Catégorie : Classique Du 21ème Siècle

Tant que nous sommes vivants

Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Anne-Laure Bondoux publié en 25 septembre 2014.

couverture bd bd Tant que nous sommes vivants

Fuyant la guerre, un homme et une femme se sont réfugiés dans une forêt inconnue. L’homme, Bo, est un colosse.

La femme, Hama, a perdu ses deux mains. Elle donne naissance à une fille, Tsell. Tous trois sont bientôt recueillis par un petit peuple vivant sous terre dans un immense refuge, un véritable dédale de galeries : le Bas.


D’où viennent Bo et Hama ? Quels malheurs ont-ils subis, qui les ont forcés à quitter leur foyer ? Quelle est leur histoire ?

Un récit graphique dense, puissant et hypnotique, adapté du roman d’Anne-Laure Bondoux.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Tant que nous sommes vivants »

Frédéric Bihel, avec son adaptation de « Tant que nous sommes vivants« , propose une bande dessinée qui transcende les frontières du genre. Adaptée du roman d’Anne-Laure Bondoux, cette œuvre graphique nous entraîne dans un monde où se mêlent le fantastique et la réalité, le tout enveloppé dans une atmosphère à la fois onirique et sombre.

Le récit suit Bo et Hama, un couple fuyant la guerre, qui trouve refuge dans un monde souterrain mystérieux. La narration, tout en délicatesse, dévoile progressivement les tragédies qui ont façonné leurs vies, créant un lien émotionnel puissant entre les personnages et le lecteur. Bihel, à travers son art, parvient à capter la profondeur de ces émotions, rendant chaque planche presque palpable.

Graphiquement, l’album est un tour de force. Les illustrations de Bihel, tout en nuances, capturent à la perfection la dualité de l’histoire : la beauté fragile de l’amour face à l’âpreté de la survie. L’utilisation de couleurs sombres et de lumières tamisées renforce l’ambiance oppressante du récit, tout en offrant des moments de pure poésie visuelle.

En résumé : une œuvre à la fois bouleversante et envoûtante, qui restera gravée dans l’esprit des lecteurs longtemps après la dernière page tournée.
« Tant que nous sommes vivants » est un exemple brillant de la manière dont la bande dessinée peut fusionner avec la littérature pour créer une expérience narrative unique.


Mangez-le si vous voulez

Album publié en 2020 aux éditions du Delcourt.


Résumé éditeur

D’après le roman de Jean Teulé publié le 7 mai 2009.

couverture bd Mangez-le si vous voulez

À l’été 1870, alors que la puissance de l’armée prussienne décide du sort du second Empire, le moral du peuple français est au plus bas.

Quand un jeune notable de Dordogne, Alain de Monéys, se rend à la foire d’Hautefaye, il ne sait pas que c’est pour y subir les pires tortures, jusqu’à son meurtre et sa dévoration par une foule rendue hystérique d’avoir cru l’entendre dire : « à bas la France »…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mangez-le si vous voulez »

Dans Mangez-le si vous voulez, Dominique Gelli revisite avec audace un épisode choquant de l’Histoire française, un fait divers tragique survenu en 1870 dans un village de Dordogne.

Adaptée du roman de Jean Teulé, cette bande dessinée n’adoucit aucunement la réalité : Dominique Gelli peint, à travers un graphisme ciselé et des choix narratifs percutants, la montée irrationnelle de la violence collective.

extrait bd Mangez-le si vous voulez

L’univers visuel de Dominique Gelli fascine par sa force d’évocation. Le trait, oscillant entre précision et distorsion, renforce l’intensité émotionnelle du récit. Les visages déformés par la colère, l’utilisation des ombres, et des cadrages serrés créent une atmosphère oppressante, presque asphyxiante, qui entraîne le lecteur dans une spirale de tension. Loin de chercher à adoucir les scènes, Dominique Gelli montre avec une maîtrise glaçante le basculement de gens ordinaires en bourreaux déchaînés.

Le scénario, fidèle à l’œuvre originale, évite les écueils de la simple illustration d’horreur. Au contraire, il invite à une réflexion profonde sur la folie de la foule, sur la manière dont un individu peut devenir le catalyseur de peurs et d’angoisses refoulées. En dépeignant avec tant de justesse la déshumanisation progressive de ses personnages, Dominique Gelli nous offre une lecture poignante, qui, malgré l’horreur, parvient à interroger notre propre rapport à l’inhumanité.

Mangez-le si vous voulez dépasse le simple fait divers pour se transformer en un miroir troublant de nos pulsions humaines, un ouvrage captivant et inoubliable pour tout amateur de bande dessinée engagée.

La vie secrète des écrivains

Album publié en 2023 aux éditions du Calmann-Lévy.


Résumé éditeur

D’après le roman de Guillaume Musso publié le 2 avril 2019.

couverture bd La vie secrète des écrivains

Après avoir publié trois romans devenus cultes, le célèbre écrivain Nathan Fawles annonce qu’il arrête d’écrire et se retire à Beaumont, une île sauvage et sublime au large des côtes de la Méditerranée.
Vingt ans après, alors que ses romans continuent de captiver les lecteurs, Mathilde Monney, une jeune journaliste, débarque sur l’île, bien décidée à percer son secret. Commence entre eux un dangereux face-à-face, où se heurtent vérités et mensonges, où se frôlent l’amour et la peur…

Une lecture inoubliable, un fascinant roman de Guillaume Musso magistralement adapté par Miles Hyman.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La vie secrète des écrivains »

La Vie secrète des écrivains, adaptée par Miles Hyman d’après le roman de Guillaume Musso, est un thriller graphique captivant qui transporte le lecteur dans un univers de mystère et de suspense.

L’histoire, située sur l’île fictive de Beaumont, suit les pas de Raphaël Bataille, un jeune auteur, et de Nathan Fawles, écrivain reclus au passé obscur. Miles Hyman parvient avec brio à transposer en images l’atmosphère troublante du roman, en transformant l’île en un lieu à la fois idyllique et inquiétant.

Le style visuel de Miles Hyman, marqué par des contrastes forts et des nuances subtiles, sublime le récit. Le choix du fusain et des tons sombres renforce l’ambiance mystérieuse, rappelant les films noirs et capturant avec talent la beauté austère de l’île. Ces illustrations immersives enveloppent le lecteur dans un monde où chaque scène semble respirer une tension latente.

extrait bd La vie secrète des écrivains

Malgré la complexité de l’intrigue initiale, Miles Hyman parvient à préserver le rythme et l’impact du roman. Il réussit le défi d’une adaptation condensée sans sacrifier la profondeur psychologique des personnages. L’auteur laisse volontairement planer le doute, invitant le lecteur à interpréter les indices laissés ici et là, ce qui rend cette lecture aussi intrigante qu’envoûtante.

Cette bande dessinée est une réussite graphique et narrative qui plaira aux amateurs de thrillers ainsi qu’aux amateurs des roman de Guillaume Musso.

Capital et idéologie

Album publié en 2022 aux éditions du Seuil.


Résumé éditeur

D’après le roman de Thomas Piketty publié 12 septembre 2019.

couverture bd Capital et idéologie

D’où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ? Pour répondre à ces questions, le livre propose une version accessible à tous du best-seller de Thomas PikettyCapital et Idéologie.

Dans cette grande enquête historique, parfois teintée d’humour, Claire Alet et Benjamin Adam ont conçu une saga familiale. Jules, le personnage principal, né à la fin du XIXe siècle, incarne le rentier, figure privilégiée d’une société hyper inégalitaire où la propriété est sacralisée.
Lui, sa famille et son entourage vont vivre l’évolution des richesses et des modèles sociaux. Huit générations se succèdent ainsi, traversant toutes les époques. Jusqu’à Léa, jeune femme contemporaine qui va découvrir le secret de famille à l’origine de leur patrimoine. La « petite histoire » de cette famille rejoint alors la « grande histoire ».

Claire Alet a travaillé comme journaliste puis rédactrice en chef adjointe pendant une quinzaine d’années au magazine Alternatives économiques. Elle a par ailleurs développé une activité d’autrice de films documentaires sur des sujets d’économie et d’histoire des idées, diffusés sur Arte. Depuis début 2022, elle codirige une collection de littérature du réel chez Bayard. Engagée dans la lutte contre les inégalités femmes-hommes, elle a cofondé en 2014 l’association de femmes journalistes Prenons la une.

Benjamin Adam né en 1983, est un auteur de bande dessinée et illustrateur jeunesse français. Il est diplômé de l’atelier d’illustration des Arts décoratifs de Strasbourg, et travaille régulièrement pour l’édition et la presse. Derniers ouvrages parus: Joker, La Pastèque, 2015 (scénario et dessin) et Soon, Dargaud, 2019 (coscénario avec Thomas Cadène et dessin).


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Capital & idéologie »

Dans Capital et Idéologie, Claire Alet et Benjamin Adam réussissent le pari ambitieux de rendre accessible une réflexion complexe sur les inégalités économiques.
Adapté de l’essai de Thomas Piketty, cet ouvrage en bande dessinée se distingue par une approche immersive qui suit l’histoire d’une famille sur plusieurs générations. À travers leurs parcours, les auteurs explorent les rouages de la transmission de la richesse et les transformations idéologiques de notre société.

Le choix de la fiction pour expliquer des concepts théoriques s’avère pertinent. Chaque personnage devient ainsi un symbole des idéaux et des débats économiques de son époque. Jules, le patriarche rentier, incarne une société ancrée dans la valorisation de la propriété, tandis que ses descendants naviguent entre les valeurs de justice sociale et de capitalisme. Cette approche narrative humanise des questions souvent abstraites, rendant le propos à la fois captivant et accessible.

extrait bd Capital et idéologie

Le trait de Benjamin Adam, simple et précis, s’accorde parfaitement avec le contenu pédagogique de l’œuvre. Par des illustrations explicatives et des diagrammes clairs, il aide le lecteur à saisir des mécanismes économiques parfois complexes, tout en évitant une surcharge d’informations.

Capital et Idéologie est une bande dessinée pédagogique, instructive et habilement construite, qui réussit à vulgariser des sujets complexes sans sacrifier la profondeur de l’analyse. Un ouvrage incontournable pour ceux qui souhaitent comprendre les dynamiques de notre société actuelle.

Le Voleur d’amour

Album publié en 2024 aux éditions du Glénat.


Résumé éditeur

D’après le roman de Richard Malka publié 3 février 2021.

couverture bd Le Voleur d'amour

L’amour dans le sang.

Adrian van Gott est une énigme. Torturé, mystérieux, épuisé par les siècles déjà vécus, il collectionne les conquêtes mais vit seul dans son immense demeure nichée au cœur de Manhattan. Dans cette forteresse des hauts quartiers, il a amassé des livres, des tableaux, des souvenirs mais reste hanté par un douloureux secret. Car Adrian possède un don unique, un étrange et monstrueux pouvoir qui le condamne à dévorer l’amour d’autrui pour assurer sa survie. Pour Adrian, l’amour se vole et ne se gagne jamais.
Capable de percevoir les infimes variations de goût et de saveur dans un simple baiser, Adrian n’a eu de cesse d’assouvir son appétit de Constantinople au Paris de la Révolution. Mais qui est-il et quel drame entoure son enfance dans la Venise des années 1780 ?
Le jour où deux siècles et demi plus tard, sa route croise celle d’Anna à New York, tout bascule. Troublé, Adrian retrouve dans cette jeune danseuse la même saveur que possédait la seule femme qu’il ait jamais aimée. Pour la première fois de sa vie, il refuse l’inéluctable et jette un regard amer sur son existence passée. Et si le temps était venu de briser ses chaînes ? Anna pourra-t-elle mettre fin à son insatiable quête d’amour ? Après avoir passé sa vie d’immortel à semer la désolation, Adrian a un tout autre plan…

Cet album est une adaptation du roman de Richard Malka intitulé Le Voleur d’amour, publié aux éditions Grasset & Fasquelle, 2021.

Avec son trait voluptueux et raffiné, Yannick Corboz redonne vie à ce héros tragi-gothique. Dans cet album au graphisme éblouissant où l’amour est à la fois une quête et une malédiction, il nous livre une vertigineuse fresque romantique qui interroge sur la nature humaine et la part d’ombre et de lumière en chacun de nous.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Voleur d’amour »

Dans Le Voleur d’amour, Yannick Corboz livre une adaptation graphique saisissante du roman de Richard Malka, nous entraînant dans la destinée singulière d’Adrian van Gott, un personnage immortel condamné à absorber les sentiments amoureux pour subsister.

À travers son voyage temporel, de Venise au XVIIIe siècle aux gratte-ciels new-yorkais d’aujourd’hui, Adrian incarne la complexité humaine, tiraillé entre passion, rédemption et introspection. Cette quête éperdue de compréhension et de paix intérieure émeut et interpelle.

Le trait de Yannick Corboz, à la fois sensuel et d’une précision délicate, confère à l’œuvre une esthétique à couper le souffle. Les décors, somptueusement détaillés, et l’expression nuancée des visages offrent une profondeur inédite à l’histoire.

extrait le voleur d'amour

Chaque case est une œuvre d’art en soi, servant magnifiquement la narration et sublimant les tourments du héros. On louera d’ailleurs cette qualité visuelle qui transcende la simple bande dessinée pour en faire un voyage introspectif et poétique.

L’adaptation réussit à restituer la puissance des thèmes abordés par Richard Malka : l’amour, l’obsession et la part d’ombre de chacun. Au final, Le Voleur d’amour de Yannick Corboz séduira les amateurs de belles histoires et d’illustrations somptueuses. Une œuvre fascinante qui mérite d’être découverte.

Une brève histoire de l’égalité en bande dessinée

Album publié en 2024 aux éditions Seuil.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Thomas Piketty publiée le 26 aout 2021.

couverture bd Une brève histoire de l égalité en bande dessinée

 » Les questions économiques sont trop importantes pour être laissées à une petite classe de spécialistes et de dirigeants. La réappropriation citoyenne de ce savoir est une étape essentielle pour transformer les relations de pouvoir. « 

Th. P.

En présentant l’évolution sur la longue durée des inégalités entre classes sociales dans les sociétés humaines, Thomas Piketty propose une perspective nouvelle sur l’histoire de l’égalité.
Il s’appuie sur une conviction forte forgée au fil de ses recherches : la marche vers l’égalité est un combat qui vient de loin, et qui ne demande qu’à se poursuivre au XXIe siècle, pour peu que l’on s’y mette toutes et tous.
Après l’immense succès de Capital & Idéologie (par Claire Alet et Benjamin Adam), cette adaptation en bande dessinée d’Une brève histoire de l’égalité permettra à un nouveau public de comprendre et s’approprier la pensée de Thomas Piketty.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Une brève histoire de l’égalité en bande dessinée »

Avec Une brève histoire de l’égalité en bande dessinée, Sébastien Vassant réalise une prouesse remarquable : adapter un texte aussi dense que celui de Thomas Piketty en un format accessible, visuel, et intellectuellement stimulant. Ce pari audacieux transforme un essai économico-historique en un récit graphique captivant.

Dès les premières pages, le lecteur est guidé à travers les grandes étapes de l’évolution des inégalités sociales, depuis les sociétés féodales jusqu’à l’époque contemporaine. Sébastien Vassant réussit à condenser des concepts complexes sans jamais sacrifier leur profondeur. Le format de la bande dessinée, avec des illustrations sobres mais évocatrices, renforce la compréhension des enjeux et rend la lecture fluide.

extrait bd Une brève histoire de l'égalité en bande dessinée

Le choix d’une narration claire et pédagogique fait de cet ouvrage une porte d’entrée idéale pour explorer les débats sur la justice sociale. Plus qu’un simple résumé, cette adaptation illustre brillamment les dynamiques historiques de lutte et de progrès.

Une brève histoire de l’égalité en bande dessinée est une œuvre lumineuse et essentielle pour quiconque souhaite réfléchir aux défis de la société de notre époque. En mêlant pédagogie, pertinence et élégance visuelle, Sébastien Vassant offre ici une contribution précieuse à la démocratisation des savoirs.

L’agence des Invisibles – Friedrich Müller Tome 1

Album publié en 2021 aux éditions Philéas.


Résumé éditeur

Scénario coécrit par Marc Levy.

L’Agence des Invisibles, menée par Norman Cooper et son ami Kuma Takara, retrouve la trace de personnes disparues au cours des grands conflits, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours, et reconstitue le déroulement des derniers jours de leur vie ainsi que les circonstances de leur disparition.

Comment ne pas vouloir découvrir l’histoire d’un parent proche ? Quelle famille peut prétendre ne pas connaître de zones d’ombre, ne pas avoir de secrets ou d’arrangements avec la vérité ? Qui peut être certain de connaître vraiment l’histoire des siens ?

Julia Müller débarque à New York pour savoir ce qui est arrivé à son père, Friedrich Müller, navigateur dans la Luftwaffe disparu avec son bombardier en 1941. L’Agence des Invisibles est réputée comme la meilleure quand il s’agit de retrouver des personnes disparues.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’agence des Invisibles – Friedrich Müller Tome 1 »

« L’Agence des Invisibles« , co-scénarisée par Marc Levy et Sylvain Runberg et illustrée par Espé, plonge ses lecteurs dans une intrigue captivante où passé et présent s’entremêlent autour de mystères de disparitions durant les conflits mondiaux. Le premier tome se concentre sur Julia Müller, cherchant à élucider la disparition de son père, Friedrich Müller, pilote allemand disparu en 1941.

Le récit s’articule autour de l’équipe hétéroclite de l’Agence des Invisibles, composée de personnages aux compétences variées : historiens, journalistes, anciens agents secrets, et scientifiques, chacun contribuant à démêler les fils du passé avec rigueur et objectivité. L’originalité réside dans l’approche sans jugement moral adoptée par l’agence, se contentant de révéler la vérité, qu’elle soit héroïque ou troublante.

extrait bd L'agence des Invisibles - Friedrich Müller Tome 1

Espé illustre l’histoire avec un trait précis et détaillé, offrant des décors soigneusement rendus qui enrichissent l’immersion du lecteur dans des lieux tels que New York et les campagnes anglaises. Cette précision visuelle contribue à créer une atmosphère immersive, renforçant le caractère réaliste du récit malgré ses éléments fictifs.

En termes de structure narrative, le scénario de Levy et Runberg est bien construit, mêlant habilement suspense, rebondissements et exploration psychologique. Chaque personnage apporte une contribution unique à l’enquête, tandis que les intrigues secondaires enrichissent le récit principal sans le surcharger.

« L’Agence des Invisibles » s’impose comme une série prometteuse, alliant une intrigue policière bien ficelée à une réflexion sur l’histoire et la mémoire collective. Avec un premier tome qui pose de solides fondations, la série offre un divertissement captivant tout en explorant des thèmes profonds et universels liés aux secrets familiaux et à la quête de vérité historique.

Que vous soyez passionné par l’histoire ou amateur de suspense, cette bande dessinée saura vous captiver et vous intriguer jusqu’à la dernière page.

Le Quatrième mur – Edition de Luxe

Album publié en 2022 aux éditions Marabout.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Sorj Chalandon publié en 2013.

couverture bd Le Quatrième mur -

L’idée de Samuel était belle et folle : monter l’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth.

Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte.

Un jour, il m’a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l’a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m’offre brutalement la sienne. S. C.

« Rarement fiction fit autant ressentir l’intensité d’une guerre civile en y accolant la thématique du théâtre comme arme rhétorique et politique. Ici battent des cœurs et tonne le monde. » Hubert Artus, Lire.

« Brûlant, fiévreux et désespéré, d’une violence inouïe. »  Thierry Gandillot, Les Echos.

« Bouleversant, magistral. » Transfuge.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Quatrième mur »

« Le Quatrième Mur« , adapté en bande dessinée par Éric Corbeyran et Horne Perreard à partir du roman éponyme de Sorj Chalandon, plonge le lecteur dans une méditation poignante sur la guerre et le pouvoir du théâtre. L’histoire suit Georges, un jeune militant français des années 70, embarqué dans un projet aussi audacieux que désespéré : monter la pièce « Antigone » de Jean Anouilh à Beyrouth, au cœur de la guerre civile libanaise.

L’essence de cette bande dessinée réside dans la tension entre la beauté idéale du projet de Sam Akounis, mourant et passionné, et la brutalité déchirante de la réalité sur le terrain. L’idée de réunir des acteurs de tous horizons, de tous camps, pour voler « deux heures à la guerre » est à la fois noble et tragiquement vouée à l’échec dans un contexte aussi ravagé par la violence et la haine.

Corbeyran adapte avec finesse le texte littéraire de Chalandon, préservant la profondeur des personnages et des dialogues tout en naviguant habilement à travers les paysages narratifs et émotionnels.

extrait bd Le Quatrième mur

Les illustrations en noir et blanc, rehaussées de nuances de gris, captent parfaitement l’atmosphère de désolation et de tension extrême qui règne à Beyrouth. Horne Perreard utilise un style de dessin qui, bien que simplifié, parvient à transmettre la complexité des émotions humaines et des paysages déchirés par la guerre.

« Le Quatrième Mur » en bande dessinée est une œuvre saisissante qui ne perd pas de vue son essence littéraire tout en apportant une dimension visuelle captivante. C’est une adaptation fidèle et émouvante d’un roman déjà salué, qui mérite d’être découvert tant pour son traitement artistique que pour sa réflexion profonde sur les limites de l’utopie et la cruauté de la réalité en temps de guerre.

Mon traître

Album publié en 2018 aux éditions Rue de Sèvres.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Sorj Chalandon publiée en 2008.

couverture bd Mon traître

Antoine, luthier parisien se prend d’amour pour l’Irlande.

Fasciné par sa culture, ses paysages et par la chaleur des gens, le jeune français rencontre Jim et Cathy qui deviendront des amis précieux. Tous font partie du mouvement républicain irlandais, et mènent des actions pour le compte de l’IRA .

Un soir à Belfast, il fait la connaissance du charismatique Tyrone Meehan,  responsable de l’IRA, vétéran de tous les combats  contre la puissance britannique. Antoine ne tarde pas à embrasser la cause de ce peuple.

Captivé, le jeune Français trouve en Tyrone un mentor, un ami très cher, presque un père. Puis un traître…

« Mon traître », comme l’appelle Antoine, pour désigner cet homme qui fut en réalité, vingt-cinq ans durant, un agent agissant pour le compte des Anglais. Il les avait tous trahis, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis et lui, chaque matin, chaque soir…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mon traître »

« Mon traître » de Pierre Alary, adaptation du roman de Sorj Chalandon, se révèle être une œuvre magistrale qui capte l’essence du conflit nord-irlandais à travers les yeux d’Antoine, un luthier parisien. Tombé amoureux de l’Irlande, Antoine noue une amitié profonde avec Tyrone Meehan, une figure de l’IRA. Cette relation, empreinte de confiance et d’admiration, est brusquement remise en question lorsqu’Antoine découvre la trahison de Meehan.

Alary utilise une palette de couleurs monochromatiques et sombres, qui reflètent parfaitement la gravité et la tension de l’époque. Cette utilisation judicieuse des couleurs permet de plonger le lecteur dans l’atmosphère pesante du conflit nord-irlandais. Les critiques notent que ces choix esthétiques ajoutent une dimension émotionnelle forte aux scènes, rendant les moments de trahison et de désillusion encore plus poignants.

extrait bd Mon traître

La finesse du trait d’Alary et son souci du détail sont également remarquables. Chaque planche est soigneusement composée, avec des angles de vue rapprochés qui mettent en valeur les expressions et les émotions des personnages. Cette attention aux détails visuels permet de renforcer la narration et de créer une connexion intime entre le lecteur et les personnages.

« Mon traître » est une œuvre incontournable pour ceux qui s’intéressent aux récits historiques et aux explorations psychologiques. Alary offre une adaptation fidèle et émouvante du roman de Chalandon, rendant hommage à la complexité et à la douleur des combats humains et politiques.

Profession du père

Album publié en 2018 aux éditions Futuropolis.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Sorj Chalandon publiée en 2015.

couverture bd Profession du père

Profession du père ?

Footballeur, chanteur, ou encore parachutiste. Agent secret, surtout. Dont la mission est de tuer le général de Gaulle. Rien de moins. Le père oblige son fils, Émile, douze ans, à l’aider…

Bannissant les récitatifs, évitant ainsi les redondances, faisant la part belle au dialogue, jouant habilement des silences, Sébastien Gnaedig a su capter la violence d’un père et la souffrance d’un enfant avec tact et intelligence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Profession du père »

« Profession du père« , adaptation poignante du roman éponyme de Sorj Chalandon par Sébastien Gnaedig, dépeint avec une intensité bouleversante l’enfance tourmentée d’Émile sous l’emprise d’un père tyrannique et délirant.

Le récit se déploie à travers des séquences marquées par la violence physique et psychologique que subit Émile de la part d’André Choulans, son père. L’histoire commence par une scène déchirante au crématorium de Lyon, où Émile et sa mère se recueillent seuls devant le cercueil d’André. Cette introduction sobre pose d’emblée le ton de l’album, qui alterne entre le présent et le passé tumultueux de la famille Choulans.

La narration, structurée en courts chapitres comme des entrées de journal intime, explore les souvenirs d’Émile depuis sa rentrée scolaire en 1959 jusqu’à l’âge adulte, capturant les moments clefs de cette enfance cauchemardesque.

André Choulans, exerçant une influence destructrice sur son fils, se présente comme agent secret, membre de l’OAS et conspirateur anti-de Gaulle, tissant un réseau de mensonges et de paranoïa autour de leur quotidien. Cette atmosphère d’oppression et de folie est renforcée par un dessin sobre en noir et blanc, où chaque trait souligne la tension palpable qui règne au sein de la famille.

L’album dépeint avec subtilité la dynamique familiale toxique où la mère, impuissante et résignée, se trouve complice involontaire des délires du père, renforçant ainsi l’isolement d’Émile.

« Profession du père » est donc bien plus qu’une simple adaptation graphique. C’est un récit d’une profondeur émotionnelle qui met en lumière les conséquences dévastatrices de l’emprise parentale abusive sur un enfant.

Par son traitement sensible et sa capacité à rendre tangible l’indescriptible, Sébastien Gnaedig transcende les mots de Chalandon pour donner vie à une tragédie familiale universelle et intemporelle.

« Profession du père » se distingue ainsi par sa puissante capacité à captiver, émouvoir et susciter la réflexion sur les relations familiales et les limites de la réalité perçue à travers le prisme déformant de la folie.