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Edmond Simeoni- Tome 2 – Pour la liberté

Albums publiés en 2020 aux éditions DCL.


Résumé éditeur

couverture bd Edmond Simeoni- Tome 2 - Pour la liberté

Appelé par certains «l’homme d’Aleria» et par d’autres «le père du nationalisme corse», Edmond Simeoni a incontestablement laissé une empreinte dans l’histoire de la Corse contemporaine.

De la contestation contre les essais nucléaires de l’Argentella en 1960 jusqu’au triomphe des idées en 2015, du combat écologique contre les «boues rouges» en 1973 au drame d’Aleria en 1975, il fut de toutes les luttes.

Dans sa cellule de Fresnes ou bien dans l’hémicycle de l’assemblée de Corse, Edmond Simeoni resta surtout fidèle à lui-même : un humaniste épris de justice et de liberté.

Dans ce second volume, Frédéric Bertocchini et Michel Espinosa nous racontent les années tourmentées, la prison, le procès, mais aussi les succès politiques et idéologiques d’Edmond Simeoni.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Edmond Simeoni- Tome 2 – Pour la liberté »

Dans « Edmond Simeoni – Tome 2 – Pour la liberté« , Frédéric Bertocchini poursuit son exploration narrative de la vie d’un homme qui a marqué l’histoire de la Corse. Si le premier tome posait les bases d’une biographie dense et captivante, ce deuxième opus approfondit le récit avec les années de luttes, de prison et les victoires idéologiques de Simeoni.

Le scénario est rythmé et bien construit, tieny le lecteur en haleine. Les thèmes politiques sont abordés de manière équilibrée, sans prendre parti pour l’un ou l’autre camp. Bertocchini montre les souffrances et les injustices subies par les Corses, mais aussi les excès et les dérives du mouvement indépendantiste.

Les dessins de Michel Espinosa sont réalistes et expressifs, retranscrivant avec justesse les paysages corses et les émotions des personnages. Cependant, certaines scènes manquent parfois de dynamisme et de fluidité, ce qui peut rendre la lecture un peu statique.

En conclusion, « Edmond Simeoni – Tome 2 – Pour la liberté » est une bande dessinée de qualité qui offre une vision nuancée de la lutte pour l’indépendance de la Corse. Ce tome, élaboré à partir de témoignages directs de Simeoni, transcende le genre du récit biographique. Il interroge sur la nature de l’engagement, sur la fine ligne entre convictions personnelles et responsabilités publiques, et surtout sur l’héritage laissé par un homme à sa nation.



Lieux visités par la bd en Corse

AlériaCortéFrancardo

En enfer avec Dante

Bande dessinée publiée en 2015 aux éditions Casterman.


D’après l’œuvre de Dante Alighieri composée en 1307 et 1321.

couverture bd En enfer avec Dante

La Divine Comédie de Dante revisitée avec… humour !

Dante, un hipster quadra en pleine crise existentielle, s égare dans une forêt symbole de l errance de l individu dans notre société de consommation.

Guidé par le poète antique Virgile (incarné ici en un chacal rouge), Dante traverse les 9 cercles de l enfer, faisant nombre de rencontres inattendues : Silvio Berlusconi (qui s y sent visiblement chez lui), Hitler et Pinochet mijotant dans un fleuve de sang, ou encore deux diablotins, qui tentent de remettre l énergie atomique au goût du jour…..


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « En enfer avec Dante »

Dans l’arène toujours fertile des adaptations graphiques, « En enfer avec Dante » de Michael Meier, paru chez Casterman, se démarque comme une œuvre qui transcende les frontières entre les classiques de la littérature et la modernité insouciante de la bande dessinée contemporaine.

L’audace de Meier réside dans son choix de plonger un Dante réinventé, incarnant le parfait hipster quadragénaire, dans les profondeurs flamboyantes d’un Enfer qui mélange habilement la trame de l’Alighieri original et un commentaire cinglant sur notre société actuelle.

Les figures historiques deviennent des compagnons d’infortune ou des démons sarcastiques dans les cercles de l’Enfer, Berlusconi y trouvant une aisance inquiétante, signe que l’histoire, même infernale, est un éternel recommencement.

Le trait de Meier, à la fois simple et expressif, avec ses teintes de rouge infernal et de noir abyssal, imprime un dynamisme qui rappelle celui d’un film d’animation. Cette esthétique contribue à une lecture fluide, qui, alliée à l’humour mordant et à l’action, rend cette bande dessinée rapidement consommable, mais durable dans son impact.

extrait bd En enfer avec Dante

L’ouvrage est un format à l’italienne, une référence subtile à l’œuvre de Dante. Chaque page est un festin visuel où l’on savoure la mise à jour d’un texte légendaire sans jamais se sentir accablé par son poids historique.

« En enfer avec Dante » est une recommandation enthousiaste pour ceux qui cherchent à revisiter un classique à travers le prisme de la culture pop, sans perdre de vue la portée philosophique et critique du texte d’origine.

Meier réussit avec brio à tisser le nouveau et l’ancien, prouvant une fois de plus que l’enfer, bien que peuplé de démons, peut être aussi un lieu de redécouverte jubilatoire.

Brest dans la tourmente – Tome 2

Bande dessinée publiée en 1988 aux éditions de la Cité.


couverture bd Brest dans la tourmente - Tome 2

Le tome 2 de la bande dessinée « Brest dans la tourmente », intitulé « Brest dans la tourmente 1941-1944« , poursuit l’exploration de la vie à Brest pendant la Seconde Guerre mondiale, couvrant cette fois la période allant de 1941 à 1944.

Comme pour le premier tome, cette suite est écrite et dessinée par Jocelyn Gille et a été publiée par les Éditions de la Cité en décembre 1988.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Brest dans la tourmente – Tome 2 »

La bd est très rare et presque introuvable même d’occasion. Un avis sera posté dès qu’elle sera lue.

extrait Brest dans la tourmente - Tome 2


Lieu visité par la bd en Bretagne

Brest

Brest dans la tourmente – Tome 1

Bande dessinée publiée en 1987 aux éditions de la Cité.


couverture bd Brest dans la tourmente - Tome 1

Le tome 1 de la bande dessinée « Brest dans la tourmente » s’intitule « Brest dans la tourmente 1939-1941 » et a été publié en 1987 par les Éditions de la Cité.

L’œuvre est à la fois écrite et illustrée par Jocelyn Gille.

Cette bande dessinée s’inscrit dans le genre historique et se concentre sur la période de 1939 à 1941, couvrant ainsi les premières années de la Seconde Guerre mondiale dans la ville de Brest


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Brest dans la tourmente – Tome 1 »

La bd est très rare et presque introuvable même d’occasion. Un avis sera posté dès qu’elle sera lue.

extrait brest dans la tourmente tome 1


Lieu visité par la bd en Bretagne

Brest

L’Homme qui rit – Tome 4

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

En ruine !

couverture bd L Homme qui rit - Tome 2

Gwynplaine découvre les origines de sa naissance.

Il est le fils légitime de Lord Clancharlie, un pair d’Angleterre, et a été vendu aux Comprachicos à la suite de la déchéance de son père.

Un moment enivré par cette révélation, il entend retrouver son rang.

Mais après avoir goûté aux fastes, il décide de retourner vers ses vrais amis…

Arrivera-t-il à temps pour les sauver d’un funeste épilogue ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit – Tome 4 »

Dans le quatrième et dernier opus de l’adaptation graphique de « L’Homme qui rit » par Jean David Morvan et Nicolas Delestret, le roman de Victor Hugo est sublimé en images puissantes qui transcendent les mots pour parler directement à l’âme.

La conclusion de ce périple graphique, « En ruine !« , n’est pas qu’un simple épilogue mais une apothéose qui canalise toute la force émotionnelle du récit original.

Morvan, en fidèle scénariste, a su distiller l’essence du message d’Hugo, tandis que Delestret, à travers son pinceau, rend visible l’invisible douleur de Gwynplaine, ce personnage défiguré par la cruauté du sort mais noblement sculpté par la compassion de l’auteur.

La symbiose entre le texte et l’image atteint son apogée lors du discours de Gwynplaine à la Chambre des Lords, moment où le protagoniste dévoile sa vérité déchirante face à une aristocratie muette.

La descente aux enfers de Gwynplaine, après la révélation de ses origines et la confrontation avec son nouveau statut de pair d’Angleterre, est une métaphore de la quête d’identité et de la lutte contre les préjugés.

Ce tome est une réussite non seulement narrative mais aussi graphique. Le dessin de Delestret est une fenêtre ouverte sur l’époque, ses décors et ses costumes, mais surtout sur l’âme tourmentée des personnages. L’adaptation parvient à être fidèle tout en se réappropriant l’histoire pour la rendre accessible et vibrante pour un public moderne.

Morvan et Delestret offrent une œuvre qui, bien que s’inscrivant dans une tradition littéraire classique, s’affirme comme une création contemporaine forte et résonnante.

L’Homme qui rit – Tome 3

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

La Tentation de saint Gwynplaine.

couverture bd L Homme qui rit - Tome 3

Angleterre, XVIIe siècle.

Ursus pleure Gwynplaine, celui que l’on nommait l’homme qui rit.

Il le croit mort et enterré alors que repose dans le cercueil le cadavre d’un autre…

Ce dernier, avant d’être tué, aurait fait une troublante révélation : il y a de nombreuses années, lui et ses comprachicos auraient été payés pour déformer le visage d’un enfant qui se trouvait être le fils de Lord Clancharlie !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit – Tome 3 »

Dans « La Tentation de saint Gwynplaine« , troisième acte graphique d’une série inspirée du roman de Victor Hugo, Jean David Morvan et Nicolas Delestret tissent une toile sombre où s’entremêlent destin et défiguration.

C’est un Gwynplaine arraché à sa troupe de saltimbanques et propulsé dans les hautes sphères de l’aristocratie anglaise que nous retrouvons, déchiré entre son identité grotesque de scène et sa noblesse d’héritage révélée.

Le récit, qui a emprunté la voie de la bande dessinée pour se réinventer, s’efforce de garder l’âme hugolienne, tout en y ajoutant des nuances propres au neuvième art. L’illustration n’est pas en reste, capturant avec une précision déconcertante la complexité des émotions qui traversent notre héros.

« La Tentation de saint Gwynplaine » est une œuvre qui se balance entre l’hommage fidèle et l’interprétation audacieuse, un funambule graphique sur la corde raide de l’adaptation littéraire.

Elle s’adresse à ceux qui cherchent à voir un classique sous un nouveau jour, tout en restant ancrée dans le paradoxe de son double héritage, celui d’une histoire intemporelle et d’une forme artistique en constante évolution.

L’Homme qui rit – Tome 2

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

Chaos vaincu.

couverture bd L Homme qui rit - Tome 2

Les années ont passé depuis que Gwynplaine, un garçon marqué d’une profonde cicatrice au visage, et Déa, un nourrisson endormi au pied d’un gibet, ont été recueillis par le vieil Ursus.

Désormais, ils connaissent le bonheur d’une vraie famille et partagent le succès de leur pièce de théâtre « Chaos vaincu ».

Mais la vie réserve aussi ses coups du sort…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit – Tome 2 »

Dans « L’homme qui rit – tome 2« , Jean David Morvan et Nicolas Delestret s’attaquent avec audace à l’adaptation d’une œuvre monumentale de Victor Hugo, un défi aussi périlleux que fascinant.

Là où la prose hugolienne tisse un drame social et humain dense, la bande dessinée doit transmuter la richesse textuelle en un langage visuel captivant.

Ce second tome s’inscrit dans la continuité du premier, explorant les conséquences d’une société clivée par les inégalités, à travers le prisme déformant de la difformité de Gwynplaine.

Le dessin de Delestret offre une interprétation graphique qui oscille entre fidélité à l’époque et modernité stylistique, une balance qui par moments enchante et, à d’autres, laisse une impression de discordance. L’illustrateur parvient néanmoins à capturer l’atmosphère sombre et la complexité des émotions, un exploit non négligeable.

Morvan, quant à lui, se heurte à l’immense tâche de condenser et de dialoguer un texte classique sans en perdre la substantifique moelle. Si parfois la narration s’avère dense, voire précipitée, elle demeure respectueuse de l’esprit hugolien, entre dénonciation sociale et quête identitaire.

Le récit se tisse autour de la troupe ambulante, devenue phare de la culture populaire londonienne, et des intrigues aristocratiques, où la jalousie et les complots mènent la danse. Les personnages, si vivement dessinés par Hugo, retrouvent une seconde vie sous le crayon de Delestret, et bien que le format séquentiel puisse limiter leur profondeur, leur essence tragique et leur lutte intérieure sont palpables.

« L’homme qui rit – tome 2 » est une œuvre de contrastes, où la réussite côtoie la limite des possibles de l’adaptation graphique. Si elle ne saurait égaler la puissance de l’original, elle demeure une porte d’entrée visuellement engageante vers l’univers de Hugo

L’Homme qui rit – Tome 1

Bande dessinée publiée en 2007 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

La Mer et la Nuit.

couverture bd L Homme qui rit - Tome 1

Suite à une altercation avec les habitants d’une cité, des gitans prennent la fuite sur leur navire, abandonnant un des leurs.

Lorsqu’une tempête les surprend et les pousse vers les récifs, ils décident de sauver un jeune garçon et le rebaptisent « son of the mauvais sort »… puis périssent dans le naufrage !

L’enfant, seul rescapé du drame, erre sur une route, épuisé, lorsqu’il découvre un nourrisson sur le corps d’une femme…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit – Tome 1 »

Dans la tentative audacieuse de Jean David Morvan et Nicolas Delestret de donner vie graphique à « L’Homme qui rit » de Victor Hugo, le premier tome de cette bande dessinée se débat entre l’innovation et la tradition.

L’approche steampunk érige un pont entre le passé et une vision presque futuriste, faisant écho aux thèmes atemporels de l’œuvre originelle. Cependant, cette liberté créative se confronte à l’épreuve du goût des lecteurs…

La palette de couleurs sombres et un graphisme qui divise reflètent les profondeurs et la complexité du texte hugolien, mais aussi le risque d’éloigner ceux en quête de clarté et de fidélité au classicisme.

La narration, si elle cherche à respecter l’essence du récit original, semble comme éparpillée, un écueil peut-être inhérent à l’exercice de condensation d’un roman si riche en une série limitée de planches. En même temps, ce format offre une densité qui peut être appréciée en tant qu’hommage à la prose luxuriante de Hugo.

Ce tome laisse donc le lecteur dans un entre-deux intrigant, entre l’hommage et la re-création, entre l’ombre et la lumière, entre le passé et une vision revisitée.

Au bord du monde

Bande dessinée publiée en 2003 et rééditée en 2021 aux éditions Locus Solus.


La vie n’est pas facile au « bord du monde« , ce Finistère breton soumis à la nature dure, capricieuse, imprévisible…

Entre la misère des terres et la sauvagerie de la mer, tout concourt à exacerber sentiments et superstitions, à croiser des personnages forts et attachants.

La Bretagne typique mais aussi l’amitié et l’esprit de tolérance. Avec de nombreux textes et dessins inédits.

Une toute nouvelle édition, plus qualitative (papier, lettrage, chromie).
+ Un cahier graphique avec les crayonnés et recherches de l’auteur, mais aussi un développement inédit sur l’historique du projet, par des proches et spécialistes interviewés.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Au bord du monde »

Ce bijou graphique, qui mêle le tragi-comique des existences maritimes à la poésie du Finistère, est une ode à une Bretagne aussi rêvée que vécue, aussi crue que douce.

L’édition originale de cet album, disparue des rayons depuis des lustres, renaît sous les auspices des Éditions Locus Solus.

Elle dévoile, dans une nouvelle photogravure et un format revisité, trois nouvelles teintées de la nostalgie des embruns salés : « Pasd’bol« , « Voyage au Cap » et « La Dernière Tournée de Fri Ruz« .

Ces récits, ancrés dans une terre de légendes et de rudes labeurs, se déploient avec une authenticité qui transcende le temps et l’espace, capturant l’essence d’une Bretagne à la fois disparue et éternelle.

Le trait précis et expressif de Le Floc’h, allié à une narration empreinte d’humanité, confère à ses personnages une présence presque palpable. Les marins, les poivrots, les enfants de la mer s’agitent dans des cases qui semblent elles-mêmes respirer au rythme des vagues.

L’ajout de nouvelles inédites dans cette édition enrichie offre un panorama encore plus complet de l’univers de Le Floc’h, témoignant de son engagement indéfectible à capturer l’âme de sa terre natale.

Cette réédition, préfacée par François Bourgeon et ornée d’une postface de Briac, ne se contente pas de réimprimer un classique.

« Au bord du monde » est un hommage vibrant à un artiste parti trop tôt, dont l’œuvre continue d’inspirer et de hanter ceux qui se laissent porter par ses flots envoûtants.

Entrez dans la danse

Bande dessinée publiée en 2019 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Jean Teulé publie en 2018.

Après sa magistrale adaptation de Charly 9, Richard Guérineau met à nouveau son talent au service de l’œuvre de Jean Teulé pour donner chair à cette incroyable épidémie de danse survenue il y a 500 ans à Strasbourg.

Strasbourg, juillet 1518. La ville est soumise depuis quatre ans aux pires calamités. La sécheresse, les grands froids, la famine, la maladie…

C’est ce qui explique pourquoi Enneline est allée précipiter son enfant depuis le pont au Corbeau. Ça et la folie de la danse qui s’est saisie d’elle tout de suite après. Nombreux furent ceux à entrer dans la danse à sa suite… certains jusqu’à la mort.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Entrez dans la danse »

Dans l’adaptation graphique de l’œuvre de Jean Teulé « Entrez dans la danse« , Richard Guérineau nous plonge dans une tranche d’histoire médiévale aussi sombre que fascinante, celle de la « danse de Saint-Guy » à Strasbourg en 1518. Par le prisme de son dessin fin et expressif, Guérineau transcende les anecdotes historiques et l’anti-cléricalisme teuléen pour créer une fresque vibrante où la détresse humaine danse avec la mort.

Le récit est ancré dans un réalisme poignant : une ville médiévale en proie aux fléaux naturels, une population affamée et désespérée. Dans ce contexte, la danse devient épidémique, un symptôme de misère plutôt qu’une célébration de la vie.

La BD navigue habilement entre l’horreur de l’événement et l’humour noir, offrant une distanciation qui ne minimise jamais la gravité de la situation, mais qui en fait plutôt une satire mordante des réponses humaines à la catastrophe.

Guérineau ne se contente pas de dépeindre un drame; il interroge aussi, à travers son art, les réponses des autorités civiles et ecclésiastiques, dévoilant leur impuissance et leur opportunisme face à l’inexplicable. L’écho contemporain est inévitable, les thèmes du pouvoir, de la superstition et de la crise sanitaire résonnant avec une pertinence troublante aujourd’hui.

La bande dessinée se révèle ainsi comme un miroir de l’histoire, où la danse devient une métaphore de l’irrationnel et du tragique, magnifiquement capturée par le talent de Guérineau pour le détail et la couleur.

Avec « Entrez dans la danse« , l’auteur offre un spectacle visuel où l’histoire et la légende se côtoient, et où le lecteur, comme les personnages, est invité à une réflexion sur la nature humaine et les réponses collectives aux crises.

Cette critique est une création originale basée sur les informations fournies par les ressources précédemment citées.