Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

L’Appel de la forêt (Dequest)

Bande dessinée publiée en 2023 aux éditions Plein Vent


Adapté de l’œuvre de Jack London, publié sous la forme d’un roman pour la première fois en 1903.

couverture bd L Appel De La Foret (Dequest)

L‘appel de la forêt nous livre le témoignage de la ruée vers l’or de 1896 dans la région du Klondike.

Les températures glaciales imposent une vie âpre et rude. Buck, un chien domestique, a été volé.

Attelé à un traîneau, il va connaître le supplice de la piste et devoir s’adapter pour survivre. Nous découvrons un monde dominé par la peur.

Les lois du monde sauvage et la cruauté des hommes vont l’amener à se tourner vers sa nature profonde : devenir un loup parmi les loups.

La bd « L’Appel de la forêt » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « L’Appel de la forêt »

Dans l’Alaska impitoyable de la fin du XIXe siècle, la bande dessinée « L’Appel De La Forêt » de Pierre-Emmanuel Dequest retranscrit avec brio la fable intemporelle de Jack London.

Cette adaptation graphique offre une fenêtre ouverte sur le périple brutal et rédempteur de Buck, un chien arraché à la douceur de son foyer et précipité dans les abysses glacées du Klondike.

Dequest, avec une main de maître, taille dans les étendues sauvages un récit de survie où la nature, à la fois mère et bourreau, façonne Buck dans l’adversité. Les dessins, d’une précision chirurgicale, illustrent la transformation du protagoniste canin, dont la domesticité cède la place à un état plus sauvage et authentique.

L’œuvre déploie un scénario dense et un graphisme qui transcende le récit originel. Le souci du détail de Dequest offre aux yeux ébahis des planches où la rigueur du trait se marie à la poésie des paysages enneigés, capturant la grandeur menaçante de l’immensité nordique.

La violence, inhérente à l’époque et au lieu, se reflète dans les interactions entre hommes et bêtes, soulignant une critique sociale subtile de l’exploitation et de la quête effrénée d’enrichissement. Buck, victime puis acteur de son destin, incarne un désir de liberté et d’indépendance, un écho à l’appel primal de la forêt qui résonne en chaque être.

Cette bande dessinée n’est pas simplement une adaptation ; c’est une réinterprétation artistique, un hommage qui s’élève au-delà de l’œuvre originale, invitant à une introspection sur la condition animale, la brutalité humaine et la quête éternelle d’émancipation.

Dequest ne se contente pas de raconter une histoire — il nous la fait vivre avec une intensité palpable, faisant de « L’Appel De La Forêt » une expérience graphique qui hante bien après la dernière page tournée.


Toutes les bd adaptées de l’œuvre de Jack London

Bonjour tristesse

Bande dessinée publiée en 2018 aux éditions Rue de Sèvres.


D’après le roman de Françoise Sagan publié en 1954.

couverture bd Bonjour tristesse

1954, Cécile, lycéenne parisienne passe l’été de ses dix-sept ans dans une villa avec son père Raymond, veuf, et Elsa, la maîtresse de ce dernier.

Cécile et son père ont une relation fusionnelle, faite de plaisirs et d’insouciance. Cécile connaitra ses premières étreintes avec Cyril. L’ambiance change quand Raymond annonce l’arrivée d’Anne, une amie.

Différente d’Elsa et Cécile, Anne est une femme stricte et moralisatrice, elle apprécie la culture, les bonnes manières et l’intelligence.

Dès son arrivée, un combat subtil commence entre les trois femmes. Elsa tente de maintenir la relation avec Raymond, qui est aussi attiré par Anne.

Quant à Cécile, elle craint de perdre la complicité qui la lie à son père, ainsi que leurs libertés. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Bonjour tristesse »

Dans l’océan parfois statique de la bande dessinée d’adaptation, « Bonjour Tristesse » de Frédéric Rébéna surgit comme une vague rafraîchissante qui, fidèlement à l’esprit de Françoise Sagan, offre une nouvelle lecture tout en respectant l’essence de l’œuvre originale.

Rébéna saisit avec habileté le parfum de l’époque, cette Côte d’Azur des années cinquante, où l’insouciance se mêle à la mélancolie des sentiments éphémères. Son coup de crayon, épuré et vif, confère aux personnages une élégance graphique qui transcende leurs actions, parfois cruelles. L’utilisation des couleurs primaires, rappelant le style Pop Art, injecte une vitalité et un dynamisme qui contrastent avec la tristesse sous-jacente de l’histoire.

extrait bd Bonjour tristesse

L’adaptation est audacieuse : elle conserve le texte de Sagan tout en y apportant les nuances nécessaires à la compréhension des non-initiés. Cependant, certaines libertés prises avec le langage, bien que minimes, introduisent une distance avec le style de l’auteure, que les puristes pourraient juger de superficielle. Néanmoins, ces écarts sont le prix à payer pour une œuvre qui se veut accessible et actuelle.

Les scènes clefs sont retranscrites avec une précision qui révèle une compréhension profonde du texte source. Les dilemmes et les jeux cruels entre les personnages sont illustrés avec une intensité qui capte l’attention du lecteur, le conduisant à s’interroger sur la nature des relations humaines et le poids des apparences.

Cécile, personnage central, est à la fois le reflet et le contrepoint de la jeunesse de son époque. Rébéna la dessine avec un mélange de fragilité et de détermination, capturant la complexité d’une âme partagée entre l’insouciance de la jeunesse et la gravité de l’entrée dans le monde adulte.

Cette bande dessinée est une réussite qui offre à la fois un hommage et une renaissance à l’œuvre de Sagan. Elle se lit comme un roman graphique indépendant, tout en invitant ceux qui le découvrent à plonger dans le texte originel. C’est une preuve éloquente que le neuvième art peut enrichir et revitaliser la littérature, en y apportant une dimension visuelle qui interpelle et séduit.

L’amant

Bande dessinée publiée en 2020 aux éditions Rue de Sèvres.


D’après le roman de Marguerite Duras publié en 1984.

couverture bd l'amant

La narratrice, c’est l’auteure elle-même. Elle a 15 ans et vit en Indochine avec sa mère, veuve, et ses deux frères.

Pensionnaire dans un lycée pour étudier les mathématiques, elle ne rêve que de devenir écrivain.

Sur le bac qui traverse le fleuve séparant son lycée de sa pension, elle fait la connaissance d’un riche Chinois.

Ils tombent éperdument amoureux et s’engagent dans une relation régie par l’amour et l’argent qui durera un an et demi. Ils se voient régulièrement et ce premier amour fort mais ambigu impose à la jeune fille de faire face à la honte, la peur, la jalousie, et de parvenir à trouver sa place au sein d’une famille où il est difficile de s’affirmer.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’amant »

la bande dessinée « L’Amant » de Kan Takahama mérite une attention particulière, non seulement pour son sujet mais aussi pour la grâce avec laquelle l’illustratrice parvient à capturer la quintessence du roman emblématique de Marguerite Duras.

Ce que Takahama offre dans cette œuvre n’est pas une simple réplique graphique du texte de Duras, mais une interprétation visuelle qui dialogue avec lui. Le trait de Takahama est à la fois délicat et expressif, capable de saisir la chaleur, la sensualité et le drame d’une Indochine française rendue avec une palette de couleurs qui évoque la nostalgie et la douceur des souvenirs.

extrait bd l'amant

Les illustrations se suffisent souvent à elles-mêmes, laissant les images porter le poids narratif même en l’absence de texte, et comment les expressions des personnages transmettent avec une intensité remarquable les émotions complexes du récit.

Le pari de transposer un roman si riche en nuances en une série d’images fixes pourrait sembler audacieux, mais il apparaît que Takahama a su relever ce défi avec brio. L’adaptation reste fidèle à l’esprit de l’original tout en apportant une perspective fraîche et contemporaine.

Il est à noter que cette bande dessinée n’est pas seulement une porte d’entrée vers l’univers de Duras pour les néophytes, mais offre également aux connaisseurs une nouvelle manière de se rapporter au texte. Il est recommandé, après la lecture de cette adaptation graphique, de se plonger ou de se replonger dans le roman original pour en apprécier pleinement la profondeur et la subtilité.

« L’Amant » en bande dessinée est une invitation à redécouvrir Duras à travers le prisme de l’art séquentiel, une fusion réussie entre deux formes d’art qui enrichit l’expérience de l’histoire d’une romance aussi complexe qu’intemporelle.

A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie » publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Un amour de Swann - Seconde partie

Depuis qu’Odette l’a renvoyé un soir de bonne heure, Swann est pris de violents sentiments mêlés de jalousie et de souffrance.

Il poursuit néanmoins sa vie mondaine, s’attirant ainsi les foudres des Verdurin qui l’évincent du petit clan ».

Dès lors, Odette prétexte de nouvelles obligations au grand désarroi de Swann, animé par la peur de voir lui échapper cette femme qui n’est pourtant « pas son genre ». »


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie »

Stéphane Heuet s’empare de nouveau de l’univers proustien. « Un amour de Swann – Seconde partie » se dérobe sous les atours de la bande dessinée, dévoilant une Proust accessible, mais controversée.

Si l’initiative d’Heuet démocratise l’œuvre, la transposition du texte, dense et alambiqué, dans les bulles et les vignettes, éveille une dissonance entre le rythme de la lecture et celui de l’œil. Historiquement fiables, les illustrations étriquent cependant l’imaginaire, clôturant les possibles qu’une prose aussi riche que celle de Proust tend à infiniment ouvrir.

Cette adaptation graphique est un pont entre deux arts, mais peut-être au prix d’une essence littéraire qui ne vit que par la liberté des mots à peindre des mondes dans la conscience du lecteur.

A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie » publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Un amour de Swann - Première partie

En homme de la haute société, Swann fréquente les salons mondains de la fin du XIXe siècle.

Lorsqu’il rencontre Odette de Crécy, il n’éprouve aucune attirance pour cette jeune femme, frivole et superficielle, à la conversation dépourvue d’intérêt.

Pourtant, Swann se surprend à nourrir d’étranges sentiments pour elle lorsqu’un soir il la recherche, en vain, dans les bars et restaurants de la capitale.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie »


Dans la transposition graphique de Stéphane Heuet, « À la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie« , l’essence proustienne se matérialise dans un éclat visuel. Heuet, tel un alchimiste de l’illustration, capte avec adresse le faste et l’ornementation de la fin de siècle, en résonance avec la prose délicate de Proust.

Cependant, en franchissant la barrière de l’écrit à l’image, les personnages gagnent en couleur mais perdent une nuance de complexité, flirtant parfois avec la caricature. Cette adaptation, bien que fidèle dans l’esprit, invite à un dialogue entre l’imaginaire du lecteur et l’interprétation de l’artiste, offrant une nouvelle porte d’entrée vers le grand œuvre proustien.

A la recherche du temps perdu – A l’ombre des jeunes filles en fleurs

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – A l’ombre des jeunes filles en fleurs » publiée en 2021 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1919.

couverture bd A la recherche du temps perdu - A l'ombre des jeunes filles en fleurs

À l’ombre des jeunes filles en fleurs, prix Goncourt 1919, évoque, sur fond d’Histoire (menace de Guerre, affaire Dreyfus…), la découverte du théâtre par le narrateur et sa rencontre avec l’écrivain Bergotte puis le peintre Elstir.

C’est enfin son initiation à l’amour, à Paris avec Gilberte, puis à Balbec avec la petite bande des jeunes filles, et surtout Albertine dont il tombe amoureux…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – A l’ombre des jeunes filles en fleurs »

L’adaptation en bande dessinée de « À l’ombre des jeunes filles en fleurs » par Stéphane Heuet est un objet culturel fascinant qui soulève la question délicate de la transposition d’un texte littéraire canonique dans un médium visuel.

L’ambition de Heuet est à la fois louable et audacieuse, tenant dans sa tentative de condenser la richesse et la complexité proustienne dans des cases et des bulles. Ce geste artistique est un pari sur la capacité de la bande dessinée à véhiculer la profondeur narrative et émotionnelle de l’œuvre originale.

Là où Proust peint avec des mots, Heuet tente de le faire avec des pinceaux et des crayons. La démarche est risquée : là où les mots de Proust s’étalent sur des pages entières pour décrire un simple moment, une image doit capturer cette même essence en un seul regard. Le résultat est une œuvre qui peut paraître simplifiée à ceux qui ont arpenté les méandres textuels de « La Recherche », mais qui offre une porte d’entrée visuelle à ceux intimidés par l’ampleur du texte original.

La bande dessinée de Heuet ne prétend pas remplacer « À l’ombre des jeunes filles en fleurs« , mais se pose plutôt comme un hommage, une interprétation visuelle qui cherche à éveiller la curiosité pour l’œuvre de Proust.

A la recherche du temps perdu – Combray

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Combray » publiée en 2022 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Combray

Réédition anniversaire du premier tome de la célèbre adaptation du chef d’œuvre de Proust en bande dessinée.

Une édition à la fabrication luxueuse, revue et augmentée, qui célèbre les 100 ans de la mort de l’écrivain.

Transporté dans le temps grâce à la « rencontre » d’un objet – la célèbre madeleine -, le narrateur se remémore son enfance dans la maison familiale de Combray.

Il revit ses angoisses, à l’heure du coucher… Il revoit cette société bourgeoise, avec ses codes étranges et ses personnages hauts en couleur… Il retrouve la saveur des menus qui reflétaient le rythme des épisodes de la vie.


« Combray » est le nom donné à la première partie de « Du côté de chez Swann« , le premier volume de la célèbre série de romans « À la recherche du temps perdu » de Marcel Proust. « Du côté de chez Swann » a été publié pour la première fois en novembre 1913.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Combray »

Dans la transposition délicate de la prose de Marcel Proust en bande dessinée, Stéphane Heuet entreprend une démarche aussi admirée que critiquée. Avec « À la recherche du temps perdu – Combray« , il nous invite non seulement à revisiter les méandres de la mémoire proustienne, mais aussi à questionner les limites entre le texte et l’image.

La ligne claire de Heuet, épurée et précise, se déploie à travers les pages tel un fil d’Ariane guidant le lecteur dans l’écheveau complexe des souvenirs d’enfance de Proust. Si le dessin capte l’essence du cadre bucolique de Combray, certains pourraient arguer qu’il ne saisit pas entièrement la richesse sémantique et la profondeur émotionnelle de l’œuvre originale. Le défi est de taille : comment représenter graphiquement la fameuse madeleine, dont la simple évocation textuelle déclenche un flot de réminiscences ? Heuet y répond par des vignettes qui tentent de capturer l’instantanéité des souvenirs, par des visages évocateurs et des décors minutieusement reconstitués.

« À la recherche du temps perdu – Combray » de Heuet est un hommage sincère à l’œuvre de Proust, mais il suscite une interrogation légitime sur la possibilité de transmettre, à travers le dessin, toute la complexité d’un texte qui repose tant sur l’immensité intérieure que sur la minutie des observations extérieures.

La Guerre du feu – Tome 3

Bande dessinée publiée en 2014 aux éditions Delcourt.


Adapté du roman J-H Rosny aîné publié en 1909.

Par le pays des eaux.

couverture bd La Guerre du feu - Tome 3

Naoh, Naw et Gaw ont réussi à garder le feu et se sont assuré l’alliance des mammouths, mais l’accalmie n’est que passagère.

Les vivres à disposition ne cessent de diminuer et de nouveaux ennemis se présentent à eux… les nains rouges !

Dernier tome de l’adaptation du chef-d’oeuvre de J.-H. Rosny aîné.

Un hymne à la préhistoire réalisé par un spécialiste, Emmanuel Roudier, l’auteur de Neandertal.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre du feu – Tome 3 »


Le troisième et dernier volet de « La Guerre du feu« , sous la plume et le pinceau d’Emmanuel Roudier, clôt avec panache cette odyssée préhistorique qui a su captiver son lectorat depuis le premier tome. Roudier, en véritable érudit de la préhistoire, nous offre une fresque saisissante où le moindre détail semble invoquer l’esprit des temps anciens avec une précision anthropologique.

Dans ce tome, nos protagonistes, Naoh, Naw et Gaw, continuent de défendre leur précieuse découverte — le feu. Ce n’est pas seulement une lutte pour la survie contre les éléments naturels, mais aussi une quête qui les confronte à l’émergence de nouveaux adversaires, les intrigants nains rouges, qui ajoutent une tension palpable à l’intrigue. Cette tension est le moteur d’une narration qui ne faiblit jamais, entretenant une cadence qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

La qualité de l’adaptation du roman de J.-H. Rosny aîné est incontestable, Roudier ayant su capturer l’essence du récit tout en y apposant sa marque visuelle distinctive. Le soin apporté aux illustrations renforce l’immersion, chaque coup de crayon servant à évoquer une époque révolue avec une fidélité qui frôle le cinématographique.

La dynamique entre les personnages est rendue avec une justesse qui transcende les âges, nous rappelant que les émotions et les liens sociaux sont intemporels.

C’est avec un sentiment de nostalgie que l’on referme ce dernier chapitre, conscient d’avoir été témoin d’une saga qui, bien qu’ancrée dans les méandres de la préhistoire, est empreinte d’une universalité émotionnelle et d’une résonance contemporaine.

« La Guerre du feu – tome 3 » est donc une réussite qui confirme Emmanuel Roudier comme un conteur d’exception et un artiste au sommet de son art.

La Guerre du feu – Tome 2

Bande dessinée publiée en 2013 aux éditions Delcourt.


Adapté du roman J-H Rosny aîné publié en 1909.

Sur les rives du grand fleuve.

couverture bd La Guerre du feu - Tome 2

Naoh, aidé de Nam et Gaw, a retrouvé la piste du feu : il est gardé par la terrifiante tribu des Kzamms, les dévoreurs d’homme.

Pour dérober le feu et échapper à la férocité de leurs ennemis, ils ne pourront se contenter de leur ruse ou de leur force.

Il leur faudra nouer une alliance extraordinaire, impensable : une alliance avec les mammouths, maîtres incontestés de la Terre en ces temps reculés.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre du feu – Tome 2 »

« La guerre du feu – tome 2 » d’Emmanuel Roudier se distingue comme une œuvre remarquable qui transcende la simple adaptation pour devenir un récit palpitant et visuellement captivant. Roudier, déjà reconnu pour son talent à évoquer la préhistoire avec une fidélité et une imagination saisissante, confirme son expertise dans ce deuxième opus.

Le dessinateur-scénariste parvient à injecter dans ses planches une vitalité qui fait écho à la grandeur épique du roman de J.-H. Rosny aîné, tout en y ajoutant sa propre empreinte artistique. Les illustrations, d’une richesse graphique éloquente, confèrent au récit une dimension immersive qui transporte le lecteur à l’époque des cavernes, parmi les tribus et les mastodontes de la Terre ancienne.

Le récit, loin de se cantonner à une lutte pour la survie, explore des thèmes universels tels que l’alliance, l’ingéniosité, et l’adaptation face à l’adversité. La quête du feu devient ainsi une métaphore de la quête de l’humanité pour la connaissance et la maîtrise de son environnement. L’album se dresse donc non seulement comme une aventure préhistorique mais aussi comme une réflexion sur les fondements même de notre civilisation.

Avec ce tome, Roudier ne se contente pas de dérouler un scénario captivant ; il invite également à une réflexion sur la complexité des relations entre les espèces et l’environnement, ici illustrée par l’alliance stratégique avec les mammouths. C’est un choix narratif audacieux qui enrichit la dynamique de l’intrigue et reflète la profondeur de la recherche de l’auteur sur le sujet.

« La guerre du feu – tome 2 » est une réussite qui confirme la position d’Emmanuel Roudier comme un maître conteur de l’histoire de l’humanité. Par son graphisme expressif et son scénario ingénieux, il apporte une contribution significative à la bande dessinée historique et offre une expérience de lecture à la fois éducative et divertissante.

La Guerre du feu – Tome 1

Bande dessinée publiée en 2012 aux éditions Delcourt.


Adapté du roman J-H Rosny aîné publié en 1909.

Dans la nuit des âges.

couverture bd La Guerre du feu - Tome 1

Fous de terreur et de désespoir, les Oulhamrs fuient dans les ténèbres de la nuit : le feu est mort, détruit par les ennemis de la horde.

Pour la survie de la tribu et l’amour de la belle Gammla, Naoh, le fils du Léopard, se voue à reconquérir le feu.

Une grande quête débute, au coeur d’un univers de titans, où les aurochs et les mammouths, les ours et les lions géants sont les maîtres de la Terre.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre du feu – Tome 1 »


Dans « La guerre du feu – tome 1« , Emmanuel Roudier convoque l’esprit de nos ancêtres dans une fresque préhistorique de toute beauté, où la lutte pour l’élément primordial – le feu – s’érige en épopée fondamentale. À travers ses planches, Roudier ne se contente pas de dessiner ; il sculpte un récit dans la roche même de notre mémoire collective.

Le tracé est sûr, les couleurs terriennes – on perçoit presque l’odeur de la suie et le crépitement des flammes sous les doigts de l’artiste. Les dessins, d’une précision remarquable, ne sont pas de simples illustrations, mais de véritables fenêtres ouvertes sur une ère révolue, donnant à voir et à ressentir la rudesse et la majesté d’un monde où la nature régnait en maître incontesté.

L’intrigue, loin de se limiter à une simple quête, brosse le portrait d’une humanité aux prises avec ses mythes fondateurs. Elle allie la grandeur d’une épopée à la proximité émotionnelle d’une histoire d’amour et de tendresse, qui vient tempérer la brutalité d’un monde sans pitié. Naoh, le fils du Léopard, n’est pas qu’un héros de légende ; c’est le reflet de notre humanité dans ses contradictions les plus profondes, entre sauvagerie et douceur, survie et sacrifice.

La perte du feu par la tribu des Oulhamr est une métaphore puissante de notre propre vulnérabilité. Le désespoir qui s’ensuit, la lutte pour la reconquête de la flamme, fait écho à nos peurs les plus primaires. Roudier, en véritable conteur, nous rappelle que la flamme de la civilisation est fragile et que la barbarie n’est jamais qu’à un souffle de nous.

« La guerre du feu » n’est pas qu’une bande dessinée ; c’est un poème visuel, une ode à la survie et à la complexité de l’âme humaine. Chaque case est un battement de cœur, chaque page un souffle de vie.

Emmanuel Roudier signe ici une œuvre qui, à n’en pas douter, marquera de son empreinte la bande dessinée historique.