Un amour de guerre
Album publié en 2020 aux éditions Locus Solus
Résumé éditeur
Une vieille dame, Hélène, souffrant de la maladie d’Alzheimer, révèle son lourd secret à sa fille Anne : jeune, elle se voulait actrice à Paris et a même tourné un peu.
C’était sous l’Occupation et les studios français étaient aux mains de la sinistrement fameuse compagnie Continental-Films, directement aux ordres du proche d’Hitler, Goebbels. Anne, bouleversée, part alors sur les traces de ce passé…
Dans cette BD superbement illustrée et mise en couleur, le scénario fonctionne comme au cinéma : contexte, intrigue, flashbacks, suspens, émotion, retournements, jusqu’à la chute finale.
Cette Bd aborde 3 grandes thématiques : désarroi face à une maladie très contemporaine (Alzheimer), secret de famille sur une filiation, milieu du cinéma français dans la propagande de guerre.
Des figures réelles (Raimu, H.-G. Clouzot…) croisent Alfred Gréven, chef de la Continental-Films, qui se rend au ministère de la Propagande à Berlin voir un Goebbels « cinéphile ».
On découvre qu’un film a été tourné près de Rennes (à Corps-Nuds) en 1942, qui montre l’inventivité des SS pour faire croire à une percée des leurs… en Ukraine ! Ou comment manipuler par l’image, déjà à l’époque.
Une BD basée sur des faits réels.
La bd « Un amour de guerre » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « Un amour de guerre »
« Un Amour de Guerre » est une bande dessinée captivante qui mélange habilement le passé et le présent, nous transportant à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.
L’histoire est centrée autour de trois thèmes principaux : la maladie d’Alzheimer, les secrets de filiation, et les manipulations de l’image à des fins de propagande nazie au sein de Continental-films.
L’intrigue tourne autour d’Anne, confrontée au défi émotionnel de prendre soin de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, qui oscille entre le présent et le passé, la prenant parfois pour sa propre mère.
C’est à travers ce conflit intérieur que des secrets de la guerre sont révélés, poussant Anne à plonger dans le passé pour découvrir les mystères de sa naissance.
L’histoire nous emmène également dans le monde du cinéma sous l’occupation allemande, où les SS utilisaient des moyens détournés pour diffuser leur propagande.
Des figures emblématiques du cinéma français, comme Raimu et Clouzot, font leur apparition, ajoutant une dimension fascinante à l’histoire.
L’auteur, Olivier Keraval, parvient à condenser ces thèmes complexes en seulement 72 pages sans que l’intrigue ne paraisse précipitée. Les dessins de Leyho sont d’une grande précision, et la colorisation informatique ajoute à l’esthétique globale de la bande dessinée.
L’aspect informatif de cette bande dessinée est indéniable. De plus, la présence d’un cahier documentaire à la fin de la BD offre une opportunité au lecteur d’approfondir sa compréhension de la période historique, de la manipulation de l’image, du cinéma sous l’occupation, de la Bretagne pendant la guerre, et même de la maladie d’Alzheimer, qui est abordée de manière réaliste.