Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

Sa Majesté des mouches

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Dargaud.


Adapté du roman de William Golding publié en 1954.

couverture bd Sa Majesté des mouches

Une bande de garçons issus de la haute société anglaise échouent sur une île déserte à la suite du crash de leur avion. Le pilote et les adultes qui les accompagnaient sont morts.

Livrés à eux-mêmes sur une île paradisiaque, les voilà bien décidés à jouir de cette toute nouvelle liberté. Une nouvelle vie sans adulte et sans règles : des vacances. Ils se nourrissent de fruits, jouent et se baignent.

Pour survivre, ils seront pourtant bien obligés de s’organiser et de reproduire les schémas sociaux inculqués. Le téméraire et gentil Ralph devient alors le chef de cette petite tribu.

Mais c’est compter sans Jack qui décide de former une autre tribu, plus sauvage et violente. Chaque garçon doit choisir son camp et la guerre fait rage entre eux.

Adapté pour la première fois en bande dessinée, le chef-d’oeuvre de William Golding est ici majestueusement mis en scène par le dessin d’Aimée de Jongh.

À l’occasion des 70 ans de l’œuvre originale, l’album connaîtra une sortie internationale et paraîtra dans une quinzaine de pays.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Sa Majesté des mouches »

Aimée de Jongh redonne vie au classique intemporel de William Golding à travers une adaptation graphique d’une grande profondeur, qui captive autant par sa narration que par ses dessins. Publiée chez Dargaud, cette bande dessinée de 350 pages propose une relecture intense et immersive d’une histoire qui explore les ténèbres de la nature humaine.

L’autrice et illustratrice plonge le lecteur dans le microcosme insulaire où des garçons livrés à eux-mêmes sombrent dans un chaos violent. Avec un style graphique à la fois délicat et expressif, elle transforme l’île en un personnage à part entière : un lieu tour à tour enchanteur et oppressant. Le contraste entre les premiers instants d’euphorie et l’escalade de la brutalité est magistralement retranscrit à travers un découpage cinématographique et des illustrations chargées de tension croissante.

Le choix de conserver des phrases originales de William Golding renforce la fidélité de l’adaptation, tandis que les dessins, loin d’atténuer la violence, permettent de la ressentir différemment, avec une montée en intensité implacable. Les émotions transparaissent dans chaque regard, chaque posture, rendant les conflits presque palpables.

Cette œuvre n’est une simple adaptation : elle réinvente avec finesse un récit universel, permettant à un nouveau public de découvrir la puissance du roman de William Golding. Aimée de Jongh signe ici une bande dessinée aussi accessible qu’inoubliable, mêlant réflexion, tension et beauté visuelle.

Une réalisation remarquable qui invite autant à lire cette adaptation qu’à (re)découvrir le roman original.

Hercule Poirot – Rendez-vous avec la mort

Album publié en 2019 aux éditions Paquet.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre Agatha Christie publié le 2 mai 1938.

couverture bd Hercule Poirot - Rendez-vous avec la mort

Dans un hôtel chic de Jérusalem, Mrs Boynton est réputée pour être un véritable tyran avec son entourage.

Quand le corps de la mégère est découvert sans vie sur le site de Pétra, tous ses proches deviennent des suspects potentiels. Hercule Poirot saura-t-il découvrir le coupable ?


Une enquête dans les pas d’Agatha Christie, mariée à un archéologue, elle-même passionnée de fouilles.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hercule Poirot – Rendez-vous avec la mort »

Dans Hercule Poirot: Rendez-vous avec la mort, Didier Quella-Guyot réussit avec brio à capturer l’atmosphère intrigante et sophistiquée propre à l’œuvre d’Agatha Christie.

Ce deuxième tome de la série en bande dessinée propose une adaptation fidèle et captivante de l’enquête menée par le célèbre détective belge au cœur de Jérusalem. L’intrigue, qui tourne autour de la mystérieuse mort de Mrs Boynton, matriarche tyrannique, plonge immédiatement le lecteur dans un climat de tension palpable, où chaque membre de la famille devient un suspect potentiel.

Le scénario est particulièrement bien rythmé, alternant entre moments de réflexion et révélations surprenantes. L’un des points forts de cette adaptation est la capacité de Didier Quella-Guyot à rester fidèle à l’esprit du roman original, tout en rendant l’intrigue accessible et fluide pour le format bande dessinée. Le suspense est savamment entretenu, offrant une montée en puissance progressive jusqu’au dénouement final.

extrait bd Hercule Poirot - Rendez-vous avec la mort

Sur le plan visuel, Marek et Cristina Stella apportent une dimension visuelle élégante et immersive à cette adaptation. Les décors, notamment ceux de Jérusalem et Petra, sont magnifiquement représentés, renforçant l’atmosphère exotique du récit.

Rendez-vous avec la mort est une réussite qui saura ravir les amateurs d’Agatha Christie tout en offrant une porte d’entrée accessible et divertissante pour les nouveaux lecteurs​.

L’homme qui venait d’ailleurs

Album publié aux éditions Philéas en 2023.


Adapté du roman de Walter Tevis L’Homme tombé du ciel paru en 1963.

couverture bd L'homme qui venait d'ailleurs

Un mystérieux extraterrestre, Thomas Jerome Newton, tombe sur Terre, en mission pour sauver de la destruction écologique sa planète d’origine, Anthea, en proie à la sécheresse.

Décidé à trouver un moyen de transporter de l’eau jusqu’à son monde agonisant, Newton commence à vendre des brevets ressortissant la technologie d’avant-garde, mais son succès fait bientôt de lui la cible du gouvernement… et d’une sinistre entreprise concurrente.

Comme sa mission se prolonge, il est au fil des années séduit par les excès de notre monde et éprouve un besoin désespéré de rentrer chez lui, de retrouver sa famille.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’homme qui venait d’ailleurs »

Dan Watters et Dev Pramanik nous offrent une adaptation ambitieuse du classique « L’homme qui venait d’ailleurs« . Fidèle au film de 1976, lui-même inspiré du roman de Walter Tevis, cette bande dessinée transpose avec brio l’atmosphère visuelle et le personnage iconique incarné par David Bowie.

Les illustrations de Pramanik sont un hommage visuel au film, capturant l’essence androgyne et mystérieuse de Thomas Jerome Newton. Cependant, cette fidélité visuelle ne compense pas entièrement les lacunes narratives de l’œuvre. La transition du récit de l’écran à la BD semble parfois maladroite, avec des enchaînements de cases manquant de fluidité et de cohérence.

extrait bd L'homme qui venait d'ailleurs

Malgré ces petites défauts, l’œuvre se distingue par son actualisation des thèmes. La dimension écologique du film est enrichie par une critique des complots industriels et gouvernementaux, ajoutant une pertinence contemporaine à l’histoire.

Cette bande dessinée, tout en étant imparfaite, reste une lecture fascinante pour les fans de science-fiction et de récits dystopiques.

« L’homme qui venait d’ailleurs » est une œuvre visuellement captivante, mais narrativement inégale, qui mérite néanmoins l’attention pour ses thèmes et son esthétique.

Salon de Beauté

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Dupuis.


D’après le roman de Mario Bellatin publié en septembre 2020.

couverture bd Salon de Beauté

Les journées de Jeshua, jeune propriétaire d’un salon de beauté, sont rythmées par les soins apportés à ses clientes. Coiffure, maquillage, manucure… Il prodigue attention et conseils avec douceur et bienveillance.

La nuit venue, c’est sur lui-même qu’il joue de sa magie. Travesti, il défile avec ses amis sur les trottoirs ou dans les bains publics.

L’arrivée d’une épidémie dévastatrice va bouleverser ce quotidien tranquille.

Jeshua va prendre la dure décision de transformer son salon de beauté en refuge pour malades et devenir le témoin silencieux de la violence sociale et des progrès inéluctables de la maladie.

Quentin Zuttion est un auteur confirmé. Il a reçu de nombreux prix dont le Fauve spécial jury jeunesse 2023 du FIBD pour Toutes les Princesses meurent après minuit. 

Deux de ses titres, Touchées et Toutes les Princesses meurent après minuit sont adaptés en film et court métrage. Salon de beauté est sa première adaptation d’un roman, celui de Mario Bellatin (finaliste du prix Médicis étranger en 2000), pour lequel il a eu un véritable coup de cœur.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Salon de Beauté »

« Salon de Beauté » de Quentin Zuttion est une bande dessinée d’une grande subtilité, qui nous immerge dans un univers où la vulnérabilité et la tendresse se côtoient dans une harmonie poignante.

Adaptée du roman de Mario Bellatin, l’histoire suit Jeshua, le gérant d’un salon de beauté, qui, au lieu d’embellir, choisit d’offrir refuge à des âmes en souffrance, touchées par une mystérieuse épidémie. Dans ce huis clos onirique, la maladie se matérialise sous forme d’écailles de poisson, métaphore visuelle qui incarne à la fois la fragilité humaine et l’étrangeté de cette condition.

extrait bd Salon de Beauté

Quentin Zuttion excelle dans l’art de la suggestion graphique, en utilisant des lignes douces et des couleurs vibrantes qui subliment l’intimité des personnages. Chaque page est une composition soignée, où les gestes et regards se chargent d’une émotion silencieuse, dévoilant sans mots le lien profond qui unit les personnages. L’artiste nous invite à contempler des moments d’une rare beauté, capturés avec une délicatesse qui transcende les mots.

Si le récit prend une tournure plus sombre à mesure que l’épidémie progresse, cette rupture narrative illustre avec justesse l’impact brutal de la maladie sur ce microcosme de solidarité.

Avec « Salon de Beauté », Quentin Zuttion nous offre une œuvre graphique à la fois intense et poétique, qui célèbre l’humanité dans toute sa complexité.

Mille femmes blanches – Un train pour la Gloire

Album publié en 2024 aux éditions Dargaud.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Jim Fergus publiée en 1998.

couverture bd Mille femmes blanches

1874. États-Unis d’Amérique, Washington.

May Dodd est incarcérée de force par les siens dans un institut spécialisé dans les déficiences mentales et les troubles psychologiques.

Son tort : vivre avec un homme en union libre, contre l’avis de son père et de sa puissante famille.

Pour échapper à son supplice et à la violence sourde d’un enfermement qui la tue à petit feu, May accepte de participer à un programme gouvernemental qui prévoit l’échange de mille femmes blanches contre mille chevaux pour favoriser l’intégration des descendants de la nation Cheyenne dans la société américaine.

Les femmes qui se porteront volontaires quitteront l’institut et s’embarqueront pour un voyage aux confins du monde dit « civilisé », dans le but de fonder un foyer et de donner un à leur nouvel époux au moins un enfant

A nouveau libre, May commence sa nouvelle en consignant ses pensées et ses états d’âmes dans un carnet, puissant témoignage des étapes de son périple humain, intellectuel et sensoriel au sein de la nation Cheyenne, fière, brave, et humaine avant tout.

Adapté d’un livre de Jim Fergus, récompensé en 2000 par le Prix du premier roman étranger, Mille Femmes blanches est subtilement mis en scène, à partir d’un scénario de Lylian, majestueusement dessiné par Anaïs Bernabé et teinté des couleurs fines et précises d’Hugo Poupelin.

C’est un cri d’amour et de liberté – celle des femmes comme celle des peuples natifs – mais aussi une ode à la nature et un plaidoyer pour le respect de la vie sous toutes ses formes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mille femmes blanches »

Lylian et Anaïs Bernabé nous offrent avec « Mille femmes blanches – Un train pour la Gloire » une adaptation poignante et visuellement captivante du roman culte de Jim Fergus. Ce premier tome, à travers son approche narrative et artistique, plonge le lecteur dans une Amérique de 1874 aussi fascinante qu’implacable.

La narration, centrée sur le journal intime de May Dodd, dévoile une voix féminine à la fois vulnérable et puissante, reflétant les tourments d’une époque marquée par l’injustice et la violence. Lylian parvient à traduire cette profondeur avec des dialogues finement ciselés, même si quelques passages explicatifs peuvent freiner le rythme. Néanmoins, ce détail n’éclipse pas la maîtrise globale du récit.

extrait bd Mille femmes blanches

Le dessin d’Anaïs Bernabé se distingue par sa sensibilité et sa capacité à capturer l’immensité des paysages comme l’intensité des émotions humaines. Les contrastes entre les scènes lumineuses des plaines et l’obscurité des institutions oppressives renforcent l’impact visuel et émotionnel de l’œuvre.

Cette bande dessinée est un hommage vibrant à la résilience de femmes brisées par un système patriarcal mais déterminées à écrire leur propre destin. Ce premier tome, bien que bref, ouvre une perspective prometteuse pour la suite et confirme le talent du duo LylianBernabé.

« Mille femmes blanches » est un voyage littéraire et graphique à ne pas manquer, un véritable appel à réfléchir sur l’histoire et sur la place des femmes dans les récits oubliés.


Hercule Poirot – Le crime d’halloween

Album publié en 2024 aux éditions Paquet.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre Agatha Christie publiée en novembre 1969.

couverture bd Hercule Poirot - le crime d'halloween

Le 31 octobre, entre sorcières et chauves-souris, c’est la fête du Potiron !

Pour marquer l’événement, Mrs Drake, une femme un peu originale, organise une soirée chez elle pour les adolescents du village. Joyce, l’une des fillettes, se vante devant l’assistance d’avoir été témoin d’un meurtre.

Bien sûr, personne ne la prend au sérieux : Joyce est connue pour toujours essayer de se rendre intéressante…

Pourtant quand la fête est finie, c’est bien son cadavre qui est retrouvé dans la bibliothèque…

Qui a bien pu vouloir éliminer un si jeune témoin ? Le meurtrier peut trembler car c’est à Hercule Poirot que l’enquête est confiée.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hercule Poirot – Le crime d’halloween »

Avec « Hercule Poirot – Le crime d’Halloween« , Dominique Ziegler et Cristian Montes offrent une adaptation graphique brillante du célèbre roman d’Agatha Christie. Cette bande dessinée se distingue par une narration précise et un graphisme raffiné, proposant une lecture captivante qui ravira tant les amateurs d’enquêtes policières que les adeptes du neuvième art.

Le scénario, fidèle au texte original, condense avec habileté les rebondissements du roman pour s’adapter au format bande dessinée. L’intrigue, qui tourne autour du meurtre mystérieux d’une jeune fille lors d’une fête d’Halloween, conserve toute sa richesse psychologique et son suspense haletant. Les dialogues, savamment travaillés, rendent hommage à la plume d’Agatha Christie tout en restant accessibles et dynamiques.

Le travail visuel de Cristian Montes sublime l’histoire. Son trait détaillé et élégant met en valeur les ambiances feutrées, les décors soignés et les personnages aux expressions marquées. Les jeux d’ombres et de lumières ajoutent une profondeur visuelle qui accompagne parfaitement l’atmosphère intrigante de l’intrigue.

Cette adaptation réussit le pari de transposer l’une des enquêtes les plus mémorables de Poirot en bande dessinée sans en trahir l’esprit. L’ensemble se lit comme un hommage vibrant à l’univers de la « Reine du crime » et démontre que le format graphique peut magnifier des classiques littéraires. Un incontournable pour les fans d’Hercule Poirot et les amateurs de récits policiers.

Au cœur de la terre – Tome 2

Album « Au cœur de la terre – Tome 2 » publié en 2024 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre Edgar Rice Burroughs publiée en 1914.

couverture bd Au cœur de la terre - Tome 2

Une incroyable aventure au centre de la Terre !

David Innes et Perry continue d’évoluer dans un monde archaïque et impitoyable où la hiérarchie est basée sur la force et l’oppression.

Les Mahars, sorte de reptiles, dominent les primates, les primates dominent l’homme, et au bout de la chaîne, nous retrouvons nos deux aventuriers.

Après s’être évadé de la cité de Phutra, David décide d’y revenir pour tenter de sauver son ami Perry. Il parvient à le libérer, tout comme Ghak et Hooja.

Dans leur fuite, David emporte le manuscrit sacré des Mahars, qu’il cache dans une caverne. Mais Ghak redoute la vengeance des Mahars et envoie Hooja avertir son peuple d’un possible danger d’invasion…

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Au cœur de la terre – Tome 2 »

Avec « Au cœur de la Terre – Tome 2« , Jean-David Morvan clôt avec brio une aventure captivante inspirée du chef-d’œuvre d’Edgar Rice Burroughs. Ce deuxième opus, dynamique et audacieux, nous plonge une fois de plus dans le monde mystérieux de Pellucidar, où danger et émerveillement se croisent à chaque page.

Jean-David Morvan réussit à préserver le caractère aventureux de l’œuvre originale tout en y apportant une vivacité moderne. Les péripéties s’enchaînent à un rythme haletant, maintenant une tension constante qui ne laisse aucun répit au lecteur.

extrait bd Au cœur de la terre - Tome 2

Le talent de Rafael Ortiz éclate dans ses illustrations, vibrantes et pleines de mouvement, qui magnifient les créatures et les décors fantastiques de Pellucidar. Chaque planche regorge de détails qui enrichissent cette aventure souterraine.

Au-delà des combats spectaculaires et des rebondissements inattendus, ce second tome célèbre avant tout le pouvoir de l’imaginaire. Il ravira les amateurs d’épopées énergiques et d’univers étranges, tout en rendant un hommage fidèle et respectueux à l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs. Une conclusion satisfaisante pour une aventure inoubliable, qui aurait peut-être mérité une trilogie pour explorer davantage cette fascinante terre intérieure.


Au cœur de la terre – Tome 1

Album « Au cœur de la terre – Tome 1 » publié en 2024 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre Edgar Rice Burroughs publiée en 1914.

couverture bd bd Au cœur de la terre - Tome 1

Une incroyable aventure au centre de la Terre !

Quand le prospecteur David Innes et son compagnon, l’inventeur Abner Perry, sortent de leur excavateur de minerai, la Taupe d’acier, après avoir creusé en profondeur dans les entrailles de la Terre, ils ne savent pas encore qu’ils viennent de découvrir un nouveau continent, Pellucidar !

De toute évidence, la Terre est creuse, puisqu’ils ont pénétré dans un monde intérieur… Cet univers luxuriant s’avère peuplé de bêtes féroces, semblables aux animaux préhistoriques, et d’êtres primitifs, humains et non humains. Quant au soleil, il ne bouge pas… la nuit ne tombera jamais sur Pellucidar. La rencontre avec les autochtones est surprenante et pleine d’espoir, mais très vite les deux aventuriers vont déchanter.

Car sur Terre ou en son sein, il existe une hiérarchie, et celle de Pellucidar est basée sur la force et l’oppression. Les Mahars, sorte de reptiles, dominent les primates, les primates dominent l’homme, et au bout de la chaîne, nous retrouvons nos deux savants ! Vont-ils survivre aux conditions archaïques de cet Âge de pierre brutal ? Tout un écosystème inconnu se révèle devant eux…

Bien décidés à triompher de cet obscurantisme, nos deux héros vont vivre la plus extraordinaire des aventures.

Oubliez tout ce que vous avez appris en histoire-géographie en plongeant dans cette adaptation haute en couleur du chef-d’œuvre mythique de l’écrivain américain Edgar Rice Burroughs.

Et qui mieux que Jean-David Morvan pour remettre au goût du jour ce récit insolite et fondateur de la science-fiction moderne, publié initialement en 1914 ?

À ses côtés, le dessinateur argentin Rafael Ortiz lui redonne un souffle nouveau à travers son trait solide et riche de multiples détails. Cette adaptation du premier roman de la saga, Au cœur de la Terre, se présentera en deux tomes.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Au cœur de la terre – Tome 1 »

« Au cœur de la terre – Tome 1 » de Jean-David Morvan, soutenu par les illustrations vibrantes de Rafael Ortiz, nous plonge dans une aventure palpitante à travers les profondeurs imaginaires de notre planète.

Adaptant le roman de 1914 d’Edgar Rice Burroughs, Morvan réussit à moderniser une histoire qui, bien que classique, porte les stigmates de son époque.

Visuellement, l’album est un véritable tour de force. Ortiz, avec son trait vif et minutieux, crée un monde luxuriant et foisonnant, peuplé de créatures extraordinaires et de paysages inexplorés.

extrait bd Au cœur de la terre - Tome 1

Chaque page est un festin pour les yeux, et la qualité des illustrations compense largement certaines lacunes narratives. En effet, si le scénario reste fidèle à l’œuvre originale, il souffre parfois de la rapidité des enchaînements, laissant peu de temps au lecteur pour s’attarder sur les détails.

Le rythme effréné de l’histoire peut dérouter, avec une succession d’événements qui ne laisse guère de place à la contemplation. Cependant, cette cadence contribue aussi à maintenir une tension constante, rendant la lecture captivante, voire addictive. Néanmoins, certains éléments datés du récit, notamment les stéréotypes de genre, peuvent sembler déplacés dans une adaptation contemporaine.

En conclusion, ce premier tome réussit à raviver un classique de la science-fiction avec brio !


Nostromo – Premier livre

Album publié en 2024 aux éditions Futuropolis.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Joseph Conrad publiée en 1904.

couverture bd Nostromo - Premier livre

Épique, héroïque et sombre : l’action se passe au XIXe siècle, dans un pays fictif d’Amérique du Sud, le Costaguana.

Le nœud de l’histoire se situe autour de la réussite ou de l’échec de la tentative de sécession de Sulaco : cette petite ville portuaire du Costaguana, jusqu’alors épargnée par les troubles, tient sa prospérité et sa relative indépendance de sa situation géographique bien abritée et surtout de la mine d’argent de San Tomé. Cette mine est gérée par Charles Gould, le « roi de Sulaco ».


Dans ce Costaguana régulièrement agité de soubresauts révolutionnaires, deux généraux putschistes, les frères Montero, provoquent une guerre larvée contre le gouvernement légal du président Ribiera, fidèle ami de Charles Gould.

Les notables de Sulaco, craignant de devoir passer sous la coupe de ces généraux brutaux, décident d’envoyer des troupes pour soutenir le parti ribiériste et de mettre l’argent de la mine à l’abri… Ils confient les lingots d’argent au seul homme en qui ils ont confiance : Nostromo, un marin italien devenu le Capataz de Cargadores, c’est-à-dire le chef des dockers de Sulaco…

Un grand texte adapté : Maël (Notre Mère la guerre – 4 tomes et plus de 100 000 ex) adapte en bande dessinée le chef-d’œuvre méconnu de Joseph Conrad, dont on commémore cette année le centenaire de la mort.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Nostromo – Premier livre »

Maël, connu pour son talent de conteur visuel, s’aventure dans un terrain ambitieux avec l’adaptation de Nostromo, l’un des chefs-d’œuvre de Joseph Conrad. Transposer un récit aussi dense et riche en une bande dessinée est un défi que Maël relève avec une maîtrise remarquable.

Le choix de concentrer l’histoire sur les aspects politiques et humains du roman permet de maintenir une intrigue captivante tout en respectant la complexité des personnages de Conrad. Nostromo, ce personnage à la fois charismatique et tourmenté, se révèle dans toute sa profondeur, tandis que le contexte de révolution et de sécession apporte une tension palpable qui soutient le récit.

extrait bd Nostromo - Premier livre

Graphiquement, Maël réussit à créer une atmosphère lourde et immersive. Les dessins, avec leurs nuances de gris et leurs touches de couleurs subtiles, renforcent l’aspect dramatique du récit. Chaque case est travaillée avec soin, chaque expression et chaque paysage participant à la narration de manière significative.

La complexité de l’œuvre originale n’est pas totalement effacée, ce qui pourrait rendre la lecture exigeante pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’univers de Conrad. Nostromo se présente comme une adaptation brillante, offrant une nouvelle dimension à un texte littéraire qui, par sa nature même, défie les formats traditionnels.

Maël signe ici une œuvre visuellement époustouflante et narrativement audacieuse, qui ravira les amateurs de littérature et de bande dessinée.


La Fiancée

Album publié en 2024 aux éditions Mécanique Générale.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre « Le Dibbouk » de Shalom Anski publiée 1918.

Une petite bourgade juive de l’Ukraine du XIXe siècle.

La jeune Léa, en âge de se marier, n’a d’yeux que pour Khonen, un étudiant talmudiste doué. Son riche père, qui lui cherche un gendre dans les affaires, lui a cependant choisi un homme qu’elle n’a jamais vu de sa vie. Mais le jour du mariage, scandale : Léa est possédée par une âme errante, un dibbouk !

Sender est mort de honte : sa fille, pourtant si pure… et le mariage qui risque d’être annulé ! Il ne lui reste plus qu’à l’emmener chez le grand Rebbé Azriel, chasseur de dibbouks. Si un esprit hante un vivant, c’est la conséquence d’une injustice ou d’une mauvaise action.

Qu’a donc pu faire cette jeune fille ? Est-elle seulement la coupable ? Et que veut ce Meshulekh, qui semble savoir des choses qui échappent au commun des mortels ?

Le destin de Léa ne va pas s’arrêter aux limites dans lesquelles cette histoire l’a enfermé !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Fiancée »

« La Fiancée » d’Éléonore Goldberg est une véritable ode à la redécouverte et à la réinvention d’un classique du théâtre yiddish.
Inspirée par « Le Dibbouk » de Shalom Anski, cette bande dessinée donne un souffle nouveau à une histoire imprégnée de mysticisme et de traditions.

Dans un shtetl d’Ukraine du XIXᵉ siècle, Léa, jeune femme déchirée entre amour et devoir, devient le cœur vibrant de ce récit. Éléonore Goldberg, par une approche audacieuse et féministe, réinscrit Léa dans une perspective moderne. La jeune femme, qui dans l’œuvre originale était souvent reléguée au rôle d’objet de tragédie, se transforme ici en un personnage introspectif et complexe, en quête de sa propre liberté dans un monde cadenassé par les conventions.

Le choix du noir et blanc, avec ses contrastes saisissants et ses lignes à l’encre de Chine, plonge le lecteur dans une ambiance à la fois onirique et angoissante. Chaque planche est une œuvre en soi, oscillant entre réalisme historique et visions symboliques. Ces illustrations, subtilement ancrées dans la tradition artistique du shtetl, créent une atmosphère intemporelle, où la mélancolie côtoie le surnaturel.

« La Fiancée » est un hommage à la culture yiddish et à ses récits oubliés. En mariant histoire, imaginaire et une sensibilité profondément contemporaine, Éléonore Goldberg livre une œuvre à la fois bouleversante et universelle. Une bande dessinée à lire, relire et méditer.