Enfant de salaud

Album publié aux éditions Futuropolis en 2025.
Résumé éditeur
Adapté du roman de Sorj Chalandon publié le 18 aout 2021.

Le narrateur, Sorj Chalandon lui-même, est journaliste. En mai 1987, il est envoyé par son journal à Lyon pour suivre le procès du nazi Klaus Barbie, accusé de crimes contre l’humanité.
Peu de temps avant que ne débute le procès, il se rend à Izieu : le 6 avril 1944, quarante-quatre enfants et sept adultes, tous Juifs, furent arrachés de leur maison par Klaus Barbie et ses chiens.
Ils furent conduits dans le camp d’internement de Drancy, puis déportés à Auschwitz-Birkenau.
Le narrateur aurait voulu que son père soit avec lui à Izieu, pour l’aider à comprendre. À comprendre ce qui avait poussé son père, en novembre 1942, à rejoindre les Allemands plutôt que les combattre. À comprendre pourquoi il était devenu un traître… À comprendre pourquoi lui, son fils, était un « enfant de salaud »…
Parallèlement au procès Barbie, le narrateur cherche intensément la vérité sur son père. Il récupère le dossier pénal de celui-ci, et se met à l’éplucher. Dès lors, ce n’est pas un procès qui s’ouvre, mais deux. L’un intime, l’autre universel…
« Enfant de salaud n’est pas la suite de Profession du père, mais son prolongement. C’est en quelque sorte le dénouement de toute une vie : celle de l’enfant devenu journaliste pour comprendre, pour chercher la vérité. Pour qu’on arrête de me mentir. »
Le sens de la narration graphique de Sébastien Gnaedig s’allie aux couleurs magnifiques d’Isabelle Merlet. Un récit poignant qui croise la grande et la petite histoire.
La bd « Enfant de salaud » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Enfant de salaud »
Adaptée du roman de Sorj Chalandon, la bande dessinée Enfant de salaud réalisée par Sébastien Gnaedig, avec les couleurs d’Isabelle Merlet, offre une lecture à la fois puissante et troublante. Cet ouvrage réussit de 176 pages explore la quête d’identité d’un fils face à un père au passé trouble, sur fond du procès historique de Klaus Barbie.
Sébastien Gnaedig fait preuve d’une remarquable maîtrise du scénario. Le récit, mêlant dialogues percutants et silences chargés d’émotion, capte sans détour les questionnements complexes d’un homme confronté à la part obscure de son héritage.

Le dessin, d’une précision émotive, rend chaque regard, chaque posture, profondément évocateur, amplifiant l’intensité dramatique de l’histoire.
La mise en couleurs par Isabelle Merlet transcende le récit. Par des teintes parfois douces, parfois oppressantes, elle insuffle une dimension visuelle qui ancre le lecteur dans l’atmosphère tourmentée des années d’après-guerre. Les couleurs évoquent une atmosphère mélancolique et chargée d’émotions, qui convient parfaitement à la gravité du sujet abordé.
Enfant de salaud est une réflexion sur la transmission, les mensonges et la rédemption. Une œuvre mémorable qui confirme que les récits de Sorj Chalandon trouvent dans le neuvième art un écrin à leur hauteur (déjà 6 romans adaptés en BD).