Catégorie : Toutes les BD

Saint-Malo à vélo

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions L’Association.


Heureux d’avoir enfin arrêté de fumer, Tofépi s’achète un vélo d’occasion.

À lui la remise en forme et les virées à la force du mollet !

D’ailleurs, il a déjà une idée d’excursion en tête…

Après Dans ma bulle (collection Patte de mouche) et Le Pré aux moutons (collection Ciboulette), Tofépi poursuit le récit bucolico-mélancolique de sa vie en bande dessinée.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Saint-Malo à vélo »

Saint-Malo à vélo, la dernière création de Tofépi, nous entraîne dans une aventure à la fois simple et touchante. Ce récit, inspiré d’une virée à vélo de Rennes à Saint-Malo, est bien plus qu’une simple balade.

En effet, il s’agit avant tout d’un voyage introspectif et humoristique, raconté avec une légèreté qui camoufle subtilement des réflexions plus profondes sur le changement de vie et la persévérance. Tofépi, venant de renoncer au tabac, saisit l’occasion de s’offrir une liberté nouvelle à travers ce périple.

Le style graphique, minimaliste et en noir et blanc, soutient parfaitement la narration. Le trait est simple mais expressif, reflétant l’état d’esprit du protagoniste : entre la légèreté de l’aventure et la volonté de se reconstruire. L’absence de détails superflus dans le dessin permet de laisser toute la place aux émotions et aux situations cocasses que Tofépi traverse.

Ce qui fait la force de cet album, c’est sa capacité à rendre le banal captivant. En seulement 22 pages, Tofépi réussit à transporter le lecteur à ses côtés, avec un humour délicat et une auto-dérision qui le rendent immédiatement attachant.

Saint-Malo à vélo est une lecture brève mais enrichissante, où chacun pourra se retrouver, notamment ceux qui cherchent à tourner une page dans leur propre vie​


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Saint-Malo

L’Enfer De Dante

Bande dessinée publiée en 2023 aux éditions Daniel Maghen.


D’après l’œuvre de Dante Alighieri composée en 1307 et 1321.

couverture bd bd L'Enfer De Dante

L’Enfer est la première partie de la Divine Comédie de Dante, un grand classique de la littérature italienne.

Si le récit est complexe, l’idée centrale est simple. Guidé par le poète Virgile, Dante traverse les neuf cercles de l’Enfer pour retrouver sa bien-aimée Béatrice au Paradis.

Paul et Gaëtan Brizzi ont réalisé un travail remarquable de réécriture pour rendre accessible cette oeuvre réputée difficile sans la dénaturer et trahir l’esprit du génie italien.

Ils ont su la traduire en bande dessinée tout en veillant à préserver l’essentiel : un goût pour la démesure, la tension dramatique du récit et la noirceur inévitable du propos.

« Les frères Brizzi ont créé un véritable chef-d’œuvre épique. Leur œil de cinéaste nous livre un monde à la fois fascinant et repoussant. L’échelle titanesque des gouffres abyssaux contraste avec l’éventail des émotions humaines qu’on peut lire sur le visage de Dante. Le rendu des matières lié à l’élégance du style graphique transcende chaque page. Un tour de force de l’imagination au pouvoir. »

Roger Allers, réalisateur du Roi lion (1994)


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Enfer De Dante »

Dans les méandres de l’imaginaire graphique, la bande dessinée « L’Enfer de Dante » de Paul et Gaëtan Brizzi se déploie comme une fresque somptueuse, gravitant autour de la célèbre épopée dantesque.

Les frères Brizzi, forts de leur héritage dans le monde de l’animation, nous offrent une traversée visuelle de l’au-delà qui s’érige avec une grâce presque divine, témoignant d’une fidélité artistique au poème immortel de Dante Alighieri.

La mise en page, majestueuse, se compose de planches où chaque trait semble taillé dans l’étoffe des rêves, évoquant les gravures de Doré, et imbibées de cette austérité propre à la Renaissance.

Ici, la grandeur de l’Enfer n’est pas seulement narrée, elle est vécue à travers un dessin au crayon, où la précision et la finesse du trait invitent à une contemplation silencieuse des royaumes infernaux.

Certes, certains puristes de l’œuvre originelle pourraient soupirer face à une narration qui, tout en restant linéaire et respectueuse du texte, se permet peu d’écarts.

Si la bande dessinée ne prétend pas se substituer à la complexité et à la richesse du poème de Dante, elle se distingue néanmoins par sa capacité à incarner graphiquement le voyage de l’âme.

En effet, chaque cercle de l’Enfer se dévoile avec une puissance esthétique qui n’a d’égal que la prose du poète florentin.

« L’Enfer de Dante » par les Brizzi est donc bien plus qu’une simple adaptation ; c’est une œuvre d’art en soi, un hommage où l’esprit de Dante et l’encre des Brizzi dansent une sarabande crépusculaire, invitant le lecteur à une réflexion sur la nature de la damnation et de la rédemption.

Les auteurs, conscients de l’ambition de leur entreprise, n’ont pas cherché à réinventer la Divine Comédie, mais à en partager l’essence à travers leur prisme artistique, faisant de cette bande dessinée un joyau à la fois respectueux et inspirant.

L’Incroyable histoire des sciences

Album publié en 2023 aux éditions Les Arènes.


Résumé éditeur

Plongez dans l’Incroyable histoire des sciences en compagnie de Marie Curie et de Cédric Villani.

couverture bd Bd L Incroyable histoire des sciences

La science est l’ensemble des connaissances du monde qui nous entoure.

À l’origine de ces connaissances il y a des hommes et des femmes qui transforment l’histoire de l’humanité.

Guidé par un Cédric Villani et une Marie Curie plus vrais que nature, le lecteur va entreprendre un voyage chronologique à travers les mathématiques, la physique, la chimie, l’astronomie…

Historiquement, la science apparaît en Grèce à partir du 6e siècle avant J.C. En Mésopotamie, en Chine et en Inde, des penseurs développent une somme de connaissances empiriques dans divers domaines.

Au Moyen-Âge, c’est dans le monde arabe que la science prend son essor, principalement en mathématiques, astronomie et médecine. Puis, à la Renaissance, c’est l’avènement de la science moderne de Copernic à Newton, qui analysent mathématiquement les phénomènes naturels.

Au 19e siècle, la science et la recherche s’organisent explorant de nouveaux domaines comme la chimie ou la thermodynamique. Puis le mouvement s’amplifie au 20e siècle avec les révolutions quantiques et génétiques.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Incroyable histoire des sciences »


Dans « L’Incroyable histoire des sciences« , Boisserie, Convard et Bercovici s’associent pour nous livrer un périple graphique à travers les méandres de l’histoire scientifique.

Ce n’est pas sans une certaine audace que les auteurs déploient un dialogue entre Marie Curie et Cédric Villani, tous deux symboles d’un patrimoine scientifique riche et intemporel, pour servir de guide au lecteur.

Le trait de Bercovici, à la fois clair et expressif, offre une représentation accessible de concepts qui, autrement, pourraient paraître arides. Il jongle avec habileté entre la caricature affectueuse et l’illustration instructive, rendant ainsi hommage aux grandes figures des sciences.

Le scénario concocté par Boisserie et Convard ne manque pas d’ingéniosité : en plaçant leurs protagonistes dans des situations à la fois ludiques et éducatives, ils réussissent à vulgariser sans simplifier, à instruire sans ennuyer.

On traverse les époques, de la Mésopotamie antique aux laboratoires modernes, en un clin d’œil, sans jamais perdre le fil d’Ariane scientifique qui nous est tendu.

« L’Incroyable histoire des sciences » se pose comme un pont entre le passé et le présent, entre l’érudition et le grand public. Un ouvrage aussi instructif que divertissant qui, tout en respectant la grandeur de ses sujets, les rend étonnamment proches et familiers.

Une lecture recommandée à ceux qui souhaitent découvrir ou redécouvrir la science avec un œil neuf et pétillant d’enthousiasme.

Molière et les médecins

Album publié une première fois en 2022 aux Editions Petit à Petit.


Texte intégral de trois pièces en BD.

couverture Molière et les médecins

Molière et les médecins, c’est tout une histoire  ! Retrouvez dans cet ouvrage trois pièces adaptées en BD  : L’Amour médecin (14 septembre 1665), Le Médecin volant (18 avril 1659) et La Jalousie du Barbouillé (décembre 1660). 

Le texte intégral est respecté à la virgule près et tous les codes de la BD permettent une lecture fluide et une meilleure compréhension de l’œuvre. 

Idéal pour (re)découvrir les classiques  !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Molière et les médecins »

Dans l’univers foisonnant de la bande dessinée, l’œuvre « Molière et les médecins » se distingue comme un vibrant hommage au géant du théâtre français à l’occasion de son quatrième centenaire. Cette œuvre collective, à laquelle François Foyard, Julien Margerit et Antoane Rivalan prêtent leurs talents graphiques, est une exploration visuelle des satires sociales de Molière sur la médecine.

À travers des dessins expressifs et un respect scrupuleux du texte original, ce trio d’artistes parvient à insuffler une nouvelle vie à des pièces moins connues telles que « Le Médecin volant » et « La Jalousie du Barbouillé« . Leur démarche est louable : démystifier les archaïsmes de Molière pour les jeunes lecteurs, tout en préservant l’essence comique et critique de son œuvre.

Cependant, cette adaptation en bande dessinée n’est pas exempte de défis. Le sérieux de la documentation historique, bien que riche et instructive, entrave parfois le dynamisme inhérent à la forme de la BD. L’équilibre entre le didactisme et le plaisir visuel n’est pas toujours atteint, laissant le lecteur en suspens entre le livre d’histoire et la pure création artistique.

Néanmoins, « Molière et les médecins » réussit un pari audacieux : celui de rendre accessible et attractif un pan de la littérature classique française qui, autrement, pourrait sembler lointain. C’est une passerelle illustrée entre les siècles qui permet de redécouvrir Molière sous un jour contemporain, un exploit qui, même s’il peut parfois sembler hésitant dans son exécution, reste une contribution significative à la célébration de l’immense héritage de cet auteur.

Cette bande dessinée pourrait donc se poser en compagnon essentiel pour les éducateurs et en lecture de loisir pour les passionnés de théâtre, aussi bien que pour ceux qui cherchent à pénétrer l’univers de Molière par une voie moins ardue.

Dunkerque – Opération Dynamo

Album publié en 1974 aux éditions Hachette.


Résumé

La bande dessinée « Dunkerque : opération dynamo » de Pierre Dupuis, parue en 1974, met en lumière la résistance héroïque des troupes françaises et anglaises lors de la bataille de Dunkerque, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette œuvre décrit comment, face à l’avancée nazie, les soldats alliés ont lutté pour permettre à un maximum d’entre eux de s’échapper par la mer, réussissant ainsi à sauver plus de 300 000 hommes des griffes de l’ennemi.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Une histoire du débarquement »

Le bd n’a pas encore lue.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Dunkerque

Sampiero Corso – Tome 2 – Vannina d’Ornano

Albums publiés en 2014 aux éditions DCL


Résumé éditeur

couverture bd Sampiero Corso - Tome 2 - Vannina d'Ornano

Sampiero de Bastergà, connu en son temps sous le nom de Sampiero Corso, est devenu une personnalité incontournable de la Renaissance.

Après avoir été l’ami de Jean des Bandes Noires, des Médicis, et défenseur du Vatican, Sampiero est désormais au service de la couronne de France et d’Henri II.

A force de persuasion, Sampiero parvient à convaincre le roi de porter la guerre en Corse, l’île de son enfance, afin d’en chasser les Génois.

Pour ce faire et appuyer sa requête, Sampiero parvient à nouer une alliance avec le diabolique Dragut, corsaire ottoman célèbre dans toute la Méditerranée.

Si les opérations militaires sont couronnées de succès, et si les citadelles tombent les unes après les autres sur l’île, de nombreux complots se nouent partout en Europe, jusque devant l’Office de Saint-Georges à Gênes, et dans les salons de Paris.

Alors qu’il se trouve en Turquie, afin de négocier avec les Ottamans une nouvelle participation militaire en Corse, l’épouse de Sampiero, Vannina, vend tous les biens de son époux à Marseille et embarque discrètement pour Gênes.

Mais la traîtrise est déjouée. La belle est interceptée et emprisonnée. Sampiero décide alors de rentrer à Marseille, pour châtier sa jeune épouse.

Entre haine personnelle, complots et épopée militaire, le second et dernier épisode de cette série, nous conduit au coeur de l’action d’un des personnages majeurs de la Renaissance. Cette série historique, parfaitement documentée, nous raconte la vie d’un personnage illustre qui inspira Shakespeare pour Othello.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Sampiero Corso – Tome 2 – Vannina d’Ornano »

Dans « Sampiero Corso – Tome 2 – Vannina d’Ornano« , Frédéric Bertocchini et Eric Rückstühl plongent le lecteur dans les méandres de l’Histoire corse, au cœur des luttes de pouvoir et des passions dévorantes.

Ce tome clôt avec brio la fresque historique débutée dans le premier volume, et se penche avec une intensité dramatique sur le destin tragique de Vannina d’Ornano, épouse dévouée et victime expiatoire d’une vendetta impitoyable.

Le récit, vibrant d’une authenticité historique, est porté par des illustrations qui transcendent le texte. Rückstühl parvient à capturer l’âme d’une Corse à la fois belle et rebelle, imprégnant chaque case d’une atmosphère qui oscille entre la rudesse des batailles et la tendresse des moments intimes.

Bertocchini tisse une narration qui, bien que fidèle aux faits, ne manque pas de lyrisme. Il explore la complexité de Sampiero, héros à la fois vaillant et implacable, dont les choix déchirants soulignent la brutalité de son époque.

« Sampiero Corso – Tome 2 – Vannina d’Ornano » est plus qu’une bande dessinée; c’est un écho visuel de la grandeur et de la décadence, un hommage à ces figures qui ont sculpté l’identité corse.



Lieux visités par la bd en Corse

BastelicaSuarella

Je, François Villon – Tome 03

Bande dessinée publiée en 2016 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Jean Teulé publie en 2006.

Je crie à toutes gens merci.

couverture bd Je, François Villon - Tome 03

Ce troisième volume de l’adaptation du texte de Jean Teulé par Luigi Critone conclut admirablement cette fresque médiévale, hommage à la mesure de François Villon, poète au destin et au talent incomparables.

François Villon aura tout expérimenté de l’art de la subversion.

Aucune règle ni aucun sentiment, même les plus naturels en apparence, n’auront pu éviter une remise en cause par son esprit fort et rebelle.

Aucune fréquentation enfin ne l’aura rebuté, quand bien même elle serait désastreuse pour sa réputation.

Il fut rejeté, banni, mais reste aujourd’hui encore l’un des plus grands poètes de notre histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Je, François Villon – Tome 03 »

« Je, François Villon – Tome 3« , œuvre de Luigi Critone, se distingue comme une île mystérieuse et envoûtante. Inspiré par le texte de Jean Teulé, Critone nous livre un récit graphique qui est à la fois une plongée dans l’âme tourmentée d’un poète et un miroir de son temps, le XVe siècle français, une époque rude et sans pitié.

Ce dernier opus conclut la trilogie avec une maestria qui équilibre la noirceur des actes de Villon avec une introspection presque théâtrale, où le protagoniste se confronte à ses démons et à sa conscience, en une sorte de huis clos existentialiste. Les critiques ont salué la façon dont Critone manipule le rythme narratif, alternant entre les citations poétiques en ancien français et une linéarité qui facilite la digestion de ces textes anciens.

Le dessin de Critone est encensé pour sa finesse et son élégance, offrant un regard presque cinématographique sur l’époque. L’illustrateur ne se contente pas de dessiner une époque ; il la réanime, lui insuffle un souffle de vie qui permet au lecteur de sentir le froid des cachots et la dureté des pavés. La colorisation de Giorgia Casetti est également remarquée pour sa capacité à magnifier le travail de l’artiste, ajoutant une profondeur émotionnelle palpable à chaque planche.

extrait bd Je, François Villon - Tome 03

La caractérisation de François Villon est une réussite indéniable. Le lecteur suit avec fascination ce personnage historique, de ses débuts de jeune étudiant rebelle à son inéluctable chute, en passant par sa vie de bandit.

Ce troisième tome illustre sa repentance et sa confrontation avec les conséquences de ses actes, une démarche qui le mène à une certaine maturité. Cette évolution psychologique est un véritable tour de force, rendant Villon non seulement plus humain mais aussi profondément attachant, malgré ou à cause de ses nombreux défauts.

« Je, François Villon – Tome 3 » s’érige non seulement comme une bande dessinée historique de premier plan mais aussi comme une étude de caractère captivante. Ce volume est une invitation à redécouvrir Villon, à apprécier la richesse de son œuvre poétique et à méditer sur les ambivalences de la nature humaine.

Poil de Carotte (Petit à Petit)

Bande dessinée publiée en 2010 aux éditions Petit à Petit.


D’après le roman de Jules Renard publié en 1894

La célèbre histoire de Poil de Carotte est celle d’un enfant roux mal aimé, victime d’une famille cruelle.

François Lepic, de son vrai nom, grandit entre une mère qui le hait et un père indifférent.

On suit le parcours de ce jeune garçon, sa relation avec ses parents, avec le monde qui l’entoure et avec la nature.

Poil de Carotte utilise la ruse pour lutter contre les humiliations du quotidien et braver le monde des adultes.

Ainsi, malgré le drame, on savoure de délicieuses aventures, drôles, cocasses, émouvantes, souvent traitées avec l’ironie si bien maîtrisée par le scénariste Luc Duthil et la dessinatrice Céline Riffard.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Poil de Carotte »

« Poil de Carotte » de Luc Duthil et Céline Riffard s’érige en tant qu’adaptation remarquable qui parvient à capturer l’essence de l’œuvre originale de Jules Renard, tout en insufflant une modernité saisissante à travers le prisme de la BD. Cette œuvre graphique nous plonge dans la complexité des relations familiales, mises en lumière par une narration visuelle aussi expressive que poignante.

La plume de Duthil, à la fois acérée et délicate, reconstruit avec subtilité l’univers de Renard. Il peint le portrait de François Lepic, alias Poil de Carotte, un enfant aux prises avec l’indifférence paternelle et la cruauté maternelle, dans un style qui oscille entre la satire sociale et une tendre mélancolie.

Le jeune garçon, mal aimé et souvent chahuté par le sort, trouve dans la ruse et une ironie innée les armes pour affronter un quotidien qui ne lui fait pas de cadeaux. Cette adaptation ne se contente pas de représenter les tourments de Poil de Carotte ; elle invite aussi à réfléchir sur la résilience et la capacité à trouver de la beauté et de l’espoir dans les interstices d’une vie qui semble parfois vouloir l’engloutir.

Le trait de Riffard, quant à lui, est une ode à la complémentarité avec le texte de Duthil. Les illustrations, vives et captivantes, ne trahissent pas la gravité du récit ; elles lui offrent au contraire un contrepoint visuel qui amplifie les émotions.

Les couleurs chaudes et l’expressionnisme subtil des personnages confèrent à la bande dessinée une dimension presque théâtrale, où chaque case est une scène chargée de significations et d’émotions.

La dualité entre le scénario et le graphisme crée un dialogue où l’humour et la tragédie se côtoient sans jamais se confondre, une prouesse qui témoigne de la maîtrise des auteurs sur leur art. « Poil de Carotte » ne se lit pas uniquement avec les yeux ; il se ressent, faisant appel à la sensibilité et à l’intelligence émotionnelle du lecteur.

Cette œuvre s’impose comme un incontournable dans le paysage de la bande dessinée francophone, un classique revisité qui, bien que fidèle à son matériau d’origine, n’hésite pas à explorer de nouvelles avenues narratives et esthétiques. Elle s’adresse à tous ceux qui, à l’instar de Poil de Carotte, cherchent leur place dans un monde qui n’est pas toujours prêt à les accueillir.

Aléria 1975 – Tome 2 – Dernière sommation !

Album publié en 2015 aux éditions DCL


Résumé éditeur

Le 21 août 1975, menées par Edmond Simeoni, quelques dizaines d’hommes, armés de fusils de chasse, investissent une cave viticole située à Aleria, en Plaine Orientale (Corse).

Il s’agit de la cave Depeille, suspecté d’être mêlé à un scandale financier. Au petit matin, les employés sont mis à la porte sans violence et les militants investissent les lieux.

Ils taguent les murs, hissent des drapeaux corses, barricadent les fenêtres et convoquent la presse.

Dans la journée, des hommes et des femmes, venus de toute la Corse, grossissent les rangs des contestataires.

Le soir venu, le téléphone est coupé. Au moment où l’inquiétude s’installe, des hélicoptères de combat, un navire de guerre, des blindés, 1.200 gendarmes et C.R.S. font route vers Aleria.

Un drame est en train de se nouer…

Une bande dessinée scénarisée par Frédéric Bertocchini et dessinée par Michel Espinosa, réalisée à partir de nombreux témoignages collectés auprès de ceux qui ont fait « Aleria« , dont certains deviendront par la suite des cadres du F.L.N.C.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Aléria 1975 – Tome 2 – Dernière sommation ! »

Dans « Aléria – Tome 2 : Dernière sommation« , Frédéric Bertocchini orchestre avec adresse une plongée graphique au cœur d’une Corse écorchée par ses luttes.

Avec une acuité historique certaine, il tisse les fils d’un récit où le drame s’invite dans le militantisme passionné. Les traits expressifs de Michel Espinosa et la palette réaliste de Nuria Sayago transcendent les cases pour nous immerger dans l’atmosphère de l’époque, où la cave Depeille devient l’épicentre de contestations qui résonnent encore.

L’ouvrage, loin d’être un simple divertissement, s’érige en témoignage poignant des évènements d’Aléria en 1975, marquant un tournant décisif pour le nationalisme corse. Les auteurs s’appuient sur des témoignages vibrants pour dresser un portrait complexe de cette lutte, évitant ainsi l’écueil d’une glorification unilatérale. Le lecteur est convié à une réflexion plus profonde sur les mouvements sociaux et leur héritage, dans une œuvre qui conjugue avec brio pédagogie et émotion.

« Aléria 1975 – Tome 2 – Dernière sommation ! » est donc une fresque historique dessinée avec le souci de la fidélité, un cri graphique qui rend hommage aux voix d’hier, tout en interpellant les consciences d’aujourd’hui.

Une lecture indispensable pour qui s’intéresse à l’âme tourmentée de l’île de Beauté et à ses pages parfois méconnues de l’histoire française.



Lieu visité par la bd en Corse

Aléria

Les frères Corses – Tome 2 – Le Témoin

Album publié en 2016 aux éditions DCL.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre Les frères Corses de Alexandre Dumas publié la première fois en 1844.

Mars 1841. Après un voyage en Corse et alors qu’il rentre chez lui à Paris, Alexandre Dumas se rend chez Louis de Franchi, afin de lui transmettre le courrier de sa famille, qui vit dans le village de Sollacaro.

Se nouant d’amitié avec le jeune avocat insulaire, Alexandre Dumas accepte de l’accompagner au bal de l’Opéra.

Là, les deux hommes sont invités à dîner dans la nuit. Espérant y retrouver la femme qu’il aime en secret, Louis de Franchi accepte.

Mais lorsqu’au cours du repas mondain la jeune femme est humiliée publiquement par son amant, Louis vole à son secours et provoque en duel le fameux et redoutable de Château-Renaud.

Avant d’en découdre au bois de Vincennes, et dans la nuit précédant le combat, le jeune Corse reçoit la visite du fantôme de son défunt père lui annonçant sa mort prochaine.

Pendant ce temps, Lucien de Franchi quitte la Corse afin de rejoindre son jumeau à Paris. Dès lors, le surnaturel et la mort s’invitent dans ce récit passionné et passionnant.

Mais il n’est pas au bout de ses surprises…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les frères Corses – Tome 2 – Le Témoin »

Dans la veine de la littérature classique et de la tradition graphique, « Les frères Corses – Tome 2 – Le Témoin » de Frédéric Bertocchini, illustré par Eric Rückstühl et colorisé par Pascal Nino, s’aventure avec audace sur les traces d’Alexandre Dumas.

Cet opus clôt la diptyque commencée par « Les Frères Corses – Tome 1 – Le Paceru« , emportant le lecteur dans un Paris de 1841 où le mystère et le surnaturel dansent un ballet aussi élégant que mélancolique.

Bertocchini, avec une main de maître, nous présente un Alexandre Dumas en plein cœur d’une intrigue qui dépasse la fiction. À travers les yeux de Louis de Franchi, jeune avocat corse, le récit dépeint une fraternité déchirée par le destin. Le pathos de l’histoire s’entrelace avec la beauté tragique de l’île de Corse, évoquant les thèmes universels de l’honneur et de la vendetta insulaire.

Le scénario, bien qu’ancré dans un contexte historique et littéraire dense, ne perd jamais le lecteur grâce à un rythme bien maîtrisé et des dialogues ciselés. La bande dessinée se lit comme un roman d’antan, avec la vivacité et le dynamisme propre au neuvième art.

Les dessins de Rückstühl et les couleurs de Nino se marient à merveille avec le ton de l’œuvre, créant une atmosphère qui oscille entre réalisme historique et lyrisme. Les expressions des personnages portent en elles les émotions complexes de l’intrigue, tandis que les arrière-plans détaillés invitent à une immersion totale.

« Les frères Corses – Tome 2 – Le Témoin » est ainsi une lecture recommandée non seulement pour les passionnés de Dumas et les amateurs de récits historiques,



Lieu visité par la bd en Corse

Sollacaro