Le Quatrième mur – Edition de Luxe
Album publié en 2022 aux éditions Marabout.
Résumé éditeur
Adapté du roman de Sorj Chalandon publié en 2013.
L’idée de Samuel était belle et folle : monter l’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth.
Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte.
Un jour, il m’a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l’a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m’offre brutalement la sienne. S. C.
« Rarement fiction fit autant ressentir l’intensité d’une guerre civile en y accolant la thématique du théâtre comme arme rhétorique et politique. Ici battent des cœurs et tonne le monde. » Hubert Artus, Lire.
« Brûlant, fiévreux et désespéré, d’une violence inouïe. » Thierry Gandillot, Les Echos.
« Bouleversant, magistral. » Transfuge.
La bd « Retour à Killybegs » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Retour à Killybegs »
« Le Quatrième Mur« , adapté en bande dessinée par Éric Corbeyran et Horne Perreard à partir du roman éponyme de Sorj Chalandon, plonge le lecteur dans une méditation poignante sur la guerre et le pouvoir du théâtre. L’histoire suit Georges, un jeune militant français des années 70, embarqué dans un projet aussi audacieux que désespéré : monter la pièce « Antigone » de Jean Anouilh à Beyrouth, au cœur de la guerre civile libanaise.
L’essence de cette bande dessinée réside dans la tension entre la beauté idéale du projet de Sam Akounis, mourant et passionné, et la brutalité déchirante de la réalité sur le terrain. L’idée de réunir des acteurs de tous horizons, de tous camps, pour voler « deux heures à la guerre » est à la fois noble et tragiquement vouée à l’échec dans un contexte aussi ravagé par la violence et la haine.
Corbeyran adapte avec finesse le texte littéraire de Chalandon, préservant la profondeur des personnages et des dialogues tout en naviguant habilement à travers les paysages narratifs et émotionnels.
Les illustrations en noir et blanc, rehaussées de nuances de gris, captent parfaitement l’atmosphère de désolation et de tension extrême qui règne à Beyrouth. Horne Perreard utilise un style de dessin qui, bien que simplifié, parvient à transmettre la complexité des émotions humaines et des paysages déchirés par la guerre.
« Le Quatrième Mur » en bande dessinée est une œuvre saisissante qui ne perd pas de vue son essence littéraire tout en apportant une dimension visuelle captivante. C’est une adaptation fidèle et émouvante d’un roman déjà salué, qui mérite d’être découvert tant pour son traitement artistique que pour sa réflexion profonde sur les limites de l’utopie et la cruauté de la réalité en temps de guerre.