Catégorie : Toutes les BD

Inferno

Bande dessinée publiée en 2013 aux éditions The Hoochie Coochie.


D’après l’œuvre de Dante Alighieri composée en 1307 et 1321.

couverture bd Inferno

La Divine Comédie de Dante Alighieri – et en particulier sa première partie intitulée l’Enfer – a inspiré nombre d’artistes depuis le XIVe siècle, et tandis que Gustave Doré semblait lui avoir donné une forme illustrée définitive, Marcel Ruijters secoue cet académisme et revient aux racines iconographiques inspirées par ce grand texte – celles du Quattrocento de Giovanni di Paolo ou Bartolomeo di Fruosina – pour produire un livre résolument moderne : Inferno.

Fidèle à sa conception d’un monde régi par les femmes – déjà exposée dans Sine qua none (L’an 2, 2005), Marcel Ruijters nous rapporte donc le périple de Danta conduite par Virgilia à travers les enfers.

Et à l’instar de l’écrivain italien, Ruijters se sert de la structure infernale de son Inferno pour viser in fine les travers du monde contemporain : ici, l’hégémonie du capitalisme de ce début de XXIe siècle.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Inferno »

Dans le labyrinthe des adaptations de « La Divine Comédie« , l’œuvre « Inferno » de Marcel Ruijters se distingue comme une réimagination audacieuse et graphiquement innovante. En dépeignant un enfer où les rôles de genre sont inversés, Ruijters ne se contente pas de reproduire l’épopée de Dante mais s’attarde sur une critique acerbe de la masculinité et de la dominance patriarcale, un thème moins exploité dans les interprétations contemporaines de l’œuvre médiévale.

L’artiste néerlandais transpose avec brio l’odyssée de Dante en une quête menée par Danta, une figure féminine qui, accompagnée de Virgilia, s’aventure dans les méandres d’un enfer résolument féminin. Cette inversion de genre n’est pas un simple artifice esthétique; elle remet en cause les représentations traditionnelles de la force et du pouvoir, offrant ainsi une réflexion sur la condition féminine et sur la société actuelle.

extrait bd Inferno

Le trait en noir et blanc de Ruijters, rappelant les illustrations médiévales, se marie harmonieusement avec la satire sociale moderne, invitant le lecteur à une introspection sur l’hégémonie du capitalisme et les travers de notre temps.

Les détails foisonnants de chaque page ne sont pas là uniquement pour le plaisir des yeux mais servent le discours sous-jacent de l’auteur, créant une expérience de lecture à plusieurs niveaux.

« Inferno » s’érige ainsi comme un pont entre passé et présent, entre tradition et modernité, rappelant que les classiques ne meurent jamais, mais évoluent avec nous.

Ruijters démontre avec force que l’art est un vecteur de contestation et de réflexion, et que les œuvres du passé peuvent et doivent être revisitées pour continuer à questionner notre monde. Son « Inferno » est plus qu’une bande dessinée; c’est un manifeste graphique qui challenge notre perception de la littérature et de l’art.

Hinault – Sur le toit du monde

Album publié en 2021 aux éditions Mareuil


Résumé éditeur

1980. Alors que Bernard Hinault domine le cyclisme mondial, il se fixe un objectif fou : gagner un Monument, deux grands Tours et les Championnats du monde.

Un défi à la hauteur du champion et de son ambition de devenir le plus grand.

Mais en plus de ses adversaires, décidés à le faire chuter, le «Blaireau», son surnom, devra faire face à des conditions dantesques martyrisant son corps et sa motivation.

Des épreuves qui feront de ses victoires des exploits.

Et de ce coureur Breton, une légende. 

Après HINAULT, objectif maillot jaune signé Bernard Hinault, avec Jeff Legrand pour le scénario et Fabien Ronteix pour les dessins, revivez l’une des saisons les plus riches du plus beau palmarès du cyclisme français.

La bd « Hinault, Sur le toit du monde » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hinault, Sur le toit du monde »


Dans « Hinault, Sur le toit du monde« , Jeff Legrand et Fabien Ronteix convoquent le mythe du cyclisme français en la personne de Bernard Hinault. Le pari est audacieux : transposer la fougue et la détermination d’une légende sportive en une œuvre graphique.

La bande dessinée s’ancre dans une réalité historique, celle de l’année 1980, où Hinault, surnommé le « Blaireau« , visait l’impossible en s’attaquant à un triptyque de compétitions cyclistes d’une exigence absolue.

Le trait de Ronteix capte avec une acuité remarquable le mouvement et l’intensité des courses, tandis que le scénario de Legrand ne se contente pas de narrer des exploits sportifs mais s’attache aussi à illustrer la psychologie d’un homme en quête de dépassement de soi.

Ce n’est pas simplement la saison d’un coureur que l’on suit, mais le parcours d’un être humain face à l’adversité, que ce soit celle incarnée par ses concurrents ou celle, plus insidieuse, du doute et de la souffrance physique.

« Hinault, Sur le toit du monde » s’affirme donc comme une métaphore visuelle de la lutte, un hommage vibrant non seulement à un sportif, mais aussi à l’esprit de compétition et à la capacité de l’homme à se surpasser.

Si la BD s’adresse aux amateurs de cyclisme, elle s’ouvre également à un public plus large par son traitement universel de thèmes comme la résilience et l’ambition.

Elle nous rappelle que les héros de notre enfance, tels que dépeints dans ces pages, sont aussi les miroirs de nos propres aspirations.

Mémoires D’un Paysan Bas-Breton – Tome 3

Album publié en 2019 aux éditions Soleil Production


Résumé éditeur

couverture bd Memoires D un Paysan Bas-Breton - Tome 3

Suite et fin de l’adaptation en BD de la biographie de Jean-Marie Déguignet.

Jean-Marie est un paysan qui a fait bien du chemin. Après avoir parcouru le monde, il revient au pays avec une idée fixe : s’installer dans un ermitage parmi les abeilles, les poules et les lapins, au coeur de ce décor sauvage, témoin de ses jeunes années.

Il y vivrait paisible, loin du bruit, des fracas, des tracasseries et des horreurs du monde civilisé.

Mais il lui faut renoncer à ce projet pour sauver une famille de la misère.

Lorsqu’il s’agit de rendre service à quelqu’un, fut-il son plus grand ennemi, Jean-Marie ne refuse jamais. Voilà d’où venaient tous ses malheurs. D’où ils viendraient toujours.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mémoires D’un Paysan Bas-Breton – Tome 3 »

Dans le troisième tome des « Mémoires d’un paysan Bas-Breton« , Stéphane Betbeder clôt avec brio l’adaptation en bande dessinée de la vie de Jean-Marie Déguignet.

Le récit graphique, délicatement mis en image par Christophe Babonneau et colorisé par Axel Gonzalbo, nous transporte dans la Bretagne du XIXe siècle, une terre empreinte de traditions et de luttes sociales.

Jean-Marie, le protagoniste, est un personnage riche en contradictions. Paysan érudit, il revient des champs de bataille de l’Orient et du Maghreb avec un désir ardent de paix et d’isolement. Pourtant, sa quête d’ermite s’avère impossible dans une société qui le réclame, qui l’entraîne malgré lui dans ses drames et ses nécessités.

Betbeder capture admirablement cette tension entre l’individu et la collectivité, entre les rêves et la réalité, dans un style narratif fluide et engageant.

Le dessin de Babonneau, tout en simplicité, ne s’embarrasse pas de fioritures et parvient à capter l’essence rustique de la vie rurale bretonne. Chaque trait semble imprégné de l’âme de la terre et des hommes qui la peuplent. Quant aux couleurs de Gonzalbo, elles évoquent les nuances de la campagne, tantôt accueillantes, tantôt implacables.

extrait bd bd Memoires D un Paysan Bas-Breton - Tome 3

Les choix scénaristiques de Betbeder nous confrontent à une question fondamentale : quel est le prix de nos idéaux ? Le parcours de Jean-Marie, semé d’embûches, d’actes de générosité et de déceptions, sert de miroir à nos propres compromis.

Malgré ses aspirations, il se retrouve pris dans les filets de la vie sociale, illustrant la difficile conciliation entre l’intégrité personnelle et les obligations envers autrui.

« Mémoires d’un paysan Bas-Breton T03 » est une œuvre qui résonne avec profondeur et sensibilité, un hommage à la richesse de l’esprit humain face aux adversités de la vie.


Lieu visité par la bd en Bretagne

Quimper

Mémoires D’un Paysan Bas-Breton – Tome 2

Album publié en 2018 aux éditions Soleil Production


Résumé éditeur

Suite de l’adaptation en BD des célèbres aventures rocambolesques, et néanmoins authentiques, de Jean-Marie Déguignet.

Jean-Marie n’a qu’une idée : voyager.

Son cerveau est vaste et la Bretagne trop petite.

Bien qu’il n’ait pas la taille requise, il est mobilisé et peut enfin quitter sa terre natale. Il participera à la prise de la tour Malakoff, traversera l’Italie, et combattra un ennemi invisible en Kabylie.

Mais comme dit le proverbe : Malheur à qui est né dans un mauvais pays car on y revient toujours .


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mémoires D’un Paysan Bas-Breton – Tome 2 »

Dans « Mémoires d’un paysan Bas-Breton T02: Le Soldat« , Stéphane Betbeder et Christophe Babonneau continuent de nous plonger dans la vie tumultueuse de Jean-Marie Déguignet.

Ce deuxième opus, aussi riche que son prédécesseur, est une œuvre qui se distingue par son authenticité et sa capacité à transporter le lecteur à travers les épreuves d’un homme du peuple au XIXe siècle.

Le récit de Jean-Marie, qui rêve d’horizons lointains et se retrouve dans les rangs de l’armée impériale, est une fresque historique qui ne se contente pas de dépeindre des batailles mais s’attarde sur l’humain, sur ses aspirations et désillusions. Les critiques relèvent l’habileté avec laquelle Betbeder tisse l’évolution psychologique de son personnage, de la naïveté de la jeunesse à l’aigreur du vieillard

Graphiquement, le travail de Babonneau est salué pour sa clarté et son attention aux détails, qui ancrent le récit dans un réalisme saisissant. La bande dessinée se présente alors comme une porte ouverte sur l’époque, révélant la Bretagne sous un jour à la fois brut et poétique.

« Mémoires d’un paysan Bas-Breton T02: Le Soldat » est une œuvre qui, par sa profondeur et sa sincérité, mérite sa place dans la bibliothèque des amateurs de l’histoire sociale et de la bande dessinée historique.


Lieux visités par la bd en Bretagne

Ergué-GabéricQuimper

Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca

Album publié en 2011 aux éditions DCL.


Après le premier épisode, Castellucciu, Frédéric Bertocchini (scénario), Eric Rückstühl (dessins), et Rémy Langlois (couleurs), continuent de nous raconter l’histoire poignante et dérangeante du bagne des enfants de Castellucciu, sur les hauteurs d’Ajaccio.

Sous le Second Empire, des centaines d’enfants furent envoyées dans cet endroit sordide et insalubre, et des dizaines y périrent dans l’indifférence générale.
Dans ce second et dernier épisode, les auteurs nous racontent, à travers l’histoire de Joachim Evain et d’Antoine Teurice, la brutalité de ce monde, sans foi ni loi, où règnent l’horreur et le déshonneur.

Pourtant, malgré tout, l’espoir est toujours là.
Aussi, lorsqu’un petit bagnard s’éprend violemment de Francesca, une jeune Corse, l’amour sortira-t-il vainqueur ?


L’avis histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca »

Dans « Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca« , Frédéric Bertocchini et Michel Espinosa nous plongent dans l’univers carcéral d’un bagne pour enfants en Corse, au XIXe siècle. À travers le destin tragique de Francesca, jeune fille injustement emprisonnée, les auteurs dénoncent les dérives d’un système répressif et inhumain.

La force de cette bande dessinée réside dans la rigueur historique de son enquête et la justesse de son propos. Bertocchini s’appuie sur des faits réels pour construire son récit, et évite habilement les écueils du pathos ou du manichéisme. Les personnages sont fouillés et nuancés, l’intrigue est captivante, et le lecteur est pris dans une spirale d’émotions qui le mène de la colère à l’indignation, en passant par l’empathie et la compassion.

Le dessin d’Espinosa, précis et réaliste, restitue parfaitement l’atmosphère oppressante du bagne. Les décors sont soignés, les personnages sont expressifs et les jeux d’ombre et de lumière renforcent la dramaturgie du récit.

« Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca » est une bande dessinée historique de qualité, qui mêle avec brio enquête documentaire et fiction narrative. Elle nous plonge dans un pan méconnu et douloureux de l’histoire corse, tout en nous interrogeant sur les dérives d’un système répressif et injuste.

Un récit poignant et nécessaire, servi par un dessin réaliste et soigné.



Lieu visité par la bd en Corse

Ajaccio

Un Juste

Album publié en 2016 aux éditions La Boite à Bulles


Résumé éditeur

Après guerre, Myriam Lévy a choisi de tout oublier, l’horreur, la folie… Tout, y compris le couple qui les cacha, elle et sa famille, pendant l’occupation allemande.

Prise de remords de n’avoir rien fait pour que le couple soit reconnu comme Justes entre les nations par l’État d’Israël, Myriam décide de réparer cette injustice…

C’est l’occasion pour elle de revenir sur sa propre histoire : sa rencontre avec son futur mari, Henri, son quotidien ainsi que celui de sa famille, juifs français obligés de se cacher pour survivre.

L’occasion également de découvrir Fernand et Aurélie, héros de l’ombre, qui n’avaient pas hésité à accueillir chez eux toute une famille juive malgré les risques encourus.

L’histoire émouvante de deux familles « liées pour l’éternité », soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et publié en partenariat avec l’Association Yad Vashem.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un Juste »

Dans « Un Juste« , Patrice Guillon et David Cénou retracent avec une précision émotionnelle la vie de deux familles unies dans la clandestinité face à l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Cette bande dessinée, ancrée dans le réel, est un écho de mémoires passées, une ode à l’humanité nichée au cœur de la barbarie.

Le récit commence avec une Myriam Lévy âgée, regardant en arrière à travers le prisme de la perte et de la gratitude. Elle se souvient des Cénou, un couple qui, avec un courage prodigieux, a caché sa famille juive dans la France occupée par les nazis. Cette histoire, gravée dans l’encre de l’authenticité, dévoile les risques et les sacrifices des Cénou, dont les actes ont été plus tard honorés par Yad Vashem.

Le dessin de Cénou – lui-même descendant des sauveurs – imprime chaque page d’un réalisme poignant. Le travail artistique excelle non seulement dans le détail mais aussi dans la capture des émotions brutes, les regards échangés, les mains serrées dans l’obscurité, illustrant la tension palpable de l’époque.

La force de « Un Juste » réside dans sa capacité à enseigner sans prêcher. Les appendices éducatifs ajoutent une profondeur historique, expliquant avec clarté le statut des Juifs et la définition d’un Juste, tout en permettant au lecteur de s’immerger pleinement dans l’histoire.

« Un Juste » est plus qu’une simple bande dessinée historique. C’est un témoignage poignant du meilleur et du pire de l’humanité, une célébration du courage et de l’acte de se souvenir. Guillon et Cénou ont tissé un récit qui interpelle.

Cet ouvrage est essentiel, non seulement en tant que miroir du passé, mais aussi en tant que lumière pour notre présent.

Le Foot Corse Raconté Aux Enfants – Tome 2

Album publié aux éditions Clémentine en 2020.


Résumé éditeur

couverture bd Le Foot Corse Raconté Aux Enfants - Tome 2

En Corse, le football est le Sport Roi. Une religion presque !

Depuis plus d’un siècle, le ballon rond (u ballò) suscite les passions les plus vives en tribunes.

Il faut dire que les clubs corses, malgré leurs petits moyens, se sont au fil des années illustrés par de gigantesques exploits.

Avec leur livre magique, toujours accompagnés de l’abeille Abbabella, nos amis Natale et Serena remontent une nouvelle fois le temps pour découvrir les magnifiques exploits du SC Bastia, de l’AC Ajaccio et du GFC Ajaccio.

Mais également des clubs amateurs ou de la Squadra Corsa, dont les succès ont émerveillé de nombreuses générations de supporters.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Foot Corse Raconté Aux Enfants – Tome 2 »

Dans ce deuxième tome, Frédéric Bertocchini poursuit sa mission pédagogique et ludique de faire découvrir aux enfants l’histoire du football corse. L’auteur s’attache à mettre en lumière les valeurs de solidarité, de partage et de respect qui animent ce sport, tout en faisant la part belle aux particularismes de l’île de Beauté.

Le scénario est bien construit, et l’alternance entre les phases de jeu et les moments de vie des personnages permet de maintenir l’intérêt du lecteur tout au long de l’album. Les dialogues sont simples et accessibles aux plus jeunes, sans pour autant tomber dans la mièvrerie.

Le dessin de Michel Espinosa est quant à lui efficace et expressif, avec un trait rond et dynamique qui colle parfaitement à l’univers du football. Les couleurs vives et chaleureuses participent à l’immersion du lecteur dans l’ambiance corse.

Cependant, les rivalités entre les différents clubs corses auraient mérité d’être approfondies.

« Le Foot Corse Raconté Aux Enfants – Tome 2 » est une bande dessinée sympathique et divertissante, qui remplit parfaitement son rôle d’initiation au football et à la culture corse pour les plus jeunes. Les adultes apprécieront quant à eux les clins d’œil et les références à l’histoire du ballon rond sur l’île de Beauté.



Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos

Album publié en 2022 aux éditions La Boite à Bulles


Résumé éditeur

Inspiré de l’œuvre de Jean de la Fontaine (publiée la première fois en 1668).

15 fables de La Fontaine revisitées.

couverture bd Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos

Après Le Cid, Véropée s’attaque aux Fables de La Fontaine qu’elle revisite à l’aune de nos mots et maux actuels. 

Avec Jojo, Gaby et Lola, chaque moment est propice aux réflexions et débats enflammés. Et quoi de mieux que les Fables de La Fontaine pour illustrer leurs propos ?

Écologie, capitalisme, rapports de pouvoir ou encore homophobie : Véropée n’épargne aucun travers ou drame contemporain. À travers une sélection de quinze fables, les animaux et végétaux rejouent leurs histoires en open space, dans les cours d’école ou sur les réseaux sociaux.

Injectant au passage verlan, anglicismes ou autres expressions du temps présent, les trois jeunes filles redonnent aux fables une résonance contemporaine, les éclairant de sens nouveaux…

Ainsi, le Corbeau sirote un smoothie et parle de son N+1 au Renard opportuniste ; la Cigale et la Fourmi discutent dans le hall de l’immeuble ; le Chien est vigile devant un supermarché quand il rencontre le Loup tenté de postuler pour ce travail.

Avec : La Cigale et la Fourmi, Le Lièvre et la Tortue, Le Corbeau et le renard, Le Rat de ville et le Rat des champs, Le Loup et l’Agneau, Le Lion et le Rat, La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf, Le Chêne et le Roseau, Le Loup et le Chien, Le Renard et la Cigogne, La Poule aux œufs d’or, Le Loup et la Cigogne, Le Lion et le Moucheron, Le Héron, Le Coche et la Mouche.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos »

Dans un espace culturel où le passé et le présent se superposent avec une audace parfois déconcertante, « Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos » de Véronique Véropée s’immisce avec une proposition artistique qui oscille entre hommage et réinvention.

Cette bande dessinée, qui se présente comme une relecture des fables de La Fontaine, ambitionne d’insuffler un nouvel élan aux morales séculaires à travers le prisme de problématiques contemporaines.

Véropée, avec un crayon aussi acéré que sa plume, se permet d’explorer des thématiques aussi diverses que l’écologie et le capitalisme, les dynamiques de pouvoir et la dépendance technologique.

Les animaux emblématiques des fables classiques sont transplantés dans des décors modernes, discutant des injustices autour d’un smoothie ou d’un écran d’ordinateur, dans un langage truffé de verlan et d’anglicismes.

extrait bd Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos

L’initiative est louable et le résultat, par moments, frappant. Certaines adaptations frôlent le génie par leur pertinence et leur capacité à éveiller chez le lecteur une résonance avec son quotidien.

Cependant, l’effort n’est pas sans faillir par endroits : quelques transpositions semblent forcées, et le lien sacré avec l’essence originelle de la fable peut parfois se perdre dans cette traduction d’époque.

« Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos » se dresse donc comme un pont entre le classicisme littéraire et la modernité culturelle.

C’est une expérience littéraire qui, avec le bon recul, pourrait bien enrichir la bibliothèque de ceux qui cherchent à voir les classiques sous un jour nouveau.

Edmond Simeoni- Tome 2 – Pour la liberté

Albums publiés en 2020 aux éditions DCL.


Résumé éditeur

couverture bd Edmond Simeoni- Tome 2 - Pour la liberté

Appelé par certains «l’homme d’Aleria» et par d’autres «le père du nationalisme corse», Edmond Simeoni a incontestablement laissé une empreinte dans l’histoire de la Corse contemporaine.

De la contestation contre les essais nucléaires de l’Argentella en 1960 jusqu’au triomphe des idées en 2015, du combat écologique contre les «boues rouges» en 1973 au drame d’Aleria en 1975, il fut de toutes les luttes.

Dans sa cellule de Fresnes ou bien dans l’hémicycle de l’assemblée de Corse, Edmond Simeoni resta surtout fidèle à lui-même : un humaniste épris de justice et de liberté.

Dans ce second volume, Frédéric Bertocchini et Michel Espinosa nous racontent les années tourmentées, la prison, le procès, mais aussi les succès politiques et idéologiques d’Edmond Simeoni.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Edmond Simeoni- Tome 2 – Pour la liberté »

Dans « Edmond Simeoni – Tome 2 – Pour la liberté« , Frédéric Bertocchini poursuit son exploration narrative de la vie d’un homme qui a marqué l’histoire de la Corse. Si le premier tome posait les bases d’une biographie dense et captivante, ce deuxième opus approfondit le récit avec les années de luttes, de prison et les victoires idéologiques de Simeoni.

Le scénario est rythmé et bien construit, tieny le lecteur en haleine. Les thèmes politiques sont abordés de manière équilibrée, sans prendre parti pour l’un ou l’autre camp. Bertocchini montre les souffrances et les injustices subies par les Corses, mais aussi les excès et les dérives du mouvement indépendantiste.

Les dessins de Michel Espinosa sont réalistes et expressifs, retranscrivant avec justesse les paysages corses et les émotions des personnages. Cependant, certaines scènes manquent parfois de dynamisme et de fluidité, ce qui peut rendre la lecture un peu statique.

En conclusion, « Edmond Simeoni – Tome 2 – Pour la liberté » est une bande dessinée de qualité qui offre une vision nuancée de la lutte pour l’indépendance de la Corse. Ce tome, élaboré à partir de témoignages directs de Simeoni, transcende le genre du récit biographique. Il interroge sur la nature de l’engagement, sur la fine ligne entre convictions personnelles et responsabilités publiques, et surtout sur l’héritage laissé par un homme à sa nation.



Lieux visités par la bd en Corse

AlériaCortéFrancardo

En enfer avec Dante

Bande dessinée publiée en 2015 aux éditions Casterman.


D’après l’œuvre de Dante Alighieri composée en 1307 et 1321.

couverture bd En enfer avec Dante

La Divine Comédie de Dante revisitée avec… humour !

Dante, un hipster quadra en pleine crise existentielle, s égare dans une forêt symbole de l errance de l individu dans notre société de consommation.

Guidé par le poète antique Virgile (incarné ici en un chacal rouge), Dante traverse les 9 cercles de l enfer, faisant nombre de rencontres inattendues : Silvio Berlusconi (qui s y sent visiblement chez lui), Hitler et Pinochet mijotant dans un fleuve de sang, ou encore deux diablotins, qui tentent de remettre l énergie atomique au goût du jour…..


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « En enfer avec Dante »

Dans l’arène toujours fertile des adaptations graphiques, « En enfer avec Dante » de Michael Meier, paru chez Casterman, se démarque comme une œuvre qui transcende les frontières entre les classiques de la littérature et la modernité insouciante de la bande dessinée contemporaine.

L’audace de Meier réside dans son choix de plonger un Dante réinventé, incarnant le parfait hipster quadragénaire, dans les profondeurs flamboyantes d’un Enfer qui mélange habilement la trame de l’Alighieri original et un commentaire cinglant sur notre société actuelle.

Les figures historiques deviennent des compagnons d’infortune ou des démons sarcastiques dans les cercles de l’Enfer, Berlusconi y trouvant une aisance inquiétante, signe que l’histoire, même infernale, est un éternel recommencement.

Le trait de Meier, à la fois simple et expressif, avec ses teintes de rouge infernal et de noir abyssal, imprime un dynamisme qui rappelle celui d’un film d’animation. Cette esthétique contribue à une lecture fluide, qui, alliée à l’humour mordant et à l’action, rend cette bande dessinée rapidement consommable, mais durable dans son impact.

extrait bd En enfer avec Dante

L’ouvrage est un format à l’italienne, une référence subtile à l’œuvre de Dante. Chaque page est un festin visuel où l’on savoure la mise à jour d’un texte légendaire sans jamais se sentir accablé par son poids historique.

« En enfer avec Dante » est une recommandation enthousiaste pour ceux qui cherchent à revisiter un classique à travers le prisme de la culture pop, sans perdre de vue la portée philosophique et critique du texte d’origine.

Meier réussit avec brio à tisser le nouveau et l’ancien, prouvant une fois de plus que l’enfer, bien que peuplé de démons, peut être aussi un lieu de redécouverte jubilatoire.