Chroniques de Francine R., résistante et déportée
Albums publiés en 2018 aux éditions Glénat.
Résumé éditeur
Quand la BD frôle les frontières de l’intime…
Francine R. est arrêtée avec sa sœur par la Gestapo à Pouilly-sous-Charlieu, dans la Loire, le 6 avril 1944, pour les faits de résistance de leur frère Joannès.
De là, elles partiront dans un convoi de femmes puis elles seront séparées : sa sœur expédiée en camps de travail à Hanovre ; Francine à celui de Watenstedt dans les usines d’armement Herman Göring.
Tout au long de son parcours, rien ne lui sera épargné : frappes dès son arrestation par la Gestapo, humiliations continues, trajets en train dans un wagon à bestiaux, accueil par des chiens loups sur le quai de la gare du camp de concentration, expérience médicale, déshabillage des morts, pillage des vivants, travail forcé…
Mais aussi, la permanence de l’espoir de sortir vivant de cet enfer, la lumière de deux hommes, un français et un algérien croisés à Watenstedt, le sabotage du travail à la chaine, l’émotion à la libération du camp, la première nuit dans un vrai lit, le 14 juillet de la libération à Paris.
Francine a évoqué tout cela en détail à Boris Golzio dans un long entretien. Longtemps resté avec cette matière entre les mains, l’auteur décide aujourd’hui de retranscrire cette parole dans un récit de bande dessinée dont le dessin se fait le plus neutre et naïf possible afin de rendre l’horreur supportable.
Un récit où le texte n’est composé que par la voix de Francine, dans son langage à elle, brut, fait d’hésitations, de répétitions et de tremblements, afin de respecter la vérité ontologique de ses propos et de rendre compte de la meilleure manière possible ce que fut la vie de cette femme.
Une résistante, déportée, parmi des milliers d’autres, mais dont chaque voix, chaque parole est unique et doit être sauvée de l’oubli.
La bd « Chroniques de Francine R., résistante et déportée » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Chroniques de Francine R., résistante et déportée »
Dans « Chroniques de Francine R., résistante et déportée« , Boris Golzio nous offre un témoignage saisissant, marqué par une authenticité brute et une sobriété poignante.
Adapté des entretiens avec sa cousine éloignée, Francine R., ce récit graphique retrace avec une précision déchirante les épreuves de cette résistante arrêtée par la Gestapo en 1944 et déportée dans les camps nazis.
Golzio fait le choix audacieux d’un dessin dépouillé, quasi naïf, qui contraste avec la dureté des événements décrits. Cette approche visuelle, minimaliste mais efficace, permet de focaliser l’attention du lecteur sur les paroles de Francine, conservées dans toute leur crudité et leur vérité. Chaque case est une plongée dans l’horreur des camps, depuis les humiliations quotidiennes jusqu’aux lueurs d’espoir apportées par des rencontres fortuites mais cruciales.
Le récit est ponctué de détails historiques précis, intégrés de manière fluide au fil de la narration. Ces éléments enrichissent le témoignage de Francine sans jamais alourdir le propos, permettant aux lecteurs de saisir pleinement le contexte de sa déportation et de son combat pour la survie. Golzio réussit à équilibrer l’émotion et l’information, offrant ainsi un hommage respectueux et bouleversant à sa cousine et à tous ceux qui ont partagé son sort.
« Chroniques de Francine R. » n’est pas seulement une œuvre de mémoire, mais aussi un puissant rappel des atrocités passées et de l’importance de ne jamais les oublier. En résistant à la tentation du pathos, Golzio livre une bande dessinée qui touche par sa sincérité et son engagement, une lecture indispensable pour les générations présentes et futures.