de dystopie et de critique sociale.

Le trait anguleux et sombre de Montellier, couplé à une mise en scène visuelle oppressante, plonge le lecteur dans une atmosphère de claustrophobie psychologique. Chaque page est une immersion dans l’absurde kafkaïen, où l’individu est broyé par des mécanismes bureaucratiques inhumains. Cette approche visuelle confère une dimension encore plus inquiétante au récit, où la froideur des dessins renforce la déshumanisation du protagoniste, Josef K.

Si l’adaptation respecte le fond du roman, Montellier y injecte sa propre critique des structures de pouvoir modernes, élargissant ainsi le propos de Kafka pour en faire une réflexion sur notre époque. Toutefois, cette lecture n’est pas sans risque. On pourrait reprocher à Montellier une trop grande appropriation de l’œuvre originale, altérant ainsi son ambiguïté propre.

Le Procès version Montellier est une œuvre à part entière, qui témoigne d’une rencontre féconde entre deux univers, celui de Kafka et celui de Montellier, où la révolte contre l’injustice devient une toile de fond aussi oppressante que fascinante.

L’Homme qui rit

Bande dessinée publiée en 2000 aux éditions Glénat.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

couverture bd L'Homme qui rit

Tout le monde connaît Victor Hugo et sa capacité à créer des univers où le sordide côtoie le sublime. Mais tout le monde ne connaît pas encore Fernando De Felipe ; cela ne devrait plus tarder.


Après deux séries très remarquées par les lecteurs de BD (Museum et Black Deker), la publication de cette très libre adaptation de L’Homme qui rit devrait convaincre les derniers sceptiques de l’incommensurable talent de cet artiste.


Son trait vivant et fluide et ses couleurs audacieuses font de ce directeur artistique de l’université de Barcelone l’un des plus intéressants auteurs espagnols du moment.
Mélangeant les techniques et les styles avec l’originalité qui le caractérise, De Felipe pousse encore plus loin les limites de la BD dans cet album envoûtant et sombre.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit »

Dans sa bande dessinée L’Homme qui rit, Fernando de Felipe revisite l’œuvre de Victor Hugo avec une vision résolument sombre et déstabilisante.

Cet album distille une atmosphère oppressante à travers des illustrations frappantes et un récit condensé. De Felipe se concentre sur l’aspect grotesque de l’histoire, accentuant la tragédie du personnage principal, Gwynplaine, dont le rire figé devient une métaphore poignante de la condition humaine et de l’injustice sociale.

Les choix artistiques de l’auteur, notamment son style graphique marqué par des contrastes intenses et des visages déformés, créent une tension constante. Ce parti pris peut cependant diviser. On peut y voir une adaptation fidèle à l’esprit du roman, ou alors regretter la simplification inévitable des thèmes profonds d’Hugo.

L’Homme qui rit de De Felipe se présente non seulement comme une interprétation graphique de qualité, mais aussi comme une réflexion moderne sur les inégalités et le destin, qui résonne encore aujourd’hui.

Cette bande dessinée est un tour de force qui mérite d’être découverte, tant pour son approche artistique que pour la réinvention du classique littéraire d’Hugo qu’elle propose.

Piège Nuptial

Bande dessinée publiée en 2012 aux éditions Casterman.


D’après le roman de Douglas Kennedy publié en 1994.

couverture bd Piège Nuptial

Le Bestseller de Douglas Kennedy enfin en BD !

Parti au hasard du bush australien où il fait un break entre deux boulots, un jeune Américain, Nick, noue une liaison qu’il pense sans lendemain avec Angie, une auto-stoppeuse ramassée sur la route.

Mais l’histoire prend un tour très inattendu. Drogué à son insu par Angie, Nick reprend connaissance à Wollanup, une localité qui ne figure même pas sur les cartes, en plein cœur du désert.

Devenu contre son gré le « mari » d’Angie, Nick va faire connaissance avec sa nouvelle famille : une communauté humaine fruste, violente et dégénérée, dont les chefs de famille défendent à quiconque de quitter le groupe, sous peine de mort…

Dépouillé de son passeport et de son argent, placé sous une surveillance constante, Nick ne pense plus qu’à s’enfuir. Mais comment s’échapper de cet enfer ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Piège Nuptial »

Dans « Piège Nuptial », Christian De Metter parvient à capturer l’intensité narrative du roman de Douglas Kennedy en transformant cette œuvre littéraire en une bande dessinée remarquable.

De Metter, déjà reconnu pour son talent d’adaptateur, crée ici un thriller visuellement oppressant où chaque case est soigneusement pensée pour immerger le lecteur dans un univers où la tension est palpable à chaque instant.

L’histoire, qui suit les mésaventures d’un journaliste américain piégé dans le désert australien, se déploie avec une fluidité narrative qui témoigne de la maîtrise de l’auteur dans l’art de la bande dessinée.

Les illustrations, dominées par des tons sombres et des contrastes saisissants, renforcent le sentiment de claustrophobie et d’inquiétude qui traverse le récit. De Metter utilise habilement l’aquarelle pour créer des ambiances qui oscillent entre le rêve et le cauchemar, rendant la descente aux enfers du protagoniste d’autant plus immersive.

Le point fort de cette œuvre réside dans son atmosphère anxiogène et sa capacité à maintenir le lecteur en haleine du début à la fin. « Piège Nuptial » est un exemple brillant de la manière dont une bande dessinée peut non seulement adapter mais sublimer une œuvre littéraire.

Un incontournable pour les amateurs de thrillers psychologiques, d’adaptations visuelles réussies​ et les fans de Douglas Kennedy.

Croc-Blanc

Album publié en en 2019 aux éditions du Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Jack London écrite en 1906.

couverture bd Croc-Blanc

Un grand roman d’aventure, le chef-d’œuvre de Jack London.

Publié aux États-Unis sous le titre White Fang en 1906, Croc-Blanc relate les aventures d’un chien-loup au nom éponyme, né à l’état sauvage dans le Grand-Nord américain et qui se trouvera confronté au monde cruel des hommes.

Ce roman, dans lequel Jack London puise dans ses propres souvenirs de chercheur d’or en Alaska, fait écho à L’Appel de la forêt dont l’intrigue inversée met en scène un chien de traîneau qui retourne à la vie sauvage.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « Croc-Blanc »

L’adaptation en bande dessinée de Croc-Blanc par Caterina Mognato et Walter Venturi est une œuvre qui réussit à transposer l’intensité du roman de Jack London dans un format visuel saisissant.

Malgré la contrainte du nombre de page, les auteurs parviennent à restituer les grandes étapes de la vie de ce chien-loup emblématique, tout en conservant l’essentiel du drame et de l’émotion qui caractérisent l’original.

Le véritable atout de cette bande dessinée réside dans les illustrations de Walter Venturi, dont la qualité impressionne dès les premières pages. Les paysages du Grand Nord, les personnages humains et les animaux sont rendus avec une précision et une finesse remarquables.

extrait bd Croc-Blanc

Venturi réussit à capturer les émotions à travers des détails subtils dans les expressions et les postures, créant ainsi une atmosphère qui résonne avec l’intensité du récit. Les couleurs, judicieusement utilisées, ajoutent une profondeur et une dimension supplémentaire à l’atmosphère rude et sauvage de l’histoire.

Le scénario, écrit par Caterina Mognato, souffre d’une condensation nécessaire mais parfois frustrante. Le rythme soutenu de la narration laisse peu de place à l’exploration des détails et des nuances qui enrichissent le roman de London. Les transitions rapides entre les différentes phases de la vie de Croc-Blanc peuvent donner une impression de « survol ».

Malgré ce dernier petit bémol, cette bande dessinée demeure une adaptation réussie, offrant une relecture fidèle du récit tout en enrichissant l’expérience de lecture par la puissance de ses images.

Le dossier final, qui apporte des éclairages sur la vie de Jack London et la genèse du roman, constitue un complément bienvenu pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension de l’œuvre. Une belle réussite visuelle qui séduira les amateurs de littérature et de bande dessinée

La grande balade de Petros

Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman (La Guerre de Petros) de Alki Zei publié en 1971.

couverture bd La grande balade de Petros

La grande balade de Petros est un témoignage historique et antifasciste, qui relate les aventures et les jours difficiles d’un gamin de 9 ans (Petros) et de sa famille pendant l’occupation allemande d’Athènes.


Le quotidien de la guerre, la terrible famine des grandes villes et les exécutions chroniques, mais également la résistance inventive d’une population qui n’a plus rien à perdre, sont racontés à travers le regard, les rêveries et les interprétations de ce petit garçon qui va être obligé de grandir trop vite…


Un récit d’enfance et d’apprentissage sans condescendance, mais avec de l’humour et de la tendresse.

Dimitrios Mastoros et Angeliki Darlasi adaptent ce classique de la romancière grecque Alki Zei, militante de gauche et membre active de la résistance sous l’occupation nazie.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La grande balade de Petros »

« La grande balade de Petros« , adaptation du roman d’Alki Zei, nous transporte dans la Grèce occupée de la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux d’un enfant de 9 ans.

Cette bande dessinée, réalisée par Dimitrios Mastoros (dessin) et Angeliki Darlasi (scénario), est un récit puissant et émouvant, évoquant à la fois l’innocence perdue et la cruauté d’une guerre impitoyable.

Le style graphique de Mastoros, en bichromie, capte admirablement les ambiances oppressantes de l’époque. Les traits fins et les contrastes noirs et blancs amplifient la gravité des événements vécus par Petros, tout en rendant hommage à son regard enfantin, capable de saisir à la fois l’horreur et l’humanité. Néanmoins, le format des cases et la taille du lettrage ont été critiqués pour leur petite dimension, rendant parfois la lecture inconfortable. Malgré ce défaut mineur, la narration visuelle reste poignante et immersive.

extrait bd La grande balade de Petros

Darlasi et Mastoros réussissent à illustrer les thèmes de la résistance, de l’amitié, et du sacrifice à travers des scènes profondément touchantes, comme l’enterrement clandestin de la grand-mère pour préserver les tickets de rationnement. Ce roman graphique ne se contente pas de raconter l’histoire ; il interroge également le lecteur sur la manière dont la guerre peut transformer l’enfance.

« La grande balade de Petros » est une œuvre essentielle pour quiconque s’intéresse à la bande dessinée historique. Elle combine un témoignage vibrant de l’occupation allemande avec une profondeur émotionnelle qui résonnera longtemps après la dernière page tournée.

Un animal doué de raison

Album publié en 2008 aux éditions Pirate.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Robert Merle publiée en 1967.

« Un animal doué de raison » de Robert Merle est un roman de science-fiction où le Dr. Pierre (ou John) Lafaye, un scientifique, enseigne à deux dauphins, Fa et Bi, à comprendre et parler un anglais simple.

Cette avancée attire l’attention de diverses organisations militaires qui voient un potentiel stratégique dans l’utilisation des dauphins pour des missions sous-marines.

Lafaye découvre que ses employeurs militaires veulent utiliser ses découvertes à des fins destructrices, ce qui le place face à un dilemme moral.

Pour protéger les dauphins, il décide de les libérer dans l’océan. Le roman explore les implications éthiques de la communication inter espèces et critique l’instrumentalisation de la science à des fins militaires.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un animal doué de raison »

« Un animal doué de raison » en BD n’est pas réellement une BD qui a été publiée en tant qu’album grand public. La bande dessinée est parue dans Pif Gadget 541 à 543. La bd est donc introuvable aujourd’hui.

La peste – Tome 1

Album publié en 2021 aux éditions Michel Lafon.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Albert Camus publiée le 10 juin 1947.

La première adaptation en manga du chef-d’œuvre d’Albert Camus, Prix Nobel de littérature.

Oran, années 1940. De plus en plus de rats sont retrouvés morts dans les rues, semant la confusion chez les habitants.

Une situation qui inquiète le jeune docteur Bernard Rieux et où l’indécision pourrait avoir des conséquences terribles.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La peste – Tome 1 »

Ryota Kurumado, avec son adaptation manga de La Peste d’Albert Camus, parvient à marier la littérature classique avec l’esthétique du manga, offrant ainsi une relecture frappante de l’œuvre iconique.

Ce premier tome, publié sous la bannière de Michel Lafon, se distingue par une fidélité scrupuleuse au texte d’origine tout en y injectant une intensité visuelle propre au médium.

Le choix de Kurumado de dépeindre le Dr Bernard Rieux avec une apparente innocence crée un contraste saisissant avec le contexte macabre de l’épidémie. Ce décalage stylistique souligne l’absurdité et l’impuissance face à la peste qui ravage Oran. Les scènes, où les cadavres de rats puis d’humains s’entassent, sont particulièrement marquantes, évoquant une montée progressive de l’horreur, page après page.

extrait bd La peste - Tome 1

Ce manga, tout en restant accessible grâce à une narration épurée, capte l’attention par son atmosphère pesante. Les dessins détaillés, notamment des paysages urbains et des scènes de panique collective, enrichissent l’expérience de lecture, rendant tangible l’angoisse diffuse qui caractérise le roman de Camus.

Malgré une certaine sobriété dans les dialogues, l’adaptation ne perd jamais de vue l’impact philosophique du récit original, reflétant la lutte humaine contre l’absurde.

Kurumado, avec cette œuvre, offre non seulement une porte d’entrée vers Camus pour un nouveau public.



Toutes les bd adaptées de l’œuvre d’Albert Camus

La Guerre des Boutons – Tome 1 – Le trésor

Bande dessinée publiée en 2005 aux éditions Petit à Petit.


D’après le roman de Louis Pergaud publié en 1912.

couverture bd La Guerre des Boutons - Tome 1 - Le trésor

Longeverne, et Velran…

Deux villages dans lesquels depuis des générations, on est élevé dans le mépris du camp adverse. Et l’on y commence très tôt. Dès qu’une rencontre est possible, l’armée de Longeverne vient défier celle de Velran.

La lutte est âpre, les combats éprouvants, les guerriers, valeureux, même s’ils sont hauts comme trois pommes.

Depuis peu, la bataille prend un nouveau tournant : sur les vêtements des vaincus, on coupe tout ce qui dépasse : les bretelles, les lacets, les ceintures, et bien sûr les boutons !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre des Boutons – Tome 1 – Le trésor »

Mathieu Gabella, en collaboration avec Valérie Vernay, revisite avec « Le Trésor », premier tome de La Guerre des Boutons, un classique de la littérature française.

Leur adaptation de l’œuvre de Louis Pergaud se distingue par une approche à la fois respectueuse et innovante, offrant une plongée rafraîchissante dans cet univers où l’innocence de l’enfance se mêle à des rivalités parfois féroces.

Le talent de Vernay se manifeste pleinement à travers des illustrations empreintes de douceur et de chaleur, qui contrastent délicieusement avec la violence symbolique des affrontements entre les jeunes protagonistes. Son travail sur les couleurs renforce l’immersion du lecteur, le plongeant dans une ambiance nostalgique, presque bucolique, qui rappelle les après-midis passés à l’extérieur, loin des préoccupations des adultes.

Gabella, quant à lui, maîtrise l’art de la réécriture en restituant avec fidélité l’esprit facétieux et le langage coloré des enfants de Longeverne et Velran. Cette adaptation est une œuvre divertissante et enrichissante, qui parvient à séduire tant les nouveaux lecteurs que ceux qui gardent un souvenir ému du texte original.

« La Guerre des Boutons – Tome 1 : Le trésor«  se positionne comme une bande dessinée à la fois accessible et fidèle, une véritable passerelle entre les générations, illustrant avec brio l’éternelle quête de reconnaissance et de pouvoir qui anime les jeux d’enfants.


Boitelle et le Café des Colonies

Album publié en 2016 aux éditions Bamboo.


Résumé éditeur

Adaptation d’une nouvelle de Guy de Maupassant, « Boitelle », extraite du recueil « La main gauche », publié en 1889.

couverture bd Boitelle et le Café des Colonies

Malmené par la vie, le père Antoine Boitelle se remémore sa chère jeunesse : lorsqu’il était soldat au Havre, à rêver devant les navires en partance pour les pays lointains ; son coup de foudre pour la belle Norène, une jeune Africaine serveuse au Café des colonies.

Si le jeune Antoine vécut une immense passion, il se heurta également à la laideur du racisme quotidien et à la résistance de ses parents, paysans, face à un mariage beaucoup trop « coloré » à leur goût.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Boitelle et le Café des Colonies »

« Boitelle et le Café des Colonies », œuvre de Didier Quella-Guyot et Sébastien Morice parue en 2016, est une adaptation poignante de la nouvelle de Guy de Maupassant. La bande dessinée nous plonge dans la France du XIXe siècle, explorant les thèmes intemporels de l’amour et du racisme.

L’histoire suit Antoine Boitelle, un homme marqué par la vie, qui se souvient de sa jeunesse lorsqu’il était soldat au Havre. Là-bas, il tombe amoureux de Norène, une jeune serveuse africaine au Café des Colonies. Leur romance est cependant entravée par les préjugés raciaux de l’époque et l’opposition des parents d’Antoine, paysans refusant une union interethnique. Quella-Guyot réussit à transposer fidèlement l’essence de Maupassant, offrant une narration sans jugement qui met en lumière les réalités du racisme quotidien de l’époque​.

extrait bd Boitelle et le Café des Colonies

Les illustrations de Sébastien Morice apportent une profondeur supplémentaire au récit. Ses dessins, à la fois doux et réalistes, utilisent des couleurs chaudes pour créer une atmosphère nostalgique qui contraste avec la dureté des thèmes abordés. La délicatesse de son style visuel souligne l’humanité des personnages et leur lutte contre les préjugés. Cette combinaison de narration et d’illustration crée une œuvre émotive et immersive​​.

« Boitelle et le Café des Colonies » aborde des questions essentielles et contemporaines. L’amour entre Antoine et Norène, confronté aux préjugés de la société, offre une réflexion sur l’acceptation et la tolérance. La bande dessinée évoque également les « zoos humains » et les expositions coloniales, ajoutant une dimension historique qui enrichit le récit et renforce sa pertinence actuelle.

Quella-Guyot et Morice ont créé une adaptation réussie et touchante de Maupassant, à la fois visuellement captivante et thématiquement profonde.

Les Enfants de la Liberté

Album publié en 2013 aux éditions Casterman.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Marc Levy publié en 2007.

« Nous avions si vite perdu la guerre… De Londres un général lançait un appel à la résistance, tandis que Pétain signait la reddition de tous nos espoirs. Ce 21 mars 1943, j’ai dix-huit ans et j’ai enfin un tuyau pour entrer en contact avec la résistance. Il n’y a pas dix minutes, je m’appelais encore Raymond. À présent, je m’appelle Jeannot. Jeannot sans nom. »

Ils s’appelaient Raymond, Claude, Charles, Émile, Boris, Jan, Catherine, Damira, Sophie ou Osna. C’est l’histoire vraie de ces enfants de l’Occupation devenus trop vite adultes. C’est l’histoire de leur engagement dans la résistance toulousaine.

Alain Grand met en images le roman le plus intime de Marc Levy.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Enfants de la Liberté »

« Les Enfants de la Liberté« , d’Alain Grand, est une bande dessinée poignante qui offre une adaptation fidèle du roman de Marc Levy, inspiré par les expériences de son père pendant la Résistance française. Cette œuvre rend un hommage vibrant à la jeunesse héroïque de la 35ème brigade toulousaine, plongée dans la lutte contre l’occupant nazi.

Le dessin est à la fois précis et évocateur, ajoutant une profondeur émotionnelle aux scènes dramatiques et historiques. Grand parvient à capter l’essence des personnages et des moments cruciaux, même si certains critiques trouvent la mise en page parfois trop chargée et rigide​.

extrait bd les enfants de la liberté

Narrativement, l’album est riche et dynamique, couvrant un éventail d’événements allant des actions clandestines aux arrestations brutales, en passant par les transports d’explosifs et les exécutions. La densité des anecdotes historiques apporte une authenticité et une profondeur appréciables au récit​​.

Les personnages, issus de divers horizons, sont particulièrement attachants et bien développés, offrant au lecteur une immersion totale dans leur engagement et leurs sacrifices. La bande dessinée réussit à éviter les clichés manichéens, présentant une vision nuancée de cette période sombre où l’humanité transparaît dans les actes les plus héroïques comme les plus tragiques​​.

« Les Enfants de la Liberté » est une lecture indispensable pour quiconque s’intéresse à la Seconde Guerre mondiale et à la Résistance. Cette adaptation réussie reste une œuvre émouvante et éducative, honorant les jeunes résistants dont le courage et la détermination ont marqué l’histoire​.