Les souliers rouges – Tome 2 – L’albinos
Album publié en 2015 aux éditions Grand Angle.
Résumé éditeur
L’Homme ne meurt pas.
Un jour, il cesse simplement de s’émerveiller.
Alors qu’ils subissent une fouille au corps pour trouver les meurtriers d’un soldat allemand, un coup de chance va sauver Georges et Jules.
Mais un attentat dans un village voisin plonge les occupants dans une véritable furie.
La riposte est sans limites. Dans ce vent de folie meurtrière, du haut de leur insouciance, les deux jeunes hommes décident malgré tout de se soustraire à la rafle organisée.
La bd « Les souliers rouges – Tome 2 – L’albinos » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les souliers rouges – Tome 2 – L’albinos »
Dans « Les souliers rouges – Tome 2 – L’albinos« , Gérard Cousseau et Damien Cuvillier nous convient à un voyage sombre et captivant au cœur de la France occupée.
Ce diptyque clôturant s’articule autour de la résilience humaine face à l’oppression, dans un village breton écrasé par le poids de la botte allemande. L’ouvrage se distingue par sa capacité à représenter l’horreur sans la glorifier, à travers une narration qui évite le spectaculaire pour se concentrer sur l’humain, dans sa simplicité et sa complexité.
Cousseau déploie une histoire où chaque geste quotidien, anodin à notre époque, est un acte de résistance qui risque de mener à la mort ou la torture. Le scénario, teinté de réalisme historique, se refuse aux rebondissements inattendus pour plutôt se pencher sur la tragédie inévitable de l’existence sous occupation.
Cuvillier, avec son pinceau, transcende le scénario. Chaque planche est une œuvre où le beau côtoie le terrifiant, où la douceur des couleurs pastel contraste avec la dureté des événements dépeints.
Son trait réaliste, presque pictural, confère à la bande dessinée une dimension artistique qui renforce le poids émotionnel du récit. La couverture du tome, un soldat allemand éclairé d’une lumière d’outre-tombe, est en elle-même une métaphore visuelle puissante de la tension omniprésente.
En définitive, ce tome se lit d’une traite, la gorge nouée, soulignant l’espoir désespéré d’un monde meilleur. Si la tristesse est palpable, elle est aussi une invitation à ne pas oublier, à se souvenir pour ne pas répéter. Cet ouvrage n’est pas qu’une simple lecture; c’est une expérience qui interroge, émeut et reste gravée bien après sa conclusion.