Catégorie : La Shoah

Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942

Albums publiés en 2011 aux éditions du Signe.


Résumé éditeur

D’après l’histoire vraie de Raymond et de sa famille.

couverture bd Un Été En Enfer - Camp De Natzweiler-Struthof 1942

Juillet 1942, l’Alsace est sous le joug du Reich. En ces temps de guerre et de rationnements, faire manger une famille est souvent difficile. Les parents du jeune Raymond envisagent alors d’envoyer leur fils en vacances chez sa tante. Mais la ferme Idoux se trouve sur le lieu-dit du Struthof.

Une zone militaire normalement inaccessible aux civils. A leur grand étonnement, leur demande de séjour est acceptée par les autorités allemandes. Raymond s’en réjouit. Il aime bien l’oncle Ernest et la tante Marie et apprécie de passer l’été à la montagne.

Mais il va vite déchanter en arrivant sur place. Le Struthof a bien changé : sur les hauteurs se profile l’ombre d’un camp. Le paisible lieu de villégiature ressemble maintenant à l’antichambre de l’enfer …

En fin d’album, un encart didactique de 16 pages écrit par Robert Steegmann.

Découvrez le contexte historique du KL-Natzweiler, seul camp de concentration sur le territoire français par le biais de photos et documents d’époque, prêts du Centre Européen du Résistant Déporté. Robert Steegmann est professeur agrégé d’Histoire et membre du conseil scientifique du C.E.R.D.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 »

« Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 » est une bande dessinée poignante signée par Roger Seiter au scénario et Vincent Wagner aux illustrations. Publiée par les Éditions du Signe en 2011, cette œuvre se base sur des faits réels et plonge le lecteur dans la dure réalité de l’Alsace occupée durant l’été 1942.

Le récit suit le jeune Raymond, un garçon de neuf ans, envoyé par ses parents vivre chez son oncle Idoux à la campagne, afin de lui assurer une alimentation plus stable en cette période de rationnement. Ce qui aurait dû être un refuge sûr se transforme en cauchemar lorsqu’il découvre que la ferme est située à proximité du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, le seul en territoire français.

La force de cette bande dessinée réside dans la juxtaposition de deux histoires parallèles : d’un côté, le quotidien des civils comme la famille de Raymond, et de l’autre, la dure réalité des prisonniers du camp et leurs tentatives d’évasion. Le contraste entre la vie « normale » et l’horreur du camp est saisissant, et Wagner parvient à rendre cette dualité de manière visuellement frappante et émotive.

Le style graphique de Wagner, à la fois accessible et expressif, rend la lecture agréable même pour les jeunes lecteurs à partir de 12 ans, tout en restant fidèle à l’authenticité historique. Le supplément de 16 pages ajouté par Robert Steegman, incluant des explications et des photos d’époque, enrichit encore l’expérience en ancrant le récit dans une réalité historique tangible.

Ce qui distingue « Un Été En Enfer » des autres œuvres sur la même thématique, c’est l’humanisation des personnages, y compris certains soldats allemands. Par exemple, Raymond développe des relations inattendues avec deux soldats de la Wehrmacht, Hannes et Tobias, illustrant que l’humanité peut subsister même dans les situations les plus sombres.

« Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 » est une bande dessinée remarquablement construite qui offre une fenêtre importante sur une période sombre de l’histoire française. Elle réussit à informer tout en émouvant, rendant hommage à ceux qui ont souffert et à ceux qui ont résisté.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Struthof

« Je n’ai pas oublié… » – Histoires de la Shoah par balles

Album publié en 2024 aux éditions du Rocher.


Résumé éditeur

couverture bd "Je n'ai pas oublié..." - Histoires de la Shoah par balles

« Il a vu les nazis, le massacre des juifs, les balles dans la nuque à bout portant, les enfants traînés comme des chiens, la fosse commune se remplir la terre bouger au-dessus des cadavres. »

Un journaliste part en Pologne avec une vingtaine d’étudiants sur les traces des derniers témoins de la Shoah par balles. Elle a causé la mort de près de deux millions de victimes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lorsque la nature a repris ses droits, qu’il ne subsiste aucune trace de ce qui s’est produit et que les archives font défaut, il ne reste plus que leurs récits.

Mais, à 90 ans passés, ces femmes et ces hommes sont sur le point d’emporter avec eux ce qu’ils ont vu de ces fusillades de masse alors qu’ils n’étaient que des enfants : l’horreur d’un génocide en Europe de l’Est.

Cet album, inspiré de faits réels, raconte ce moment d’histoire peu connu et propose une réflexion plus globale sur les discriminations et le racisme aujourd’hui.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « « Je n’ai pas oublié… » – Histoires de la Shoah par balles »

La bande dessinée « Je n’ai pas oublié… Histoires de la Shoah par balles« , réalisée par Christophe Girard et Pierre-Roland Saint-Dizier, constitue une œuvre poignante et essentielle.

Ce roman graphique aborde une facette moins connue de la Shoah : l’extermination par fusillade de près de deux millions de Juifs et de Roms dans les pays de l’Est, un sujet souvent éclipsé par les récits des camps de concentration et des chambres à gaz.

L’album retrace le voyage d’un journaliste et de jeunes étudiants en Pologne, à la rencontre des derniers témoins de ces massacres. Les récits des survivants, tous nonagénaires, sont poignants et dévoilent des souvenirs atroces de fusillades de masse et de fosses communes. Ces témoignages sont une véritable quête de mémoire, capturée avec une justesse émotionnelle remarquable.

extrait bd "Je n'ai pas oublié..." - Histoires de la Shoah par balles

Le dessin de Christophe Girard est un élément clé de cette œuvre. Il distingue le passé du présent avec des jeux de couleurs subtils : des teintes vives pour le voyage des étudiants, des monochromes pour les événements passés. Cette dichotomie visuelle renforce l’impact des récits, permettant une immersion totale sans tomber dans le voyeurisme.

Au-delà de la simple narration historique, « Je n’ai pas oublié… » soulève des questions cruciales sur la mémoire et la transmission. Comment la nouvelle génération peut-elle porter le fardeau de ces histoires ? La bande dessinée réussit à lier le passé au présent, soulignant les dangers persistants du racisme et des discriminations.

« Je n’ai pas oublié… » est une lecture incontournable, un hommage poignant aux victimes et un appel à la vigilance pour les générations futures.

Le voyage du Saint-Louis – Un épisode oublié de la Shoah

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Marabout.


couverture bd Le voyage du Saint-Louis - Un épisode oublié de la Shoah

Le paquebot Saint-Louis, symbolise le destin des réfugiés juifs à la veille de la Seconde Guerre mondiale : l’indifférence face à la montée de la barbarie nazie.

Mai 1939, le paquebot allemand Saint-Louis appareille de Hambourg avec à son bord 937 réfugiés juifs. Leur destination : Cuba, où ils espéraient trouver refuge. Leur voyage se transforme en cauchemar. Le gouvernement cubain, sous la pression de l’Allemagne nazie, leur refuse le débarquement.

Après le refus des États-Unis et du Canada d’accueillir les passagers, ces derniers sont finalement débarqués à Anvers.

Plus de 250 d’entre eux périront dans les camps de concentration.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Il était une fois l’homme – La Préhistoire »

Dans Le Voyage du Saint-Louis – Un épisode oublié de la Shoah, Sara Dellabella et Alessio Lo Manto retracent avec sensibilité un chapitre méconnu de l’Histoire : l’errance tragique des 937 réfugiés juifs à bord du paquebot allemand Saint-Louis en mai 1939.

Narrativement, l’œuvre plonge le lecteur dans une succession d’espoirs brisés. De Cuba aux États-Unis, en passant par le Canada, les passagers se heurtent à une série de refus glaçants, révélant les mécanismes de la xénophobie et des intérêts politiques. Le capitaine Gustav Schröder (Juste parmi les Nations) émerge comme une figure lumineuse, incarnant courage et humanité face à l’injustice. À travers lui, l’album explore les tensions morales et les dissensions internes, y compris au sein de l’équipage du navire.

extrait bd Le voyage du Saint-Louis - Un épisode oublié de la Shoah

Graphiquement, le style d’Alessio Lo Manto privilégie un trait sobre mais expressif, qui capte avec justesse la détresse des passagers sans sombrer dans l’excès. Les tons souvent sombres et les cadrages serrés renforcent l’atmosphère oppressante du récit, tandis que certains détails visuels — comme les visages marqués par la peur ou l’espoir — ajoutent une dimension émotionnelle.

Le Voyage du Saint-Louis est une œuvre poignante et nécessaire. Elle s’adresse à ceux qui s’intéressent à la mémoire historique. Ce roman graphique ne se contente pas de raconter un drame passé : il interroge nos responsabilités présentes face à l’humanité en détresse.

Justes parmi les nations – Tome 2 – Lueurs dans les Ténèbres

Album publié en 2024 aux éditions Plein Vent.


Résumé éditeur

Le 10 septembre 1943, dans le sud de la France, les Allemands envahissent l’ancienne « zone italienne », réputée jusque-là plutôt hospitalière.

La chasse aux Juifs atteint alors son paroxysme, relancée par le tristement célèbre Aloïs Brunner, qui prend ses quartiers à Nice. Les rafles se multiplient, la population nombreuse des réfugiés est traquée jour et nuit.

Ainsi la fratrie du petit Lazare, cachée au sein de l’institution Don Bosco, qui parvient à fuir in extremis. Parfois seuls, parfois avec leur famille, de nombreux enfants seront secourus, souvent par le biais de réseaux secrets bien préparés et bien organisés, mais parfois du seul fait de simples citoyens courageux, prêts à prendre tous les risques face à la barbarie.

Ce sont ces trajectoires, ces sauvetages sous leurs formes les plus diverses, témoignant du meilleur et du pire de l’humanité comme des lueurs éparses dans les ténèbres de l’Occupation, que retrace ce second album.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Justes parmi les nations – Tome 2 – Lueurs dans les Ténèbres »

Avec cette BD, Éric Stoffel, Serge Scotto livrent une œuvre poignante et lumineuse, qui plonge dans les heures sombres de l’Occupation en France. Ce deuxième volume, illustré avec talent par Frédéric Allali, Jean-Jacques Dzialowski et David Ballon, retrace des histoires de courage et d’humanité, mettant en lumière les actes héroïques de citoyens ordinaires ayant risqué leur vie pour sauver des enfants juifs.

La narration, à la fois précise et émotive, capte l’essence des événements historiques tout en rendant hommage à ces « justes » dont les actions résonnent encore aujourd’hui. Le scénario mêle habilement tension dramatique et espoir, offrant des portraits nuancés de personnages confrontés à l’inhumanité du régime nazi. Les trajectoires individuelles, comme celle de la fratrie cachée à l’institution Don Bosco, sont autant de témoignages vibrants du pire et du meilleur de l’humanité.

extrait bd Justes parmi les nations - Tome 2 - Lueurs dans les Ténèbres

Sur le plan graphique, l’utilisation subtile des couleurs accentue le contraste entre les ténèbres de la persécution et les éclats d’espoir symbolisés par les sauvetages. Chaque planche est travaillée avec soin, rendant palpable l’atmosphère oppressante de l’époque tout en magnifiant les moments d’héroïsme.

Cette bande dessinée estune ode à la résilience et à la solidarité. Lueurs dans les ténèbres – Tome 2 s’impose comme un incontournable pour tous ceux qui souhaitent comprendre et transmettre ces fragments d’histoire empreints d’humanité.



Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Nice

Un Juste

Album publié en 2016 aux éditions La Boite à Bulles


Résumé éditeur

Après guerre, Myriam Lévy a choisi de tout oublier, l’horreur, la folie… Tout, y compris le couple qui les cacha, elle et sa famille, pendant l’occupation allemande.

Prise de remords de n’avoir rien fait pour que le couple soit reconnu comme Justes entre les nations par l’État d’Israël, Myriam décide de réparer cette injustice…

C’est l’occasion pour elle de revenir sur sa propre histoire : sa rencontre avec son futur mari, Henri, son quotidien ainsi que celui de sa famille, juifs français obligés de se cacher pour survivre.

L’occasion également de découvrir Fernand et Aurélie, héros de l’ombre, qui n’avaient pas hésité à accueillir chez eux toute une famille juive malgré les risques encourus.

L’histoire émouvante de deux familles « liées pour l’éternité », soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et publié en partenariat avec l’Association Yad Vashem.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un Juste »

Dans « Un Juste« , Patrice Guillon et David Cénou retracent avec une précision émotionnelle la vie de deux familles unies dans la clandestinité face à l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Cette bande dessinée, ancrée dans le réel, est un écho de mémoires passées, une ode à l’humanité nichée au cœur de la barbarie.

Le récit commence avec une Myriam Lévy âgée, regardant en arrière à travers le prisme de la perte et de la gratitude. Elle se souvient des Cénou, un couple qui, avec un courage prodigieux, a caché sa famille juive dans la France occupée par les nazis. Cette histoire, gravée dans l’encre de l’authenticité, dévoile les risques et les sacrifices des Cénou, dont les actes ont été plus tard honorés par Yad Vashem.

Le dessin de Cénou – lui-même descendant des sauveurs – imprime chaque page d’un réalisme poignant. Le travail artistique excelle non seulement dans le détail mais aussi dans la capture des émotions brutes, les regards échangés, les mains serrées dans l’obscurité, illustrant la tension palpable de l’époque.

La force de « Un Juste » réside dans sa capacité à enseigner sans prêcher. Les appendices éducatifs ajoutent une profondeur historique, expliquant avec clarté le statut des Juifs et la définition d’un Juste, tout en permettant au lecteur de s’immerger pleinement dans l’histoire.

« Un Juste » est plus qu’une simple bande dessinée historique. C’est un témoignage poignant du meilleur et du pire de l’humanité, une célébration du courage et de l’acte de se souvenir. Guillon et Cénou ont tissé un récit qui interpelle.

Cet ouvrage est essentiel, non seulement en tant que miroir du passé, mais aussi en tant que lumière pour notre présent.

La Rafle d’Izieu

Publié aux éditions La Boite à Bulles en 2024.


Le 6 avril 1944, un détachement de la Wehrmacht mené par la Gestapo arrête les 45 enfants de la colonie d’Izieu et les 7 adultes. Seul un enfant et un adulte survivront…

Début 1943, Sabine et Miron Zlatin avaient créé à Izieu, dans l’Ain, une colonie pour accueillir et protéger des enfants juifs, en zone italienne.

Mais le 8 septembre 1943, l’armée italienne capitule face aux Alliés et laisse sa place aux troupes allemandes dans le Sud-Est de la France.


Début 1944, les signaux d’alarme se multiplient avec des arrestations à Chambéry et aux alentours et avec le remplacement du sous-préfet de Belley, protecteur de la colonie.

Mais avant que la colonie ne soit effectivement dispersée, le 6 avril 1944, débarquent un détachement de la Wehrmacht et 3 officiers SS qui embarquent sans ménagement les quarante-cinq enfants et les sept adultes de la colonie.


Seul échappe à la rafle Léon Reifman qui a pu sauter par la fenêtre et trouver refuge chez les voisins, les Perticoz. Ces derniers ont eux-mêmes assisté, impuissants, à la rafle…

Ils ne comprennent pas  : pourquoi s’en prendre ainsi à des enfants  ? Qui a bien pu attirer l’attention de Klaus Barbie et de ses sbires sur cette paisible colonie  ? Y aurait-il eu dénonciation  ?

Pendant ce temps, les enfants sont emmenés à Lyon puis Drancy avant leur déportation et leur extermination. 

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Rafle d’Izieu »

Pascal Bresson nous livre avec « La Rafle d’Izieu » une bande dessinée à la fois poignante et essentielle, magnifiquement illustrée par Giulio Salvadori.

Cet ouvrage revient sur l’une des tragédies les plus déchirantes de la Seconde Guerre mondiale : la rafle du 6 avril 1944, où 44 enfants juifs et leurs éducateurs furent déportés vers Auschwitz.

À travers une narration fluide et des dialogues percutants, Bresson parvient à capturer l’horreur et l’injustice de cet événement tout en rendant hommage à la mémoire des victimes.

La structure narrative est particulièrement efficace, alternant entre les événements de 1944 et le procès de Klaus Barbie. Cette approche permet de mettre en lumière non seulement la cruauté des actes perpétrés mais aussi la résilience et le courage des survivants. Les témoignages des témoins et des voisins sont poignants, ajoutant une profondeur émotionnelle qui résonne longtemps après la lecture​.

Le style visuel de Salvadori, avec sa simplicité et sa délicatesse, contraste avec la gravité du sujet, rendant les scènes encore plus percutantes.

« La Rafle d’Izieu » n’est pas seulement une œuvre mémorielle, mais un rappel puissant de l’importance de se souvenir et de transmettre l’histoire aux générations futures​.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

DrancyIzieuLyon

Simone – Tome 2

Publié aux éditions Glénat en 2024.


Tu entres par la porte mais tu sortiras par la cheminée !

Le destin hors du commun d’une résistante déportée.

couverture bd Simone - Tome 2

En 1972, la télévision affiche le portrait d’un vieil homme, et cherche des témoins qui pourraient reconnaître en lui un nazi recherché depuis la fin de la guerre : Klaus Barbie

En le voyant, Simone Lagrange, 42 ans, est d’abord interloquée, avant de voir ressurgir un douloureux passé.

Cet homme, elle le reconnait. Chef de la Gestapo de Lyon, il fut son tortionnaire à partir du 6 juin 1944. Elle se souvient de la jeune fille qu’elle était, du basculement de la France vers le régime de Vichy, de son arrivée à la prison de Montluc et des sévices endurés avant d’être envoyée au camp de Drancy, antichambre d’Auschwitz…  

Le terrible mécanisme de persécution et de déshumanisation est mis à nu dans ces pages les plus sombres de l’histoire de Simone.

C’est le récit d’une femme dotée d’une volonté d’acier mais aussi de résilience, qui deviendra un témoin clé dans le procès contre celui qu’on surnommait « le boucher de Lyon ». Ayant fui en Amérique du Sud après la guerre, il sera retrouvé en Bolivie sous une fausse identité. Quand les médias s’emparent de l’affaire, la parole de Simone est d’abord mise en doute, mais elle ne renoncera pas, comme elle n’a jamais renoncé dans les camps de la mort.

Triptyque historique qui revient sur l’histoire d’une résistante française, déportée à Birkenau, autant que sur le déroulement du procès historique de Barbie, ce biopic bouleversant, arrive à décrire l’indicible à travers un langage visuel subtil. Un témoignage fort et puissant qui confirme le talent des auteurs d’Irena.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Simone – Tome 2 »

Dans « Simone – Tome 2« , Jean-David Morvan et David Evrard continuent de tisser la toile complexe et résolument humaine de l’histoire de Simone Lagrange, figure de résistance et de survie.

Le récit, ancré dans la mémoire collective, est ici sublimé par une narration graphique qui confronte le lecteur à l’indicible. La bande dessinée, loin de se cantonner à un simple exercice de style, devient un vecteur d’émotions brutes et de vérités historiques.

Le trait d’Evrard, tout en nuances et en force, porte les réminiscences d’une époque marquée par l’inhumanité, tout en capturant les moments d’une lutte intime pour la dignité. L’illustration ne se dérobe pas devant la cruauté des faits ; elle les rend palpables, insufflant une nouvelle dimension à la compréhension de l’horreur mais aussi de la résilience.

Le scénario de Morvan, d’une précision délicate, offre une structure à la fois didactique et profondément respectueuse de son sujet. Le deuxième opus confirme l’intention pédagogique de cette trilogie annoncée et renforce son statut d’œuvre nécessaire à la transmission de la mémoire.

Ce n’est pas un simple récit de faits, c’est une exploration de la condition humaine sous ses aspects les plus sombres et les plus lumineux.

« Simone – Tome 2 » est une réussite qui rend hommage à la complexité de la vie de cette femme extraordinaire, tout en invitant le lecteur à un acte de souvenir actif et engagé.



Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

AuschwitzLyon

Rendez-vous avec X – L’Affaire Pilecki

Bande dessinée publiée en 2020 aux éditions Glénat.


Engagé volontaire pour l’horreur…

Witold Pilecki, héros allié méconnu, se fait volontairement arrêter et interner dans le camp de concentration d’Auschwitz pour enquêter et fomenter une insurrection.

Mais malgré les rapports qu’il parvient à faire passer à l’extérieur, l’aide ne viendra jamais.

Il s’évade du camp en 1943 mais sera exécuté par le régime communiste polonais en 1948 pour avoir pris part à la révolte de Varsovie.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

Lire un extrait

Rendez-vous avec X – L'Affaire Pilecki

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Rendez-vous avec X – L’Affaire Pilecki »

Dans les pages sombres et minutieusement illustrées de « Rendez-vous avec X – L’Affaire Pilecki« , Aurélien Ducoudray nous livre une œuvre qui transcende le genre de la bande dessinée historique.

Avec une acuité narrative remarquable, Ducoudray ressuscite le récit méconnu de Witold Pilecki, cet officier polonais héroïque, dont la détermination à infiltrer Auschwitz incarne une résistance de l’esprit humain face à l’abîme.

La complexité de Pilecki est capturée avec un réalisme qui honore sa mémoire, tout en offrant au lecteur une plongée vertigineuse dans les ténèbres de l’Histoire. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un homme, mais le portrait d’une époque révolue, racontée avec une authenticité qui rend chaque case, chaque dialogue, vibrants d’un écho historique.

L’Affaire Pilecki, plus qu’une bande dessinée, est un devoir de mémoire, une œuvre qui éduque et émeut. Ducoudray s’affirme non seulement comme un conteur d’exception, mais aussi comme un historien du neuvième art, conscient de la puissance pédagogique et émotionnelle de son médium.

« Rendez-vous avec X – L’Affaire Pilecki » n’est pas seulement à lire; c’est à méditer, à discuter, à conserver précieusement. C’est un rappel poignant que la bande dessinée peut être un vecteur de vérité historique et de profonde humanité.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

AuschwitzVarsovie

Le rapport W

Bande dessinée publiée en 2019 aux éditions Daniel Maghen.


Dessinateur, peintre, carnettiste et auteur de romans graphiques, Gaétan Nocq adapte en bande dessinée le Rapport Pilecki.

Witold Pilecki, capitaine de cavalerie, membre de l’armée secrète polonaise, volontairement interné au camp d’Auschwitz en septembre 1940 sous la fausse identité de Tomasz Serafinski raconte sa mission : organiser dans le camp un réseau de résistance pour créer un soulèvement.

Menacé d’être démasqué par les SS, il s’évade du camp en avril 1943. Pendant ces 947 jours d’enfer, Witold rédigera plusieurs rapports pour l’armée secrète polonaise en attendant, en vain, l’ordre du soulèvement.

Il fait partie des premières personnes à avoir informé les alliés des conditions de détention et des atrocités commises à Auschwitz.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le rapport W »

« Le Rapport W » de Gaétan Nocq est une œuvre captivante et visuellement impressionnante qui explore un chapitre méconnu de la Seconde Guerre mondiale.

Centrée sur Witold Pilecki, un résistant polonais qui s’infiltre volontairement à Auschwitz, la bande dessinée offre un regard intime sur la création d’un réseau de résistance au sein du camp de concentration.

Nocq utilise des couleurs surprenantes, dominées par le bleu et le rouge, qui atténuent l’horreur des événements tout en exacerbant les émotions du lecteur. Malgré son approche non traditionnelle, l’album capture l’essence de l’histoire de Pilecki, soulignant son humanité face à l’inhumanité de son environnement.

Nocq offre une perspective rare et intime sur la vie et les luttes internes d’Auschwitz, tout en rendant hommage à l’héroïsme et à la ténacité de Witold Pilecki.

Cette œuvre est un ajout précieux à la littérature sur la Seconde Guerre mondiale, offrant à la fois un témoignage historique et une expérience esthétique mémorable. L’ajout d’une postface historique enrichit la compréhension des enjeux et offre un contexte précieux.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Auschwitz

Auschwitz

Bande dessinée publiée en 2000 aux éditions du Masque. Republié en 2015 aux éditions Paquet.


couverture bd Auschwitz

Quelque part, en ex-Yougoslavie…

Le vieux Kazik et sa femme se souviennent d’Auschwitz…

Quand en mars 1944, ils découvrent que la barbarie revêt forme humaine : celle du bourreau nazi.

Première bande dessinée réaliste sur la Shoah, ce récit bouleversant, directement inspiré des témoignages de survivants du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, raconte le quotidien du camp d’extermination.

L’auteur ne cherche pas à résumer la « Solution finale » ni à développer de thèse historique, mais souhaite sensibiliser les nouvelles générations au devoir de mémoire. Pour ne jamais oublier les millions de victimes du nazisme.

Pascal Croci, après 10 ans de bandes dessinées historiques, se lance dans un projet personnel : un document fiction se déroulant à Auschwitz. Les recherches minutieuses, l’interview des témoins et la réalisation graphique de cet album lui ont demandé cinq ans.

Cet album a reçu le Prix jeunesse de l’Assemblée nationale et est traduit dans de nombreux pays. Il est devenu une œuvre de référence pour le devoir de mémoire auprès des nouvelles générations.

Bien que cet album soit une fiction, il est basé sur des récits et témoignages réels. Il est donc accepté dans la catégorie Seconde Guerre Mondiale de ce site.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Auschwitz »

« Auschwitz » de Pascal Croci est une œuvre qui dépeint avec une intensité remarquable les heures sombres de l’Holocauste.

Les dessins en noir et blanc de Croci, émaciés et percutants, ne sont pas là pour vous épargner mais pour vous impliquer émotionnellement et intellectuellement. Cette BD vous fera ressentir l’oppression, mais aussi l’espoir tenace de ceux qui ont vécu à travers ces temps impensables.

L’histoire est racontée avec respect et sensibilité. Elle ne cherche pas à embellir ou à simplifier, mais à vous présenter une réalité qui a façonné le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. « Auschwitz » est plus qu’une bande dessinée; c’est une leçon de vie, un hommage à la résilience humaine et un appel à ne jamais oublier.

Cette lecture vous marquera, vous éduquera et, espérons-le, vous inspirera à construire un avenir où de telles horreurs ne se répéteront jamais.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Auschwitz