Catégorie : Toutes les BD

Les souliers rouges – Tome 2 – L’albinos

Album publié en 2015 aux éditions Grand Angle.


couverture bd Les souliers rouges - Tome 2 - L'albinos

L’Homme ne meurt pas.

Un jour, il cesse simplement de s’émerveiller.

Alors qu’ils subissent une fouille au corps pour trouver les meurtriers d’un soldat allemand, un coup de chance va sauver Georges et Jules.

Mais un attentat dans un village voisin plonge les occupants dans une véritable furie.

La riposte est sans limites. Dans ce vent de folie meurtrière, du haut de leur insouciance, les deux jeunes hommes décident malgré tout de se soustraire à la rafle organisée.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les souliers rouges – Tome 2 – L’albinos »

Dans « Les souliers rouges – Tome 2 – L’albinos« , Gérard Cousseau et Damien Cuvillier nous convient à un voyage sombre et captivant au cœur de la France occupée.

Ce diptyque clôturant s’articule autour de la résilience humaine face à l’oppression, dans un village breton écrasé par le poids de la botte allemande. L’ouvrage se distingue par sa capacité à représenter l’horreur sans la glorifier, à travers une narration qui évite le spectaculaire pour se concentrer sur l’humain, dans sa simplicité et sa complexité.

Cousseau déploie une histoire où chaque geste quotidien, anodin à notre époque, est un acte de résistance qui risque de mener à la mort ou la torture. Le scénario, teinté de réalisme historique, se refuse aux rebondissements inattendus pour plutôt se pencher sur la tragédie inévitable de l’existence sous occupation.

extrait bd Les souliers rouges - Tome 2 - L'albinos

Cuvillier, avec son pinceau, transcende le scénario. Chaque planche est une œuvre où le beau côtoie le terrifiant, où la douceur des couleurs pastel contraste avec la dureté des événements dépeints.

Son trait réaliste, presque pictural, confère à la bande dessinée une dimension artistique qui renforce le poids émotionnel du récit. La couverture du tome, un soldat allemand éclairé d’une lumière d’outre-tombe, est en elle-même une métaphore visuelle puissante de la tension omniprésente.

En définitive, ce tome se lit d’une traite, la gorge nouée, soulignant l’espoir désespéré d’un monde meilleur. Si la tristesse est palpable, elle est aussi une invitation à ne pas oublier, à se souvenir pour ne pas répéter. Cet ouvrage n’est pas qu’une simple lecture; c’est une expérience qui interroge, émeut et reste gravée bien après sa conclusion.



Champs d’honneur – Dunkerque – Mai 1940

Album publié en 2017 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

couverture bd Champs d'honneur - Dunkerque - Mai 1940

Ultime volet de la série historique en cinq tomes indépendants scénarisés par Thierry Gloris.

Leur lien : une bataille marquante. Chacune illustrera à sa manière la question suivante : que signifie « être français » ?

Pendant la campagne de France de 1940…

La défaite à Dunkerque est totale, tant d’un point de vue matériel que moral.

La ville est détruite et plus de mille civils sont tués en une seule journée.

Rarement dans l’Histoire, l’identité française a été si près de l’abîme.

Mais, par-delà la Manche, des hommes relèveront le flambeau de l’honneur perdu.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Une histoire du débarquement »


Dans « Champs d’honneur – Dunkerque – Mai 1940« , Thierry Gloris et Ramon Marcos convoquent le spectre de l’histoire avec une acuité visuelle et narrative qui nous transporte au cœur de l’évacuation de Dunkerque.

Les planches de Marcos, imprégnées de la lourde atmosphère du conflit, sont un écho viscéral aux mots de Gloris. Le scénariste, avec une main sûre, tisse des destinées individuelles au sein d’une fresque collective, nous rappelant que derrière chaque uniforme se cachait un homme, une peur, un espoir.

L’œuvre se distingue par sa capacité à humaniser la guerre. Gloris n’épargne pas son lecteur des horreurs du combat, mais il les contrebalance avec des moments de fraternité et de bravoure silencieuse. Le récit, loin d’être manichéen, explore les nuances du courage et de la terreur, dans un entre-deux où l’homme est confronté à la fragilité de sa condition.

Marcos, par ses dessins, ne se contente pas d’illustrer un script; il le transcende. Son trait, parfois abrupt, parfois d’une finesse saisissante, sert admirablement le propos, rendant palpable la tension et l’épuisement des soldats. Le choix de la palette de couleurs, dominée par des teintes sourdes, renforce l’impact du récit et nous plonge dans l’urgence et la désolation de l’époque.

Ce tome de « Champs d’honneur » est un exemple éloquent de la façon dont la bande dessinée peut s’approprier l’histoire et la remettre en perspective.

Gloris et Marcos ne se contentent pas de raconter un épisode de la Seconde Guerre mondiale ; ils nous invitent à le vivre, à le ressentir, à réfléchir sur l’humain dans ses heures les plus sombres.

Une œuvre à la fois didactique et émotionnelle, qui mérite sa place dans la bibliothèque de tout amateur d’histoire et de narration graphique.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Dunkerque

Saint-Malo sous les ailes de l’Histoire

Album publié en 2018 aux éditions Yil.


Résumé éditeur

En 1986, la Jeune Chambre Économique de la Région Malouine décide d’éditer un album de bande dessinée consacré à l’Histoire, prestigieuse, de la cité corsaire : « SAINT-MALO, sous les ailes de l’Histoire »…

Elle nous en confie la réalisation. Après douze années de succès, et plusieurs éditions, l’album semble définitivement épuisé.

Suivent alors vingt ans d’un trop grand sommeil. Pourtant, régulièrement, l’ouvrage nous est réclamé…

En 2016, notre rencontre avec l’éditeur breton YIL nous laisse entrevoir l’espoir de lui donner vie à nouveau.

Pourquoi, dès lors, ne pas l’enrichir de nouvelles couleurs, d’un nouveau lettrage, de pages inédites et de quelques clins d’œil ? C’est cette restauration que nous vous proposons aujourd’hui, en espérant vous embarquer avec nous pour cette enthousiasmante traversée. » Les Auteurs


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Saint-Malo sous les ailes de l’Histoire »

La bande dessinée « Saint-Malo, sous les ailes de l’Histoire » se distingue par son ambition de cristalliser, en quelques planches, l’âme d’une ville dont la renommée résonne à travers les siècles.

L’ouvrage d’Alain Goutal, conçu à l’origine comme un hommage à cette cité corsaire, se voit aujourd’hui offrir une nouvelle vie grâce à une restauration soignée par l’éditeur YIL. Le pari de raviver la flamme d’un tel projet n’est pas sans risque, mais il semble que l’audace ait payé.

La lecture est de cette bd est agréable. Peut-être aurait-il été judicieux de déployer ce récit sur un plus grand nombre de pages pour laisser à la ville de Saint-Malo toute la place qu’elle mérite.

Le travail de restauration mentionné offre un attrait supplémentaire, faisant promesse d’une redécouverte enrichie pour les connaisseurs comme pour les novices. Les nouvelles couleurs et le lettrage modernisé peuvent servir de pont entre le passé glorieux de Saint-Malo et le lecteur contemporain, invitant à une immersion plus profonde dans le riche héritage de la ville.

« Saint-Malo, sous les ailes de l’Histoire »est une œuvre de passion et de respect, une fenêtre graphique ouverte sur le passé d’une ville qui ne cesse de fasciner. Elle reste un témoignage culturel qui mérite l’attention, ne serait-ce que pour l’amour manifeste des auteurs pour leur sujet.


Toutes les bd sur la ville de Saint-Malo


Lieu visité par la bd en Bretagne

Saint-Malo

Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 3

Album publié en 2017 aux éditions Paquet.


couverture bd Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat - Tome 3

Fin 1916, après s’être battu une dernière fois dans l’enfer de Verdun, le jeune Jean-Corentin Carré est envoyé sur le front de Champagne avec sa section.

Sa notoriété du « Petit Poilu du Faouët » est grandissante et glorieuse. Mais son moral est au plus bas. Le garçon est de plus en plus noir.

Il se culpabilise d’être vivant, de voir ses camarades mourir sous ses yeux. Son rêve est de sortir de ces tranchées boueuses.

Quelques semaines passent, son général lui annonce bonne nouvelle. Sa demande de changement d’arme a été acceptée. Il va pouvoir intégrer une célèbre escadrille d’aviation et pouvoir se battre dans les airs !


C’est à Dijon puis à Étampes qu’il effectue son temps d’instruction dans l’aéronautique militaire. Le 23 juillet, il reçoit l’insigne d’élève pilote.

Le 3 octobre, le brevet de pilote de guerre (N°6642) lui est décerné à l’issue d’un stage au camp d’Avord. L’adjudant pilote carré est ensuite affecté à l’escadrille S.O.229, célèbre pour ses combats.

C’est avec elle qu’il se bat dans le ciel de la Meuse. Il effectue des vols de reconnaissance dans un premier temps et devient vite décoré pour avoir abattu 3 avions ennemis.

Mais ce 18 mars 1918, à l’aube, il trouve la mort héroïquement dans un combat aérien au dessus de Souilly. Jean-Corentin Carré est tombé dans un traquenard par quatre avions.

Cette action lui vaut une dernière citation à l’ordre de l’armée, cette fois-ci « S’est défendu énergiquement jusqu’à ce que son appareil soit abattu l’entraînant dans une mort glorieuse ».

Ainsi disparut à l’âge de 18 ans le « Petit Poilu du Faouët », l’un des plus jeunes soldats français de la Grande Guerre. Tout le monde le pleurait dans le pays. Les hautes autorités demandèrent qu’il soit enterré et porté au Panthéon. Un monument a été inauguré à ce jeune combattant juste avant la Seconde Guerre mondiale. Toutes les rues en Bretagne portent son nom. Jean-Corentin Carré est devenu un symbole et un exemple.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 3 »

Dans le troisième volet de « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat« , Pascal Bresson et Lionel Chouin clôturent avec brio la saga du plus jeune combattant de la Première Guerre mondiale.

Ce dernier opus, imprégné de l’atmosphère lourde des combats aériens et de la psyché torturée de son jeune héros, est une fenêtre ouverte sur les abysses de l’âme humaine confrontée à l’inhumanité de la guerre.

Le récit, qui nous transporte des tranchées boueuses aux cieux assiégés, est une étude minutieuse des conflits intérieurs et extérieurs. Jean-Corentin, le « Petit Poilu », évolue dans un monde où le patriotisme juvénile est aussi loué que mis à l’épreuve. La narration de Bresson, précise et poignante, s’accompagne parfaitement des illustrations de Chouin, dont le trait saisit avec acuité les détails de cette époque sombre.

extrait Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat - Tome 3

Le tome s’achève sur la mort tragique du protagoniste, qui, bien que prévisible, n’en est pas moins déchirante. L’auteur ne cherche pas à glorifier la guerre; au contraire, il présente un personnage profondément humain, héros malgré lui, pris dans les machinations d’un conflit qui dépasse son entendement et sa jeune vie.

Les auteurs réussissent le tour de force de rendre hommage à ce soldat sans pour autant tomber dans l’hagiographie. Ils nous présentent un jeune homme courageux et complexe, dont le destin tragique souligne l’absurdité de la guerre.

Ce tome est une réussite tant sur le plan narratif que graphique, offrant une conclusion mémorable et touchante à la série. C’est une œuvre qui mérite sa place non seulement dans les bibliothèques de bande dessinée mais aussi dans les discussions sur la représentation de l’histoire et de la jeunesse dans l’art.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Le Faouët

Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2

Album publié en 2017 aux éditions Paquet.


Verdun 1916, côte 321.

Après avoir subi de terribles revers, les soldats français se battent avec acharnement pour refouler l’ennemi à leur point de départ.

C’est une guerre où chacun doit reprendre sa propre tranchée. Jean-Corentin Carré, toujours volontaire pour les missions périlleuses, est apprécié de ses hommes.

Il est nommé pour une seconde citation au mérite en sauvant au périple de sa vie une grande partie des ses poilus d’une mort annoncée.

Pour ce jeune garçon et pour bien d’autres, Verdun reste la plus emblématique, la plus traumatisante des batailles de cette Grande Guerre.

Il a de plus en plus l’impression de devenir une machine à tuer du Boche, l’impression aussi de devenir une bête à tranchée, l’animal qu’on pousse à l’abattoir !

Jean-Corentin Carré prend soudainement conscience que sa place n’est plus dans ces lieux où l’enfer et la mort rôdent. Il veut retrouver sa place d’enfant, retourner étudier à l’école et vivre normalement, comme un gosse de son âge.

Surtout, il tient plus que tout à retrouver sa véritable identité, son vrai nom JEAN-CORENTIN CARRÉ, au lieu de son nom d’emprunt AUGUSTE DUTHOY, qu’il considère comme un nom d’assassin…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2 »

Dans « Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2« , Pascal Bresson poursuit avec brio la narration graphique de la jeunesse tragiquement héroïque de Jean-Corentin Carré dans le chaos de la Grande Guerre.

Le récit, ancré dans les tranchées boueuses de Verdun, est une fenêtre ouverte sur la psyché d’un adolescent combattant, dont la bravoure dépasse l’entendement et défie les horreurs de la guerre.

Bresson tisse une trame où l’historicité et la fiction se rencontrent pour honorer la mémoire collective.

Le dessin de Lionel Chouin, aux traits aussi précis que douloureux, ne se contente pas d’illustrer la guerre ; il la rend palpable, presque insoutenable, nous forçant à ne pas détourner le regard de ce que fut ce conflit dévastateur.

Le jeune Jean-Corentin, dans son uniforme bien trop grand pour son âge, incarne cette innocence perdue, cet élan patriotique qui a poussé tant de jeunes à une fin prématurée.

La série trouve son équilibre dans la dualité de sa narration : elle oscille entre l’admiration pour le courage des soldats et une critique acerbe de l’absurdité de la guerre. Si l’on peut parfois reprocher à Bresson une idéalisation de son protagoniste, c’est peut-être pour mieux souligner la perte de l’humanité dans ce gâchis de vie. Car au-delà de la biographie, c’est bien une allégorie de la guerre et de ses démons que l’auteur nous offre.

« Jean-Corentin Carré, L’enfant Soldat – Tome 2 » est donc plus qu’une simple bande dessinée ; c’est un hommage graphique, un morceau d’histoire narré avec émotion et respect, mais également une réflexion sur la guerre et ses jeunes victimes.

Il nous rappelle que le devoir de mémoire passe aussi par ces récits dessinés, capables de toucher l’esprit et le cœur des générations futures.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Le Faouët

Tarzan, l’homme-singe – Tome 1

Album publié une première fois en 2024 aux Editions Glénat.


Adapté du roman de Edgar Rice Burroughs publié en octobre 1912.

Tarzan est un enfant de la jungle et pourtant, il est différent de ceux qui l’entourent. Chétif, imberbe, maladroit… sa place parmi les grands singes ne s’impose que grâce à l’amour que lui porte Kala, sa mère adoptive.

Mais en grandissant, Tarzan reconnait en lui des qualités que les membres de son groupe ne possèdent pas. Il est rusé, patient et ses faiblesses sont largement compensées par sa compréhension d’outils qui s’apparentent pour lui à des extensions de son être.

Petit à petit, Tarzan comprend que la place qui lui revient au sein de sa forêt natale, c’est celle de maître.

Bientôt, il montrera à tous qu’il est le Seigneur de la jungle. Mais c’était sans compter sur sa rencontre avec Jane, une étrange créature qui réussit à provoquer chez Tarzan un émoi qu’il n’avait jamais ressenti jusque-là…

Adaptation fidèle du roman d’Edgar Rice BurroughsTarzan, seigneur des singes nous invite à découvrir l’origine du mythe de ce personnage devenu culte. Dans cette version qui ne subit pas le traitement édulcoré du dessin animé Disney, découvrez un récit tragique et l’histoire de l’avènement d’un homme qui rencontre la civilisation.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Tarzan, l’homme-singe – Tome 1 »

La bd sortira début octobre 2024.


L’Appel de la forêt (Dequest)

Bande dessinée publiée en 2023 aux éditions Plein Vent


Adapté de l’œuvre de Jack London, publié sous la forme d’un roman pour la première fois en 1903.

couverture bd L Appel De La Foret (Dequest)

L‘appel de la forêt nous livre le témoignage de la ruée vers l’or de 1896 dans la région du Klondike.

Les températures glaciales imposent une vie âpre et rude. Buck, un chien domestique, a été volé.

Attelé à un traîneau, il va connaître le supplice de la piste et devoir s’adapter pour survivre. Nous découvrons un monde dominé par la peur.

Les lois du monde sauvage et la cruauté des hommes vont l’amener à se tourner vers sa nature profonde : devenir un loup parmi les loups.

La bd « L’Appel de la forêt » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « L’Appel de la forêt »

Dans l’Alaska impitoyable de la fin du XIXe siècle, la bande dessinée « L’Appel De La Forêt » de Pierre-Emmanuel Dequest retranscrit avec brio la fable intemporelle de Jack London.

Cette adaptation graphique offre une fenêtre ouverte sur le périple brutal et rédempteur de Buck, un chien arraché à la douceur de son foyer et précipité dans les abysses glacées du Klondike.

Dequest, avec une main de maître, taille dans les étendues sauvages un récit de survie où la nature, à la fois mère et bourreau, façonne Buck dans l’adversité. Les dessins, d’une précision chirurgicale, illustrent la transformation du protagoniste canin, dont la domesticité cède la place à un état plus sauvage et authentique.

L’œuvre déploie un scénario dense et un graphisme qui transcende le récit originel. Le souci du détail de Dequest offre aux yeux ébahis des planches où la rigueur du trait se marie à la poésie des paysages enneigés, capturant la grandeur menaçante de l’immensité nordique.

La violence, inhérente à l’époque et au lieu, se reflète dans les interactions entre hommes et bêtes, soulignant une critique sociale subtile de l’exploitation et de la quête effrénée d’enrichissement. Buck, victime puis acteur de son destin, incarne un désir de liberté et d’indépendance, un écho à l’appel primal de la forêt qui résonne en chaque être.

Cette bande dessinée n’est pas simplement une adaptation ; c’est une réinterprétation artistique, un hommage qui s’élève au-delà de l’œuvre originale, invitant à une introspection sur la condition animale, la brutalité humaine et la quête éternelle d’émancipation.

Dequest ne se contente pas de raconter une histoire — il nous la fait vivre avec une intensité palpable, faisant de « L’Appel De La Forêt » une expérience graphique qui hante bien après la dernière page tournée.


Toutes les bd adaptées de l’œuvre de Jack London

Missak Manouchian – Une vie héroïque

Publié aux éditions Dupuis en 2024.


Découvrez la vie de Missak Manouchian, résistant étranger mort pour la France.

couverture bd Missak Manouchian - Une vie héroïque

« Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde.

On va être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas, mais pourtant, je sais que je ne te verrai plus jamais.

Que puis-je t’écrire, tout est confus en moi et bien clair en même temps. […] Au moment de mourir je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. […]Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement je n’ai fait mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. »

Extrait de la lettre de Missak Manouchian à sa femme Mélinée.

Le 21 février 1944, Missak Manouchian et vingt et un membres de son groupe de Résistance sont fusillés dans la clairière du Mont-Valérien. Rescapé du génocide arménien, orphelin, apatride, poète, résistant, amoureux de vivre à en mourir, voici son histoire. Une vie héroïque!

Le 21 février 2024, Missak Manouchian entre au Panthéon. Cet album est complété par un dossier réalisé par Denis Peschanski sur le rôle décisif des étrangers dans la Résistance.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Missak Manouchian mort pour la France »

La bande dessinée « Missak Manouchian – Une vie héroïque », écrite par Didier Daeninckx et illustrée par Mako, offre une immersion graphique dans l’épopée tragique d’un héros méconnu de la Résistance française.

L’œuvre, enrichie par un dossier historique de Denis Peschanski, se présente non seulement comme un récit biographique mais aussi comme un hommage vibrant à la lutte contre l’oppression et le fascisme.

Dans les traits épais et les ombres marquées de Mako, on découvre le visage d’un homme, Manouchian, dont l’existence se confond avec l’Histoire avec un grand H. L’artiste parvient à capturer l’essence d’une époque révolue, offrant une fenêtre sur les aspirations et les désillusions d’un combattant de l’ombre.

Les reproductions d’affiches d’époque insérées parmi les planches renforcent l’authenticité historique et plongent le lecteur dans le contexte sociopolitique de la France occupée.

Didier Daeninckx, avec une plume respectueuse et documentée, trace le portrait d’un homme animé par la poésie et la justice, dont l’engagement indéfectible envers la liberté se heurte à la brutalité d’une guerre qui n’épargne ni les rêves ni les poètes. L’écriture est à la fois sobre et poignante, incarnant la voix d’un résistant qui a lutté non seulement avec des armes mais aussi avec des mots.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Mont ValérienParis

Charly 9

Bande dessinée publiée en 2013 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Jean Teulé publié en 2011.

couverture bd Charly 9

Charles IX fut de tous les rois de France l’un des plus calamiteux. À 22 ans, pour faire plaisir à sa mère, il ordonna le massacre de la Saint- Barthélemy qui épouvanta l’Europe entière.

Abasourdi par l’énormité de son crime, il sombra dans la folie.

Transpirant le sang par tous les pores de son pauvre corps décharné, Charles IX mourut à 23 ans, haï de tous…

Pourtant, il avait un bon fond.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Charly 9 »

Dans les méandres de l’histoire française, il y a des figures tragiques que seul l’art peut réhabiliter, ou du moins, éclairer sous une lumière plus nuancée. La bande dessinée « Charly 9 » de Richard Guérineau, adaptation du roman éponyme de Jean Teulé, est une tentative réussie de peindre la tragédie d’un roi malgré lui, Charles IX, à travers les prismes colorés de la bande dessinée.

Guérineau, avec une palette où le rouge sang et le noir profond prédominent, nous plonge dans les tumultes d’une époque révolue mais dont les échos résonnent encore. Le traitement graphique, mélangeant habilement lavis traditionnel et retouches numériques, apporte une profondeur et une gravité à ce récit historique.

Chaque page est un contraste frappant entre la légèreté de l’existence et la lourdeur du destin, entre les clins d’œil humoristiques et la réalité macabre d’un règne marqué par le sang.

extrait bd Charly 9

« Charly 9 » ne se contente pas de retracer des événements ; il offre une introspection dans l’âme d’un roi jouet des volontés maternelles, un souverain tourmenté par la culpabilité et rongé par la folie.

La montée en puissance du rouge dans les pages est symptomatique de cette descente inexorable vers la démence. L’humour, parfois noir, parfois décalé, sert de soupape à la tension narrative, rendant l’œuvre d’autant plus poignante.

La BD de Guérineau est un véritable tour de force, qui allie recherche historique minutieuse et créativité artistique. Elle s’adresse non seulement aux passionnés d’histoire, mais aussi à ceux qui cherchent dans l’art une porte vers les complexités de l’âme humaine.

« Charly 9 » est une réflexion sur le pouvoir et la folie, un miroir tendu à notre époque qui, malgré les siècles, ne semble pas avoir fini de répéter les erreurs du passé.

Je, François Villon – Tome 02

Bande dessinée publiée en 2014 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Jean Teulé publie en 2006.

Bienvenue parmi les ignobles

couverture Bd Je, François Villon - Tome 02

François Villon fait la rencontre de Colin de Cayeux, chef des Coquillards, brigands pervers et sanguinaires.

Pour être initié, Villon doit réaliser trois chefs-d’oeuvre : un vol scandaleux, un crime écoeurant et un présent abominable.

Ainsi, il volera une femme qui enterre son enfant, égorgera une pauvre prostituée et, sur demande de Colin, il offrira sa femme… Bienvenue parmi les ignobles !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Je, François Villon – Tome 02 »

Au fil des pages du second tome de « Je, François Villon« , Luigi Critone plonge le lecteur dans les abysses d’une âme torturée, où la légende noire du poète maudit prend toute son ampleur. Loin de la verve légère et de l’esprit facétieux du premier volume, cette suite déroule le tapis de l’obscurité sous les pas d’un Villon plus sombre, dont la descente aux enfers est aussi irrésistible qu’effrayante.

La force de ce tome réside dans la capacité de Critone à saisir le paradoxe d’un Villon à la fois poète et scélérat. La plume se fait ici pinceau, dessinant les contours d’un homme écartelé entre la grandeur de son art et la bassesse de ses actes.

Les illustrations, bien que magnifiques, portent en elles la noirceur d’un récit qui ne fait pas l’économie de la violence. Les actes de Villon, peints avec une précision qui frôle parfois la caricature, sont un rappel glaçant que derrière la poésie se cache parfois la brutalité la plus crue.

extrait bd Bd Je, François Villon - Tome 02

Critone nous convie à une réflexion sur la nature humaine, où la noblesse de l’art de Villon se heurte à ses choix moralement discutables. Le lecteur se trouve alors dans l’inconfort de la dualité, à la fois captivé par le talent indéniable du poète et repoussé par ses actions répréhensibles. L’auteur questionne subtilement les limites de notre empathie, nous forçant à contempler l’homme dans toute sa complexité.

Cependant, cette noirceur omniprésente peut susciter une certaine lassitude. L’accumulation des scènes d’une violence graphique peut parfois sembler gratuite, éclipsant la subtilité que l’on attend d’une œuvre qui se veut aussi littéraire. Ce choix audacieux de Critone risque de diviser : est-ce un hommage appuyé à la légende de Villon ou une simplification excessive d’une figure historique complexe ?

« Je, François Villon – Tome 02 » est une œuvre qui ne laisse pas indifférent. Critone y fait preuve d’une maîtrise artistique indéniable, mais le lecteur pourrait regretter que l’obscurité du récit prenne le pas sur la lumière de la poésie.

Une chose est certaine : ce Villon-là ne cessera de hanter ceux qui auront osé s’aventurer dans les méandres de son âme tourmentée.