Catégorie : Toutes les BD

La Jégado – Tueuse à l’arsenic

Albums publiés en 2024 aux éditions Locus Solus.


Résumé éditeur

Hélène Jégado est considérée comme la plus grande tueuse en série de l’histoire.

Cette bretonne du 19e siècle empoisonna pendant des décennies ses proches, ses employeurs alors qu’elle était leur cuisinière.

Malgré les preuves, et alors même qu’on la mène à l’échafaud le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes, Hélène ne semble toujours pas comprendre ce qui lui est reproché.

Est-ce sa détermination que l’on condamne ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Jégado – Tueuse à l’arsenic »

Dans cette œuvre, les auteurs nous plongent dans l’univers sombre et glaçant de Hélène Jégado, une empoisonneuse bretonne ayant sévi au XIXe siècle. Le scénario, bien ficelé, alterne entre passé et présent pour nous dévoiler peu à peu les méfaits de cette femme hors du commun.

Le personnage de La Jégado est fascinant de par sa complexité et son ambiguïté. Est-elle une victime de la société ou une meurtrière sans scrupules ? Les auteurs laissent planer le doute jusqu’à la fin, ce qui rend la lecture d’autant plus captivante.

Les dessins de Luc Monnerais, réalistes et sombres, renforcent l’ambiance oppressante de l’histoire. Les couleurs sont utilisées avec parcimonie, ce qui donne un aspect brut et authentique à l’ensemble.

On peut regretter une certaine lenteur dans le récit et certains passages auraient peut-être mérité d’être approfondis pour une meilleure compréhension de l’intrigue.

« La Jégado – Tueuse à l’arsenic » est une bande dessinée de qualité qui nous plonge dans les méandres de l’âme humaine. Les auteurs ont su donner vie à une figure féminine méconnue de l’histoire criminelle, tout en proposant une réflexion sur la condition féminine de l’époque.

Une lecture recommandée aux amateurs de polars historiques.



Lieux visités par la bd en Bretagne

PlouhinecRennes

La Fille du puisatier

Album publié en 2024 aux éditions Grand Angle.


Résumé éditeur

Une comédie dramatique, signée Marcel Pagnol, sur le destin d’une fille-mère repoussée par son père et sa belle-famille.

couverture bd La Fille du puisatier

Provence, 1939.

La belle Patricia est la fille aînée du puisatier Pascal Amoretti, veuf au grand cœur mais aux principes rigides, qui élève seul ses six filles.

À ses 18 ans, la jeune fille s’éprend de Jacques Mazel, un jeune aviateur riche et brillant.

Mais le jeune homme est soudainement mobilisé par la guerre et part sans savoir que Patricia est enceinte.

Chassée par son père et humiliée par la famille Mazel, la future maman est réduite au statut déshonorant de fille-mère et se réfugie chez une tante.

Quelque temps plus tard, Patricia donne naissance à un garçon. Au même moment, Jacques est porté disparu. L’événement tragique pousse les grands-parents à s’intéresser au nouveau-né.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Marius »

La bd sortira le 28 aout 2024. Un avis sera posté dès que la bd sera lue.

extrait bd La Fille du puisatier

La Seconde Guerre mondiale en BD

Album publié en 2024 aux éditions Le Lombard.


Résumé éditeur

couverture bd La Seconde Guerre mondiale en BD

Plongez au cœur de l’Histoire à travers vingt chapitres captivants, révélant les dynamiques complexes qui ont transformé chaque coin du globe en un théâtre d’opération.

Redécouvrez au fil des pages les causes profondes du conflit, des alliances fragiles aux rivalités implacables dans un récit percutant qui éclaire l’héritage durable de cette période tumultueuse, invitant à la réflexion sur les leçons essentielles qu’elle peut offrir à notre époque.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Seconde Guerre mondiale en BD »

Arnaud De La Croix et Vicente Cifuentes offrent une œuvre magistrale avec « La Seconde Guerre mondiale en BD« .

Ce volume de près de 300 pages embrasse toute la complexité et l’ampleur du plus grand conflit du XXe siècle, tout en restant accessible et captivant.

Les illustrations en noir et blanc, détaillées et évocatrices, enrichissent un récit structuré en vingt chapitres, couvrant des événements cruciaux et souvent méconnus, comme l’incident de Moukden et la bataille de Khalkin Gol​.

extrait bd La Seconde Guerre mondiale en BD

La force de cet ouvrage réside dans son équilibre entre rigueur historique et narration immersive. Les auteurs réussissent à éviter le piège du simplisme en offrant des perspectives inédites sur des moments clés, tout en soulignant les interactions complexes entre les différents théâtres d’opérations​​. De plus, l’accent mis sur des figures emblématiques, telles que Charles Lindbergh et Stefan Zweig, apporte une dimension humaine à ce récit monumental​.

Que l’on soit historien aguerri ou novice en la matière, cette bande dessinée s’impose comme une fresque historique incontournable. Elle rappelle que les leçons de cette guerre résonnent toujours aujourd’hui, soulignant l’importance de la mémoire historique pour comprendre les enjeux contemporains.

« La Seconde Guerre mondiale en BD » est une œuvre indispensable, conjuguant pédagogie et art, et permettant de revisiter un chapitre sombre de l’histoire avec une perspective nouvelle et enrichissante.

Les Misérables

Bande dessinée publiée en 2023 aux éditions Paquet.


D’après le roman de Victor Hugo paru en 1862.

couverture bd Les Misérables

Roman épique, Les Misérables dépeint de 1815, la fin de l’époque napoléonienne, à juin 1832, la Commune et les émeutes de Paris, une grande fresque basée sur la vie de pauvres gens dans Paris et la France provinciale.

Victor Hugo s’attachant plus particulièrement au destin du bagnard Jean Valjean. 

Outre le récit souvent dramatique des péripéties de vie des personnages, Victor Hugo expose ses idées sur l’Histoire, la société ou la religion.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Misérables »

Avec « Les Misérables« , Chaiko relève le défi d’adapter en bande dessinée le célèbre roman de Victor Hugo, et le résultat est à la hauteur des attentes. Les dessins, d’une grande finesse, restituent avec justesse l’atmosphère sombre et miséreuse de l’époque. Les personnages, quant à eux, sont parfaitement incarnés, de Jean Valjean à Fantine en passant par Gavroche.

Chaiko parvient à condenser l’intrigue complexe du roman tout en conservant les thèmes forts qui en font sa richesse. La rédemption, la lutte des classes et l’amour sont autant de sujets qui résonnent encore aujourd’hui et qui sont ici traités avec subtilité et profondeur.

extrait bd Les Misérables

Cependant, cette adaptation en bande dessinée peut parfois sembler trop dense et rapide, au détriment de certains développements.

« Les Misérables » de Chaiko reste une réussite, qui saura séduire les amateurs de bande dessinée comme les amoureux du roman de Victor Hugo. Les planches sont magnifiques, l’émotion est palpable et les personnages sont forts et touchants.

Une adaptation inspirée et réussie.

Aziyadé

Bande dessinée publiée en 2007 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Pierre Loti publié en 1879.

couverture Aziyadé

«Il y a quelques années, j’ai entendu à la radio une lecture d’Aziyadé par Daniel Mermet. J’ai vraiment été charmé par la langue de Pierre Loti, son côté répétitif, morbide et romantique.
C’est une belle histoire d’amour dans un contexte historique intéressant.

C’est la fin de l’empire ottoman. Mais ce qui me plaisait, c’était de raconter comment un officier anglais (rappelons qu’à cette époque, l’empire britannique est le « maître du monde ») peut tout lâcher pour prendre la nationalité turque et devenir simple batelier sur la mer Noire.


Curieusement, Loti, dont c’est l’un des premiers romans, et qui s’inspire de sa véritable histoire, a choisi d’appeler son personnage Loti, mais il en a fait un offcier anglais. Le livre comporte une sorte de dilettantisme dans sa construction. Des personnages apparaissant dans une scène peuvent très bien disparaître à tout jamais. Mais, je le répète, quel beau texte !
»

Franck Bourgeron.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Aziyadé »


Dans les méandres de la nostalgie et du désir, « Aziyadé » de Franck Bourgeron nous invite à traverser l’écran du temps pour retrouver l’essence d’une passion qui défie les époques.

C’est avec une plume empreinte d’un romantisme teinté de désespoir que Pierre Loti a jadis narré son amour impossible avec Aziyadé, et Bourgeron nous en livre une interprétation graphique qui se veut tout aussi poignante et délicate.

Le graphisme, loué pour sa capacité à capturer l’intensité d’un regard ou la douceur d’un geste, porte l’empreinte indélébile de l’artiste.

Bourgeron traduit la complexité des sentiments avec des traits qui semblent danser entre ombre et lumière, donnant vie à des personnages aux expressions vibrantes de réalité. Les couleurs, utilisées avec parcimonie mais d’une justesse éloquente, accentuent le drame latent de chaque scène, conférant à l’ensemble une atmosphère à la fois onirique et douloureusement réelle.

extrait bd Aziyadé

« Aziyadé » s’offre comme une fenêtre ouverte sur les tourments d’un amour figé dans le temps, mais vibrant d’une éternité d’émotions. Bourgeron réussit là où les mots seuls peuvent échouer : il invite le lecteur à ressentir plutôt qu’à comprendre, à se perdre dans la contemplation d’un amour qui, bien que perdu dans les méandres de l’histoire, résonne avec une intensité sans époque.

La Première victoire – Norvège 1940

Album publié en 1990 aux éditions Lavauzelle.


Résumé éditeur

couverture bd La Première victoire - Norvège 1940

Si la seconde guerre mondiale peut être qualifiée de « guerre des débarquements », elle le doit, c’est vrai, à celui du 6 juin 1944 en Normandie. Mais elle le doit aussi aux opérations conduites des 1940 en Norvège par les alliées.

Un corps expéditionnaire français en Scandinavie allait être ainsi engagé à Namsos puis à Narvik aux cotés des forces Britanniques et norvégiennes entre avril et juin 1940.

Et la 13eme demi brigade de Légion Etrangère, appuyée par la Marine royale britannique réussissait le 13 mai à Bjerkvik puis le 28 mai à Narvik les premiers débarquements de vive force de cette guerre.

La situation sur les autres fronts, en France en particulier, allait priver les unités engagées de cette « première victoire ».

25 pages de bandes dessinées et 16 pages d’informations complémentaires permettront à ceux que l’histoire intéresse de comprendre au travers du souvenir du Général Bethouart le déroulement de l’ensemble de cette opération.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Première victoire – Norvège 1940 »

« La Première victoire – Norvège 1940 » d’Albéric De Palmaert est une bande dessinée historique qui mérite l’attention des amateurs du genre. Avec une précision historique remarquable, l’auteur nous plonge au cœur de la bataille de Narvik, un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Les personnages sont bien développés et crédibles, et les événements sont décrits avec une grande attention aux détails.

Les illustrations sont également un point fort de cette bande dessinée. Les dessins sont précis et détaillés, avec une utilisation habile de la couleur pour créer une atmosphère immersive. Les scènes de bataille sont particulièrement impressionnantes, avec une représentation réaliste des navires de guerre et des avions.

Albéric De Palmaert a réussi à créer une bande dessinée historique captivante qui allie habilement action et drame humain. Les illustrations sont magnifiques et l’attention portée aux détails historiques est louable.

Cette bande dessinée est une lecture recommandée pour les amateurs d’histoire militaire et de bande dessinée.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

BjerkvikNamsosNarvik

Les Années noires – Angoulême 1940 – 1944

Album publié en 2015 aux éditions Le Troisième Homme.


Résumé éditeur

couverture bd bd Les Années noires - Angoulême 1940 - 1944


Détentions, déportations, travaux forcés, assassinats, exécutions furent monnaie courante pendant les années noires de l’Occupation.

Ces années ont été terribles à Angoulême. Gens du voyage, républicains espagnols, juifs et résistants y ont été persécutés.

Bien peu échappèrent à la mort.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Années noires – Angoulême 1940 – 1944 »

La bande dessinée « Les Années noires – Angoulême 1940 – 1944 » de Éric Wantiez et son collectif d’artistes, est une œuvre collective poignante qui revient sur une période sombre de l’histoire française. Le récit est axé sur des événements méconnus de la Seconde Guerre mondiale vécus à Angoulême, mettant en lumière le sort tragique des exilés espagnols, de la communauté juive, des gens du voyage, et des premiers jeunes résistants.

Ce travail historique, salué pour son aspect documentaire et son accessibilité graphique, est le fruit d’une collaboration avec le Musée de la Résistance, les Archives départementales, et d’autres associations locales.

Les auteurs ont mis un point d’honneur à s’appuyer sur des sources historiques fiables, offrant ainsi une dimension pédagogique à l’ouvrage.

Les récits individuels, interprétés par différents dessinateurs, tels que Thierry Leprévost, Fawzi, Julien Maffre, et Nathalie Ferlut, s’unissent pour raconter l’histoire avec humanité et émotion, invitant le lecteur à ne pas oublier et à s’engager dans le devoir de mémoire.

« Les Années noires » offre une expérience immersive, avec un cahier documentaire en fin d’album pour approfondir la connaissance historique.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Angoulême

Le Bagne de la Honte – Intégrale

Album publié en 2018 aux éditions DCL.


couverture bd Le Bagne de la Honte - Intégrale

Nous sommes en 1855. Napoléon III vient d’ordonner la création de centres pénitentiaires pour enfants.

Pour Joachim Evain, un petit breton de onze ans, une nouvelle vie commence. Depuis sa voiture cellulaire qui le conduit sur le port de Marseille, Joachim et ses compagnons d’infortune se familiarisent avec leur nouvel environnement.

Joachim devient le « vautour », l’esclave de Xavier, un garnement à peine plus âgé que lui, qui le martyrise.

Puis, les enfants sont conduits en Corse, près d’Ajaccio, afin d’intégrer le « bagne de la honte ».

Ce récit, poignant et dérangeant, nous raconte les conditions de vie de ces enfants que l’on a traité comme des hommes.

Une histoire vraie qui demeure une verrue de notre l’Histoire moderne. Afin de ne pas oublier, les 300 gamins, morts dans ce bagne, entre 1855 et 1866.


L’avis histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Bagne de la Honte – Intégrale »

« Le bagne de la Honte » de Frédéric Bertocchini et Eric Rückstühl est une bande dessinée qui plonge profondément dans l’obscurité de l’histoire française. Elle révèle une tradition longtemps cachée et meurtrière : l’emprisonnement des enfants.

Cette œuvre en deux tomes raconte avec précision et sensibilité l’histoire poignante des enfants du bagne de Saint-Antoine en Corse, en 1855, sous le règne de Napoléon III.

Les auteurs nous livrent un récit bouleversant des conditions inhumaines dans lesquelles ces jeunes délinquants, condamnés pour des actes de toutes gravités, étaient forcés de vivre.

Les mauvais traitements, les privations, l’isolement, et même la violence sexuelle faisaient partie intégrante de leur quotidien. Pourtant, au milieu de cette horreur, une lueur d’espoir brille à travers la romance naissante entre l’un des enfants condamnés et la fille du garde-chasse.

Eric Rückstühl offre un style réaliste. Son travail sur les décors et les personnages est captivant, et l’histoire est si prenante qu’on ne peut s’empêcher d’être envouté.

« Le bagne de la Honte » est une BD qui permet de découvrir cette période sombre de l’histoire française et Corse, offrant un aperçu poignant et dérangeant de la vie de ces enfants sacrifiés par un système impitoyable.



Lieu visité par la bd en Corse

Ajaccio

Le dernier témoin d’Oradour-sur-Glane

Album publié en 2024 aux éditions HarperCollins.


Résumé éditeur

couverture bd Le dernier témoin d'Oradour-sur-Glane

10 juin 1944.

Robert Hébras a 18 ans lorsque la division blindée Das Reich de la Waffen-SS investit le paisible village de Haute-Vienne, Oradour-sur-Glane.

Les soldats descendent de leur camion, réunissent la population sur la place centrale. Les hommes sont parqués dans les granges, les femmes et les enfants dans l’église.

Pour le jeune Robert, c’est la grange Laudy, avec une soixantaine d’otages. Après une heure d’attente, la fusillade éclate. L’apprenti mécanicien survit.

Il apprend la mort de sa mère et de deux de ses sœurs, Georgette et Denise, brûlées dans l’église.

Ce jour-là, les Allemands commettent alors le plus grand massacre de civils de la Seconde Guerre mondiale : 643 morts, dont plus de 450 femmes et enfants.

Dans cet album bouleversant, Arnaud Delalande et Laurent Bidot, mettent en images avec pudeur et puissance, avec la complicité d’Agathe Hébras, devenue gardienne de la mémoire, l’histoire de son grand-père, de celle du village-martyr et d’une nation tout entière. Pour ne jamais oublier.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le dernier témoin d’Oradour-sur-Glane »

Le Dernier Témoin d’Oradour-sur-Glane, adapté en bande dessinée par Arnaud Delalande et Laurent Bidot, se présente comme un puissant rappel du massacre d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944.

Ce récit, centré sur le témoignage de Robert Hébras, dernier survivant du drame, se distingue par sa capacité à allier pudeur et impact émotionnel.

Le massacre, orchestré par la division blindée Das Reich de la Waffen-SS, a coûté la vie à 643 civils, dont la majorité étaient des femmes et des enfants. En retraçant les événements à travers les yeux de Robert Hébras, la bande dessinée ne se contente pas de rappeler une tragédie historique mais rend aussi un hommage poignant à la mémoire des victimes.

extrait bd Le dernier témoin d'Oradour-sur-Glane

Les illustrations de Laurent Bidot, sobres et évocatrices, soutiennent parfaitement le texte. L’option stylistique adoptée, loin de tomber dans le sensationnalisme, reste fidèle à la gravité des faits, permettant au lecteur de ressentir l’horreur sans être submergé par des détails graphiques. Les couleurs sombres et les lignes épurées renforcent la dimension tragique du récit.

Le scénario de Delalande et Bidot juxtapose habilement les scènes de l’époque avec celles du présent, où Robert Hébras et sa petite-fille Agathe visitent les ruines du village. Ce contraste met en lumière non seulement le poids du passé mais aussi l’importance du devoir de mémoire.

L’ouvrage s’illustre par sa qualité narrative mais aussi par son engagement pédagogique, enrichi d’un dossier historique. Il s’adresse à tous, jeunes et moins jeunes, pour rappeler l’importance de ne jamais oublier cette tragédie.

Le Dernier Témoin d’Oradour-sur-Glane est un remarquable effort pour préserver la mémoire collective et enseigner les leçons du passé.



Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Oradour-sur-Glane

Le jour d’avant

Album publié en 2024 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Sorj Chalandon publiée en 2017.

couverture bd Le jour d'avant

« Venge-nous de la mine, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis.

À sa mort, mes poings menaçant le ciel. Je n’ai jamais cessé de le lui promettre.
J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte esseulée.
J’allais tous nous venger de la mine. Nous laver des Houillères, des crapules qui n’avaient jamais payé leurs crimes. »


Au-delà de leur travail d’adaptation, Romain et Simon enrichissent cet album d’un cahier documentaire, résultat d’un travail de terrain, à Liévin, au Musée de l’école de la Mine ou encore au Centre historique minier de Lewarde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le jour d’avant »

Avec Le Jour d’avant, Romain Dutter et Simon Géliot livrent une adaptation poignante du roman de Sorj Chalandon, relatant la catastrophe minière de Liévin en 1974.

Le récit suit Michel, hanté par la disparition de son frère aîné Joseph, mort lors de l’explosion tragique qui a coûté la vie à quarante-deux mineurs. À travers ses yeux, nous plongeons dans un monde où la souffrance devient héritage familial. Les auteurs naviguent habilement entre passé et présent, construisant une narration qui transcende le simple témoignage historique pour se muer en réflexion sur la mémoire et la vengeance.

extrait bd Le jour d'avant

Graphiquement, le travail de Simon Géliot est saisissant. Ses traits lourds et chargés de détails donnent vie à des personnages marqués par des années de peine. Les couleurs sombres, entre gris et noir, renforcent l’ambiance oppressante de cette époque minière où chaque descente au fond des galeries pouvait être la dernière.

L’intensité dramatique du récit est magnifiée par une mise en page fluide, alternant silences et éclats émotionnels. Le poids des souvenirs, la colère rentrée et l’injustice ressentie s’expriment avec une force rare, faisant de Le Jour d’avant bien plus qu’un simple roman graphique.