Alger la Noire

Album publié en 2023 aux éditions Casterman


D’après le roman de Maurice Attia publié en 2006

Alger la blanche dévoile son côté sombre !

couverture Alger la Noire

Alger, fin janvier 1962.

Sur l’une des plages de la ville sont retrouvés les cadavres nus d’un jeune couple. Elle est européenne, lui arabe.

Il est émasculé et son dos arbore les trois lettres « OAS », gravées au couteau.

Exécution presque ordinaire, comme on pourrait le penser en ces temps plus que troublés ?

Ou bien l’assassinat de Mouloud et d’Estelle cache-t-il autre chose ? S’échappant de la terne routine de son commissariat de Bab El Oued, l’inspecteur Paco Martinez mène l’enquête accompagné de l’irascible Choukroun.

Leurs investigations les conduisent dans les arrières-cours peu reluisantes de la grande ville, entre politique, affairisme, moeurs dissolues et violence omniprésente.

La bd « Alger la Noire » disponible ici


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd «Alger la Noire»

Dans l’ombre d’Alger qui sombre, « Alger la noire » de Jacques Ferrandez, adaptée du roman de Maurice Attia, déploie avec une acuité presque cruelle la désillusion d’une époque révolue.

À travers ses planches sombres et ses traits qui se veulent aussi tranchants que la réalité qu’ils représentent, Ferrandez nous plonge dans le chaos de l’Algérie de 1962, un temps où la blancheur d’Alger cédait sa place à une obscurité aussi profonde que les eaux de la Méditerranée qui la borde.

L’intrigue, centrée sur l’enquête des inspecteurs Paco Martinez et son coéquipier Choukroun sur l’assassinat de deux jeunes gens, est un prétexte pour explorer les tensions raciales et politiques d’une nation au bord de l’implosion. Les personnages, porteurs d’une humanité abîmée, naviguent dans un récit où les actes de violence ne sont pas de simples faits divers mais les symptômes d’une société en lutte pour son identité.

Ce roman graphique, s’il peut parfois déconcerter par son réalisme cru et ses références historiques denses, offre néanmoins une expérience immersive.

Les couleurs, choisies avec soin, renforcent l’atmosphère oppressante d’un Alger en proie aux affres de la guerre d’indépendance. La complexité des relations entre les personnages, reflet des tumultes de la société algérienne de l’époque, est rendue avec une profondeur remarquable.

Ferrandez ne se contente pas de raconter une histoire ; il peint le portrait d’une ville et d’une époque avec une précision documentaire qui force le respect.


Quelques mots sur Maurice Attia

Maurice Attia, né en 1949 à Alger, a vécu son enfance dans le quartier de Babel-Oued avant que sa famille n’émigre à Marseille, en France. Il poursuit ses études de médecine dans cette ville et se spécialise en psychiatrie, puis en psychanalyse.

Maurice Attia s’installe à Paris, devient écrivain et publie un livre de récits cliniques, suivi de son premier roman noir, « Rue Oberkampf ».

Il explore le monde du cinéma avec un court-métrage en 2001. Son écriture intensive lui vaut des récompenses, notamment pour sa nouvelle « Ça va bien » en 2005.

Son livre « Alger la Noire » remporte trois prix en 2006, consacrant ainsi son œuvre axée sur les problèmes des gens modestes dans une Algérie déchirée.

Dans ce roman, il présente Paco Martinez, un flic désabusé, qui revient dans son deuxième livre « Pointe rouge » en 2007. Aujourd’hui, Maurice Attia se consacre pleinement à l’écriture, délaissant la psychiatrie et la psychanalyse.

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