Album publié en 2008 aux Editions Futuropolis.
Résumé éditeur
Adapté de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline(publiée pour la première fois mai 1936).
Mort à crédit c’est l’histoire d’un gamin solitaire, dans le Paris d’avant la Grande Guerre, élevé par des petits-bourgeois qui n’étaient ni riches ni intelligents ni ouverts au monde en marche, et qui se gonflaient pour paraître, pour avoir l’air de, pour ressembler aux riches qu’ils révéraient.
Ce petit monde a été décrit par Céline avec une férocité, une truculence et un humour incomparables, qui sont des constantes de toute son œuvre. On y trouvera la démonstration du fait qu’il était incapable de dissocier la représentation de la vacherie des hommes du besoin qu’il avait d’en rire, passant tout naturellement de l’horreur au grotesque de cette manière si française, dénoncée par Beaumarchais, de prendre au sérieux les choses futiles et les vraies tragédies le plus comiquement possible.
On y trouvera aussi l’ineffable portrait de Raoul Marquis, dit Henri de Graffigny, ingénieur, aérostier, inventeur, écrivain prolixe, faux marquis et vrai mythomane, dont Céline a fait le très rocambolesque Courtial des Pereires.
Chacun connaît le talent et la manière de Tardi, son trait si particulier et la façon dont il a rendu l’atmosphère tragi-comique de Voyage au bout de la nuit et de Casse-pipe. Il était l’homme qu’il fallait pour illustrer ce livre dans lequel Céline, à force d’outrances, a donné de la société française de son temps une image plus vraie que nature, dans ce langage vivant, moderne et vert, qui a fait scandale, mais qui vaut à Mort à crédit de n’avoir pas pris une ride et de demeurer l’un des grands romans français du XXᵉ siècle.
La bd « Mort à crédit » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mort à crédit »
La bande dessinée « Mort à crédit » de Jacques Tardi, adaptation magistrale du roman de Louis-Ferdinand Céline, parvient à transporter le lecteur dans un univers sombre et sans concession.
Jacques Tardi, connu pour son approche visuelle unique, donne vie à la désespérance sociale et à la violence silencieuse des petits commerçants parisiens de l’avant-guerre. À travers un trait précis et des planches en noir et blanc, il construit un monde où la banalité de la misère se transforme en une fresque humaine complexe, grotesque et poignante.
Le récit suit les déboires de Ferdinand, jeune adolescent désillusionné, dans un environnement familial oppressant. Les personnages secondaires, souvent excentriques, viennent compléter ce tableau de petites ambitions et de rêves brisés, ajoutant une note tragique et parfois cynique. Le style de Jacques Tardi se prête parfaitement à cette ambiance lourde, où chaque détail visuel semble chargé de significations multiples. Il parvient à faire vibrer l’humour noir de Céline sans jamais trahir l’esprit originel de l’œuvre.
Bien que l’on puisse regretter une perte de la richesse stylistique du texte de Céline, cette transposition graphique reste un hommage respectueux.
Avec « Mort à crédit« , Jacques Tardi démontre une nouvelle fois sa capacité à manier la bande dessinée comme un véritable art littéraire.
Une œuvre pour les amateurs de bande dessinée et de littérature française.