Oradour – L’innocence assassinée
Album publié en 2024 aux éditions Anspach.
Résumé éditeur
10 juin 1944.
Remontant vers le front de Normandie, la division SS Das Reich détruit Oradour-sur-Glane, un paisible bourg de la Haute-Vienne, et y assassine 643 civils innocents.
Seule une poignée d’entre eux parvient à s’extirper du village encerclé par les nazis. Parmi ces survivants, le jeune Robert Hébras. Ce crime de guerre marque à jamais sa vie comme celle des autres victimes, leurs familles et leurs proches.
Au fil des ans, M. Hébras s’y est mué en témoin de l’Histoire, en symbole de la lente réconciliation des peuples : ainsi, en 2013, sa rencontre avec les présidents allemands et français dans les ruines même marque la mémoire collective.
L’ultime survivant du massacre aspire ainsi à ce que cette tragédie collective soit portée par bande dessinée afin de sensibiliser davantage encore à la récurrente menace de néfastes idéologies comme du révisionnisme.
C’est dans cet esprit de constante pédagogie, que Robert Hébras initie cet ouvrage choral animé par le plus scrupuleuse véracité historique, puis l’accompagne au fil de la création.
Disparu en février 2023, Robert Hébras aura vu le découpage dessiné et la moitié des planches.
La bd « Oradour – L’innocence assassinée » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Oradour – L’innocence assassinée »
« Oradour – L’innocence assassinée« , de Jean-François Miniac, est une œuvre graphique d’une rare intensité, plongeant le lecteur au cœur du drame du 10 juin 1944.
À travers un récit aussi bouleversant que rigoureux, cette bande dessinée retrace le massacre d’Oradour-sur-Glane avec une précision qui témoigne du respect profond pour les victimes. Loin de toute surenchère émotionnelle, Miniac et son illustrateur Bruno Marivain choisissent de narrer les événements avec une sobriété qui renforce la force du propos.
Les dessins de Marivain, à la fois réalistes et épurés, capturent l’horreur du massacre sans jamais sombrer dans le voyeurisme. L’utilisation des tons sépia et gris sert parfaitement le récit en accentuant l’atmosphère tragique du village anéanti. Le choix de se concentrer sur les témoignages et les faits historiques, plutôt que sur des scènes graphiquement choquantes, permet à l’album de s’adresser à un large public, notamment aux jeunes, tout en évitant les écueils du sensationnalisme.
Par son engagement pédagogique et mémoriel, « Oradour – L’innocence assassinée » se révèle être bien plus qu’une simple bande dessinée. C’est un hommage vibrant à la mémoire collective, une invitation à ne jamais oublier.