Profession du père

Album publié en 2018 aux éditions Futuropolis.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Sorj Chalandon publiée en 2015.

couverture bd Profession du père

Profession du père ?

Footballeur, chanteur, ou encore parachutiste. Agent secret, surtout. Dont la mission est de tuer le général de Gaulle. Rien de moins. Le père oblige son fils, Émile, douze ans, à l’aider…

Bannissant les récitatifs, évitant ainsi les redondances, faisant la part belle au dialogue, jouant habilement des silences, Sébastien Gnaedig a su capter la violence d’un père et la souffrance d’un enfant avec tact et intelligence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Profession du père »

« Profession du père« , adaptation poignante du roman éponyme de Sorj Chalandon par Sébastien Gnaedig, dépeint avec une intensité bouleversante l’enfance tourmentée d’Émile sous l’emprise d’un père tyrannique et délirant.

Le récit se déploie à travers des séquences marquées par la violence physique et psychologique que subit Émile de la part d’André Choulans, son père. L’histoire commence par une scène déchirante au crématorium de Lyon, où Émile et sa mère se recueillent seuls devant le cercueil d’André. Cette introduction sobre pose d’emblée le ton de l’album, qui alterne entre le présent et le passé tumultueux de la famille Choulans.

La narration, structurée en courts chapitres comme des entrées de journal intime, explore les souvenirs d’Émile depuis sa rentrée scolaire en 1959 jusqu’à l’âge adulte, capturant les moments clefs de cette enfance cauchemardesque.

André Choulans, exerçant une influence destructrice sur son fils, se présente comme agent secret, membre de l’OAS et conspirateur anti-de Gaulle, tissant un réseau de mensonges et de paranoïa autour de leur quotidien. Cette atmosphère d’oppression et de folie est renforcée par un dessin sobre en noir et blanc, où chaque trait souligne la tension palpable qui règne au sein de la famille.

L’album dépeint avec subtilité la dynamique familiale toxique où la mère, impuissante et résignée, se trouve complice involontaire des délires du père, renforçant ainsi l’isolement d’Émile.

« Profession du père » est donc bien plus qu’une simple adaptation graphique. C’est un récit d’une profondeur émotionnelle qui met en lumière les conséquences dévastatrices de l’emprise parentale abusive sur un enfant.

Par son traitement sensible et sa capacité à rendre tangible l’indescriptible, Sébastien Gnaedig transcende les mots de Chalandon pour donner vie à une tragédie familiale universelle et intemporelle.

« Profession du père » se distingue ainsi par sa puissante capacité à captiver, émouvoir et susciter la réflexion sur les relations familiales et les limites de la réalité perçue à travers le prisme déformant de la folie.

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