Catégorie : Toutes les BD

Oradour-sur-Glane 10 juin 1944

Album publié en 2024 aux éditions Petit à petit


Résumé éditeur

Oradour-sur-Glane, 10 juin 1944.

Ce petit village de la Haute Vienne, situé à 20 kilomètres de Limoges, a connu l’une des journées les plus noires de l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale lorsqu’elle a vu arriver les blindés de la Division Das Reich.

Les nazis sont entrés dans le village et ont exécutés sans distinction toutes les personnes qu’ils y ont trouvés.

Retrouvez dans ce récit l’un de plus emblématiques crimes de guerre du 20e siècle, à travers ses différents protagonistes, enrichi de passionnantes pages documentaires qui vous permettront d’en apprendre plus sur cet événement dont la mémoire se doit d’être entretenue.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Oradour-sur-Glane 10 juin 1944 »

La bande dessinée « Oradour-sur-Glane, 10 juin 1944« , scénarisée par Philippe Tomblaine, se présente comme une œuvre marquante dans le paysage des récits graphiques historiques. Par son approche didactique et narrative, cet ouvrage plonge le lecteur dans l’horreur d’un massacre qui a marqué les mémoires collectives.

Les treize récits illustrés, accompagnés de pages documentaires riches en détails historiques, offrent un panorama complet des événements tragiques du 10 juin 1944.

Philippe Tomblaine parvient à restituer avec une précision saisissante les faits tout en insufflant une dimension humaine à l’histoire. Les anecdotes et témoignages, tels ceux des survivants Robert Hébras et Marguerite Rouffanche, permettent d’ancrer le récit dans une réalité palpable, où la barbarie nazie est confrontée à l’innocence d’un village paisible.

Les illustrations, réalisées par Maria Riccio, Emmanuel Cerisier, et Arnaud Jouffroy, apportent une force visuelle à ce drame, mêlant réalisme et subtilité dans une œuvre qui se veut accessible à un large public.

Loin d’être une simple reconstitution historique, cette bande dessinée s’érige en véritable acte de mémoire. En associant rigueur documentaire et émotion, elle interpelle et sensibilise le lecteur sur l’importance de se souvenir pour ne jamais reproduire de telles atrocités. C’est une œuvre indispensable pour comprendre la portée d’un crime de guerre qui, 80 ans après, continue d’ébranler les consciences.

Avec cette bande dessinée, Tomblaine et ses collaborateurs nous livrent non seulement un témoignage poignant, mais également un outil pédagogique de premier ordre.



Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Oradour-sur-Glane

Le petit bleu de la côte Ouest

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Jean-Patrick Manchette publié en 1976.

«D’un côté Manchette, de l’autre Tardi.
Le petit bleu de la côte Ouest nous parlait sur fond de Gerry Mulligan et Bob Brookmeyer, du temps d’alors, de la crise profonde d’un homme, reflet de celle du monde qui l’entourait.

Le temps d’alors est celui d’aujourd’hui. La crise est toujours là, sans doute encore plus profonde. Et Gerfaut continue d’avoir le « blues » et à tourner sur le boulevard périphérique extérieur de Paris, vers trois heures du matin, à 145 km/h, à la rencontre d’une inévitable violence. Tardi a trouvé l’équivalent graphique, « réaliste et critique », de ce monde perdu et violent. Il pratique l’arrêt sur image avec une précision clinique, notamment lorsque tout dérape.

Fidèle à l’esprit du texte, il s’est gardé de faire « davantage qu’un polar ». À l’heure où Manchette accède aux collections « littéraires », il s’est fait un point d’honneur d’entrer dans son univers. On peut tout aussi bien dire qu’il a invité Manchette dans le sien.»
François Guérif.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le petit bleu de la côte Ouest »

Dans « Le petit bleu de la côte Ouest« , Jacques Tardi se fait l’architecte d’un noir et blanc qui résonne avec la force d’un cri dans le silence de la nuit. Cette bande dessinée, adaptation du roman de Jean-Patrick Manchette, est un hommage au genre noir, porté par un dessin qui capte l’essence d’une époque et d’une société à la dérive.

Tardi, avec sa maestria graphique habituelle, traduit avec acuité les thèmes de Manchette : critique sociale, destin individuel broyé par les rouages implacables du capitalisme et une violence brute. Ses personnages sont taillés à la serpe, leurs visages ciselés traduisant une gamme d’émotions qui va de la désillusion la plus sombre à la rage la plus pure.

L’intrigue de « Le petit bleu de la côte Ouest » est celle d’un homme pris dans la tourmente d’une conspiration qui le dépasse. George Gerfaut, anti-héros malgré lui, se retrouve malencontreusement au centre d’une toile d’araignée dont chaque fil est trempé dans le poison de la trahison et de la corruption.

Tardi ne se contente pas de suivre le récit, il le transcende par des planches où la composition, le jeu d’ombres et de lumières, contribuent à créer une atmosphère oppressante, presque étouffante.

Le noir et blanc utilisé par Tardi n’est pas un simple choix esthétique, c’est un langage. Les contrastes marqués, les silhouettes et les décors urbains sont autant de métaphores visuelles d’un monde en noirceur, où les éclats de lumière sont d’autant plus éblouissants qu’ils sont rares et fugaces.

« Le petit bleu de la côte Ouest » est donc bien plus qu’une adaptation ; c’est une œuvre qui, tout en restant fidèle à l’esprit de Manchette, offre une vision unique et personnelle de Tardi. Le lecteur est invité non seulement à suivre une histoire, mais aussi à contempler une œuvre d’art où chaque case est un tableau.

Ralentir

Album publié en 2017 aux éditions Le Lombard.


Résumé éditeur

couverture bd Ralentir

David est représentant commercial et vient de recevoir une proposition de promotion. Après une semaine passée loin de sa famille, il prend la route pour rentrer pour le week-end.

Le temps est pluvieux et David ne se sent pas très bien. Alors qu’il s’arrête pour reprendre ses esprits, Emma, une auto-stoppeuse à l’allure marginale s’engouffre dans sa voiture.

Il n’avait pas vraiment prévu ça mais, bonne âme, il accepte de faire un bout de chemin avec cette passagère aux convictions et au mode de vie opposés aux siens. Le temps d’un trajet tendu et semé d’embûches, David entrevoit la possibilité d’une autre manière de vivre et oscille entre deux extrêmes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ralentir »

Dans « Ralentir« , Delphine Le Lay et Alexis Horellou nous proposent un récit graphique invitant à une introspection sur notre rapport au temps et à la consommation dans une société qui valorise la vitesse et l’efficacité.

L’histoire de David, un commercial pris dans le tourbillon d’une vie professionnelle exigeante, et d’Emma, une autostoppeuse aux idéaux de décroissance, sert de prisme à une critique douce-amère du monde contemporain.

La bande dessinée se distingue par un style graphique épuré qui, passant de teintes grises à des couleurs plus chaleureuses, accompagne le voyage introspectif des personnages. Le choix de cet esthétisme visuel, loin d’être anodin, sert le propos de l’œuvre et enrichit l’expérience du lecteur, le confrontant visuellement à la transformation des protagonistes.

extrait bd Ralentir

Le Lay et Horellou abordent avec finesse la question du choix de vie à travers leurs personnages bien campés, évitant les dichotomies simplistes pour explorer les nuances de la condition humaine. La confrontation des modes de vie de David et d’Emma devient une métaphore de la recherche d’un équilibre entre ambition personnelle et bien-être collectif, interrogeant ainsi les valeurs fondamentales de notre société.

« Ralentir » est avant tout une invitation à la réflexion, un appel à questionner notre quête incessante de productivité et à redécouvrir les plaisirs simples d’une vie moins précipitée.

La résonance de ce message avec notre époque est incontestable, et la capacité de « Ralentir » à éveiller chez le lecteur un désir de contemplation et de connexion humaine authentique est indéniable. C’est une œuvre qui mérite d’être lue lentement, pour en savourer pleinement la richesse et la profondeur.


Lieux visités par la bd en Bretagne

CarhaixDouarnenezRennes

Gaby ou la belle et l’argent

Album publié en 2024 aux éditions Michel Lafon.


Résumé éditeur

Adapté d’une pièce inédite écrite par Marcel Pagnol entre 1951 et 1955.

couverture bd Gaby ou la belle et l'argent

Gaby, une jeune femme bourgeoise et célibataire, mène une vie oisive. Elle confie sa fortune à son père, qui réalise des investissements douteux et dilapide tout l’argent de sa fille!

Bientôt sans le sou et sans toit, Gaby doit se marier vite, et riche! Elle élabore alors un plan avec son père et un escroc…

Une Comédie satirique et follement drôle, dans la veine de Topaze.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Gaby ou la belle et l’argent »

La bande dessinée « Gaby ou la Belle et l’Argent« , scénarisée par Véronique Grisseaux et illustrée par Luc Brahy, est une adaptation moderne et captivante d’une comédie inédite de Marcel Pagnol.

L’histoire suit Gaby, une femme habituée au luxe et à l’opulence, qui se retrouve soudainement ruinée. Refusant de renoncer à son mode de vie, elle élabore un plan pour épouser un riche prétendant.

Grisseaux réussit à capturer l’essence de l’humour piquant de Pagnol, en y ajoutant une touche contemporaine. Les dialogues sont vifs et empreints d’ironie, reflétant parfaitement la critique sociale subtile de l’œuvre originale.

extrait bd Gaby ou la belle et l'argent

Les dessins de Brahy, avec leurs traits précis et leurs couleurs éclatantes, apportent une dimension visuelle attrayante et dynamique, rendant justice à l’époque tout en restant accessibles aux lecteurs modernes​​.

La bande dessinée réussit à conserver l’esprit de Pagnol, exposant les travers de la bourgeoisie avec légèreté et profondeur.

En somme, « Gaby ou la Belle et l’Argent » est une lecture incontournable pour les amateurs de comédies de mœurs et d’adaptations littéraires​​.

Athabaskan – Une pierre face à la mer

Albums publiés en 2024 aux éditions Osismes Production.


Résumé éditeur

couverture bd Athabaskan - Une pierre face à la mer

Plongez au cœur de l’histoire fascinante du destroyer canadien H.M.C.S. ATHABASKAN, qui a coulé tragiquement dans la nuit du 28 au 29 avril 1944 au large de la Bretagne.

Alors qu’il s’apprêtait à participer au Débarquement en Normandie, ce navire de guerre a livré un combat sans merci contre deux torpilleurs allemands, provoquant la mort de près de la moitié de ses 261 marins.

Mais qu’étaient ces hommes venus de l’autre côté de l’océan pour se battre pour notre liberté ? Pour eux, que représente le nom ATHABASKAN ? Et pourquoi tant de Canadiens viennent encore aujourd’hui se recueillir sur les lieux du drame, le long des côtes des Légendes et de Sable ?

Suivez le voyage épique de Stérenn et de sa grand-mère Marie, qui vous emmènera des rives du Lac Athabasca au Canada, au bord du Yang Tsé près de Shanghai, et du plateau tibétain à Hallstatt au cœur de l’Europe.

Tout au long de ce périple, vous découvrirez les berceaux des cultures celtes et amérindiennes vous amenant finalement à cette réflexion : et si l’aube tragique de ce samedi 29 avril 1944 portait l’espoir fabuleux d’une nouvelle humanité ?

Laissez vous transporter par cette aventure bouleversante qui vous fera découvrir des personnages courageux et des lieux inoubliables.

Ce livre, texte, illustrations, BD et photographies, est un hommage poignant à tous ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté et un témoignage émouvant de l’amitié franco-canadienne qui persiste encore aujourd’hui.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Athabaskan – Une pierre face à la mer »

La bd sortira le 15 avril.


Missak Manouchian mort pour la France

Album publié aux éditions Delcourt en 2024.


couverture bd Missak Manouchian mort pour la France

21 février 1944.

Le poète Missak Manouchian, communiste arménien à la tête d’un réseau de résistants immigrés est dénoncé et arrêté par les brigades spéciales françaises.

Au fil de l’histoire, on croise Jacques Duclos, Louis Aragon, Charles Aznavour, Charles Tillon, le peintre Krikor Bedikian.

Peu à peu se dessine le profil étonnant d’un homme bien éloigné de l’image véhiculée par l’Affiche rouge.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Missak Manouchian mort pour la France »

« Missak Manouchian : Mort pour la France » est une bande dessinée captivante et poignante, publiée par les éditions Delcourt, qui retrace la vie d’un résistant emblématique de la Seconde Guerre mondiale. Sous la plume de Jean-Pierre Pécau et le pinceau d’Eduardo Ocaña, cette œuvre se distingue par sa profondeur historique et son approche humaine de la figure de Missak Manouchian.

Le récit commence avec l’exil de Manouchian en France, fuyant le génocide arménien, et s’étend jusqu’à son rôle crucial au sein de la Résistance française. La narration est rigoureuse et immersive, dévoilant les dilemmes et les sacrifices d’un homme qui a combattu avec courage l’occupant nazi. Les dessins d’Ocaña sont remarquablement expressifs, capturant la tension et la détermination des personnages avec une grande précision.

On soulignera l’excellence de la bande dessinée sur plusieurs aspects. La fidélité historique est un point fort, offrant une vision documentée et nuancée de la vie de Manouchian. Pécau réussit à humaniser le personnage, loin des clichés héroïques, en mettant en lumière ses faiblesses et ses doutes. Le traitement des résistants étrangers, souvent marginalisés dans les récits historiques, apporte une dimension nouvelle et nécessaire à notre compréhension de la Résistance​.

Par ailleurs, l’illustration de la propagande nazie et des enjeux politiques internes à la Résistance française ajoute une complexité bienvenue à l’intrigue. Le portrait de Manouchian qui émerge de ces pages est celui d’un homme à la fois ordinaire et extraordinaire, dont le dévouement et la bravoure méritent d’être redécouverts.

« Missak Manouchian : Mort pour la France » est une œuvre essentielle, offrant un hommage émouvant et respectueux à un héros méconnu. Elle réussit à éduquer tout en émouvant, et mérite une place de choix dans toute collection dédiée à l’histoire de la Résistance.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Mont ValérienParis

Le meunier hurlant

Album publié en 2024 aux éditions Futuropolis.


Adapté du roman de Arto Paasilinna publié en 1981.

Un petit village du nord de la Finlande, peu après la guerre, voit arriver un inconnu qui rachète et remet en marche le vieux moulin.

D’abord bien accueilli, le nouveau meunier Gunnar Huttunen a malheureusement un défaut : à la moindre contrariété, il se réfugie dans les bois pour hurler à la lune, empêchant les villageois de dormir.

Ces derniers n’ont dès lors qu’une idée, l’envoyer à l’asile.

Mais Huttunen, soutenu par la conseillère rurale Sanelma Käyrämö, est bien décidé à se battre pour défendre sa liberté.

Après le succès de La forêt des renards pendus, voici la nouvelle adaptation de Nicolas Dumontheuil de l’auteur finlandais.

C’est l’un des romans les plus populaires de Paasilinna. Amoureux des personnages atypiques et hors normes, Paasilinna nous entraîne dans le grand Nord à la suite de marginaux aussi fous que cocasses, et à la (re)découverte de la nature et des sentiments. 

Le Meunier hurlant en est certainement l’un des plus beaux exemples ! Nicolas Dumontheuil s’approprie avec jubilation cette histoire tragique où l’humour et une certaine soif d’absolu sont de mise.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le meunier hurlant »

Dans « Le Meunier Hurlant » de Nicolas Dumontheuil, nous plongeons dans un univers où les silences parlent aussi fort que les cris et où chaque trait de crayon semble vibrer d’une étrange énergie narrative. À travers les pages de cette bande dessinée, Dumontheuil tisse une toile sombre et envoûtante, où le mystère se mêle à la beauté brute de l’humanité.

Dès les premières planches, le lecteur est happé par l’atmosphère oppressante qui règne sur le village isolé où se déroule l’histoire.

Les paysages dessinés avec une précision saisissante semblent eux-mêmes porter le poids des secrets enfouis sous les façades des maisons de pierre et des moulins à l’abandon.

C’est au cœur de ce décor lugubre que nous faisons la rencontre du meunier, personnage central dont les cris déchirants résonnent dans les méandres de l’intrigue.

Dumontheuil excelle dans la construction de ses personnages, les rendant à la fois familiers et énigmatiques. Le meunier, en particulier, se révèle être un personnage complexe, à l’image des ombres qui dansent dans son moulin. Son visage marqué par le temps et les tourments semble refléter les mystères du passé, tandis que ses silences en disent bien plus que ses paroles.

L’artiste joue habilement avec les contrastes visuels pour amplifier l’impact émotionnel de chaque scène. Les jeux d’ombres et de lumières confèrent à l’ensemble une dimension quasi cinématographique, transportant le lecteur au cœur d’un univers à la fois familier et étrange, où les frontières entre réalité et légende s’estompent.

En conclusion, « Le Meunier Hurlant » est une œuvre captivante qui allie avec brio l’esthétique du dessin à une intrigue envoûtante.

La forêt des renards pendus

Album publié en 2016 aux éditions Futuropolis.


Adapté du roman de Arto Paasilinna publié en 1983.

couverture bd La foret des renards pendus

Dans les romans d’Arto Paasilinna, le grand Nord est habité de marginaux aussi fous qu’étranges.

Nicolas Dumontheuil s’approprie avec jubilation l’intrigue loufoque de l’auteur finlandais.

Aventure, humour et démesure dessinent des histoires pittoresques mémorables.

Une histoire cocasse, noire, drôle et sans concession…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La forêt des renards pendus »

Dans la forêt des renards pendus, Nicolas Dumontheuil orchestre une symphonie graphique où se mêlent l’absurde et la mélancolie.

Adaptée du roman d’Arto Paasilinna, la bande dessinée dépeint un univers où la blancheur lapone sert d’écrin à une galerie de caractères aussi pittoresques qu’hétéroclites.

Dumontheuil, avec un trait qui flirte avec le caricatural sans jamais y succomber, offre une représentation visuelle qui souligne la singularité de chaque protagoniste tout en sublimant les vastes étendues de la nature finlandaise.

extrait bd

L’ambiance de l’œuvre, capturée par des teintes de brun et de blanc, esquisse un monde en lavis où la couleur est aussi absente que superflue. Les nuances sépia, loin de ternir le récit, lui confèrent une tonalité intemporelle et universelle. La narration visuelle de Dumontheuil se révèle être un choix audacieux et éclairé, renforçant l’impact des situations cocasses et des revirements inattendus qui émaillent l’intrigue.

L’histoire elle-même est un kaléidoscope d’événements improbables et déroutants. À travers le prisme de la satire, l’auteur nous convie à une critique sociale voilée, où les personnages, égarés dans leurs quêtes personnelles, deviennent malgré eux les acteurs d’une solidarité qui se tisse au cœur du chaos. Leurs interactions, marquées par l’ironie et une tendre absurdité, révèlent une humanité brute et touchante.

La forêt des renards pendus est une œuvre qui, en dépit de son apparente légèreté, porte en elle une réflexion sur la nature humaine et la quête de sens dans un monde désenchanté. C’est une invitation à se perdre pour mieux se retrouver, un voyage graphique où le rire côtoie l’étrange et où la tendresse surgit là où on l’attend le moins.

Les marins perdus

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Jean-Claude Izzo publié en 2000.

Pour son premier livre de bande dessinée, Clément Belin, marin de la marine marchande et dessinateur autodidacte, signe une adaptation touchante et juste du roman Les marins perdus de Jean-Claude Izzo.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les marins perdus »

Dans l’enceinte austère du vieux port de Marseille, « Les Marins perdus » de Clément Belin déploie une fresque graphique où la mer se fait miroir de l’âme humaine.

Adapté du roman de Jean-Claude Izzo, cet ouvrage en bande dessinée transpose avec une authenticité saisissante la détresse des marins ancrés malgré eux à quai, dans l’attente d’un avenir aussi brumeux que les eaux qu’ils ont jadis sillonnées.

Belin, par son pinceau trempé dans les teintes sépia, non seulement rend hommage à l’œuvre originale mais il nous invite aussi à contempler la ville de Marseille, non plus comme un simple décor, mais comme un personnage central, vibrant et complexe.

La sobriété du trait et la palette de couleurs contribuent à une ambiance de mélancolie douce, presque contemplative, qui enveloppe le lecteur tout au long des pages. Le récit, bien que condensé par rapport à la narration détaillée d’Izzo, conserve son essence, cette exploration profonde de l’errance et de la solitude.

« Les Marins perdus » est donc une œuvre empreinte d’une humanité brute et sans fard, où chaque case est une fenêtre ouverte sur l’abîme intérieur de ces hommes en quête de repères. Clément Belin, avec ce premier album, réussit le pari de nous immerger dans une atmosphère à la fois sombre et sublime, où chaque vague semble raconter une histoire, chaque rafale de vent apporter un soupir de ceux qui sont restés à bord, attendant le jour où la mer les reprendra.

Les Compagnons de la Libération : Grenoble

Album publié en 2024 aux éditions Grand Angle.


Résumé éditeur

L’histoire d’une ville fière et courageuse qui a payé le prix fort de son insurrection.

couverture bd

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Grenoble est marquée par l’intense activité de « groupes francs » de résistants, notamment ceux de Louis Nal et de Paul Vallier, adeptes des actions d’éclat.

Explosions symboliques, mitraillage du siège de la Milice, vol de fichier du STO, dynamitage des usines, la résistance grenobloise nuit fortement à l’effort de guerre des Allemands.

La manifestation du 11 novembre 1943 en est la parfaite démonstration. Mais leur ardeur finit par leur coûter cher, car les Allemands répliquent avec une extrême violence. Commence alors une guerre des nerfs, entre attaque d’un côté et riposte de l’autre. Destruction et explosion contre arrestation et fusillade.

Grenoble, ville fière et irréductible, ne plie pas et continue le combat, inlassablement. Elle en paiera le prix fort.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « bd Les Compagnons de la Libération : Grenoble »

Dans « Les Compagnons de la Libération : Grenoble« , le scénariste Jean-Yves Le Naour et l’illustrateur Philippe Tarral nous plongent au cœur de la résistance grenobloise durant la Seconde Guerre mondiale. Ce dixième tome de la série se distingue par son traitement habile de l’histoire locale, mettant en lumière le courage indomptable des habitants de Grenoble face à l’occupation allemande.

Le récit, à la fois intense et émouvant, nous fait revivre les actions héroïques des « groupes francs », ces résistants qui, par leurs sabotages audacieux et leurs attaques ciblées, ont infligé des pertes significatives à l’ennemi. Les scènes de dynamitages d’usines et de mitraillage du siège de la Milice sont décrites avec une précision historique remarquable, rendant hommage à ces hommes et femmes prêts à tout sacrifier pour la liberté.

Le Naour excelle dans l’art de mêler faits historiques et narration fluide. Ses personnages sont profonds, humains, et leur lutte est dépeinte avec une intensité dramatique qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Les illustrations de Tarral ajoutent une dimension visuelle puissante à cette histoire. Son style réaliste et son usage habile des couleurs renforcent l’immersion, faisant ressentir au lecteur la tension et le danger omniprésents de l’époque.

« Les Compagnons de la Libération : Grenoble » est une œuvre indispensable pour quiconque s’intéresse à l’histoire de la Résistance française.

Une lecture essentielle qui allie rigueur historique et puissance narrative.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Grenoble