L’Agent secret

Album publié en 1992 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Joseph Conrad (publiée pour la première fois en septembre 1907).

couverture bd L'Agent secret

L’Agent Secret a été écrit en 1906, à une période charnière de la carrière de Joseph Conrad.

Dans l’esprit de Conrad, le développement de cette nouvelle en feuilleton puis sous sa forme romanesque définitive constitue avant tout un espoir de salut financier.

Mais cette tragi-comédie macabre, trop dure et sarcastique pour ses lecteurs edwardiens, connaît à sa parution un échec commercial. En réalité, L’Agent Secret est en avance sur son temps d’une bonne vingtaine d’années.

Il faut attendre Greene, Moravia ou Koestler pour mesurer l’importance de ce livre fondateur, qui jette les bases d’un genre moderne, le thriller psycho-politique, où se confrontent la conscience individuelle, les desseins criminels et les soubresauts de l’histoire immédiate, et qui ramène au coeur de la société sa frange la plus mélodramatique – la pègre, le terrorisme – pour démontrer que la trahison, la violence, le cynisme sont des questions morales qui nous concernent tous et non de simples colifichets de la fiction. 


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Agent secret »

Dans L’Agent secret, Miles Hyman offre une relecture graphique captivante du roman de Joseph Conrad, transportant le lecteur au cœur du Londres du XIXᵉ siècle, un lieu sombre et mystérieux où se mêlent espionnage, anarchie et tragédie humaine.

Le récit suit Adolf Verloc, un personnage ambigu, tiraillé entre loyauté et duplicité, dont les actes malavisés plongent son entourage dans un chaos inexorable. La force de l’adaptation de Miles Hyman réside dans sa capacité à retranscrire la complexité psychologique des personnages et la noirceur de l’intrigue avec un art graphique d’une rare finesse.

Le style visuel de Miles Hyman, à la fois riche en détails et soigneusement flou, enveloppe chaque scène d’une atmosphère brumeuse et oppressante. Ce choix stylistique renforce le sentiment d’angoisse et d’incertitude qui habite le récit, rappelant la noirceur de l’univers « conradien ». Par son approche subtile, Hyman réussit à marier esthétique et narration, créant une œuvre qui transcende la simple adaptation.

Cette bande dessinée n’est pas seulement une illustration fidèle du texte de Joseph Conrad ; elle est une véritable exploration visuelle des thèmes intemporels du roman, tels que la trahison, le désespoir et la violence.

L’Agent secret de Miles Hyman s’impose ainsi comme une réussite littéraire et graphique, offrant aux lecteurs un voyage immersif et troublant dans les méandres de l’âme humaine.

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