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Les soldats de Salamine

Bande dessinée publiée en 2020 aux éditions Actes Sud.


D’après le roman de Javier Cercas publié le 4 mars 2001.

couverture bd Les soldats de Salamine

On se souvient de la trame du roman éponyme de Javier Cercas : dans les derniers jours de la guerre civile espagnole, l’écrivain Rafael Sánchez Mazas, “le premier fasciste d’Espagne“, un des fondateurs de la Phalange, échappe au peloton d’exécution des troupes républicaines en déroute grâce à un soldat qui, bien que l’ayant vu, lui laisse la vie sauve.


Soixante ans plus tard, un journaliste s’attache au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans un seul regard et entreprend de recueillir des témoignages pour transformer cette histoire en fiction.


— Dites-moi une chose, dit-il, la main sur la poignée de la porte entrouverte. Pourquoi vouliez-vous rencontrer le soldat qui a sauvé Sanchez Mazas ?
— Pour lui demander ce qu’il a pensé ce matin- là, dans la forêt, après la fusillade, quand il l’a reconnu et l’a regardé dans les yeux. Pour lui demander ce qu’il a vu dans ses yeux. Pourquoi il l’a sauvé, pourquoi il ne l’a pas dénoncé, pourquoi il ne l’a pas tué.
— Pourquoi l’aurait-il tué ?
— Parce qu’à la guerre, les gens tuent. Parce que c’était à cause de Sanchez Mazas et de quatre ou cinq types comme lui qu’il s’est passé ce qui s’est passé et qu’à ce moment-là ce soldat commençait son exil sans retour. Parce que si quelqu’un méritait d’être exécuté, c’était bien Sanchez Mazas.


Roman-document qui a bouleversé l’Espagne et connu une carrière internationale, (Actes Sud, 2002), ce livre est porté par une réflexion profonde sur l’essence même de l’héroïsme et l’inéluctable devoir de réconciliation après les horreurs d’une guerre civile fratricide.
Ce chef d’œuvre est devenu grâce au talent de José Pablo Garcia et à la complicité de Javier Cercas, un roman graphique à part entière. Une gageure, car la structure labyrinthique qui est le dispositif essentiel du livre, devait être sauvegardée très fidèlement. Sans oublier l’humour et l’autodérision


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les soldats de Salamine »

L’adaptation en bande dessinée du roman Les Soldats de Salamine par José Pablo García est un hommage réussi à l’œuvre de Javier Cercas.

À travers un style graphique qui oscille habilement entre la bichromie et la couleur, García parvient à capturer la complexité morale de cette période sombre de l’histoire espagnole. Le récit, qui explore les méandres de la guerre civile espagnole, est marqué par un geste aussi simple que bouleversant : un soldat républicain épargne la vie d’un phalangiste, un acte qui défie la logique de la guerre et interroge sur la nature de l’héroïsme.

García reste fidèle à la structure tripartite du roman, tout en enrichissant l’expérience visuelle par des choix artistiques pertinents. Les transitions entre passé et présent sont fluides, grâce à l’utilisation subtile de la couleur, qui ancre le lecteur dans les différentes temporalités du récit. La profondeur psychologique des personnages, renforcée par des expressions finement détaillées, permet de mettre en lumière les dilemmes humains au cœur de cette histoire.

extrait bd Les soldats de Salamine

Cette bande dessinée ne se contente pas de transposer le texte original en images, mais le rehausse par une dimension cinématographique, rendant l’œuvre accessible et percutante pour un large public.

José Pablo García offre ici une adaptation qui réussit à être à la fois respectueuse du texte source et innovante dans son approche visuelle, faisant de Les Soldats de Salamine une œuvre incontournable pour les amateurs d’histoire et de bande dessinée

L’Écume des jours

Album publié en 2020 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée en 1966.

couverture bd L Écume des jours

Jeune homme fortuné, Colin est tourmenté par son célibat. Jusqu’au jour où il rencontre Chloé, la femme de sa vie. Le bonheur est à portée de main.
Mais il ne saurait durer. Chloé d’ailleurs toussote.
Diagnostic : dans son poumon pousse un nénuphar, que Colin s’épuise à soigner. Mais rien n’y fait. Son état s’aggrave, si bien que leur maison rapetisse, se délabre. Tout devient étriqué, étouffant.

« Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d’en déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d’être formulées pour qu’on les suive. Il y a seulement deux choses : c’est l’amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de La Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie. puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. On le voit, c’est un procédé avouable, s’il en fut« .
La Nouvelle-Orléans. 10 mars 1946.. (Avant-propos de Boris Vian à L’écume des jours).

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Écume des jours »

Un avis sera posté quand la BD sera lue.

Le syndrome [E]

Album publié aux éditions Philéas en 2020.


Adapté du roman de Franck Thilliez publié le 14 octobre 2010.

couverture bd Le syndrome [E]

L’adaptation en bande dessinée du célèbre roman de Franck Thilliez !

Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle. Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, et de ses jumelles.
Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés, le crâne scié… Il n’en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé pour soigner ses crises de schizophrénie.
Très vite, ces deux affaires pourtant éloignées semblent étroitement liées. De la casbah d’Alger aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d’une réalité effrayante.

Le Syndrome [E], ici adapté par Sylvain Runberg et Luc Brahy, réunit pour la première fois les deux personnages récurrents des romans de Franck Thilliez, Lucie Henebelle et Franck Sharko.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le syndrome [E] »

L’adaptation en bande dessinée du thriller Le Syndrome [E], signé Sylvain Runberg (scénario) et Luc Brahy (dessin), offre une relecture visuelle audacieuse du roman culte de Franck Thilliez. Bien que l’exercice d’adaptation présente des défis, cette œuvre réussit à maintenir une grande partie de l’essence du roman tout en y apportant les particularités du médium graphique.

Un thriller condensé mais fidèle

Le scénario, malgré son format contraint, reste fidèle aux grandes lignes du roman. L’intrigue complexe, où deux enquêtes distinctes convergent, est maintenue : Lucie Hennebelle, confrontée à une mystérieuse bobine de film aux effets terrifiants, croise la route de Franck Sharko, chargé d’une enquête macabre sur des cadavres mutilés. Le suspense oppressant et la noirceur du récit original se retrouvent ici, bien que le passage du roman à la bande dessinée impose une condensation parfois frustrante.

extrait bd Le syndrome [E]

La représentation des personnages

L’un des attraits majeurs de cette adaptation est la mise en image des personnages emblématiques de Franck Thilliez : Lucie Hennebelle et Franck Sharko. Le Sharko de la BD, bien que fidèle dans sa rugosité et ses démons, semble moins marqué par la vie que dans le roman, un effet peut-être dû aux contraintes du format. Lucie, quant à elle, conserve sa dualité entre sa carrière de policière et son rôle de mère, mais cet aspect est moins développé que dans le roman.

Une atmosphère visuelle réussie

Le dessin réaliste et détaillé de Luc Brahy sert parfaitement l’intrigue. Les scènes violentes et les ambiances oppressantes sont restituées avec un soin particulier, renforcé par le travail remarquable de colorisation de Hugo S. Facio. Les jeux de lumière et de tonalité capturent à merveille les émotions et les tensions du récit.

En conclusion

Le Syndrome [E] en bande dessinée est une adaptation ambitieuse, offrant une relecture visuelle efficace du roman de Franck Thilliez. Bien que la densité narrative du roman souffre de la transition au format BD, l’atmosphère, l’intrigue et les personnages principaux sont bien retranscrits. Une œuvre à découvrir pour les fans de Franck Thilliez, mais qui aurait gagné peut-être à être approfondie pour pleinement exploiter les possibilités du médium de la bande dessinée.

Alésia, l’ultime espoir

Album publié aux éditions Gallia Vetus en 2020.


À Gergovie nous avons fait reculer César, à Alésia nous allons l’anéantir.

Première référence émotionnelle de l’histoire de la nation française, la bataille d’Alésia a profondément marqué les esprits et durablement imprégné le paysage autour du mont Auxois.

Important du point de vue des forces militaires en présence, cet affrontement l’est aussi par ses enjeux géopolitiques. D’un côté se joue l’indépendance des peuples gaulois et de l’autre, la fin de sept années de guerres et de conquêtes. L’espoir est dans les deux camps.

De cette tragédie, émergent deux hommes que tout oppose, deux généraux d’exception dont le destin sera lié au dénouement de cette gigantesque confrontation, César et Vercingétorix. S’appuyant sur les dernières recherches archéologiques et historiques, les auteurs nous dépeignent ici cette grande fresque historique avec un œil neuf, gommant certains clichés pour proposer une autre lecture. Ils nous décrivent ainsi les Gaulois et les Romains tels qu’ils ont pu être à l’époque.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Alésia, l’ultime espoir »

« Alésia, l’ultime espoir » de Jean-Louis Rodriguez, Silvio Luccisano, Christophe Ansar et Frédéric Bergèse, se présente comme une œuvre magistrale dans le panorama des bandes dessinées historiques. Plongeant le lecteur dans les méandres de la bataille d’Alésia, cette BD se distingue par une précision historique remarquable et une narration immersive.

Dès les premières pages, le lecteur est capté par la reconstitution minutieuse des événements. Les auteurs, s’appuyant sur des recherches archéologiques récentes, évitent les clichés pour proposer une vision authentique des Gaulois et des Romains. La stratégie de Vercingétorix, ses espoirs et ses défaites sont décrits avec une profondeur saisissante. La confrontation entre César et Vercingétorix, deux figures emblématiques de l’histoire, est rendue avec une intensité dramatique qui tient en haleine.

extrait bd Alésia, l'ultime espoir

Christophe Ansar, en tant que dessinateur, excelle dans la représentation des scènes de bataille. Les illustrations sont dynamiques et les détails historiques des armures et des paysages apportent une grande crédibilité à l’ensemble. Frédéric Bergèse, par ses choix de couleurs, parvient à renforcer l’atmosphère dramatique de cette période tumultueuse.

La dimension pédagogique de l’œuvre est également à saluer. Le cahier pédagogique en fin de volume permet de contextualiser les événements et d’approfondir la compréhension du lecteur, rendant cette bande dessinée aussi éducative que divertissante.

« Alésia, l’ultime espoir » est une bande dessinée incontournable pour les passionnés d’histoire et les amateurs d’aventures épiques. Les auteurs réussissent à combiner une rigueur historique avec une narration captivante, faisant de cette œuvre une réussite tant sur le plan artistique que didactique.

Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 2ème partie

Bande dessinée publiée en 2020 aux éditions La Boite à Bulle.


La vie de Jacques, apprenti ouvrier, depuis l’euphorie des premiers congés payés en 1936, jusqu’à la chape de plomb de l’Occupation allemande pendant la Deuxième guerre mondiale.

couverture bd Ouvrier, Mémoires sous l'Occupation - 2ème partie

Nous sommes en 1936 et un vent d’espoir souffle sur le monde ouvrier avec la victoire du Front Populaire aux élections.

Apprenti dans les ateliers de construction navale de Bordeaux, Jacques ne profite pas moins de son adolescence, croquant avec insouciance la vie —­ à pleines dents et en dessins sur son carnet — en ces temps de premiers congés payés…

Mais bientôt, c’est la mobilisation générale puis la guerre. Réformé, Jacques n’y prend pas part.
La débâcle de 1940 ramène à Bordeaux les troupes allemandes. Commence alors le temps de l’Occupation, du couvre-feu, des rationnements, des dilemmes et des premiers amis disparus… Mais faut-il pour autant cesser de vivre pleinement ?

Un récit tout à la fois intime et historique…


Bordeaux, 1942. La France, toujours occupée, continue de vivre à l’heure allemande.

Le frère de Jacques, Marceau, est retenu dans un camp de travail en Allemagne. Les deux compagnons échangent quelques lettres mais la censure ne permet pas de savoir réellement ce que vit le détenu. Cela ne semble pas pour autant perturber Jacques qui, de son côté, goûte aux joies de l’amour et aux balades galantes en compagnie de son amoureuse : Jacqueline.

Jacques culpabilise parfois de sa félicité mais l’ivresse de sa douce passion ne tolère pas d’entrave et la gêne s’efface rapidement.

Jacques et Jacqueline sont deux jeunes gens qui aspirent à la gaieté et si le temps paraît s’opposer à l’idée terrible du bonheur, les amoureux n’en ont que faire et choisissent le camp divergent, une passerelle lumineuse, au-dessus du monde. Et s’il faut être égoïste et aveugle pour s’aimer en temps de guerre, Jacques veut bien fermer les yeux, quitte à oublier tout le reste, la guerre, les Allemands, les grands bouleversements qui se préparent alentour et surtout son frère, son meilleur ami, Marceau.

Un récit intime et enrichissant qui donne à voir l’Occupation sous un angle bien plus humain qu’un cours d’histoire !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 2ème partie »

« Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 2e partie » de Bruno Loth s’affirme comme une bande dessinée à la fois émouvante et historiquement précise, plongeant le lecteur dans le quotidien d’un ouvrier bordelais durant l’Occupation allemande. Le récit, basé sur les souvenirs du père de l’auteur, Jacques, se distingue par sa capacité à allier l’intime et le collectif, offrant une fresque humaine des plus touchantes.

Bruno Loth excelle dans l’art de dépeindre les dilemmes moraux et les petites victoires de la vie quotidienne sous l’Occupation. Ses dessins, à la fois simples et réalistes, sont rehaussés par une palette de couleurs sobres qui souligne la gravité de l’époque sans jamais sombrer dans le pathos. Cette sobriété graphique permet de rendre compte de l’ordinaire avec une justesse saisissante, faisant de chaque page un témoignage poignant de résilience et de survie​.

extrait Ouvrier, Mémoires sous l'Occupation - 2ème partie

La précision documentaire de l’œuvre réussie à capturer l’essence des ateliers de construction navale de Bordeaux ainsi que les bouleversements socio-politiques de l’époque. Loth, par son trait épuré et son sens du détail, transforme le quotidien en une épopée où chaque geste et chaque décision résonnent avec une intensité particulière.

« Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 2e partie » n’est pas seulement une bande dessinée historique, c’est une œuvre profondément humaine qui éclaire d’un jour nouveau les sacrifices et les espoirs d’une génération marquée par la guerre. Bruno Loth offre ici une véritable leçon de mémoire, portée par un récit intime et universel à la fois.



Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Bordeaux

Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 1ere partie

Bande dessinée publiée en 2020 aux éditions La Boite à Bulle.


La vie de Jacques, apprenti ouvrier, depuis l’euphorie des premiers congés payés en 1936, jusqu’à la chape de plomb de l’Occupation allemande pendant la Deuxième guerre mondiale.

Nous sommes en 1936 et un vent d’espoir souffle sur le monde ouvrier avec la victoire du Front Populaire aux élections.

Apprenti dans les ateliers de construction navale de Bordeaux, Jacques ne profite pas moins de son adolescence, croquant avec insouciance la vie —­ à pleines dents et en dessins sur son carnet — en ces temps de premiers congés payés…

Mais bientôt, c’est la mobilisation générale puis la guerre. Réformé, Jacques n’y prend pas part.
La débâcle de 1940 ramène à Bordeaux les troupes allemandes. Commence alors le temps de l’Occupation, du couvre-feu, des rationnements, des dilemmes et des premiers amis disparus… Mais faut-il pour autant cesser de vivre pleinement ?

Un récit tout à la fois intime et historique…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 1ere partie »

Bruno Loth, dans « Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 1ère partie« , plonge le lecteur dans le quotidien difficile de Jacques, un ouvrier bordelais pendant l’Occupation allemande. Loth, s’inspirant des mémoires de son père, réussit à capturer l’essence de cette période avec une authenticité remarquable.

L’une des forces majeures de cette bande dessinée réside dans sa capacité à évoquer les épreuves des gens ordinaires sans verser dans le pathos excessif. Jacques, le protagoniste, incarne la résistance silencieuse de ceux qui, malgré la terreur et les privations, continuent à travailler, à vivre et à espérer. Le trait de Loth, simple mais efficace, accompagne parfaitement ce récit intime et poignant, soulignant les émotions sans les surjouer.

La fidélité historique est un autre point fort de l’œuvre. Loth ne se contente pas de raconter une histoire ; il documente une époque. Les conditions de travail des ouvriers, les dilemmes moraux face aux compromissions imposées par l’Occupation, et la solidarité discrète mais tenace entre les personnages sont autant d’éléments qui ancrent ce récit dans une réalité palpable. La richesse de ce contexte historique confère à l’album une dimension éducative précieuse​​.

L’authenticité et la simplicité narrative de Loth permettent une immersion totale dans cette époque sombre​. La bande dessinée, sans artifice, rend hommage à la résilience humaine et offre une réflexion profonde sur les choix moraux en temps de guerre.

« Ouvrier, Mémoires sous l’Occupation – 1ère partie » est une œuvre à la fois émouvante et instructive, qui capte avec justesse la dure réalité de l’Occupation à travers le prisme des expériences individuelles. Une lecture indispensable pour quiconque s’intéresse à cette période de l’histoire.



Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Bordeaux

Têtes de mule – Six jeunes alsaciennes en résistance

Bande dessinée publiée en 2020 aux éditions La Boite à Bulle.


L’histoire vraie d’une jeune Alsacienne et de ses amies, devenues passeuses de prisonniers de guerre par application des idéaux scouts.

couverture bd Têtes de mule - Six jeunes alsaciennes en résistance

Alice est une jeune fille de la petite bourgeoisie strasbourgeoise. En septembre 1939, à 21 ans, cette guide de France, anticonformiste et francophile s’engage comme infirmière dans l’armée française. Après la débâcle, elle rentre chez ses parents à Strasbourg, en Alsace, que les Allemands s’emploient à nazifier.

Très vite, Alice s’insurge contre la situation et, avec ses amies Guides de France, elle constitue une équipe clandestine qui vient en aide aux prisonniers de guerre français et étrangers enfermés dans les casernes de la ville.

Pendant deux ans, elles recueillent, nourrissent, munissent de faux papiers et exfiltrent d’Alsace près de 500 prisonniers de guerre ou d’alsaciens fuyant le Reichsarbeitsdienst, le service du travail du Reich.
Mais suite à une imprudence, le réseau est repéré, les filles arrêtées, et enfermées dans la forteresse de Ziegenhain (près de Kassel). Lucienne, la cheffe d’équipe est condamnée à mort. En septembre 1944, Strasbourg est libéré, Alice n’a alors plus qu’une idée en tête, s’évader, et retrouver sa famille.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Têtes de mule – Six jeunes alsaciennes en résistance »

Écrit par Étienne Gendrin, « Têtes de mule – Six jeunes alsaciennes en résistance » est une bande dessinée poignante et vibrante qui retrace l’histoire vraie de six jeunes Alsaciennes durant l’occupation allemande. Cette œuvre, publiée en 2020, est non seulement un hommage émouvant à ces héroïnes méconnues, mais aussi un témoignage historique richement documenté.

Gendrin s’appuie sur les souvenirs d’Alice Daul, une des protagonistes, pour nous plonger dans l’Alsace annexée des années 1940. À travers une recherche minutieuse et un travail de documentation approfondi, l’auteur parvient à recréer l’ambiance et les défis de cette époque troublée.

Les dessins à l’aquarelle, d’une beauté et d’une précision remarquables, confèrent une dimension presque poétique à ce récit dramatique. Les personnages, dessinés avec une grande humanité, sont à la fois touchants et inspirants.

Le scénario, fluide et bien rythmé, met en lumière le courage et la détermination de ces jeunes filles, membres du mouvement scout des Guides de France. Leur engagement, parfois inconscient mais toujours fervent, les conduit à exfiltrer près de 500 prisonniers de guerre de l’Alsace annexée, malgré les risques et les sacrifices. Gendrin réussit à rendre palpable leur soif de liberté et leur refus de l’injustice, tout en illustrant les aspects moins glorieux de leur quotidien de résistantes​.

« Têtes de mule – Six jeunes alsaciennes en résistance » est une œuvre magistrale qui marie habilement histoire et émotion. Elle constitue une lecture indispensable pour quiconque s’intéresse à la Seconde Guerre mondiale et à la résistance, offrant une perspective unique et profondément humaine sur le rôle crucial des femmes dans ces moments de grande noirceur.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Forteresse de ZiegenhainStrasbourg

Mangez-le si vous voulez

Album publié en 2020 aux éditions du Delcourt.


Résumé éditeur

D’après le roman de Jean Teulé publié le 7 mai 2009.

couverture bd Mangez-le si vous voulez

À l’été 1870, alors que la puissance de l’armée prussienne décide du sort du second Empire, le moral du peuple français est au plus bas.

Quand un jeune notable de Dordogne, Alain de Monéys, se rend à la foire d’Hautefaye, il ne sait pas que c’est pour y subir les pires tortures, jusqu’à son meurtre et sa dévoration par une foule rendue hystérique d’avoir cru l’entendre dire : « à bas la France »…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mangez-le si vous voulez »

Dans Mangez-le si vous voulez, Dominique Gelli revisite avec audace un épisode choquant de l’Histoire française, un fait divers tragique survenu en 1870 dans un village de Dordogne.

Adaptée du roman de Jean Teulé, cette bande dessinée n’adoucit aucunement la réalité : Dominique Gelli peint, à travers un graphisme ciselé et des choix narratifs percutants, la montée irrationnelle de la violence collective.

extrait bd Mangez-le si vous voulez

L’univers visuel de Dominique Gelli fascine par sa force d’évocation. Le trait, oscillant entre précision et distorsion, renforce l’intensité émotionnelle du récit. Les visages déformés par la colère, l’utilisation des ombres, et des cadrages serrés créent une atmosphère oppressante, presque asphyxiante, qui entraîne le lecteur dans une spirale de tension. Loin de chercher à adoucir les scènes, Dominique Gelli montre avec une maîtrise glaçante le basculement de gens ordinaires en bourreaux déchaînés.

Le scénario, fidèle à l’œuvre originale, évite les écueils de la simple illustration d’horreur. Au contraire, il invite à une réflexion profonde sur la folie de la foule, sur la manière dont un individu peut devenir le catalyseur de peurs et d’angoisses refoulées. En dépeignant avec tant de justesse la déshumanisation progressive de ses personnages, Dominique Gelli nous offre une lecture poignante, qui, malgré l’horreur, parvient à interroger notre propre rapport à l’inhumanité.

Mangez-le si vous voulez dépasse le simple fait divers pour se transformer en un miroir troublant de nos pulsions humaines, un ouvrage captivant et inoubliable pour tout amateur de bande dessinée engagée.

Notre-Dame de Paris – Le roman de Victor Hugo en BD

Album publié en 2020 aux éditions du Calmann-Lévy.


Résumé éditeur

D’après le roman de Victor Hugo publié le 16 mars 1831.

couverture bd Notre-Dame de Paris - Le roman de Victor Hugo en BD

Victor Hugo a publié Notre-Dame de Paris en 1831. Ce fut un succès immédiat.

Ce roman graphique est une invitation à découvrir, ou redécouvrir, ce chef-d’œuvre, avec les mots de Victor Hugo.

Un euro par ouvrage sera versé pour la reconstruction de la cathédrale. 


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Notre-Dame de Paris »

La bande dessinée Notre-Dame de Paris de Damien Macdonald se distingue par son audace artistique et sa profonde fidélité à l’œuvre de Victor Hugo, tout en apportant une interprétation visuelle poignante et contemporaine.

Damien Macdonald réussit à capturer la théâtralité et la noirceur de ce classique gothique en explorant le contraste saisissant du noir et blanc, ce qui confère à chaque page une intensité dramatique. Ce choix graphique, à la fois austère et expressif, recrée la monumentalité de la cathédrale de Paris et l’ombre du Moyen Âge, un cadre idéal pour les tourments de Quasimodo, Esmeralda, et Frollo.

extrait bd Notre-Dame de Paris

À travers un trait anguleux et brut, les visages des personnages s’animent d’une puissance émotionnelle intense, plongeant le lecteur dans un univers où se mêlent passion, obsession et tragédie. Les détails des costumes et des décors capturent la dureté et la richesse de l’époque médiévale, tandis que l’emploi des extraits originaux de Victor Hugo ancre cette adaptation dans une profondeur littéraire rarement atteinte en bande dessinée.

Cet BD, bien que sombre et peut être un peu difficile d’accès, transporte avec succès le lecteur au cœur des mystères et des folies humaines, rappelant le génie de l’œuvre originale tout en offrant une vision personnelle et immersive.

Notre-Dame de Paris par Macdonald est une célébration de l’art graphique qui redonne vie aux chefs-d’œuvre littéraires avec une force rare et une beauté brutale.

L’Île au trésor en BD

Album publié en 2020 aux Editions Glénat.


Adapté de l’œuvre de Robert Louis Stevenson (publiée pour la première fois le 14 novembre 1883).

couverture bd L'Île au trésor en BD

Le chef d’œuvre de Stevenson.

Le souffle de la mer et de l’aventure, des personnages inoubliables et hauts en couleur font de ce chef-d’œuvre de Robert Louis Stevenson l’un des plus célèbres romans d’initiation, et sans doute le plus grand récit de pirates de la littérature du XIXe siècle.

Cette adaptation en bande dessinée où se mêlent réalisme et fantastique vous entraîne dans une folle course au trésor avec le jeune Jim Hawkins et ses complices étranges et attachants, et celui qui est peut-être le véritable héros de l’histoire, le pirate Long John Silver.

Avec eux, suivez la piste de la mystérieuse carte.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Île au trésor en BD »

L’adaptation de L’Île au trésor par Christophe Lemoine et illustrée par Jean-Marie Woehrel est une brillante relecture du classique de Robert Louis Stevenson. En 46 pages, Christophe Lemoine parvient à capturer l’intrigue trépidante et le souffle d’aventure du récit original, tout en le rendant accessible à un public moderne, notamment les jeunes lecteurs. Son scénario, condensé mais fluide, réussit à préserver les moments forts et les ambiances sans jamais alourdir la narration.

extrait bd L'Île au trésor en BD

Le dessin de Jean-Marie Woehrel, d’un style classique et précis, constitue une belle reconstitution de l’époque. Les décors, les costumes, et les expressions des personnages sont réalisés avec une minutie qui ravira les amateurs de bandes dessinées historiques. Par ailleurs, la colorisation de Patrice Duplan rehausse le tout d’une palette vibrante, renforçant l’immersion dans l’univers de pirates et de trésors cachés.

L’album inclut aussi un dossier pédagogique qui éclaire sur le contexte historique et la vie de Stevenson. Cette initiative apporte une dimension éducative et contextualise l’œuvre, offrant aux lecteurs des clés de compréhension supplémentaires.

Cette bande dessinée est un hommage respectueux et dynamique à un chef-d’œuvre littéraire, proposant une aventure qui plaira autant aux novices qu’aux passionnés. Elle réussit à conjuguer fidélité et créativité, faisant de cette adaptation une réussite dans le monde de la bande dessinée adaptée de grands classiques littéraire.