Catégorie : Classique Du 21ème Siècle

Goat Mountain

Album publié en 2022 aux éditions Philéas.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de David Vann publiée en 2013.

couverture bd Goat Mountain

Automne 1978, nord de la Californie.

C’est l’ouverture de la chasse sur les deux cent cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent comme chaque année pour chasser.

À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un braconnier qu’ils observent à travers la lunette de leur fusil.

Le père invite son fils à tenir l’arme et à venir regarder.

Et l’irréparable se produit. De cet instant figé découle l’éternité : les instincts primitifs se mesurent aux conséquences à vie, les croyances universelles se heurtent aux résonances des tragédies.

Et le parcours initiatique du jeune garçon, abandonné à ses instincts sauvages, se poursuivra pendant plusieurs jours, entre chasse au gibier et chasse à l’homme.


En adaptant le quatrième roman de David Vann, auteur de  » Impurs  » et  » Sukkwan Island « , O. Carol et Georges Van Linthout signent un récit âpre qui interroge les origines de la violence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Goat Mountain »

« Goat Mountain« , une adaptation saisissante du roman de David Vann, plonge le lecteur dans les méandres obscurs de l’âme humaine à travers une histoire poignante et troublante.

Située dans le nord de la Californie en 1978, l’histoire débute par une partie de chasse annuelle où un jeune garçon se retrouve confronté à un événement tragique qui bouleversera à jamais sa vision du monde. Ce récit initiatique, raconté avec une intensité brutale, explore les thèmes de la violence, de la culpabilité et de la moralité d’une manière qui laisse le lecteur profondément remué.

extrait bd Goat Mountain

Les illustrations de O. Carol et Georges van Linthout ajoutent une dimension visuelle puissante à l’histoire, capturant parfaitement l’atmosphère sombre et oppressante de Goat Mountain. Les nuances de gris et les touches de couleur judicieusement utilisées renforcent l’impact émotionnel de chaque scène, offrant ainsi une expérience immersive et inoubliable.

Les personnages, bien que complexes et souvent antipathiques, sont dépeints avec une profondeur qui les rend à la fois réalistes et fascinants. Leurs luttes intérieures et leurs réactions face à l’événement tragique qui les touche révèlent les aspects les plus sombres de la nature humaine, suscitant ainsi une réflexion profonde sur les choix moraux et les conséquences de nos actions.

« Goat Mountain » est une œuvre poignante et troublante qui mérite une place de choix dans la bibliothèque de tout amateur de récits sombres et introspectifs.

Seul le silence

Album publié en 2021 aux éditions Philéas.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Roger Jon Ellory publiée en 2007.

couverture bd Seul le silence

Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d’adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été le témoin involontaire.


Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d’une fillette assassinée.

La première victime d’une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l’affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s’installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l’a touché de trop près.

Lorsqu’il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n’a d’autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d’enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable…

Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, tient en joue le tueur en série, dans l’ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans.
Plus encore qu’un récit de serial killer à la mécanique parfaite et au suspense constant, Seul le silence a marqué une date dans l’histoire du thriller. Avec ce roman crépusculaire à la noirceur absolue, sans concession aucune, R. J.Ellory révèle la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu.
Adapté par Richard Guérineau (Prix Critiques Libres 2016 etc.) et Fabrice Colin (Grand Prix de l’Imaginaire 2004 et 2010, etc.)


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Seul le silence »


« Seul le silence« , une adaptation BD du célèbre roman de R.J. Ellory, plonge le lecteur dans une Amérique rurale en proie à la Seconde Guerre mondiale et aux démons du passé. Sous la plume habile de Fabrice Colin et le trait captivant de Richard Guérineau, cette œuvre transcende les frontières du thriller pour explorer les méandres de l’âme humaine.

L’histoire saisissante de Joseph Vaughan, marqué à jamais par la découverte macabre d’une fillette assassinée, se déploie avec une intensité poignante. La narration, aussi sombre que captivante, nous entraîne dans une quête obsessionnelle pour la vérité, malgré les épreuves et les années qui passent.

Colin réussit à préserver l’essence du roman tout en insufflant une nouvelle vie à ses personnages, capturant avec subtilité leurs tourments intérieurs et leurs luttes contre les ombres du passé.

extrait bd Seul le silence

Graphiquement, Guérineau excelle dans la création d’une atmosphère oppressante et évocatrice. Ses dessins détaillés et sa palette de couleurs subtiles transportent le lecteur dans un monde où le silence est aussi assourdissant que les cris des victimes. Chaque planche est un tableau saisissant, révélant les contrastes entre l’innocence perdue de l’enfance et la noirceur de la nature humaine.

Malgré quelques concessions nécessaires au format BD, « Seul le silence » reste une adaptation remarquable, à la fois fidèle à l’œuvre originale et dotée de sa propre force narrative.

Une lecture inoubliable qui nous confronte à la fois à l’horreur du crime et à la beauté de la résilience humaine.

La délicatesse

Album publié en 2016 aux éditions Futuropolis


D’après le roman de David Foenkinos paru le 20 aout 2009.

Chaque soir, Markus rentrait chez lui à sept heures quinze.


Il connaissait les horaires du RER par cœur et avait parfois l’impression d’être ami avec ces inconnus qu’il croisait chaque jour.


Il n’était pas malheureux de ce quotidien huilé mais ce soir-là, il avait envie de crier, de raconter sa vie à tout le monde.


Sa vie avec les lèvres de Nathalie sur les siennes. Il voulait être fou…

Source :



Dans « La Délicatesse », Cyril Bonin s’empare du roman éponyme de David Foenkinos pour le transposer en bande dessinée avec une sensibilité remarquable.

Si l’œuvre originelle séduisait déjà par sa finesse narrative et son empathie pour les personnages, la déclinaison graphique de Bonin y apporte une dimension visuelle poétique, grâce à son choix de couleurs pastel et sa représentation épurée des émotions.

Le dessinateur fait preuve d’une grande maîtrise dans la retranscription des subtilités du texte, privilégiant l’implicite et l’émotion au détriment d’un réalisme graphique détaillé. Cette approche laisse place à l’interprétation et invite le lecteur à s’immerger pleinement dans les non-dits et les regards qui portent l’intrigue.

Il est vrai que la singularité du trait, notamment dans la représentation des yeux, a pu dérouter certains lecteurs. Pourtant, ces choix esthétiques semblent intentionnels, soulignant ainsi le thème de la délicatesse par des moyens graphiques.

L’album ne tombe jamais dans le piège de la redite par rapport au roman ou au film, mais offre plutôt une expérience complémentaire. Bonin distille l’essence de l’histoire originale tout en imprimant sa propre vision artistique, donnant aux personnages et aux situations une autre forme de vie.

« La Délicatesse » en tant que bande dessinée se lit comme un écho visuel au roman de Foenkinos, une œuvre qui, tout en captant l’esprit de la source, évoque ses thèmes avec une grâce visuelle qui lui est propre.

Une pour toutes

Album publié en 2024 aux éditions Rue de Sèvres


Résumé éditeur

D’après le roman de Jean-Laurent Del Socorro publié en 2022.

couverture bd Une pour toutes

Elle se bat à l’épée, collectionne les amants et amantes, se produit en tant que chanteuse à l’opéra de Marseille…

Femme hors du temps et de tout cadre, Julie d’Aubigny – dite Julie Maupin – a traversé le XVIIe siècle avec une audace et un courage dont peu de femmes ont osé faire preuve à cette époque.

Elevée à la cour de Versailles, et rapidement désireuse de vivre selon ses désirs , elle mène une vie faite de rencontres, d’étonnement et d’histoires parfois rocambolesques, mais bien réelles.

Jusqu’à sa mort à l’âge de 35 ans, la liberté aura été le maître mot de son intense existence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Une pour toutes »


Dans ‘Une pour toutes‘, Dominique Monféry tisse un tableau visuel saisissant de la vie tumultueuse de Julie d’Aubigny, une figure audacieuse du XVIIe siècle. À travers des illustrations somptueuses et un récit captivant, Monféry nous plonge dans l’univers fascinant d’une femme qui a défié les normes sociales de son époque avec un courage et une détermination hors du commun.

L’héroïne, Julie Maupin, est présentée comme une femme en avance sur son temps, oscillant entre une liberté féroce et une quête constante de sens. Son caractère impétueux et son refus catégorique des contraintes imposées par la société confèrent à l’histoire une intensité dramatique poignante.

L’ajout du personnage de Méphistophélès apporte une dimension supplémentaire à l’œuvre, offrant un contraste saisissant avec la détermination farouche de Julie. Leur relation tumultueuse et ambiguë ajoute une profondeur psychologique qui enrichit le récit et suscite la réflexion sur la nature humaine et ses désirs les plus profonds.

extrait bd Une pour toutes

Les illustrations exquises de Monféry captent parfaitement l’essence de l’époque et la personnalité flamboyante de Julie. Les décors somptueux et les personnages expressifs transportent le lecteur dans un monde vibrant de passion, de danger et d’aventure.

Une pour toutes‘ est une œuvre visuellement époustouflante qui offre une plongée captivante dans l’histoire d’une femme hors du commun, défiant les conventions et embrassant sa liberté avec une intensité flamboyante.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Philéas.


D’après le roman de Jonas Jonasson publié en 2009.

couverture bd Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Le jour de ses 100 ans, Allan Karlsson se fait la belle !

Lui qui a voyagé toute sa vie, fréquenté les plus grands, pas question de pourrir à l’EHPAD !!!
Le vieux globetrotter qui a croisé Truman, Oppenheimer, Churchill, Staline et tant d’autres reprend la route pour une dernière aventure…

Alors que toute la maison de retraite s’apprête à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou.

Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle.
Car méfiez-vous des apparences !

Derrière ce frêle vieillard se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire.

Grâce à son talent pour les explosifs, et avec un petit coup de pouce du destin, le jeune Allan Karlsson, apolitique et inculte, s’est retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire »

La bande dessinée Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, adaptée du roman à succès de Jonas Jonasson, est un véritable tour de force de la part de Guillaume Taillefer et Grégoire Bonne.

Ce duo parvient à traduire avec brio l’humour décalé et le ton absurde du roman original, tout en y apportant une touche visuelle singulière qui enrichit l’expérience narrative.

L’intrigue, centrée sur Allan Karlsson, un centenaire qui s’échappe de sa maison de retraite le jour de son anniversaire pour vivre une aventure rocambolesque, est un savant mélange d’histoire et de satire. Allan, par son parcours improbable, croise des figures historiques majeures, comme Staline ou Truman, dans des situations où l’absurde côtoie le sublime. Cette traversée de l’Histoire par le prisme d’un personnage aussi apolitique que naïf donne lieu à une critique subtile et amusante des grands événements du XXe siècle.

extrait bd Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Sur le plan graphique, le dessin de Grégoire Bonne est d’une grande finesse, réussissant à capturer les expressions et les ambiances avec une précision qui renforce le caractère fantaisiste du récit. Les couleurs et les cadrages participent à une lecture dynamique, presque cinématographique, qui tient le lecteur en haleine du début à la fin.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est une bande dessinée qui ne se contente pas de reproduire une histoire, mais qui en fait une réinterprétation visuelle et narrative savoureuse. Une lecture recommandée pour tous ceux qui aiment mêler réflexion historique et plaisir ludique.

Le jour d’avant

Album publié en 2024 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Sorj Chalandon publiée en 2017.

couverture bd Le jour d'avant

« Venge-nous de la mine, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis.

À sa mort, mes poings menaçant le ciel. Je n’ai jamais cessé de le lui promettre.
J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte esseulée.
J’allais tous nous venger de la mine. Nous laver des Houillères, des crapules qui n’avaient jamais payé leurs crimes. »


Au-delà de leur travail d’adaptation, Romain et Simon enrichissent cet album d’un cahier documentaire, résultat d’un travail de terrain, à Liévin, au Musée de l’école de la Mine ou encore au Centre historique minier de Lewarde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le jour d’avant »

Avec Le Jour d’avant, Romain Dutter et Simon Géliot livrent une adaptation poignante du roman de Sorj Chalandon, relatant la catastrophe minière de Liévin en 1974.

Le récit suit Michel, hanté par la disparition de son frère aîné Joseph, mort lors de l’explosion tragique qui a coûté la vie à quarante-deux mineurs. À travers ses yeux, nous plongeons dans un monde où la souffrance devient héritage familial. Les auteurs naviguent habilement entre passé et présent, construisant une narration qui transcende le simple témoignage historique pour se muer en réflexion sur la mémoire et la vengeance.

extrait bd Le jour d'avant

Graphiquement, le travail de Simon Géliot est saisissant. Ses traits lourds et chargés de détails donnent vie à des personnages marqués par des années de peine. Les couleurs sombres, entre gris et noir, renforcent l’ambiance oppressante de cette époque minière où chaque descente au fond des galeries pouvait être la dernière.

L’intensité dramatique du récit est magnifiée par une mise en page fluide, alternant silences et éclats émotionnels. Le poids des souvenirs, la colère rentrée et l’injustice ressentie s’expriment avec une force rare, faisant de Le Jour d’avant bien plus qu’un simple roman graphique.

Les larmes de l’assassin

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Anne-Laure Bondoux publié en 2003.

couverture bd Les larmes de l'assassin

Avec plus de vingt récompenses et une quinzaine de traductions, Les Larmes de l’assassin est devenu un roman culte.


Thierry Murat réussit la gageure de l’adapter en bande dessinée, avec la force nécessaire aux terres hostiles de Patagonie et la délicatesse requise par les personnages à la sensibilité enfouie.


Un récit dense sur l’innocence et le mal, qui interroge la complexité des sentiments humains.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les larmes de l’assassin »


Dans la solitude oppressante de la Patagonie chilienne, « Les larmes de l’assassin » de Thierry Murat, adaptée du roman d’Anne-Laure Bondoux, déploie un récit de survie et d’émotions contradictoires qui interroge la nature humaine.

L’œuvre s’ancre dans un paysage à la fois aride et majestueux, capturé par un dessin où l’épure et la retenue amplifient la force du récit. Le choix de la palette de couleurs – ocres, sépias, bleus nocturnes – renforce cette impression d’un monde suspendu entre la dure réalité et le rêve, entre l’effroi et la beauté contemplative.

Murat dépasse la simple narration graphique pour instaurer une atmosphère où les silences et les regards portent autant de sens que les mots.

L’histoire, bien que cruelle, est narrée avec une telle sensibilité qu’elle semble presque douce, portée par les dessins qui invitent à une contemplation mélancolique.

Cette beauté formelle contraste parfois avec une narration qui, pour certains, peut sembler distante ou retenue, ne parvenant pas à saisir pleinement l’essence viscérale du roman original.

En définitive, « Les larmes de l’assassin » est une œuvre où le silence résonne avec autant de force que les cris, une bande dessinée où chaque trait de pinceau est un mot, chaque couleur une émotion.

L’obéissance

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de François Sureau publié en 2007.

Après avoir magnifiquement adapté Aziyadé, le roman de Pierre Loti, Franck Bourgeron revient avec une nouvelle adaptation littéraire.

Tirée d’une histoire authentique, L’Obéissance, romancée par François Sureau, nous plonge au cœur de la Première Guerre mondiale et nous démontre qu’hélas, les États ennemis savent s’entendre en matière de tuerie, que ce soit en gros ou en détail…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’obéissance »

Dans les méandres de l’histoire gravés sur le papier glacé, « L’Obéissance » de Franck Bourgeron émerge comme une œuvre austère, plongeant le lecteur dans les abîmes de la Première Guerre mondiale. Cette bande dessinée n’est pas qu’un simple récit graphique ; c’est une incursion dans la psyché d’une époque où l’obéissance aveugle menait les hommes au-delà des frontières de l’humanité.

La narration, adaptée du roman de François Sureau, orchestre une symphonie de désolation où chaque personnage joue sa partition dans un monde où la mort est une compagne aussi familière que l’air qu’ils respirent. Bourgeron, avec un pinceau trempé dans une palette de désespoir, dépeint avec minutie la lourdeur de l’atmosphère et l’oppression d’une guerre qui dévore ses enfants.

Le trait est incisif, capturant l’essence d’une époque révolue dans des teintes de vert militaire et de terre humide, évoquant une pluie incessante, métaphore d’une tragédie qui ne cesse de s’abattre sur les hommes. Les visages, parfois indistincts, reflètent l’universalité de la souffrance, et le lecteur, tel un voyeur involontaire, se retrouve immergé dans cette mosaïque de douleur.

On pourrait arguer que le rythme lent et les dialogues chargés entravent le flot de la lecture, transformant ce qui aurait pu être une marche réfléchie en un chemin sinueux et ardu. Néanmoins, cette lenteur est à l’image de l’époque qu’elle représente : une période où chaque seconde était un fardeau, chaque décision une potentielle sentence de mort.

« L’Obéissance » est donc plus qu’une bande dessinée ; c’est une fresque historique et philosophique, un tableau sombre où chaque coup de crayon est un écho des questions éternelles sur le devoir, la moralité et le sacrifice.

Une œuvre exigeante, certes, mais dont la portée transcende le papier pour s’inscrire dans le panthéon des récits de guerre qui nous forcent à contempler les abysses de notre passé collectif.

Mise en bouche

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Futuropolis.


D’après la nouvelle de Philippe Djian publiée en 2003.

couverture bd Mise en bouche

Mise en bouche est une nouvelle de Philippe Djian paru en 2003 en supplément d’un magazine culturel.

À sa lecture, Jean-Philippe Peyraud a tout de suite eu envie d’adapter cette fantaisie dramatique en bande dessinée.


Quelques années plus tard, contact est pris, et Philippe Djian, qui aime particulièrement ce texte, mais aussi la bande dessinée, et apprécie le travail de Jean-Philippe Peyraud, donne immédiatement son accord.

Jean-Philippe Peyraud adapte la nouvelle en bande dessinée, tandis que Djian peaufine les dialogues…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mise en bouche »


Dans « Mise en bouche », le pinceau de Jean-Philippe Peyraud s’empare avec une subtilité remarquable de la nouvelle de Philippe Djian pour tisser une toile graphique qui, à l’instar de ses protagonistes, captive et retient.

En marge des faits divers, le récit épouse une tangente intimiste, où une situation extrême – la prise d’otages dans une école maternelle – devient l’écrin d’une romance naissante et improbable.

Peyraud ne se contente pas de transposer; il transcende la matière première pour la fondre dans le moule de la bande dessinée avec une maîtrise qui s’admire à chaque planche. Son trait, épuré mais expressif, épouse les émotions et les sous-entendus, tandis que les couleurs de Laurence Croix apportent la profondeur nécessaire à l’ambiance confinée de ce huis clos palpitant.

extrait bd Mise en bouche

L’originalité de l’œuvre réside dans sa capacité à détourner l’attention du sensationnalisme pour la focaliser sur l’humain, ses failles et ses aspirations.

Le dessin simple mais poignant accompagne une narration où les non-dits ont autant de poids que les dialogues finement ciselés par Djian. La gestion des silences, les regards échangés, tout concourt à rendre cette histoire d’amour aussi délicate que le contexte est brutal.

Cette BD confirme l’engagement de Futuropolis dans la publication d’œuvres qui interpellent, déstabilisent et restent en mémoire bien après avoir tourné la dernière page.

L’Or des marées – Tome 4

Album publié en 2024 aux éditions Glénat


Résumé éditeur

Une saga maritime, humaine et romanesque.

couverture bd L'Or des marées - Tome 4

Yves Kerléo a monté une belle affaire de goémonier en partenariat avec Eugène Lemarchand, industriel du Conquet.

Mais quand le fils de ce dernier revient d’exil et leur tend un piège, ils se retrouvent tous deux au bord de la ruine.

Leur salut réside dans le renflouement du Vesper, un cargo échoué sur les récifs au large de Bannalec, et dont on dit que les cales sont remplies de mille trésors. 

Mais ce projet supposera de former des équipes peu habituées aux risques de la mer, et ils apprendront ce qu’il en coûte de devenir des pilleurs d’épave… 

Les auteurs des Chasseurs d’écume nous proposent une nouvelle saga de l’océan au souffle romanesque, adaptée du roman best-seller de Joël RaguénèsLe Pain de la mer. 


L'Or des marées – Tome 04

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Or des marées – Tome 4 »

Dans le quatrième et dernier tome de « L’Or des marées« , François Debois nous invite à conclure la traversée de la Bretagne du 19ème siècle, un monde où la mer et l’homme se confrontent avec la même fureur que la tempête contre les falaises.

Serge Fino, par ses illustrations, peint ce drame humain avec une palette où le gris de la tourmente se mêle au vert de l’espoir.

extrait bd L'Or des marées - Tome 4

Yves Kerléo, le protagoniste, symbolise la lutte contre les vagues intransigeantes du destin. La chute de son entreprise de goémonier, orchestrée par la trahison et la cupidité, n’est pas simplement un récit d’adversité; c’est une métaphore de l’éternel combat de l’homme contre les forces qui cherchent à le submerger.

Son dernier espoir, le renflouement du Vesper, n’est pas qu’une quête de trésors, mais une quête de rédemption, de la fierté d’un homme, et de la survie d’une communauté.

Le tome 4 est, certes, une histoire de courage, mais également une réflexion sur la nature humaine et ses abysses.

Debois ne nous offre pas seulement une aventure maritime, mais un miroir des passions qui agitent le cœur des hommes. Le lecteur est emporté dans les flots tumultueux du récit, naviguant entre les récifs de l’ambition, de la trahison, et de la solidarité.