Monsieur Le Commandant
Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions Philéas.
Résumé éditeur
D’après le livre de Romain Slocombe publié le 11 aout 2011.
1942. Paul-Jean Husson est un écrivain bien né, grand bourgeois, éduqué, instruit, héros de la Première Guerre mondiale (il a même perdu un bras au front), auteur de livres loués par la critique et prisés du public, assez habile pour siéger à la fois à l’Académie française et à l’Académie Goncourt.
Son fils lui présente celle qui deviendra sa femme, Ilse : une jeune actrice de cinéma Allemande connue dans son pays sous le nom d’Elsie Berger.
Lorsque la guerre éclate, le fils Husson part pour Londres, laissant sa femme au côté de son père. Paul-Jean Husson en tombe éperdument amoureux, mais découvre rapidement que sa belle-fille est juive. Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, Husson entreprend alors une invraisemblable virée en compagnie de celle qu’il ne cesse de désirer, à travers la France de l’exode.
Pétainiste convaincu, Paul-Jean Husson se livre à travers une lettre de délation qu’il adresse à » Monsieur le Commandant » et démontre que la part la plus vile de l’âme humaine ne trouve de meilleure place où se révéler que dans le genre épistolaire.
Terrifiant ! Dès les premières lignes, nous savons de quoi il est question. Les talents combinés du trio d’auteurs tiennent en haleine le lecteur sonné qui redoute une issue dont il a pourtant deviné qu’elle était fatale. Suivez les dérives, de 1932 à 1942, plus sentimentales qu’idéologiques d’un homme qui était tout sauf un sot.
La bd « Monsieur Le Commandant » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Monsieur Le Commandant »
Adapté du roman de Romain Slocombe, Monsieur le Commandant de Xavier Bétaucourt et Étienne Oburie est une œuvre graphique d’une rare intensité. Cette bande dessinée plonge le lecteur dans la complexité de l’âme humaine, où idéologie, passion et déshumanisation se heurtent violemment.
Le personnage de Paul-Jean Husson, écrivain respecté et collaborateur fervent, fascine par ses contradictions. Xavier Bétaucourt réussit brillamment à transcrire les dilemmes moraux de cet homme, tiraillé entre son amour pour sa belle-fille juive, Ilse, et son antisémitisme viscéral. Cette dualité rend le récit aussi troublant que captivant.
Le dessin sobre d’Étienne Oburie, voir brut, amplifie l’impact dramatique. Son trait capture l’atmosphère pesante de l’Occupation, et ses choix visuels servent habilement la narration, mettant en lumière la froideur des décisions prises par les personnages.
L’adaptation respecte avec fidélité l’ambiguïté morale du texte original. Le récit n’épargne ni son protagoniste ni le lecteur, forçant ce dernier à interroger ses propres certitudes face à un homme capable d’aimer et de trahir dans le même souffle.
En revisitant une période sombre de l’histoire, Monsieur le Commandant transcende le simple témoignage pour devenir une œuvre de réflexion profonde sur la nature humaine. Une lecture qui ne laissera personne indifférent.