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Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 3

Album publié en 2017 aux éditions Paquet.


couverture bd Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat - Tome 3

Fin 1916, après s’être battu une dernière fois dans l’enfer de Verdun, le jeune Jean-Corentin Carré est envoyé sur le front de Champagne avec sa section.

Sa notoriété du « Petit Poilu du Faouët » est grandissante et glorieuse. Mais son moral est au plus bas. Le garçon est de plus en plus noir.

Il se culpabilise d’être vivant, de voir ses camarades mourir sous ses yeux. Son rêve est de sortir de ces tranchées boueuses.

Quelques semaines passent, son général lui annonce bonne nouvelle. Sa demande de changement d’arme a été acceptée. Il va pouvoir intégrer une célèbre escadrille d’aviation et pouvoir se battre dans les airs !


C’est à Dijon puis à Étampes qu’il effectue son temps d’instruction dans l’aéronautique militaire. Le 23 juillet, il reçoit l’insigne d’élève pilote.

Le 3 octobre, le brevet de pilote de guerre (N°6642) lui est décerné à l’issue d’un stage au camp d’Avord. L’adjudant pilote carré est ensuite affecté à l’escadrille S.O.229, célèbre pour ses combats.

C’est avec elle qu’il se bat dans le ciel de la Meuse. Il effectue des vols de reconnaissance dans un premier temps et devient vite décoré pour avoir abattu 3 avions ennemis.

Mais ce 18 mars 1918, à l’aube, il trouve la mort héroïquement dans un combat aérien au dessus de Souilly. Jean-Corentin Carré est tombé dans un traquenard par quatre avions.

Cette action lui vaut une dernière citation à l’ordre de l’armée, cette fois-ci « S’est défendu énergiquement jusqu’à ce que son appareil soit abattu l’entraînant dans une mort glorieuse ».

Ainsi disparut à l’âge de 18 ans le « Petit Poilu du Faouët », l’un des plus jeunes soldats français de la Grande Guerre. Tout le monde le pleurait dans le pays. Les hautes autorités demandèrent qu’il soit enterré et porté au Panthéon. Un monument a été inauguré à ce jeune combattant juste avant la Seconde Guerre mondiale. Toutes les rues en Bretagne portent son nom. Jean-Corentin Carré est devenu un symbole et un exemple.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 3 »

Dans le troisième volet de « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat« , Pascal Bresson et Lionel Chouin clôturent avec brio la saga du plus jeune combattant de la Première Guerre mondiale.

Ce dernier opus, imprégné de l’atmosphère lourde des combats aériens et de la psyché torturée de son jeune héros, est une fenêtre ouverte sur les abysses de l’âme humaine confrontée à l’inhumanité de la guerre.

Le récit, qui nous transporte des tranchées boueuses aux cieux assiégés, est une étude minutieuse des conflits intérieurs et extérieurs. Jean-Corentin, le « Petit Poilu », évolue dans un monde où le patriotisme juvénile est aussi loué que mis à l’épreuve. La narration de Bresson, précise et poignante, s’accompagne parfaitement des illustrations de Chouin, dont le trait saisit avec acuité les détails de cette époque sombre.

extrait Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat - Tome 3

Le tome s’achève sur la mort tragique du protagoniste, qui, bien que prévisible, n’en est pas moins déchirante. L’auteur ne cherche pas à glorifier la guerre; au contraire, il présente un personnage profondément humain, héros malgré lui, pris dans les machinations d’un conflit qui dépasse son entendement et sa jeune vie.

Les auteurs réussissent le tour de force de rendre hommage à ce soldat sans pour autant tomber dans l’hagiographie. Ils nous présentent un jeune homme courageux et complexe, dont le destin tragique souligne l’absurdité de la guerre.

Ce tome est une réussite tant sur le plan narratif que graphique, offrant une conclusion mémorable et touchante à la série. C’est une œuvre qui mérite sa place non seulement dans les bibliothèques de bande dessinée mais aussi dans les discussions sur la représentation de l’histoire et de la jeunesse dans l’art.



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Le Faouët

Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2

Album publié en 2017 aux éditions Paquet.


Verdun 1916, côte 321.

Après avoir subi de terribles revers, les soldats français se battent avec acharnement pour refouler l’ennemi à leur point de départ.

C’est une guerre où chacun doit reprendre sa propre tranchée. Jean-Corentin Carré, toujours volontaire pour les missions périlleuses, est apprécié de ses hommes.

Il est nommé pour une seconde citation au mérite en sauvant au périple de sa vie une grande partie des ses poilus d’une mort annoncée.

Pour ce jeune garçon et pour bien d’autres, Verdun reste la plus emblématique, la plus traumatisante des batailles de cette Grande Guerre.

Il a de plus en plus l’impression de devenir une machine à tuer du Boche, l’impression aussi de devenir une bête à tranchée, l’animal qu’on pousse à l’abattoir !

Jean-Corentin Carré prend soudainement conscience que sa place n’est plus dans ces lieux où l’enfer et la mort rôdent. Il veut retrouver sa place d’enfant, retourner étudier à l’école et vivre normalement, comme un gosse de son âge.

Surtout, il tient plus que tout à retrouver sa véritable identité, son vrai nom JEAN-CORENTIN CARRÉ, au lieu de son nom d’emprunt AUGUSTE DUTHOY, qu’il considère comme un nom d’assassin…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2 »

Dans « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2« , Pascal Bresson poursuit avec brio la narration graphique de la jeunesse tragiquement héroïque de Jean-Corentin Carré dans le chaos de la Grande Guerre.

Le récit, ancré dans les tranchées boueuses de Verdun, est une fenêtre ouverte sur la psyché d’un adolescent combattant, dont la bravoure dépasse l’entendement et défie les horreurs de la guerre.

Bresson tisse une trame où l’historicité et la fiction se rencontrent pour honorer la mémoire collective.

Le dessin de Lionel Chouin, aux traits aussi précis que douloureux, ne se contente pas d’illustrer la guerre ; il la rend palpable, presque insoutenable, nous forçant à ne pas détourner le regard de ce que fut ce conflit dévastateur.

Le jeune Jean-Corentin, dans son uniforme bien trop grand pour son âge, incarne cette innocence perdue, cet élan patriotique qui a poussé tant de jeunes à une fin prématurée.

La série trouve son équilibre dans la dualité de sa narration : elle oscille entre l’admiration pour le courage des soldats et une critique acerbe de l’absurdité de la guerre. Si l’on peut parfois reprocher à Bresson une idéalisation de son protagoniste, c’est peut-être pour mieux souligner la perte de l’humanité dans ce gâchis de vie. Car au-delà de la biographie, c’est bien une allégorie de la guerre et de ses démons que l’auteur nous offre.

« Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2 » est donc plus qu’une simple bande dessinée ; c’est un hommage graphique, un morceau d’histoire narré avec émotion et respect, mais également une réflexion sur la guerre et ses jeunes victimes.

Il nous rappelle que le devoir de mémoire passe aussi par ces récits dessinés, capables de toucher l’esprit et le cœur des générations futures.



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Le Faouët

BRIGANDE ! Marion du Faouët

Album publié aux éditions Locus Solus en 2019.


Dès l’âge de 23 ans, Marion Tromel devient bandit de grand chemin sur une grande partie de la Cornouaille, en Bretagne intérieure.

Elle a jusqu’à 40 hommes sous ses ordres, réunis dans la « Compagnie Finefont ». Les victimes sont dépouillées sans effusion de sang, et les pauvres sont épargnés.

couverture bd "BRIGANDE ! Marion du Faouët"

La bande attaque surtout des « étrangers » à la région et en particulier les marchands qui reviennent des foires ou des pardons. Bientôt, on ne parle plus que de « Marion du Faouët ».

La grotte du diable à Huelgoat aurait été l’une de ses caches, comme le manoir du Bodénou dans les Côtes-d’Armor.

Elle y aurait caché des trésors…

Arrêtée plusieurs fois, elle s’évade ou obtient la libération grâce à des protections haut placées et à son charme légendaire.

Finalement, elle sera reconnue dans une rue de Nantes, capturée et jugée à Quimper. Bien que soumise à la question, elle n’avoue rien et est condamnée à être pendue et étranglée le 2 août 1755. La peine est exécutée le jour-même, sur la place Saint-Corentin.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « BRIGANDE ! Marion du Faouët »

« Brigande ! Marion du Faouët«  est une bande dessinée audacieuse et captivante, plongeant le lecteur dans l’univers tumultueux de la Bretagne du XVIIIe siècle.

Écrite par Roland Michon et illustrée par Laetitia Rouxel, cette œuvre retrace la vie fascinante de Marion du Faouët, une bandit notoire. Les auteurs réussissent à transformer une figure historique en une héroïne presque mythique, tout en restant fidèles aux faits historiques.

Laetitia Rouxel se distingue par son style graphique saisissant, qui donne vie aux paysages bretons et aux scènes d’action avec une grande finesse. Les dessins, à la fois détaillés et expressifs, renforcent la tension dramatique de l’histoire et capturent l’essence de l’époque​​.

extrait  bd "BRIGANDE ! Marion du Faouët"

Michon, quant à lui, dresse un portrait nuancé de Marion, une femme déterminée à échapper à la misère et à affirmer sa liberté dans une société patriarcale. Le récit explore ses motivations, ses amours et ses combats, tout en mettant en lumière les injustices sociales de l’époque​.

« Brigande ! Marion du Faouët«  est une œuvre remarquable qui allie une rigueur historique à une narration captivante, faisant de cette bande dessinée un incontournable pour les amateurs d’histoire et de récits féministes.


La bande annonce de la maison d’édition Locus Solus ci dessous :


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Le Faouët

Jean-Corentin Carré, l’enfant soldat – Tome 1

Album publié aux éditions Paquet


Résumé éditeur

Jean-Corentin Carré est né le 9 janvier 1900, au Faouët (Morbihan).

Témoignant d’une certaine précocité intellectuelle, le jeune homme se montre doué pour les études.

En 1912, son maître d’école le recommande au percepteur de sa ville, qui l’emploie comme commis aux écritures, une carrière vite interrompue par la déclaration de guerre.

Le père de Jean-Corentin, mobilisé, part pour le front. Son fils veut le suivre, mais, à 14 ans, il est bien trop jeune et sa demande d’engagement volontaire est refusée.

En avril 1915, il annonce à ses parents sa décision de quitter la France pour l’Amérique Latine et se présente au bureau de recrutement de Pau, où il déclare s’appeler Auguste Duthoy, né le 10 avril 1897 à Rumigny dans les Ardennes.

Ce lieu de naissance n’est pas anodin. La ville de Rumigny étant située dans la zone envahie, il est impossible aux autorités militaires françaises de contacter cette municipalité pour confirmer son état-civil et il est incorporé.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 1 »

Dans les méandres de la mémoire collective, où les exploits et les tragédies de la Grande Guerre se mêlent, « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 1 » de Pascal Bresson, Stéphane Duval et Lionel Chouin, se dresse comme un monument graphique à la fois poignant et instructif.

À travers les pages de cette bande dessinée, on découvre le récit du plus jeune combattant de la Première Guerre Mondiale, un héros breton de quinze ans, dont l’engagement est mu par un patriotisme inébranlable.

L’ouvrage nous plonge dans l’atmosphère oppressante des tranchées, reconstituant avec une fidélité glaçante les conditions de vie des soldats, la boue, le sang et les cris, tout en soulignant l’absurdité de la guerre à travers les yeux d’un enfant.

Le scénario de Bresson, appuyé par des illustrations évocatrices de Duval et Chouin, jongle habilement entre les flashbacks et les scènes de combats, créant un rythme qui souligne la dualité entre l’innocence de la jeunesse et la brutalité du conflit.

La narration est renforcée par l’utilisation d’argot d’époque, un choix stylistique qui enrichit l’authenticité historique sans alourdir la lecture. Les dessins, bien que variés dans le style, maintiennent une cohérence qui facilite l’immersion du lecteur.

C’est une œuvre qui, tout en rendant hommage aux combattants, questionne les valeurs qui mènent à la guerre et offre une réflexion sur le courage et la résilience humaine.

« Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 1 » est donc bien plus qu’une simple bande dessinée ; c’est un devoir de mémoire, un récit qui résonne avec les échos d’un passé encore vivace dans notre culture collective.



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Le Faouët