Ce que le jour doit à la nuit
Album « Ce que le jour doit à la nuit » publié en 2023 aux éditions Philéas.
Résumé éditeur
Adaptation du roman de Yasmina Khadra publié en 2008.
Avec ses beaux yeux bleus et son physique avantageux, Younes, petit Algérien de dix ans, intègre une communauté de roumis, ces Français vivant en Algérie à la veille de l’insurrection.
Younes, un petit Algérien de dix ans, vit avec ses parents et sa sœur. Après l’incendie criminel de leur récolte, ils sont ruinés et doivent quitter leurs terres pour trouver du travail en ville à Oran.
Son père, ne pouvant subvenir à ses besoins, décide de confier son fils à son frère, pharmacien, marié à une Française.
Younes devient Jonas et intègre une communauté de roumis c’est-à-dire des Français vivant en Algérie, les futurs » pieds-noirs « .
Avec ses beaux yeux bleus et son physique avantageux, Younes est vite accepté par sa nouvelle communauté aisée.
Au fil des années, il va découvrir son pays et apprendre à l’aimer, l’amitié entre quatre amis, de jeunes colons, et l’amour nommé Émilie. Mais il va aussi découvrir la misère des siens, la guerre et l’injustice.
À travers le destin de Younès, Yasmina Khadra retrace l’histoire de l’insurrection algérienne et les raisons du déracinement des français d’Algérie.
La bd « Ce que le jour doit à la nuit » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ce que le jour doit à la nuit »
« Ce que le jour doit à la nuit« , œuvre de Stella Lory d’après le roman poignant de Yasmina Khadra, émerge comme une perle rare qui capture avec délicatesse les nuances d’un récit algérien complexe et profond. Le passage de la prose au panneau illustré est souvent semé d’embûches, mais Lory, avec la collaboration artistique de Marion Duclos, navigue habilement entre fidélité et innovation.
Leur version dessinée de l’histoire de Younès/Jonas est un voyage émotionnel qui transcende les pages, où chaque trait de pinceau et chaque palette de couleurs semblent imprégnés d’une sensibilité particulière à l’âme algérienne, capturant l’essence de l’identité et du conflit. Duclos, avec ses planches aux teintes à la fois lumineuses et terreuses, offre un écho visuel à la prose lyrique de Khadra, bien que son trait parfois flottant puisse laisser les puristes du détail historique sur leur faim.
La contrainte de condensation, souvent malédiction des adaptations, est ici maniée avec une grâce qui frôle l’alchimie. En moins de 150 pages, Lory et Duclos parviennent à distiller la quintessence de l’œuvre originale, même si le spectre de l’amitié, pivot central du roman, semble par moments se dissiper comme une ombre dans la chaleur d’Oran.
« Ce que le jour doit à la nuit » en format bande dessinée s’offre comme un récit intime et universel, un pont entre les cultures, et un hommage à la résilience humaine face aux tiraillements de l’histoire.
Lory et Duclos rendent un vibrant hommage au chef-d’œuvre de Khadra. Leur interprétation graphique est une invitation à redécouvrir l’histoire à travers un prisme différent, offrant une expérience à la fois familière et rafraîchissante, un rappel que l’art, sous toutes ses formes, reste un vecteur puissant de mémoire et d’émotion.