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Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 3

Album publié en 2017 aux éditions Paquet.


couverture bd Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat - Tome 3

Fin 1916, après s’être battu une dernière fois dans l’enfer de Verdun, le jeune Jean-Corentin Carré est envoyé sur le front de Champagne avec sa section.

Sa notoriété du « Petit Poilu du Faouët » est grandissante et glorieuse. Mais son moral est au plus bas. Le garçon est de plus en plus noir.

Il se culpabilise d’être vivant, de voir ses camarades mourir sous ses yeux. Son rêve est de sortir de ces tranchées boueuses.

Quelques semaines passent, son général lui annonce bonne nouvelle. Sa demande de changement d’arme a été acceptée. Il va pouvoir intégrer une célèbre escadrille d’aviation et pouvoir se battre dans les airs !


C’est à Dijon puis à Étampes qu’il effectue son temps d’instruction dans l’aéronautique militaire. Le 23 juillet, il reçoit l’insigne d’élève pilote.

Le 3 octobre, le brevet de pilote de guerre (N°6642) lui est décerné à l’issue d’un stage au camp d’Avord. L’adjudant pilote carré est ensuite affecté à l’escadrille S.O.229, célèbre pour ses combats.

C’est avec elle qu’il se bat dans le ciel de la Meuse. Il effectue des vols de reconnaissance dans un premier temps et devient vite décoré pour avoir abattu 3 avions ennemis.

Mais ce 18 mars 1918, à l’aube, il trouve la mort héroïquement dans un combat aérien au dessus de Souilly. Jean-Corentin Carré est tombé dans un traquenard par quatre avions.

Cette action lui vaut une dernière citation à l’ordre de l’armée, cette fois-ci « S’est défendu énergiquement jusqu’à ce que son appareil soit abattu l’entraînant dans une mort glorieuse ».

Ainsi disparut à l’âge de 18 ans le « Petit Poilu du Faouët », l’un des plus jeunes soldats français de la Grande Guerre. Tout le monde le pleurait dans le pays. Les hautes autorités demandèrent qu’il soit enterré et porté au Panthéon. Un monument a été inauguré à ce jeune combattant juste avant la Seconde Guerre mondiale. Toutes les rues en Bretagne portent son nom. Jean-Corentin Carré est devenu un symbole et un exemple.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 3 »

Dans le troisième volet de « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat« , Pascal Bresson et Lionel Chouin clôturent avec brio la saga du plus jeune combattant de la Première Guerre mondiale.

Ce dernier opus, imprégné de l’atmosphère lourde des combats aériens et de la psyché torturée de son jeune héros, est une fenêtre ouverte sur les abysses de l’âme humaine confrontée à l’inhumanité de la guerre.

Le récit, qui nous transporte des tranchées boueuses aux cieux assiégés, est une étude minutieuse des conflits intérieurs et extérieurs. Jean-Corentin, le « Petit Poilu », évolue dans un monde où le patriotisme juvénile est aussi loué que mis à l’épreuve. La narration de Bresson, précise et poignante, s’accompagne parfaitement des illustrations de Chouin, dont le trait saisit avec acuité les détails de cette époque sombre.

extrait Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat - Tome 3

Le tome s’achève sur la mort tragique du protagoniste, qui, bien que prévisible, n’en est pas moins déchirante. L’auteur ne cherche pas à glorifier la guerre; au contraire, il présente un personnage profondément humain, héros malgré lui, pris dans les machinations d’un conflit qui dépasse son entendement et sa jeune vie.

Les auteurs réussissent le tour de force de rendre hommage à ce soldat sans pour autant tomber dans l’hagiographie. Ils nous présentent un jeune homme courageux et complexe, dont le destin tragique souligne l’absurdité de la guerre.

Ce tome est une réussite tant sur le plan narratif que graphique, offrant une conclusion mémorable et touchante à la série. C’est une œuvre qui mérite sa place non seulement dans les bibliothèques de bande dessinée mais aussi dans les discussions sur la représentation de l’histoire et de la jeunesse dans l’art.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Le Faouët

Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2

Album publié en 2017 aux éditions Paquet.


Verdun 1916, côte 321.

Après avoir subi de terribles revers, les soldats français se battent avec acharnement pour refouler l’ennemi à leur point de départ.

C’est une guerre où chacun doit reprendre sa propre tranchée. Jean-Corentin Carré, toujours volontaire pour les missions périlleuses, est apprécié de ses hommes.

Il est nommé pour une seconde citation au mérite en sauvant au périple de sa vie une grande partie des ses poilus d’une mort annoncée.

Pour ce jeune garçon et pour bien d’autres, Verdun reste la plus emblématique, la plus traumatisante des batailles de cette Grande Guerre.

Il a de plus en plus l’impression de devenir une machine à tuer du Boche, l’impression aussi de devenir une bête à tranchée, l’animal qu’on pousse à l’abattoir !

Jean-Corentin Carré prend soudainement conscience que sa place n’est plus dans ces lieux où l’enfer et la mort rôdent. Il veut retrouver sa place d’enfant, retourner étudier à l’école et vivre normalement, comme un gosse de son âge.

Surtout, il tient plus que tout à retrouver sa véritable identité, son vrai nom JEAN-CORENTIN CARRÉ, au lieu de son nom d’emprunt AUGUSTE DUTHOY, qu’il considère comme un nom d’assassin…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2 »

Dans « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2« , Pascal Bresson poursuit avec brio la narration graphique de la jeunesse tragiquement héroïque de Jean-Corentin Carré dans le chaos de la Grande Guerre.

Le récit, ancré dans les tranchées boueuses de Verdun, est une fenêtre ouverte sur la psyché d’un adolescent combattant, dont la bravoure dépasse l’entendement et défie les horreurs de la guerre.

Bresson tisse une trame où l’historicité et la fiction se rencontrent pour honorer la mémoire collective.

Le dessin de Lionel Chouin, aux traits aussi précis que douloureux, ne se contente pas d’illustrer la guerre ; il la rend palpable, presque insoutenable, nous forçant à ne pas détourner le regard de ce que fut ce conflit dévastateur.

Le jeune Jean-Corentin, dans son uniforme bien trop grand pour son âge, incarne cette innocence perdue, cet élan patriotique qui a poussé tant de jeunes à une fin prématurée.

La série trouve son équilibre dans la dualité de sa narration : elle oscille entre l’admiration pour le courage des soldats et une critique acerbe de l’absurdité de la guerre. Si l’on peut parfois reprocher à Bresson une idéalisation de son protagoniste, c’est peut-être pour mieux souligner la perte de l’humanité dans ce gâchis de vie. Car au-delà de la biographie, c’est bien une allégorie de la guerre et de ses démons que l’auteur nous offre.

« Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2 » est donc plus qu’une simple bande dessinée ; c’est un hommage graphique, un morceau d’histoire narré avec émotion et respect, mais également une réflexion sur la guerre et ses jeunes victimes.

Il nous rappelle que le devoir de mémoire passe aussi par ces récits dessinés, capables de toucher l’esprit et le cœur des générations futures.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Le Faouët

Avec le Maréchal Leclerc

Bande dessinée publiée en 2017 aux éditions du Triomphe.


 Comment cet obscur capitaine au début de la 2nde Guerre mondiale est-il devenu le glorieux général de la 2e DB qui a paraphé pour la France la capitulation japonaise ?

 Refusant de baisser les armes lors de l’armistice, il gagne Londres et se retrouve chargé du ralliement de l’Afrique équatoriale française à la France Libre.

À force d’énergie, Leclerc participe à la libération du territoire et est ainsi considéré comme ayant lavé l’affront de la défaite de 1940.

Grillant la politesse aux Américains, il pénètre même dans le Berghof, le chalet bavarois où Hitler aimait séjourner. Le 26 août 1944, il est aux cotés du général de Gaulle pour descendre triomphalement l’avenue des Champs Elysées.

De Philippe de Hautecloque à « Leclerc », voilà la biographie d’un grand homme de guerre qui eut une remarquable trajectoire militaire.

La Fondation Maréchal Leclerc  a voulu honorer cette année, soixante-dix ans après sa mort, la mémoire de Philippe de Hautecloque (1902-1947).

Une BD pour rendre hommage au libérateur de Paris disparu tragiquement.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Avec le Maréchal Leclerc »

Dans les méandres de la Seconde Guerre mondiale, la bande dessinée « Avec le Maréchal Leclerc » ressuscite avec brio le parcours héroïque du Maréchal Leclerc, figure emblématique de la libération de la France.

À travers les pinceaux de Guillaume Berteloot et la plume de Patrick de Gmeline, ce roman graphique n’est pas qu’un simple hommage à un héros national; c’est une immersion dans l’esprit d’une époque qui a redéfini les contours de notre nation.

Le trait précis et dynamique de Berteloot capture avec une intensité palpable les scènes de batailles, les stratégies militaires et les moments d’intimité qui ponctuent le récit. L’illustration, loin d’être une simple toile de fond, joue un rôle prépondérant dans la narration, accentuant la tension dramatique et les élans émotionnels des protagonistes.

Patrick de Gmeline, connu pour son approche rigoureuse de l’histoire, tisse une trame narrative où la précision des faits historiques ne cède en rien à la fluidité du récit. Le scénario, dense et bien mené, permet au lecteur non seulement de suivre avec intérêt les péripéties du Maréchal mais aussi de comprendre les enjeux politiques et humains de l’époque.

Cette œuvre, tout en rendant un vibrant hommage à Philippe de Hautecloque, met en lumière les sacrifices de ceux qui ont lutté dans l’ombre de ce géant de la libération. L’affront de la défaite de 1940, lavé par les efforts de Leclerc, est dépeint avec une justesse qui honore la mémoire collective.

« Avec le Maréchal Leclerc » est une réussite, une pièce de mémoire qui enrichit le panthéon graphique dédié à notre histoire contemporaine. Elle se lit avec le respect dû aux héros, mais aussi avec la fascination pour l’art du roman graphique qui sait, en quelques coups de crayon et bulles de dialogue, capturer l’essence d’une époque révolue mais jamais oubliée.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

KoufraObersalzbergParis

Le temps des secrets

Album publié en 2017 aux éditions Grand Angle.


Résumé éditeur

Pour le jeune Marcel, c’est le moment des grands changements. Les vacances à la Bastide Neuve continuent, mais elles ne sont plus tout à fait les mêmes.


Lili des Bellons doit travailler aux champs et les journées passées à courir dans la garrigue paraissent bien loin.


Puis vient le temps de la rentrée, l’arrivée en sixième au lycée Thiers de Marseille, où le futur Académicien découvre un nouveau monde, « loin » de sa famille.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le temps des secrets »

« Le Temps des Secrets » de Serge Scotto se distingue comme une pépite d’or, éclatante de nostalgie et d’une tendre humanité. Adaptation de l’œuvre intemporelle de Marcel Pagnol, cette bande dessinée est bien plus qu’un simple transfert d’un médium à un autre ; elle est une renaissance, un souffle nouveau insufflé dans les mémoires d’une enfance provençale.

Dès les premières pages, Scotto nous capture avec son pinceau délicat, traçant non seulement les images, mais aussi les ombres et les lumières d’un passé à la fois lointain et étonnamment proche.

Chaque case de la bande dessinée est un tableau, où les couleurs jouent entre elles pour recréer l’atmosphère chaleureuse et lumineuse du Midi de la France.

L’artiste ne se contente pas de dessiner des scènes ; il peint des émotions, des souvenirs, des moments suspendus dans le temps.

Le scénario, fidèle à l’esprit de Pagnol, est un hommage à la langue, au terroir, à l’enfance. Les dialogues, savoureusement authentiques, sont un ballet de mots où l’humour côtoie l’émotion. Scotto ne se contente pas de raconter une histoire ; il nous invite à la vivre, à ressentir les joies simples et les peines universelles de l’enfance.

Cependant, il serait injuste de ne pas reconnaître que, dans ce processus d’adaptation, certains aspects de la prose richement texturée de Pagnol peuvent sembler édulcorés. L’œuvre originale, avec ses nuances et sa profondeur littéraire, offre une expérience différente, peut-être plus introspective.

« Le Temps des Secrets » en bande dessinée reste une œuvre d’une grande beauté, un pont entre les générations, un rappel que certains souvenirs, certains lieux, certaines émotions sont universels. Cette adaptation est une invitation à redécouvrir Pagnol, à travers les yeux d’un artiste qui comprend profondément l’âme de son œuvre.

Pour les aficionados de Pagnol comme pour les novices, cette bande dessinée est un trésor à chérir, un voyage dans le temps et dans le cœur.


Jazz

Album publié en 2017 aux éditions Grand Angle.


Résumé éditeur

Adapté de la pièce de Marcel Pagnol jouée en 1926 pour la première fois.

couverture bd jazz

À 56 ans, Blaise vient de terminer l’étude approfondie d’un texte inédit qu’il attribue à Platon. Cette thèse lui permettra d’accéder à une chaire à la Sorbonne.

Mais la révélation par un spécialiste américain des erreurs d’hypothèses qu’il a commises ruine ses espérances.


Alors qu’il a consacré plus de trente ans à ce travail, Blaise réalise qu’il a oublié de vivre sa vie. Une vie qui s’avère désormais sans aucun but. Blaise, dépité et déboussolé, décide de rattraper le temps perdu et de vivre sa jeunesse, à l’âge où il n’est plus temps.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jazz »

Dans « Jazz », la collaboration entre Scotto, Stoffel et A.Dan transcende la pièce de Pagnol en une fresque graphique mélancolique et lumineuse.

L’histoire de Blaise, érudit plongé dans une crise existentielle après une vie dédiée à la recherche, résonne avec une intensité nouvelle dans cette adaptation.

Les dessins d’A.Dan captent avec brio la quête désespérée de sens de Blaise, transposant la gravité de ses questionnements et la légèreté de ses échappées joyeuses dans une palette de couleurs qui fait vibrer l’âme provençale.

Le scénario, fidèle à l’esprit de Pagnol, conserve l’humour et le rythme ciselé de l’original tout en apportant une dimension visuelle riche et immersive.

Cette BD est une invitation à réfléchir sur le temps et les choix de vie, une œuvre qui, malgré le poids des ans, n’a rien perdu de sa pertinence.

Une redécouverte de Pagnol à travers le neuvième art, qui plaira tant aux initiés qu’aux nouveaux venus désireux de plonger dans l’univers intemporel de l’auteur.

Jacques Damour

Album publié en 2017 aux éditions Sarbacane.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Emile Zola publiée en 1880.

C’est l’histoire d’un malchanceux, d’un faible manipulé par un lâche. L’histoire aussi d’un revenant qui cherche à renouer avec un passé à jamais disparu. Mais quelle place lui reste-t-il dans une société qui a irrémédiablement changé ?

couverture bd bd Jacques Damour

Alors qu’il arpente les boulevards d’un Paris transformé, Jacques Damour se souvient de son ancienne vie à Ménilmontant… ciseleur sur métaux, marié à Félicie, il était pauvre mais heureux avec ses deux enfants, Eugène et Louise.

Tout a basculé pendant le siège des Prussiens. C’est le début de la Commune, Béru, un peintre en bâtiment affamé, qui mange bientôt matin et soir chez les Damour, tient des propos enflammés, prône la république, la justice et l’égalité et convainc le père et le fils d’aller se battre sur les barricades.

Mais Eugène est touché par une balle en pleine poitrine et meurt. Peu de temps après, Jacques Damour est fait prisonnier et est déporté au bagne de Nouméa.

Berru, lui, a filé trois jours avant l’arrivée des troupes… C’est cet « ami » justement que Damour retrouve par hasard sur le pont Notre-Dame. Berru lui apprend alors que Félicie s’est remariée avec un riche boucher des Batignolles. Les deux hommes, grisés par le vin, partent pour la boucherie…

Quelle sera la réaction de Félicie en voyant Damour qu’elle croit mort depuis dix ans ? Eugène va-t-il être vengé ? Et Louise, qu’est-elle devenue ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jacques Damour »

La bande dessinée « Jacques Damour« , d’après l’œuvre d’Émile Zola et transposée par Vincent et Gaël Henry, est un véritable hommage à la capacité intemporelle de la littérature de capturer les complexités humaines.

À travers le prisme graphique et narratif des auteurs, cette œuvre s’érige en pont entre le passé tumultueux de la Commune de Paris et le lecteur contemporain, offrant une porte ouverte sur les réflexions sociales et politiques d’une époque révolue.

Vincent Henry tisse avec maestria une trame où les inégalités et les injustices sociales chères à Zola sont exposées avec une clarté saisissante.

La finesse avec laquelle il distille l’esprit de l’œuvre originale, tout en insufflant une vitalité nouvelle, témoigne d’une compréhension profonde du texte source.

Les choix scénaristiques, notamment les sauts temporels, confèrent à la narration une dynamique qui fait vibrer les pages d’un rythme presque palpable.

Gaël Henry, par ses coups de pinceau, ne se contente pas de reproduire des images ; il peint des émotions, des atmosphères, des moments.

extrait bd Jacques Damour

Son talent à esquisser Paris, à la fois dans ses aspects physiques et émotionnels, est remarquable. Les couleurs utilisées ne sont pas de simples ajouts esthétiques, elles servent le récit, accentuant les tensions et les reliefs de chaque scène.

Le dessin, parfois esquissé mais toujours précis, invite à une immersion totale dans l’univers recréé, où chaque trait semble chargé d’histoire.

« Jacques Damour » est un travail de restitution artistique et narrative qui respecte et revitalise l’œuvre de Zola.

Vincent et Gaël Henry réussissent l’alchimie difficile entre fidélité et innovation, entre la plume et le pinceau, pour donner vie à une bande dessinée qui est à la fois un écho du passé et une voix résonnante dans le présent.

Un must-read pour les amateurs de littérature du 19ème siècle, d’histoire et d’art graphique.

Macbeth

Album publié en 2017 aux éditions Mosquito


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Shakespeare publié en 1623.

couverture bd Macbeth

Dans le monde ténébreux de l’Ecosse médiévale, Lady Macbeth pousse son mari à assassiner le roi…


La tragédie barbare de Shakespeare est superbement mise en scène.

De retour d’une campagne victorieuse pour le compte de Duncan, le roi d’Ecosse, deux généraux rencontrent dans la lande trois sorcières qui leur font une prophétie : Macbeth sera fait seigneur de Cawdor puis deviendra roi, tandis que Banquo engendrera des rois.

Aidé de son épouse, Macbeth entreprend d’assassiner son roi et de s’emparer du trône…

La bd « Macbeth » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Macbeth »

Dans les méandres de l’ambition et des ténèbres, l’adaptation graphique de « Macbeth » par Philippe Marcelé se déploie comme une résonance visuelle et narrative de la tragédie intemporelle de Shakespeare.

Marcelé n’incarne pas simplement l’histoire; il la réinvente, la pare de nouvelles nuances sans jamais trahir son essence. Il y a dans cette œuvre une adhésion totale au drame originel, tout en y apportant une interprétation à la fois très personnelle et très respectueuse.

Marcelé redessine avec une précision chirurgicale les contours d’une Écosse médiévale, théâtre d’ambitions démesurées et de folies sanglantes.

La narration, d’une efficacité redoutable, ne laisse aucun répit au lecteur, captivé par le rythme des événements, la profondeur psychologique des personnages et l’expressivité des planches qui semblent s’immiscer dans le subconscient collectif.

L’œuvre se distingue particulièrement par la manière dont elle s’approprie le parcours destructeur de Macbeth, hanté par ses actes et les spectres de sa conscience. L’ambition dévorante de Lady Macbeth est transposée avec une intensité rare, rendant ses manipulations presque palpables au toucher du papier.

Cette bande dessinée n’est pas seulement une adaptation; c’est une renaissance graphique qui insuffle une nouvelle vie dans les veines d’un récit séculaire. C’est là que réside la prouesse de Marcelé : il offre aux yeux du monde une fresque qui est à la fois un écho et un miroir, un tableau où chaque trait est un vers, chaque couleur est une émotion, et chaque page, une strophe d’un poème visuel éternel.

« Macbeth » de Marcelé n’est pas qu’une simple lecture; c’est une expérience, un voyage au cœur de l’âme humaine, un affrontement avec les ombres de l’ambition et du pouvoir.

Et comme le disait Shakespeare lui-même, « la vie… est une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. »

Sauf que dans les mains de Marcelé, cette histoire signifie tout.

Mazzeru

Album publié en 2017 aux éditions Casterman


Résumé éditeur

Huis clos fantastique et tragique dans un village corse du 19e.

couverture bd Mazzeru

En Corse, on nomme MAZZERU l’homme ou la femme qui part chasser dans son sommeil, l’arme à la main.

De ses songes, il rapporte une prédiction. Dans la gueule de la bête qu’il a tuée ou blessée, la mazzera ou le mazzeru reconnaît une personne de son entourage qui subira le même sort dans l’année.

Victimes de leur don, les mazzeri annoncent malgré eux un événement funeste contre lequel il est déconseillé d’agir…

La bd « Mazzeru » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mazzeru »


Dans les pages sombres et captivantes de « Mazzeru« , Jules Stromboni transcende le médium de la bande dessinée traditionnelle. Ici, point de dialogue, chaque vignette est une invitation silencieuse à pénétrer dans un univers où l’image règne en maître.

L’auteur nous livre un récit où la Corse, terre de mythes et de beauté sauvage, devient le théâtre d’une histoire d’amour tragique, d’une fable sociale aux échos universels.

Stromboni use de contrastes tranchants, en noir et blanc, pour illustrer la dualité de la vie corse – entre la douceur des liens communautaires et la rudesse des traditions insulaires. Chaque trait semble imprégné de l’âme corse, chaque ombre révèle un pan de son folklore riche et souvent méconnu.

Extrait Mazzeru

Dans « Mazzeru« , le protagoniste, à la fois ange et messager de la mort, porte le poids d’un monde où le destin individuel est inexorablement lié à la communauté.

Ce qui frappe dans cette œuvre, c’est son silence assourdissant. Un choix audacieux qui confère au lecteur le rôle actif de combler les interstices, de tisser les fils d’un scénario qui, tel un paysage corse, est à la fois rude et magnifique.

Stromboni ne raconte pas une histoire, il la peint, il la sculpte, permettant aux dessins de s’imprégner de la poésie des lieux, des légendes, des rêves et des cauchemars.

« Mazzeru » est plus qu’une bande dessinée, c’est une expérience sensorielle, une œuvre proche du livre d’art qui résonne bien après que la dernière page est tournée.

Ce récit, par son esthétique épurée et sa narration elliptique, invite à une méditation sur la nature humaine et sur la fine ligne qui sépare la vie de la mort, le rêve de la réalité. En définitive, Jules Stromboni nous offre un voyage envoûtant dans l’âme corse, une odyssée graphique d’une intensité rare.

L’histoire du monde en BD : Rome et son empire

Album publié en 2017 aux éditions Casterman


Résumé éditeur

Découvrez l’histoire fascinante de la cité éternelle… Tout en BD !

couverture bd L'histoire du monde en BD tome 1 : Rome et son empire


Bienvenue à Rome, la plus grande cité du monte antique !


De sa fondation légendaire à l’invention de la République, du premier empereur Auguste aux invasions barbares, cette bande dessinée vous fait revivre l’incroyable épopée du peuple romain.

Mêlez-vous à la foule qui se bouscule dans les rues de la ville, accompagnez les Romains aux thermes ou à l’amphithéâtre… et assistez à l’un des combats de gladiateurs offerts par l’empereur !



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Rome et son empire »

Dans les méandres de l’histoire, rares sont les œuvres qui parviennent à capturer l’essence d’une époque révolue avec autant de clarté et de vivacité que « L’histoire du monde en BD, tome 1 : Rome et son empire« .

Ce premier opus, qui nous transporte au cœur de l’antiquité romaine, est bien plus qu’une simple bande dessinée ; c’est une fenêtre ouverte sur le passé, un voyage pictural à travers les siècles qui ont façonné l’Empire romain et, par extension, les fondements même de notre société contemporaine.

Dès les premières pages, le lecteur est saisi par l’ambition narrative et la précision historique de l’œuvre. L’histoire de Rome, de sa naissance mythique aux rives du Tibre jusqu’à l’apogée de son expansion, est rendue avec un souci du détail qui honore les auteurs et le travail de recherche sous-jacent.

extrait L'histoire du monde en BD : Rome et son empire

Le ton adopté est celui de la pédagogie active : jamais condescendant, toujours engageant. C’est là la force de « Rome et son empire » : parvenir à toucher le cœur autant que l’intellect, à éduquer sans jamais ennuyer.

L’utilisation de l’humour, loin d’être un artifice, devient un vecteur de mémorisation et de compréhension. Les personnages historiques prennent vie sous nos yeux, dévoilant leurs ambitions, leurs rêves, mais aussi leurs travers, les rendant d’autant plus humains.

Ce tome, qui a su charmer un public aussi bien jeune qu’adulte, confirme que la bande dessinée n’est pas qu’un divertissement mais un médium à part entière, capable de transmettre la connaissance avec une efficacité et un charme indéniables.

Les auteurs, par leur travail, contribuent à démystifier l’histoire, à la rendre palpable et vibrante. « Rome et son empire » enrichit notre compréhension du passé pour mieux éclairer notre présent.

Jacques Cartier : À la poursuite d’Hochelaga

Album publié en 2017 aux éditions Glénat


Résumé éditeur

Le célèbre explorateur originaire de Saint-Malo.

La découverte passe par la connaissance de l’autre

couverture bd Jacques Cartier A la poursuite d'Hochelaga

En 1535, Jacques Cartier arrive pour la deuxième fois dans le golfe du Saint-Laurent.

S’il veut conquérir ces nouveaux territoires pour le compte du roi de France, il sait que cela devra se faire avec le concours des tribus indiennes locales.

C’est pourquoi il renforce ses relations avec le chef Donacona qu’il avait déjà rencontré lors de sa première expédition et qui le suivra plus tard en France.

En fréquentant les Iroquois, Cartier découvre qu’en plus d’une nature florissante, ces terres abritent un peuple sédentaire et bien plus évolué qu’il ne l’imaginait…

Jacques Cartier est le premier explorateur européen à avoir noué un véritable dialogue avec les Indiens du Canada et à avoir consigné en détail leurs coutumes.

Ce nouvel album de la collection Explora décrit ses deux dernières expéditions qui, malgré une conclusion houleuse, ont posé les bases du colonialisme français dans le Nouveau Monde, fondé sur l’échange et le partage avec les ethnies locales.


Lire un extrait

Jacques Cartier

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jacques Cartier »

Dans ce nouvel opus de la collection Explora de Glénat, nous découvrons Jacques Cartier, le navigateur malouin du XVIe siècle qui s’aventura au Canada.

Les informations sur ce personnage demeurent rares, mais l’album de Denis-Pierre Filippi et Patrick Boutin-Gagné nous offre un aperçu fascinant de ses voyages.

Jacques Cartier, tout en poursuivant la colonisation au nom du Roi de France, joue le rôle d’un diplomate respectueux envers les populations autochtones.

Malgré des moments d’ombre, tels que la ruse employée pour ramener un chef iroquoien en France, l’explorateur cherche à maintenir de bonnes relations locales. Le récit met en lumière l’humanisme naissant de l’époque.

Le dessin de Boutin-Gagné accompagne efficacement cette histoire. Un cahier historique en fin de volume offre un complément instructif.

Malgré quelques réserves sur le style graphique, la bd se distingue comme un nouvel opus réussi à la collection Explora, offrant un aperçu nuancé des débuts de la colonisation française au Canada grâce à un Jacques Cartier qui opte pour la diplomatie plutôt que la force.

Une lecture intelligente et divertissante pour les passionnés d’exploration et d’histoire.


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Lieu visité par la bd en Bretagne

Saint-Malo