14-18 – Une minute de silence à nos arrière-grands-pères courageux

Album publié en 2014 aux Editions Seuil.


Un livre hommage aux poilus, avec des images violentes et réalistes, pour dire la guerre là où les mots ne sont plus.

Une minute de silence à nos arrières grands-pères courageux.

Cette minute de silence correspond aux conditions presque réelles de lecture de l’album. Le livre s’ouvre sur cette confidence : « Chère Adèle, il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis. »

S’ensuit une série d’illustrations saisissantes, réalisées au pastel dans des tons sépia, dénonçant l’atrocité de la guerre, sa solitude, les peurs et angoisses qu’elle génère, ses dommages, et ses morts.

À la fin de l’ouvrage, une enveloppe se trouve sur la page de garde. Elle contient une longue lettre d’Adèle, en réponse aux quelques mots de Gustave.

La lettre de la femme du poilu, profondément intime, traduit ses craintes et son espoir de revoir celui qu’elle aime.

Cet album singulier dénonce la douleur muette des combattants ainsi que la solitude et les interrogations dont souffraient les proches. Un véritable hommage à nos grands-parents et arrières grands-parents, victimes et héros de la « Grande Guerre ».


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 14-18 – Une minute de silence à nos arrière-grands-pères courageux »

Thierry Dedieu, avec 14-18, une minute de silence à nos arrière-grands-pères courageux, propose une expérience de lecture saisissante et profondément émotive.

Cet album, qui se distingue par son absence de texte et ses illustrations monochromes en tons sépia, plonge le lecteur dans l’horreur de la Première Guerre mondiale, sans avoir besoin des mots pour exprimer l’indicible.

Dès la première phrase—« il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis »—le ton est donné : le silence devient le moyen d’expression principal, laissant les images raconter la terreur, la solitude et la souffrance.

Les planches de Dedieu, évocatrices et sombres, nous placent aux côtés des soldats dans les tranchées, partageant leurs peurs et leur désespoir. Les scènes de bataille sont illustrées avec une force visuelle si intense qu’elles marquent le lecteur durablement. L’absence de mots rend l’expérience encore plus percutante, les images parlant d’elles-mêmes. Le mutisme de l’ouvrage fait écho à l’impuissance des soldats, incapables de verbaliser leur traumatisme.

L’épilogue, matérialisé par une lettre d’Adèle, ajoute une dimension humaine à l’album, révélant la douleur des proches restés à l’arrière, dans l’attente incertaine. Ce moment intime vient rappeler que la guerre n’a pas seulement détruit les corps, mais aussi les âmes.

Cet album est un hommage vibrant et magistral à une génération sacrifiée, marqué par la puissance du silence et des images. Dedieu réussit ici un véritable devoir de mémoire, touchant à la fois par sa simplicité et son intensité.

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