Pardonne-moi Natacha

Album publié en 2010 aux Editions du Triomphe.


Adapté du roman de Sergei Kourdakov (publié pour la première fois en France le 15 septembre 2006).

Sergei Kourdakov connaît une enfance difficile et grandit dans les sinistres orphelinats de l’Union soviétique poststalinienne.
Par son charisme et son intelligence, il s’élève vite dans l’échelle sociale communiste et accepte la mission de ‘confiance’ du KGB : traquer et persécuter les « religiosniki ».
Le regard de Natacha va pourtant le bouleverser au point de le faire fuir son pays et son confort.
Recueilli au Canada, il n’aura de cesse de témoigner de sa conversion jusqu’à sa mort ‘accidentelle’, à l’âge de 22 ans.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Pardonne-moi Natacha »

« Pardonne-moi Natacha » plonge le lecteur dans l’URSS des années 1970 à travers le parcours déchirant de Sergeï Kourdakov, ancien tortionnaire du KGB converti en symbole de rédemption. Scénarisée par Guy Lehideux et dessinée par Hadi Temglit, cette BD mêle avec brio rigueur historique et tension narrative, offrant une immersion glaçante dans les mécaniques de la répression soviétique..

Une conversion aussi brutale que poignante
Le récit s’articule autour de la métamorphose de Sergeï, jeune prodige du système communiste chargé de persécuter les religiosniki (croyants). La rencontre avec Natacha, dont le regard « bouleverse » sa froideur idéologique, sert de pivot émotionnel. Les auteurs évitent le manichéisme : la violence des rafles est montrée sans fard, tandis que la chute du personnage principal – fuite au Canada, mort suspecte à 22 ans – conserve une aura tragique.

Un duo artistique au service du réalisme
Hadi Temglit opte pour un trait précis, presque documentaire, qui restitue l’austérité des paysages urbains soviétiques et l’intensité des expressions. Guy Lehideux, spécialiste des biographies en BD, structure le scénario en courts chapitres dynamiques, alternant flashbacks et témoignages. Leur collaboration avec l’Aide à l’Église en Détresse apporte une authenticité troublante aux scènes de persécution religieuse.

Bien plus qu’une leçon d’Histoire
La force de cet album réside dans sa capacité à humaniser un bourreau. En montrant comment la foi d’une victime ébranle un système, la BD transcende son contexte pour interroger la liberté intérieure face à l’oppression. 

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