Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

Maigret et son mort

Album publié en 1992 aux éditions Du Rocher.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Georges Simenon publiée en 1948.

MAIGRET et son mort

Quai des Orfèvres, un matin de février. Maigret écoute distraitement une visiteuse, lorsqu’on lui passe au téléphone un homme affolé. Il se dit poursuivi par des tueurs et demande à être protégé. Le mystérieux correspondant fixe un rendez-vous dans un bar, mais l’inconnu est déjà parti lorsque l’inspecteur, dépêché par Maigret, arrive.

Au cours de la nuit, Maigret est réveillé : un cadavre a été découvert place de la Concorde. Maigret s’y rend aussitôt et reconnaît l’homme qui l’avait appelé, grâce au signalement recueilli.

L’enquête de Maigret commence. Qui est cet homme ? Pourquoi l’a-t-on ainsi esquinté ? Pourquoi l’a-t-on déposé, après l’avoir tué, au beau milieu de la place de la Concorde ?

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Maigret et son mort »

L’adaptation de « Maigret et son mort« , parue en 1992, illustre brillamment le talent de Georges Simenon à travers le prisme du neuvième art.

Scénarisée par Odile Reynaud et illustrée par Philippe Wurm, cette bande dessinée réussit à capturer l’essence même des enquêtes du commissaire Maigret, tout en apportant une touche visuelle captivante.

L’intrigue, fidèle au roman original, plonge le lecteur dans une enquête complexe et pleine de suspense. Maigret, confronté à un appel désespéré suivi de la découverte macabre d’un cadavre place de la Concorde, doit déployer toute son ingéniosité pour démêler les fils de cette affaire. La narration, fluide et rigoureuse, met en lumière la méthode analytique du commissaire, tout en maintenant une tension palpable jusqu’à la dernière page​.

Les illustrations de Philippe Wurm sont particulièrement remarquables. Sa représentation de Paris dans les années 1950, avec ses ruelles sombres et ses détails architecturaux minutieux, ajoute une dimension immersive à l’histoire. L’utilisation de couleurs sombres et de jeux d’ombres renforce l’atmosphère mystérieuse et inquiétante propre aux romans de Simenon.

Cette adaptation est restée fidèle à l’œuvre originale tout en exploitant les possibilités offertes par le format bande dessinée. La dynamique entre texte et image crée une expérience enrichissante pour les lecteurs, qu’ils soient néophytes ou familiers de l’univers de Maigret.

« Maigret et son mort » est une réussite exemplaire, qui ravira les amateurs de polars et les fans de Simenon. Cette bande dessinée est une invitation à redécouvrir l’œuvre de Simenon sous un angle nouveau, alliant l’art de la narration visuelle à la profondeur des intrigues du célèbre commissaire​.

Une réédition de cette bande dessinée serait bienvenue.


Les Champs d’honneur

Album publié en 2005 aux éditions Casterman.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Jean Rouaud publié le 31 aout 1990.

couverture bd Les Champs d'honneur

Les Champs d’Honneur, adaptation du roman éponyme qui reçut le prix Goncourt en 1990, esquisse par touches successives, poignantes et émouvantes l’histoire d’une famille frappée par les disparitions prématurées de certains de ses membres.

Famille unie, soudée autour des figures emblématiques de tante Marie et Grand-Père, elle nous révèle par-delà les générations, l’histoire des disparus de la Grande Guerre.

Minutieusement mis en image, chaque portrait nous saisit par sa justesse, sa délicatesse et nous renvoie à notre propre histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Champs d’honneur »

Avec « Les Champs d’honneur« , Denis Deprez nous plonge dans une adaptation visuelle à la fois poétique et poignante du roman de Jean Rouaud.

Ses illustrations à l’aquarelle, aux contours vaporeux et presque éthérés, traduisent avec une rare délicatesse les ambiances embrumées du pays nantais. Chaque page semble habillée d’une mélancolie subtile qui fait écho à la douleur intime de la famille touchée par les ravages de la Première Guerre mondiale. Le choix de l’aquarelle confère à cette bande dessinée une atmosphère singulière, où la mémoire se mêle aux rêves, comme si les souvenirs des personnages eux-mêmes se dissolvaient dans le paysage.

extrait bd Les Champs d'honneur

Denis Deprez parvient, sans s’attacher rigoureusement au texte d’origine, à distiller la dimension humaine et intime du récit de Jean Rouaud. La narration se construit dans un rythme paisible, laissant au lecteur le temps de s’imprégner des émotions à fleur de peau des personnages. L’héritage des générations passées, les pertes subies et la fragilité de la condition humaine y sont explorés avec une profondeur admirable.

En choisissant de mettre l’accent sur l’atmosphère et la sensibilité des personnages plutôt que sur la stricte fidélité au texte, Denis Deprez offre une expérience graphique bouleversante.

Les Couleurs de l’infamie

Bande dessinée publiée en 2003 aux éditions Dargaud.


D’après le roman de Albert Cossery publié le 12 octobre 1999.

couverture bd Les Couleurs de l'infamie

Le Caire, capitale jadis resplendissante, aujourd’hui délabrée. Une multitude désœuvrée déambule tranquillement dans un chaos de voitures qui semblent n’obéir à rien.
Attablé à une terrasse de café, Ossama, voleur de son état, pas un voleur légaliste comme n’importe quel banquier, mais un modeste voleur aux revenus aléatoires guette sa proie : un type arrogant qui s’agite dans l’espoir d’attirer l’attention de son chauffeur.
Trois minutes plus tard, le type est délesté de son portefeuille en croco, dans lequel Ossama trouve une lettre qui compromet à la fois le type au portefeuille (promoteur véreux mouillé dans un génocide immobilier, cinquante morts sous les décombres d’un de ses immeubles) et le ministère des Travaux publics.

Devenu  » par décret divin  » dépositaire d’un scandale de niveau ministériel, Ossama ne sait comment faire exploser cette bombe. Par l’intermédiaire de son maître Nimr qui lui a appris le métier, il rencontre le lettré Karamallah, un homme qui vit dans le cimetière avec les milliers de sans logis installés là sans rien demander à personne.
Et cet homme sage, très amusé par la lettre mais persuadé qu’elle n’a rien d’une bombe : le banditisme des hautes sphères étant une péripétie communément admise, trouve un moyen  » plaisant  » de l’utiliser.
Un moyen qui démasque, dans un grand rire salvateur, la face ignoble et grotesque du pouvoir et toutes les couleurs de l’infamie.

Amoureux du Caire, Golo rêvait de dessiner la ville à travers les romans du grand écrivain égyptien Albert Cossery, rêve réalisé en 1991 avec Mendiants et Orgueilleux, et aujourd’hui avec Les Couleurs de l’infamie.

Les Couleurs de l’infamie est une adaptation fidèle du roman éponyme, Golo ayant conservé au maximum les dialogues savoureux de l’auteur et l’élégance de son langage, joliment soutenus par la chaleur et la vivacité du dessin.
C’est aussi une belle rencontre, Cossery ayant fait confiance à Golo et l’ayant laissé entièrement libre, tout en répondant aimablement à la moindre de ses questions. Cet hommage de Golo à Cossery  » un homme libre  » est aussi une balade dans l’âme d’une ville, avec des personnages irrésistibles (y compris les rôles secondaires, comme le père d’Omassa) qui cultivent une philosophie artisanale tout à fait réjouissante cet humour très spécial, fait de dérision et de joie de vivre, qui tient lieu de résistance aux habitués de la débrouille.

Cet album est doublement réussi. En tant que bande dessinée, originale, drôle et tendre, et en tant que mise en appétit : il nous donne envie, si ce n’est déjà fait, de découvrir Albert Cossery, le  » vagabond céleste « .


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Couleurs de l’infamie »

« Les Couleurs de l’infamie » de Golo est une plongée saisissante dans les ruelles et les contrastes du Caire moderne.

En adaptant le roman d’Albert Cossery, Golo conserve l’humour caustique et la profondeur philosophique qui caractérisent l’œuvre originale. Nous suivons Ossama, un pickpocket attachant, dont le vol accidentel d’une lettre compromettante devient le déclencheur d’une satire audacieuse sur la corruption endémique de la société.

Graphiquement, Golo opte pour un trait naïf et des couleurs éclatantes, capturant la vitalité de la ville et de ses habitants. Ce style unique transporte le lecteur dans un univers où les ambiances prennent le pas sur les détails, conférant au Caire un caractère à la fois mystérieux et vibrant. Ce choix souligne avec brio le chaos ordonné de cette métropole.

extrait bd Les Couleurs de l'infamie

La fidélité de Golo aux dialogues d’Albert Cossery est remarquable. Les échanges entre les personnages, empreints de cynisme et de sagacité, révèlent des vérités universelles avec une légèreté désarmante. La BD devient alors une critique sociale incisive qui, tout en dénonçant les injustices, sait aussi célébrer la résilience et l’ingéniosité des opprimés.

« Les Couleurs de l’infamie » est une œuvre aussi divertissante que réfléchie. Golo réussit à offrir un regard critique, mais plein d’humanité, sur une société en quête d’équilibre entre modernité et tradition.

Arsène Lupin – Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin

Album publié aux éditions Orep en 2023.


Adapté du roman de Maurice Leblanc publié en 1924.

couverture bd Arsène Lupin - Cagliostro ou la naissance d'Arsène Lupin

Découvrez comment est né le célèbre « gentleman cambrioleur » : inspiré du roman de Maurice Leblanc paru du 1924, Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin nous plonge dans la jeunesse d’Arsène Lupin et sa toute première aventure !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin – Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin »

« Arsène Lupin – Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin » de Jérôme Eho et Michaël Minerbe offre aux lecteurs une plongée fascinante dans la genèse du plus célèbre des gentlemen cambrioleurs.

Inspirée du roman de Maurice Leblanc, cette bande dessinée nous transporte au cœur de la jeunesse de Lupin, révélant les moments-clés qui ont forgé son caractère. Dans un jeu d’ombres et de mystères, le jeune Raoul d’Andrésy rencontre la redoutable Joséphine Balsamo, alias la comtesse Cagliostro, dont l’aura énigmatique et le pouvoir de séduction bouleversent sa destinée.

La dynamique entre Lupin et Cagliostro est l’un des points forts de l’œuvre. Jérôme Eho a su insuffler à cette relation une modernité bienvenue, rendant la comtesse plus autonome et complexe, en phase avec les attentes contemporaines. Le trait classique de Michaël Minerbe, allié à des couleurs sobres, donne au récit une atmosphère intemporelle, qui résonne avec l’ambiance mystérieuse des campagnes normandes.

Cette chasse au trésor, enrichie de symboles ésotériques et de références historiques, maintient le lecteur en haleine. Les rebondissements sont habilement dosés, et le rythme soutenu confère une vivacité au récit.

« Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin » s’impose comme une adaptation respectueuse et innovante, offrant à la fois un hommage à l’œuvre originale et une porte d’entrée captivante pour une nouvelle génération de lecteurs.

Arsène Lupin – L’aiguille creuse

Album publié aux éditions Orep en 2018.


Adapté du roman de Maurice Leblanc publié en juin 1909.

couverture bd Arsène Lupin - L'aiguille creuse

Arsène Lupin est gravement blessé lors d’un cambriolage qui tourne mal. Il réussit tout de même à se cacher dans le domaine qui entoure le manoir qu’il vient de visiter.
Les métayers encerclent aussitôt le parc où s’est réfugié Lupin. Trois jours plus tard, et malgré l’aide de la police, celui-ci est toujours introuvable. C’est alors que débarque Isidore Beautrelet, un jeune lycéen de 17 ans à l’intelligence exceptionnelle.
Bien décidé à montrer au monde entier que son esprit vaut celui de Lupin, il annonce aux policiers qu’il va découvrir où se terre le gentleman cambrioleur.
Le lendemain, Isidore met à jour la cachette de Lupin. Mais malheureusement, celui-ci n’a pas survécu à ses blessures. Les gendarmes qui remontent le corps inanimé de Lupin découvrent un étrange parchemin incompréhensible dans ses poches.
Pour eux, c’est un papier sans importance mais pour Isidore, c’est un code qu’il faut décrypter. Le jeune homme s’y attèle durant de longues journées.
Après des semaines de recherches infructueuses, il finit par comprendre que le parchemin codé évoque une aiguille creuse où serait caché le trésor des rois de France. C’est alors qu’Arsène Lupin, que tous croyaient mort, frappe à sa porte…

Découvrez ou redécouvrez en bande dessinée le célèbre chef-d’œuvre du récit à énigmes de Maurice Leblanc !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin – L’aiguille creuse »

La bande dessinée « Arsène Lupin – L’aiguille creuse« , orchestrée par Jérôme Félix et magnifiée par les illustrations de Michaël Minerbe, invite les lecteurs à plonger dans le monde élégant et intrigant du célèbre gentleman cambrioleur. Ce duo artistique réussit à recréer avec soin l’ambiance captivante de l’œuvre de Maurice Leblanc, offrant ainsi un voyage immersif au cœur de la Belle Époque.

Le scénario, tout en respectant fidèlement la trame du roman original, captive par son rythme et sa précision. Jérôme Félix rend justice aux énigmes et aux subtilités de l’histoire, permettant aux lecteurs de redécouvrir l’intelligence et l’audace du personnage d’Arsène Lupin. Les dialogues, habilement travaillés, incarnent à merveille l’esprit perspicace et l’humour subtil du héros.

Les illustrations de Michaël Minerbe, accompagnées des couleurs soigneusement choisies de Delf, enrichissent cette expérience en restituant l’atmosphère mystérieuse et sophistiquée du récit. Chaque page est un véritable tableau, où la finesse des détails et la vivacité des expressions plongent le lecteur dans les intrigues et les mystères des paysages français.

« Arsène Lupin – L’aiguille creuse » s’avère être une adaptation de qualité, offrant une lecture aussi agréable qu’enrichissante. Les amateurs de bande dessinée et les admirateurs de Lupin y trouveront un hommage respectueux, rendant cette œuvre indispensable pour toute bibliothèque dédiée à la BD ou à la littérature policière.

La Chose

Album publié aux éditions L’Ecran Fantastique en 2024.


Adapté du roman de John W. Campbell publié en aout 1938.

couverture bd La Chose

« La Chose » de John W.Campbell est un des grands classiques de la science-fiction.
Perdue dans l’Antarctique, une expédition polaire découvre les restes d’un vaisseau spatial enfoui dans la glace depuis des siècles. Un corps étranger, inhumain git dans l’engin conservé par le froid.
Les scientifiques tentent d’en comprendre l’origine mais bientôt un cauchemar sans nom s’empare de l’équipe qui joue sa survie et celle de l’humanité contre une « chose », une créature dont la capacité d’adaptation est sans limite.
« La chose » a inspiré deux adaptations cinématographiques qui sont devenus des classiques de la SF horrifique réalisées par Howard Hawks et John Carpenter.
Le texte original est ici revisité sous la forme d’un album grand format illustré avec un talent visionnaire par Pierre Place qui rend au roman toute sa folie, son angoisse, sa terreur.
« La Chose » inaugure une nouvelle collection de grands textes de la science fiction réédités en albums grand format illustrés.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Chose »

La BD n’a pas encore été lue.

Hercule Poirot – La maison du péril

Album publié en 2025 aux éditions Paquet.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre Agatha Christie publiée en février 1932.

End House est la propriété de Nick Buckley, une jeune femme qui semble avoir besoin d’aide.

Elle a invité des amis à passer quelques jours chez elle, mais plusieurs tentatives de meurtre dirigées contre elle viennent émailler le séjour.

Lorsqu’un coup de feu semble tiré sur la jeune femme dans le jardin d’un hôtel voisin où séjournent Hercule Poirot et le capitaine Hastings, le détective belge ne peut s’empêcher d’intervenir et de mettre à contributions ses « petites cellules grises ».

Qui peut en vouloir à Miss Buckley ? Et pourquoi veut-on l’éliminer ? Avec son talent unique, Poirot va fouiller dans les vies complexes des invités d’End House, pour mettre au jour quantité de mensonges.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hercule Poirot – La maison du péril »

La BD sortira le 22 janvier 2025.

Gone with the wind – Tome 2

Album publié en 2025 aux éditions Rue de Sèvres.


Adapté de l’œuvre de Margaret Mitchell paru en 1936.

couverture bd Gone with the wind - Tome 2

Suite et fin de la tourbillonnante histoire de Scarlett O’Hara, dont le caractère intrépide et la passion amoureuse avec Rhett Butler auront transporté des millions de lecteurs à travers le monde.

Avec ce deuxième volume, Pierre Alary met le point final à une œuvre prenante permettant de redécouvrir l’œuvre de Margaret Mitchell sous son plus bel éclat.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Gone with the wind – Tome 2 »

La BD sortira en janvier 2025.

extrait bd Gone with the wind - Tome 2

Jules Matrat – Tome 2

Album publié en 2025 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Charles Exbrayat publiée en 1975.

Le destin brisé d’un jeune poilu traumatisé par la guerre de 14-18.

C’est dans la paisible Haute-Loire que la guerre vient chercher Jules Matrat, un beau jour d’août 1914. La guerre, il n’a pas envie de la faire, comme il n’a pas envie de laisser Rose, qu’il s’apprête à épouser. Mais il faut bien quitter la campagne pour combattre les Allemands dans les tranchées boueuses.

C’est là que Jules fait la rencontre de Louis Agnin, un soldat avec lequel il se lie d’amitié. En 1918, cela fait déjà quatre ans que les hommes vivent sous les canons et les cris. Mais le jour où Louis tombe sous les balles ennemies devant les yeux de Jules, c’est le coup de grâce…

Lorsque la guerre prend fin, il est temps pour Jules regagne son foyer, comme des milliers de mutilés. La vie semble reprendre, mais Jules n’est plus le même homme, il a laissé une partie de lui dans les tranchées. Il pleure Louis, son camarade, il pleure l’indicible barbarie et se mure dans un douloureux silence. Rose, à ses côtés, commence à comprendre que personne ne revient intact du champ de bataille. Si Jules est valide et peut travailler, elle a en face d’elle un homme brisé à jamais…

Adapté du roman éponyme de Charles Exbrayat (publié aux éditions Albin Michel), cette trilogie conçue comme « le récit d’une vie quotidienne » raconte le destin brisé d’un jeune poilu hanté par les images d’une guerre qualifiée de « boucherie ».

Serge Fino dépeint avec un réalisme déconcertant la détresse d’un homme et les conséquences sur les générations futures de tels massacres, s’affirmant du même coup comme un auteur majeur du 9e art.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jules Matrat – Tome 2 »

Pas encore d’avis.


L’Agent secret

Album publié en 1992 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Joseph Conrad (publiée pour la première fois en septembre 1907).

couverture bd L'Agent secret

L’Agent Secret a été écrit en 1906, à une période charnière de la carrière de Joseph Conrad.

Dans l’esprit de Conrad, le développement de cette nouvelle en feuilleton puis sous sa forme romanesque définitive constitue avant tout un espoir de salut financier.

Mais cette tragi-comédie macabre, trop dure et sarcastique pour ses lecteurs edwardiens, connaît à sa parution un échec commercial. En réalité, L’Agent Secret est en avance sur son temps d’une bonne vingtaine d’années.

Il faut attendre Greene, Moravia ou Koestler pour mesurer l’importance de ce livre fondateur, qui jette les bases d’un genre moderne, le thriller psycho-politique, où se confrontent la conscience individuelle, les desseins criminels et les soubresauts de l’histoire immédiate, et qui ramène au coeur de la société sa frange la plus mélodramatique – la pègre, le terrorisme – pour démontrer que la trahison, la violence, le cynisme sont des questions morales qui nous concernent tous et non de simples colifichets de la fiction. 


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Agent secret »

Dans L’Agent secret, Miles Hyman offre une relecture graphique captivante du roman de Joseph Conrad, transportant le lecteur au cœur du Londres du XIXᵉ siècle, un lieu sombre et mystérieux où se mêlent espionnage, anarchie et tragédie humaine.

Le récit suit Adolf Verloc, un personnage ambigu, tiraillé entre loyauté et duplicité, dont les actes malavisés plongent son entourage dans un chaos inexorable. La force de l’adaptation de Miles Hyman réside dans sa capacité à retranscrire la complexité psychologique des personnages et la noirceur de l’intrigue avec un art graphique d’une rare finesse.

Le style visuel de Miles Hyman, à la fois riche en détails et soigneusement flou, enveloppe chaque scène d’une atmosphère brumeuse et oppressante. Ce choix stylistique renforce le sentiment d’angoisse et d’incertitude qui habite le récit, rappelant la noirceur de l’univers « conradien ». Par son approche subtile, Hyman réussit à marier esthétique et narration, créant une œuvre qui transcende la simple adaptation.

Cette bande dessinée n’est pas seulement une illustration fidèle du texte de Joseph Conrad ; elle est une véritable exploration visuelle des thèmes intemporels du roman, tels que la trahison, le désespoir et la violence.

L’Agent secret de Miles Hyman s’impose ainsi comme une réussite littéraire et graphique, offrant aux lecteurs un voyage immersif et troublant dans les méandres de l’âme humaine.