Catégorie : Classique Du 19ème Siècle

Hänsel et Gretel

Album publié en 2013 aux éditions Mosquito


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre des Frères Grimm publié en 1812.

Après le succès de son premier album primé en mai 2012 au festival de Sérignan, le jeune Louis Le Hir, nous propose une relecture moderne et fidèle du célèbre conte de Grimm.

Une sombre histoire d’abandon d’enfant, de belle-mère haineuse, de petits cailloux, d’un père aimant et d’une diabolique maison en pain d’épice…

La bd « Hänsel et Gretel » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hänsel et Gretel »

« Hänsel et Gretel » de Louis et Jean-Louis Le Hir se distingue comme une étoile d’une luminosité rare. Loin de l’approche édulcorée si souvent servie par les studios d’animation, cette bande dessinée de 2013 s’attache à dépeindre avec audace la substance originelle du conte des frères Grimm.

Le trait de Le Hir est une révélation, une plongée sans concession dans la brutalité et la candeur de l’œuvre originale.

Les couleurs, brutes et parfois viscérales, ne sont pas sans rappeler l’intensité des émotions que ce conte a suscité au fil des siècles.

extrait Hänsel et Gretel

C’est une danse macabre entre l’innocence des jeunes héros et la noirceur des épreuves qu’ils affrontent, orchestrée avec une maestria qui rend chaque planche plus vivante que jamais.

On ressort de cette lecture avec un sentiment de plénitude esthétique, mais aussi avec une meilleure compréhension des thèmes universels qui traversent ce conte : la faim, la peur, la survie, et finalement, la victoire de l’innocence sur la malveillance.

Le travail de Louis et Jean-Louis Le Hir est une œuvre qui se dévore avec les yeux, mais qui s’inscrit aussi durablement dans l’esprit. Elle résonne avec les observations de Bruno Bettelheim sur la signification profonde des contes de fées, tout en s’offrant le luxe d’une originalité qui ne dénature jamais l’esprit de l’histoire originale.

Ce « Hänsel et Gretel » est donc plus qu’une simple adaptation ; c’est une interprétation magistrale qui se hisse au rang d’œuvre d’art, et qui continue à nourrir l’imaginaire collectif avec une force nouvelle.

Une pépite qui, à n’en pas douter, s’inscrira dans la durée.

Carmen

Album publié en 2023 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Passion fatale : le chef d’œuvre de Mérimée en BD. 

couverture bd carmen

Écrite en 1845 et publiée en 1847, Carmen, la nouvelle de Prosper Mérimée, raconte l’histoire de l’amour fou d’un Basque déraciné pour une enfant de bohème, sans patrie ni attaches.

Lorsque José, brigadier-brigand, rencontre Carmen, l’amour-passion à sens unique qu’il lui voue le mènera vers l’abîme et le féminicide.

Cette tragédie aborde les sujets de l’amour obsessif, de la jalousie mais aussi de la liberté, et se déroule sous le soleil ardent de Séville. Le personnage de Carmen s’y révèlefigure vénéneuse et manipulatrice, une véritable incarnation démoniaque.

Luc Ferry redonne ici vie à ce récit légendaire qui a traversé les siècles et inspiré tant de représentations jusqu’à nos jours.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Carmen »

Dans sa dernière offrande graphique, « Carmen« , Luc Ferry, appuyé de Clotilde Bruneau et et l’art Gianenrico Bonacorsi, nous convie à un ballet visuel des émotions humaines les plus vives. L’ouvrage plonge dans les profondeurs de la passion destructrice, avec Carmen, figure de femme fatale, tissant autour de Don José une toile de désir et de désespoir.

La tension entre la liberté indomptable de Carmen et l’ordre rigide de Don José incarne une collision inévitable des idéaux. L’adaptation n’est pas seulement fidèle, mais élevatrice, rendant hommage à Mérimée par une relecture moderne qui pose un regard neuf sur la fatalité amoureuse et les conflits culturels.

Une réussite graphique qui transcende le temps, « Carmen » est un miroir poignant des contradictions humaines


Carmen

Une légende du Mont Saint-Michel – La Fée des grèves

Album publié en 2005 aux éditions Triomphe


Résumé éditeur

Adapté du roman de Paul Féval paru en 1850.

couverture bd Une légende du Mont Saint-Michel - La Fée des grèves

Le Mont Saint-Michel et Tombelaine sont si souvent enrobés de cet épais brouillard qui envahit la baie.

Cette baie où le sable se dérobe sous les pieds de l’imprudent égaré, qui rencontre parfois la fée des grèves, marchant sur les eaux, éclairées par la Lune.

Dans ce paysage de brumes et de sortilèges, au XVe siècle, le duc François de Bretagne en pèlerinage auprès de l’archange, va être accusé de fratricide.

Une histoire magique et fascinante où s’entrelacent l’amour et la haine, l’héroïsme et la trahison.

Le très beau roman de Paul Féval adapté en BD par Henri Caouissin.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Une légende du Mont Saint-Michel – La Fée des grèves »

Cette bande dessinée, adaptée du roman de Paul Féval, transporte le lecteur au cœur de la Bretagne du XVe siècle, une époque de mystères et de légendes.

Le récit, empreint d’un charme nostalgique, s’entrelace autour d’une intrigue prévisible mais captivante, typique du genre de cape et d’épée.

La narration est riche et immersive, offrant un tableau vivant des paysages et des traditions bretonnes. Les personnages sont attachants et contribuent à une ambiance romanesque.

Le récit reste réjouissant, tenu par un fil narratif qui maintient l’intérêt. Cette œuvre est une célébration de la Bretagne, de son histoire et de ses légendes, un voyage dans le temps qui ravira les amateurs du genre.


Toutes les bd sur le Mont Saint-Michel


Lieu visité par la bd en Bretagne

Mont Saint-Michel

Pêcheur d’Islande – Tome 1

Albums publiés en 2022 aux éditions Ouest-France


Résumé éditeur

D’après le roman Pêcheur d’Islande de Pierre Loti paru 1886.

couverture bd Pêcheur d'Islande tome 1

En 1886, Pierre Loti fait connaître au grand public Paimpol et ses « Pêcheurs d’Islande » grâce au livre éponyme.


Sous la forme d’une bande dessinée graphique, Alexandre Noyer nous propose ici l’adaptation de ce chef d’œuvre.

Les paysages se dévoilent, accompagnant l’histoire de ces sentiments que la mer dévore entre les terres bretonnes et cette Islande si lointaine.

Cette mer sauvage fascinante, domine la fragilité des hommes ; un embarquement dans la rude vie des pêcheurs marquée de drames, laissant la contemplation s’installer, portée par un noir et blanc esthétique et brutal.

La bd « Pêcheur d’Islande – Tome 1 » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Pêcheur d’Islande – Tome 1 »

Dans l’océan de la bande dessinée contemporaine, « Pêcheur d’Islande Tome 1 » d’Alexandre Noyer, se détache par son interprétation visuelle audacieuse du roman emblématique de Pierre Loti.

Noyer nous offre un tableau où le noir et blanc ne sont pas simplement des couleurs mais des personnages à part entière, jouant une symphonie de contrastes qui illustrent la vie âpre des marins paimpolais.

Le dessinateur, tel un peintre d’ombres et de lumières, sculpte chaque vague et chaque visage avec une intensité brute, comme pour mieux nous transmettre la rudesse des éléments et des destins. La mer, héroïne insaisissable et indomptée, se fait le reflet des âmes des personnages, souvent en retrait, éclipsés par l’immensité et la majesté des paysages bretons.

Noyer, en fidèle interprète, a su déconstruire le texte de Loti pour en offrir une reconstruction graphique qui respecte l’esprit original tout en lui conférant une nouvelle dimension. Si le roman était un chant, la bande dessinée se veut un écho, parfois assourdi, souvent magnifié par le talent de l’artiste.

« Pêcheur d’Islande » est une belle découverte graphique.


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Paimpol

L’Homme qui voulut être roi

Album publié en 2023 aux éditions Glénat


Résumé éditeur

Redécouvrez l’incroyable histoire de deux aventuriers au bout du monde, d’après le récit mythique de Rudyard Kipling (1888)

Les Indes, fin du XIXe siècle.

Deux amis, Daniel Dravot et Peachy Carnehan, anciens militaires britanniques et francs-maçons, caressent un rêve fou : entrer au Kafiristan, un pays légendaire.

Ils n’ont qu’une ambition, devenir les rois de ce territoire lointain où aucun Européen n’a mis le pied depuis Alexandre le Grand !

Leur rêve pourrait bien devenir réalité grâce au journaliste, Rudyard Kipling qui va les aider dans cette quête insensée.

Contre toute attente, les deux amis vont atteindre l’eldorado et y trouver plus de beauté qu’ils n’espéraient !

Fidèles à leur règle d’or, « ni femmes, ni boissons », ils n’auront aucun mal à se faire accepter par la population indigène.

Daniel, fin stratège, saura les conseiller jusqu’à devenir un chef militaire respecté. Mais il lui faut encore patienter pour voir une couronne orner sa tête. Le jour où ses sujets voient le médaillon maçonnique qu’il porte autour du cou, ils pensent que Daniel est plus qu’un homme, peut-être même un dieu ? Aux côtés de Peachy, plus rien ne semble entraver son ascension. Plus rien et pourtant… dans ses rêves de grandeur, Daniel ne verra pas le danger arriver.

Le récit cultissime de Rudyard Kipling paru en 1888, reprenant les codes de la franc-maçonnerie, est également devenu un film à succès réalisé en 1975 par John Huston avec le duo mythique formé par Sean Connery et Michael Caine.

À travers ce one shot préfacé par Didier Convard, qui éclaire d’un jour nouveau cette incroyable aventure, Jean-Christophe Derrien et Rémi Torregrossa nous proposent une adaptation haute en couleur et une passionnante histoire d’amitié aux confins du monde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui voulut être roi »

« L’Homme qui voulut être roi » en bande dessinée offre une belle redécouverte d’une histoire classique de Rudyard Kipling, se déroulant à la fin du XIXe siècle, où deux aventuriers, Daniel Dravot et Peachy Carnehan, aspirent à devenir rois du lointain Kafiristan.

L’adaptation, réalisée par Jean-Christophe Derrien (scénario), Rémi Torregrossa (dessin), et Albertine Ralenti (couleur), suscite un fort sentiment d’immersion grâce à une mise en scène habile et des décors magnifiques.

Le récit est fidèle à l’original, mais il manque de relief et d’audace, comme si la bande dessinée avait raté l’occasion d’exploiter pleinement son potentiel. Malgré des dessins détaillés et une colorisation captivante, l’adaptation reste un peu sage, ne parvenant pas à reproduire la vivacité et la tension du film. On aurait pu espérer plus de folie et de fantaisie pour transcender l’œuvre originale.

extrait bd L'Homme qui voulut être roi

Cependant, cette bande dessinée réussit à capturer la double allégorie de l’expansionnisme britannique du XIXe siècle et de l’insatisfaction humaine perpétuelle. Les couleurs irréelles aux tons jaunes et mauves projettent le lecteur dans un univers onirique.

Malgré l’absence de l’humour du film, l’adaptation reste une belle réinterprétation de ce classique, offrant une expérience de lecture immersive, même si elle aurait pu oser davantage pour se démarquer.


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L'Homme qui voulut être roi

Mateo Falcone

Album publié en 2016 aux éditions DCL


Résumé éditeur


Adaptation de l’œuvre littéraire de Prosper Mérimée
parue en mai 1829

couverture mateo falcone

Au début du 19ème siècle, dans une ferme isolée du sud de la Corse, laissé seul par ses parents, le jeune Fortunato voit sortir un fugitif du maquis.

Poursuivi par les gendarmes, blessé et épuisé, ce dernier demande à l’enfant de le cacher.

Le jeune garçon accepte, mais en échange d’une récompense. Mais lorsqu’une fois sur place, les gendarmes proposent un présent encore plus précieux, Fortunato cède à la tentation et dévoile la cachette du bandit.

Pour Mateo Falcone, son père, l’acte est inqualifiable. Dans la famille, on ne collabore par avec les gendarmes.

Et on ne « donne » pas les bandits ! C’est une question d’honneur !



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mateo Falcone »


La bande dessinée Mateo Falcone, adaptation magistrale de l’œuvre littéraire de Prosper Mérimée, nous transporte dans l’âme profonde de la Corse du 19ème siècle, où l’honneur et la loyauté s’entrelacent dans une toile complexe.

Le protagoniste, le jeune Fortunato, se retrouve confronté à un dilemme moral poignant lorsqu’il choisit de cacher un fugitif en échange d’une récompense, trahissant ainsi les valeurs sacrées de sa famille.

La puissance narrative de Mateo Falcone est incontestable. Elle évoque des émotions profondes et suscite des questions morales fondamentales, notamment sur la nature de l’amour paternel face à l’honneur familial. Les personnages sont nuancés et complexes, contribuant à une immersion totale dans cette tragédie corse.

L’illustration de la bande dessinée est tout simplement superbe. Chaque case est un tableau qui parvient à transmettre l’intensité de l’histoire, capturant les paysages somptueux de la Corse tout en rendant hommage à l’œuvre littéraire originale de Mérimée.

extrait mateo falcone

Mateo Falcone est une adaptation impressionnante qui réussit à capturer toute la profondeur de l’œuvre de Prosper Mérimée.

Cette bande dessinée est un chef-d’œuvre visuel et narratif qui saura à la fois séduire les amateurs de l’œuvre originale et conquérir de nouveaux lecteurs, les incitant à explorer davantage les nouvelles de Mérimée.

Une œuvre qui mérite sans aucun doute sa place dans la bibliothèque de tout amateur de bande dessinée, de littérature classique et de Corse.


Quelques mots sur Prosper Mérimée

Prosper Mérimée, écrivain français du XIXe siècle, est connu pour son œuvre littéraire variée et influente.

Il a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la littérature grâce à sa plume captivante et ses récits d’une richesse inouïe.

Parmi ses œuvres les plus célèbres figure Mateo Falcone, un roman court qui incarne la quintessence du romantisme français.

Mateo Falcone est une exploration magistrale des valeurs et de l’honneur en Corse au 19ème siècle, mettant en scène un jeune garçon confronté à un dilemme moral intense.

Mérimée a su dépeindre avec une précision saisissante les complexités des relations familiales et l’impact déchirant de l’orgueil sur les décisions humaines.


Lieu visité par la bd en Corse

Porto-Vecchio

Histoires de Bretagne – T03 – Le Gardien du feu – Partie 1

Albums publiés en 2009 aux éditions Soleil.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre roman d’Anatole Le Braz publié pour la première fois en 1900.

En 1876, au large de la Pointe du Raz, le phare de Gorlébella balaie de son feu l’horizon.

A l’intérieur, son gardien Goulven Denès, ancien marin, écrit à son ingénieur les circonstances qui l’ont poussé à se retrouver aujourd’hui une arme à portée de main.

Quelques étages au-dessous, des hurlements retentissent à travers une porte fermée à clé.

Tout avait pourtant bien commencé. Lui, l’austère Léonard, avait conquis le cœur de la belle et pétillante Adèle Lazenec puis s’était vu offrir une évolution de carrière plus qu’inespérée au sein de la société des Phares Bretons.

Comment s’est-il retrouvé dans cet enfer ? Pourquoi diable les choses ont-elles pris cette tournure ? C’est ce que va tenter d’éclaircir Goulven en faisant appel à ses souvenirs…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Histoires de Bretagne – T03 – Le Gardien du feu – Partie 1 »

Dans le huis clos maritime « Le gardien de feu – Tome 1 – Goulven« , François Debois orchestre une symphonie de tourments humains, avec la mer déchaînée pour seule audience.

L’adaptation du texte d’Anatole Le Braz se fait ici dans le respect du lyrisme original, transposant l’angoisse et la solitude d’un gardien de phare confronté à son passé et à une présence inquiétante.

Sandro, au pinceau, capture l’essence rugueuse de la Bretagne, ses croyances et ses légendes, tandis que la palette de Joël Mouclier baigne chaque scène d’une lumière tantôt crépusculaire, tantôt fantomatique.

Le récit est un fil tendu, vibrant des vents contraires des traditions bretonnes et des tragédies personnelles. Goulven, le protagoniste, se débat avec ses démons sur fond de superstitions et de querelles ancestrales, incarnant le conflit entre le salut et la damnation. Le phare, à la fois sanctuaire et prison, devient le personnage central, symbole de lumière guide et de solitude aliénante.

Ce premier tome est une invitation à naviguer dans les eaux troubles de l’âme humaine, où chaque vague révèle des abysses plus sombres.

Une réussite graphique et narrative qui laisse le lecteur dans l’attente impatiente de révélations, la conclusion suspendue comme une tempête à l’horizon.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Phare de la Vieille

Les frères Corses – Tome 1 – Le Paceru

Album publié en 2015 aux éditions DCL.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre Les frères Corses de Alexandre Dumas publié la première fois en 1844.

Mars 1841. En voyage en Corse et alors qu’il traverse le village de Sollacaro, Alexandre Dumas demande l’hospitalité à la veuve de Franchi pour une nuit.

Cette dernière, dame charitable, accepte de loger l’écrivain dans la chambre de son fils, Louis, un jeune avocat qui vit à Paris.

A cette occasion, Alexandre Dumas fait la connaissance de Lucien, le frère jumeau de Louis. Siamois à la naissance, les frères ont été séparés à la naissance à l’aide d’un scalpel.

Si Louis vit à Paris, Lucien a quant à lui décidé de rester au pays.

L’écrivain apprend alors que les deux frères possèdent le don surnaturel de ressentir, à distance, les émotions et les souffrances de l’un et de l’autre.

Les jumeaux auraient aussi la faculté de recevoir la visite des morts dès lors qu’un danger les menace. Loin de croire à ces histoires à dormir debout, Alexandre Dumas accepte de signer un acte notarié qui met fin à une terrible vendetta qui secoue le village.

Mais il n’est pas au bout de ses surprises…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Frères Corses »

Dans le panorama de la bande dessinée contemporaine, « Les frères Corses – Tome 1 – Le Paceru » de Frédéric Bertocchini s’érige en œuvre remarquable, tissant le lien entre la richesse historique et la virtuosité graphique.

La Corse de 1841, théâtre de cette intrigue, est peinte avec une verve artistique qui transcende le simple récit graphique.

La rencontre fortuite d’Alexandre Dumas avec les jumeaux Franchi, narrée avec une aisance littéraire, devient dans cette adaptation un prisme à travers lequel le drame corse de la vendetta et le fantastique s’entrelacent.

Les illustrations, empreintes d’une esthétique qui respecte l’aura du récit original, projettent le lecteur dans un Sollacaro d’autrefois, où les détails architecturaux et les expressions des personnages sont capturés avec une précision presque documentaire.

Bertocchini, en habile conteur, conserve l’essence de Dumas tout en y infusant sa propre sensibilité. Les frères, unis par un scalpel libérateur autant que par leur destinée singulière, sont caractérisés avec une profondeur qui dépasse leur condition de siamois. La représentation de leur dualité, empreinte d’une symbolique riche, invite à une réflexion sur la nature du lien fraternel et sur les forces surnaturelles qui semblent régir leur vie.

Le Paceru, figure centrale, devient le symbole de cette Corse à la fois accueillante et mystérieuse, dont le caractère est si bien incarné par les mères et les fils de cette histoire.

« Les frères Corses » est une lecture indispensable pour qui souhaite s’immerger dans une époque révolue, revivre les émotions d’un classique littéraire et s’émerveiller devant le talent d’un artiste qui sait faire parler l’histoire par le dessin.



Quelques mots sur Alexandre DUMAS

Alexandre Dumas, un nom qui résonne dans le panthéon de la littérature française, est l’auteur de nombreux chefs-d’œuvre. Parmi ses trésors littéraires, « Les Frères Corses » occupe une place spéciale. Cette œuvre immersive nous transporte en Corse au XIXe siècle, où l’écrivain lui-même devient protagoniste de l’intrigue.

L’histoire se déroule en 1841, lorsque Dumas, en visite en Corse, fait la connaissance des frères jumeaux Louis et Lucien, séparés à la naissance par un scalpel.

Dotés de dons surnaturels, ils peuvent ressentir les émotions de l’autre à distance et communiquer avec les défunts.

Cette rencontre improbable plonge Dumas dans un monde fascinant de superstitions et de vendettas.

La narration captivante explore la relation unique entre les deux frères, les pouvoirs mystérieux qui les lient, et les défis auxquels ils sont confrontés.

« Les Frères Corses » est bien plus qu’un simple roman. C’est une plongée immersive dans la Corse pittoresque du XIXe siècle, un voyage dans l’inconnu où le surnaturel et la réalité se mêlent habilement.


Lieu visité par la bd en Corse

Sollacaro

Colomba

Album publié en 2017 aux éditions DCL


Résumé éditeur


Dans le tourbillon des passions corses, « Colomba » dresse le portrait envoûtant d’une héroïne aussi mystérieuse que redoutable.

Orso della Rebbia, un jeune Corse, lieutenant en demi-solde dans la garde impériale, rentre en Corse afin d’y régler des problèmes personnels.

En effet, après l’assassinat de son père, c’est à lui que revient le titre de « chef de famille ».

Mais lorsqu’il retrouve sa jeune sœur, Colomba, dans son village de Pietranera, il comprend que son retour ne sera pas sans conséquence. Colomba réclame vengeance après l’assassinat de son père.

L’avocat Barricini aurait les mains couvertes de sang. Mais Orso refuse de réaliser cette vendetta. Son long séjour sur le continent lui a fait concevoir un autre sens de l’honneur et de la justice.

Colomba mettra ainsi tout en œuvre, pour prouver la culpabilité des Barricini dans cet assassinat. La vengeance doit être accomplie. Et les belligérants règleront leur compte dans le maquis, par la poudre et le sang.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Colomba »

« Colomba » en bande dessinée est une adaptation magistrale de l’œuvre de Prosper Mérimée qui nous transporte dans les montagnes corses de Pietranera.

L’histoire, centrée sur la quête de vengeance de Colomba pour la mort de son père, est un mélange captivant d’honneur, de tradition et de détermination.

Les dessins de Sandro capturent parfaitement l’essence de la Corse, avec des paysages sauvages et des visages empreints de dureté. Les couleurs de Pascal Nino apportent une profondeur visuelle, soulignant les contrastes entre les personnages principaux.

L’adaptation reste fidèle au texte original et maintient un rythme captivant, nous entraînant inexorablement vers un dénouement tragique, tel une véritable tragédie grecque.

Les valeurs et les traditions corses sont magnifiquement représentées, notamment à travers la veillée mortuaire et les liens familiaux. Colomba incarne parfaitement l’âme corse et devient un symbole de la singularité insulaire.

« Colomba » en bande dessinée est une adaptation réussie d’un classique littéraire qui capture l’intensité et la beauté de la Corse tout en rendant hommage à l’œuvre originale de Mérimée.

Une lecture incontournable pour les amateurs de tragédie et de culture corse.


Quelques mots sur Prosper Mérimée

Prosper Mérimée, écrivain français du XIXe siècle, a marqué la littérature avec ses récits captivants et empreints d’exotisme.

Parmi ses œuvres les plus remarquables, « Colomba » occupe une place centrale. Dans ce roman, Mérimée nous transporte en Corse, une île chargée d’histoire et de mystère, où l’honneur et la vendetta forgent le destin des protagonistes.

Lors de ses voyages en Corse en 1839, en tant qu’inspecteur des monuments historiques, Mérimée a plongé dans l’âme profonde de l’île.

C’est au cours de ces pérégrinations qu’il a entendu parler d’une vendetta réelle entre les familles Carabelli et Durazzo, un récit qui allait inspirer « Colomba« .

Le roman met en lumière l’histoire de cette vendetta dans le village de  Fozzano, avec pour héroïne Colomba Carabelli.

Mérimée restitue avec précision les événements tout en apportant sa touche narrative, notamment en rajeunissant l’âge de l’héroïne. Le roman offre ainsi une vision captivante de la Corse du XIXe siècle, de ses tragédies familiales et de son sens inébranlable de l’honneur.

À travers Colomba, Prosper Mérimée nous invite à explorer les méandres de l’âme corse, où vengeance et tradition s’entremêlent dans une histoire inoubliable.


Lieu visité par la bd en Corse

Pietranera

Hermiston

Album publié en 2018 aux éditions Futurolis.


Résumé éditeur

D’après le roman inachevé de Robert Louis Stevenson.

couverture bd Herminston

Le juge d’Édimbourg se querelle avec son fils Archie, et l’envoie s’occuper du domaine familial dans les collines venteuses du sud du pays.

Archie y découvre une communauté d’un autre temps, une civilisation clanique, batailleuse et romanesque.

Dans les paysages intenses et lumineux de la lande, se réveillent le souffle de l’aventure et le frisson de l’amour…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « Hermiston »

« Hermiston » est une bande dessinée qui ravira les amateurs d’histoires du 19ème siècle, avec son récit riche en émotions et en drame. Jean Harambat, reprenant l’intrigue inachevée de Stevenson, offre une conclusion captivante à l’histoire d’Archie, un jeune homme en conflit avec son père et en proie à des dilemmes moraux.

L’atmosphère poétique de l’Écosse est superbement capturée grâce aux poèmes et aux légendes qui se mêlent à l’intrigue principale. Le dessin, bien que parfois simpliste dans la représentation des personnages masculins, crée une lande désolée vivante et des silhouettes dansantes qui donnent vie au récit.

extrait bd hermiston

En somme, « Hermiston » est une adaptation réussie qui maintient l’esprit de Stevenson. Les lecteurs en quête d’une immersion dans l’Écosse du 19ème siècle, avec ses paysages sauvages et ses dilemmes moraux, apprécieront cette bande dessinée romantique. Une lecture qui offre du vent, de la pluie, de la passion et un affrontement poignant entre la campagne austère et la ville impitoyable.


Quelques mots sur Robert Louis Stevenson

Robert Louis Stevenson, éminent écrivain écossais du XIXe siècle, demeure une figure littéraire emblématique. Célèbre pour ses œuvres intemporelles, Stevenson a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la littérature classique. Parmi ses créations littéraires, le roman « Hermiston » se distingue particulièrement.

Né en 1850 à Édimbourg, Stevenson a traversé les époques grâce à sa capacité à captiver les lecteurs par des récits d’aventures inoubliables. Son œuvre la plus célèbre, « L’Île au trésor« , a marqué des générations de lecteurs avec ses pirates, ses trésors cachés et son jeune héros intrépide, Jim Hawkins.

Cependant, Stevenson a également exploré des thèmes plus sombres et complexes dans ses écrits, comme en témoigne « Hermiston« . Ce roman inachevé révèle un aspect différent de son talent littéraire, en plongeant dans les méandres des conflits familiaux, de la trahison et de la passion, le tout dans le contexte saisissant de l’Écosse du XIXe siècle.

Au-delà de ses contributions à la littérature, Stevenson était un aventurier dans l’âme, parcourant le monde à la recherche d’inspiration.

Stevenson meurt le 3 décembre 1894 , d’une crise d’apoplexie à l’âge de 44 ans. Il est enterré selon son désir face à la mer au sommet du mont Vaea sur l’île d’Upolu dans l’archipel des Samoa.