Ce que nous avons perdu dans le feu

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions du Sous-Sol.


D’après les nouvelles de Maria Enriquez publié le 12 janvier 2017.

Mariana Enriquez, originaire d’Argentine, est pour moi l’écrivaine la plus intéressante actuellement : fantastique, gothique, étrange, incroyable.” Virginie Despentes

C’est la nuit, une voiture est à l’arrêt, un bidon d’essence gît non loin. Soudain, le véhicule prend feu, mais la femme au volant reste imperturbable. Sur le siège passager, un livre : Ce que nous avons perdu dans le feu.

Ainsi commence la superbe adaptation graphique de quatre nouvelles de Mariana Enriquez par le très talentueux Lucas Nine. Le réalisme envoûtant du dessinateur nous plonge dans une Buenos Aires inquiétante et mystérieuse, hantée de silhouettes fantasmagoriques, où les légendes urbaines se mêlent aux croyances populaires.
Les junkies errent dans les quartiers malfamés, des corps d’enfants mutilés surgissent dans les patios, il est question d’un serial killer, d’une femme qui souffre et qu’on prend pour folle, des eaux noires d’un fleuve où la mort semble tapie…

D’une histoire à l’autre, comme un fil rouge sang, ces flammes qui dévorent une voiture et sa conductrice. Ou serait-ce le Mal qui ronge la ville condamnée à l’horreur et la violence ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ce que nous avons perdu dans le feu »

Avec Ce que nous avons perdu dans le feu, Lucas Nine livre une adaptation graphique magistrale des nouvelles de Mariana Enriquez, transposant avec brio l’univers sombre et fascinant de l’autrice argentine. Ce roman graphique, publié en 2025, explore les méandres d’une Buenos Aires à la fois réaliste et fantasmée, où le quotidien se mêle à l’effroi et au surnaturel.

extrait bd Ce que nous avons perdu dans le feu

Le trait de Lucas Nine, à la fois précis et évocateur, sublime les récits de Mariana Enriquez. Son utilisation subtile des couleurs, oscillant entre tons ternes et éclats saisissants, amplifie l’atmosphère oppressante et mélancolique des histoires. Chaque planche semble vibrer d’une tension palpable, où les silhouettes fantomatiques surgissent des ombres pour hanter le lecteur. Les thèmes abordés – la violence, la marginalité, les traumatismes collectifs – trouvent un écho visuel puissant dans ce travail graphique qui ne craint ni l’ambiguïté ni la noirceur.

L’adaptation se concentre sur quatre nouvelles emblématiques du recueil original, tissant un fil rouge autour de la destruction et de la résilience. Les flammes, omniprésentes, deviennent un symbole à la fois littéral et métaphorique : elles consument les corps et les âmes tout en révélant une vérité brutale sur une société marquée par ses blessures historiques.

En mêlant réalisme social et fantastique avec une telle maîtrise, Lucas Nine confirme son talent unique. Ce que nous avons perdu dans le feu est une œuvre à la croisée des genres, où l’horreur côtoie la poésie visuelle. Une lecture incontournable.

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