Mois : décembre 2024

Malgré-Nous

Album publié en 2022 aux éditions du Signe.


Résumé éditeur

Le 22 juin 1940, La France capitule devant l’Allemagne et signe l’armistice qui ne précise dans aucune de ses clauses le sort réservé à l’Alsace et à la Moselle.
Et pourtant… Le 4 juillet 1940, l’ancienne frontière franco-allemande telle que tracée par Bismarck en 1871 est rétablie.
Le 2 août 1940, l’Alsace et la Moselle cessent d’être un territoire français et deviennent des provinces d’origine allemande. La Moselle est rattachée au Gau (territoire administratif) de Sarre Palatinat, et l’Alsace au pays de Bade.
Alors commence la germanisation de nos trois départements : l’adhésion obligatoire à la « Jeunesse Hitlérienne » pour les garçons et les filles, l’instauration du Service National du Travail, le RAD – Reichsarbeitsdienst -, et enfin, en août 1942, l’incorporation dans l’armée allemande.

Au mépris de toutes les lois internationales et de celles de l’honneur, 103 000 Alsaciens, 31 000 Mosellans et 21 000 femmes de nos trois départements vont être contraints d’endosser l’uniforme allemand. On les appellera les « Malgré-Nous ».C’est l’histoire tragique que ces femmes et ces hommes ont vécue il y a quatre-vingt ans, que nous nous proposons de retracer dans cet ouvrage.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Malgré-Nous »

La bande dessinée Malgré-Nous de Charly Damm et François Abel nous emmène à travers différents lieux emblématiques qui marquent les étapes du périple tragique des jeunes Alsaciens et Mosellans enrôlés de force dans l’armée allemande.

Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans l’atmosphère oppressante de l’Alsace annexée par le Troisième Reich, où les conscrits sont arrachés à leur terre natale. Les rues et villages, dessinés avec un réalisme poignant par François Abel, restituent l’ambiance lourde et tendue de cette région, partagée entre sa culture française et son incorporation forcée dans l’Allemagne nazie.

Le récit nous entraîne ensuite sur le front de l’Est, où la brutalité des combats et les conditions extrêmes sont dépeintes avec une intensité visuelle qui laisse peu de place à l’imagination. Les tranchées, les campagnes enneigées de Russie, et les paysages désolés deviennent des personnages à part entière, symbolisant à la fois l’horreur de la guerre et l’isolement des soldats. Abel parvient à capturer l’hostilité de ces lieux, renforçant le sentiment de perdition qui hante les protagonistes.

Enfin, le retour dans une Alsace en ruines, libérée mais défigurée, ne marque pas pour autant la fin du calvaire. Les lieux de mémoire, les cimetières militaires et les monuments en hommage aux victimes soulignent la persistance des blessures. Cette dernière partie de la BD illustre le déchirement identitaire et la difficulté de retrouver une place dans une société marquée par la guerre et les trahisons.

Cette BD est une œuvre puissante et évocatrice. MalgréNous se distingue ainsi comme une BD essentielle pour sa dimension historique.


Le syndrome [E]

Album publié aux éditions Philéas en 2020.


Adapté du roman de Franck Thilliez publié le 14 octobre 2010.

couverture bd Le syndrome [E]

L’adaptation en bande dessinée du célèbre roman de Franck Thilliez !

Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle. Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, et de ses jumelles.
Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés, le crâne scié… Il n’en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé pour soigner ses crises de schizophrénie.
Très vite, ces deux affaires pourtant éloignées semblent étroitement liées. De la casbah d’Alger aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d’une réalité effrayante.

Le Syndrome [E], ici adapté par Sylvain Runberg et Luc Brahy, réunit pour la première fois les deux personnages récurrents des romans de Franck Thilliez, Lucie Henebelle et Franck Sharko.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le syndrome [E] »

L’adaptation en bande dessinée du thriller Le Syndrome [E], signé Sylvain Runberg (scénario) et Luc Brahy (dessin), offre une relecture visuelle audacieuse du roman culte de Franck Thilliez. Bien que l’exercice d’adaptation présente des défis, cette œuvre réussit à maintenir une grande partie de l’essence du roman tout en y apportant les particularités du médium graphique.

Un thriller condensé mais fidèle

Le scénario, malgré son format contraint, reste fidèle aux grandes lignes du roman. L’intrigue complexe, où deux enquêtes distinctes convergent, est maintenue : Lucie Hennebelle, confrontée à une mystérieuse bobine de film aux effets terrifiants, croise la route de Franck Sharko, chargé d’une enquête macabre sur des cadavres mutilés. Le suspense oppressant et la noirceur du récit original se retrouvent ici, bien que le passage du roman à la bande dessinée impose une condensation parfois frustrante.

extrait bd Le syndrome [E]

La représentation des personnages

L’un des attraits majeurs de cette adaptation est la mise en image des personnages emblématiques de Franck Thilliez : Lucie Hennebelle et Franck Sharko. Le Sharko de la BD, bien que fidèle dans sa rugosité et ses démons, semble moins marqué par la vie que dans le roman, un effet peut-être dû aux contraintes du format. Lucie, quant à elle, conserve sa dualité entre sa carrière de policière et son rôle de mère, mais cet aspect est moins développé que dans le roman.

Une atmosphère visuelle réussie

Le dessin réaliste et détaillé de Luc Brahy sert parfaitement l’intrigue. Les scènes violentes et les ambiances oppressantes sont restituées avec un soin particulier, renforcé par le travail remarquable de colorisation de Hugo S. Facio. Les jeux de lumière et de tonalité capturent à merveille les émotions et les tensions du récit.

En conclusion

Le Syndrome [E] en bande dessinée est une adaptation ambitieuse, offrant une relecture visuelle efficace du roman de Franck Thilliez. Bien que la densité narrative du roman souffre de la transition au format BD, l’atmosphère, l’intrigue et les personnages principaux sont bien retranscrits. Une œuvre à découvrir pour les fans de Franck Thilliez, mais qui aurait gagné peut-être à être approfondie pour pleinement exploiter les possibilités du médium de la bande dessinée.

L’Alsace déracinée

Album publié en 2021 aux éditions du Signe.


Résumé éditeur

couverture bd L’Alsace déracinée

Ni les paroles pleines de bonnes intentions, ni les ouvrages de la ligne Maginot construits sur 1 500 kilomètres le long des frontières nationales n’empêcheront l’Allemagne d’envahir la France.

L’Alsace, comme sa voisine la Moselle, va connaître une des pages les plus sombres de son histoire, celle de l’occupation allemande nazie.
Le 1er septembre 1939, devant l’imminence de la guerre, les habitants des localités alsaciennes situées le long de la frontière avec l’Allemagne sont évacués. 374 000 Alsaciens provenant de 107 communes bas-rhinoises prennent la direction du sud-ouest de la France, principalement en Dordogne, en Haute-Vienne et dans l’Indre.
Ceux des 79 communes haut-rhinoises sont évacués vers le Gers, la Haute-Garonne et les Landes.

Après l’armistice de juin 1940, une question se pose à ces réfugiés : rester dans les départements d’accueil ou rentrer au pays ?
Ceux qui rentrent assistent alors à la défrancisation et à la nazification de l’Alsace ainsi qu’à l’expulsion des juifs, tsiganes, communistes, syndicalistes, religieux et de tous ceux qui « n’entrent pas dans l’idéologie nazie.
C’est l’histoire de ces Alsaciens évacués, expulsés, réfugiés que « Lisel » vous propose de raconter dans ces pages.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Alsace déracinée »

L’Alsace déracinée est une œuvre qui s’inscrit dans la tradition des récits graphiques mémoriels, abordant des sujets historiques avec une sensibilité à la fois didactique et émotionnelle. Scénarisée par Charly Damm et illustrée par Jean-Marie Cuzin, cette bande dessinée raconte le drame des Alsaciens expulsés de leur terre natale durant la Seconde Guerre mondiale, un épisode souvent méconnu mais pourtant marquant.

À travers des illustrations aux couleurs froides et une mise en scène soignée, Cuzin parvient à capturer la tristesse et la résilience de ces familles déracinées. Les planches, sans être révolutionnaires sur le plan artistique, se montrent efficaces pour ancrer le lecteur dans cette période troublée, où chaque visage exprime la douleur de l’exil.

Le scénario, bien documenté, ne se contente pas de relater des faits historiques ; il parvient à humaniser le récit en se concentrant sur le choc culturel et les défis auxquels ces Alsaciens ont dû faire face dans leur nouvelle vie. La dimension historique est renforcée par l’inclusion d’un chapitre dédié aux Juifs alsaciens et au camp du Struthof, ajoutant une profondeur supplémentaire à l’œuvre.

Cette bande dessinée réussit à éveiller la conscience du lecteur sur un chapitre oublié de l’histoire française, tout en offrant un hommage digne et respectueux aux victimes de cette tragédie.

L’Alsace déracinée se distingue par sa rigueur historique et son engagement à faire revivre un passé douloureux, tout en étant accessible à un large public.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Struthof

La Farce du Cuvier

Album publié en 2005 aux éditions Vent D’Ouest.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’un Anonyme parue en 1532.

couverture bd La Farce du Cuvier

Farce anonyme du moyen-âge (XVº siècle). Cette farce date de l’époque médiévale et l’auteur en est inconnu.
C’est le texte médiéval le plus étudié au collège avec La farce de maître Patelin.

L’action se passe vers le milieu du XVe siècle, dans le logis très simple d’un artisan, JACQUINOT ; c’est un artisan débonnaire, fin, placide et calme, qui pourrait avoir recours à la force pour maîtriser les deux commères, ANNE sa femme despotique et sa belle-mère, DAME JACQUETTE qui est le type de la belle-mère classique, qui soutient sa fille, se montre systématiquement hostile envers son gendre et fait preuve d’une partialité instinctive dans les différents du ménage.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Farce du Cuvier »

Avec « La Farce du Cuvier« , Simon Léturgie signe une adaptation brillante d’un texte satirique du XVe siècle, qui dépasse les simples attentes d’une relecture classique. Cette bande dessinée, fidèle à l’esprit moqueur de l’œuvre originale, parvient à conjuguer humour et critique sociale dans un format moderne et accessible.

Le récit met en scène Jacquinot, personnage attachant et résolument humain, face à la tyrannie domestique imposée par son épouse Anne et sa belle-mère. À travers une chute accidentelle dans un cuvier, une situation apparemment anodine se transforme en un renversement des rôles aussi drôle que symbolique. Simon Léturgie modernise le langage tout en préservant la saveur originelle des dialogues, rendant la lecture fluide et captivante.

extrait bd La Farce du Cuvier

Le dessin amplifie la portée comique de l’histoire. L’étroite collaboration entre le texte et l’image témoigne d’une compréhension fine des ressorts de la farce. Les couleurs dynamiques et les détails soigneusement pensés ajoutent une touche visuelle séduisante, bien qu’un décor parfois minimaliste puisse sembler un brin sage.

Cette œuvre offre un miroir des rapports de pouvoir au sein du foyer, interrogeant subtilement les normes de genre et les dynamiques familiales. « La Farce du Cuvier » réussit ainsi un double pari : honorer le patrimoine littéraire médiéval tout en séduisant un lectorat contemporain. Une lecture jubilatoire et intelligente, à ne pas manquer.

Les Précieuses ridicules

Album publié aux éditions Vents d’Ouest en 2010.


Adapté de la pièce de théâtre Les Précieuses ridicules, de Molière jouée le 18 novembre 1659.

couverture bd Les Précieuses ridicules

Deux jeunes provinciales éconduisent leurs galants en les ridiculisant… Bien mal leur en a pris ! Car la vengeance sera amère…

Le principe de la collection Commedia est d’associer la bande dessinée au théâtre, assurant lisibilité, clarté, et facilité de lecture. Ainsi le 9è Art se retrouve au service des plus grands classiques du théâtre dans leur texte intégral !


Et pour s’adapter aux habitudes des jeunes lecteurs, Commedia adopte un format manga, plus nomade, et un plus petit prix !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Précieuses ridicules »

L’adaptation en bande dessinée des Précieuses ridicules de Molière par Simon Léturgie offre une porte d’entrée rafraîchissante vers une œuvre théâtrale majeure. En reprenant le texte original, cette version illustrée réussit à rendre accessible l’ironie mordante et la vivacité du XVIIe siècle à un public contemporain.

Le trait de Simon Léturgie, précis et expressif, confère aux personnages une présence visuelle aussi comique que pertinente. Les mimiques exagérées et la dynamique des scènes amplifient la satire de Molière, donnant un impact supplémentaire aux dialogues. L’utilisation judicieuse des couleurs et des cadrages renforce l’humour tout en ancrant l’histoire dans un univers visuel riche.

extrait bd Les Précieuses ridicules

Cette bande dessinée s’inscrit dans la collection Commedia, un projet visant à faire dialoguer le théâtre classique avec le neuvième art. Ce mariage entre texte intégral et narration graphique revitalise son potentiel comique et critique, tout en respectant la lettre et l’esprit de Molière.

En conclusion, Simon Léturgie parvient à conjuguer fidélité et inventivité, offrant une adaptation qui ravira autant les amateurs de bande dessinée que les passionnés de littérature. Les Précieuses ridicules en bande dessinée est une véritable passerelle culturelle, aussi éducative que divertissante. Une œuvre à découvrir, que l’on soit néophyte ou connaisseur.

Morts par la France – Thiaroye 1944

Album publié en 2018 aux éditions Les Arènes.


Résumé éditeur

couverture bd Morts par la France - Thiaroye 1944

«  LʼHistoire est une compagne de voyage intransigeante et parfois impitoyable… Elle vous fait prendre des chemins escarpés, des sentiers semés de pièges, d’embuches et de déceptions. Celle que je mʼapprête à vous raconter a été trop longtemps dissimulée. Enfouie sous des tonnes de mensonges, sous des tombereaux d’hypocrisie. Mais la vérité est comme la vie, elle trouve toujours un chemin.« 


Le 1er décembre 1944 à Thiaroye, au Sénégal, lʼarmée coloniale française ouvre le feu et assassine des centaines de soldats « indigènes », anciens prisonniers de guerre.
Depuis, lʼÉtat français ment sur cet épisode tragique et nie ce meurtre de masse.
Armelle Mabon, historienne, se bat depuis vingt ans pour rétablir la vérité.
Morts par la France rend hommage à ces soldats oubliés et tente de réhabiliter leur honneur bafoué.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Morts par la France – Thiaroye 1944 »

Avec « Morts par la France« , Pat Perna et Nicolas Otéro proposent une œuvre à la croisée du documentaire et de la bande dessinée, où l’engagement se mêle à une esthétique soignée pour révéler un pan sombre et souvent occulté de l’histoire coloniale française.

Le massacre de Thiaroye, point central du récit, est abordé à travers une narration captivante qui alterne entre les recherches acharnées de l’historienne Armelle Mabon et les événements tragiques de 1944. Ce choix permet d’éclairer les faits tout en maintenant une tension dramatique qui transporte le lecteur. Le scénario, rigoureux sans être aride, plonge dans les méandres de l’omerta et de la manipulation institutionnelle.

extrait bd Morts par la France - Thiaroye 1944

Le trait de Nicolas Otéro, à la fois expressif et précis, accentue la gravité des situations tout en humanisant les protagonistes. Les couleurs, souvent sombres, accompagnent parfaitement le ton de l’ouvrage, renforçant l’impact émotionnel.

« Morts par la France » est un outil pédagogique qui met en lumière les injustices infligées aux tirailleurs sénégalais. Les auteurs réussissent à créer une œuvre marquante, à la fois bouleversante et instructive, qui interpelle sur les responsabilités historiques et les silences d’un passé colonial complexe.

Une lecture qui se devrait incontournable pour quiconque s’interroge sur l’Histoire et les droits humains.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp Fronstallag 133Thiaroye

Le joueur de flûte de Hamelin

Bande dessinée publiée en 2018 aux éditions Michel Lafon.


D’après le conte des frères Grimm publié en 1816.

couverture bd Le joueur de flûte de Hamelin

Il était une fois, dans un petit village au fin fond de la forêt, une jeune femme sourde nommée Maggie.

Maltraitée par les villageois, elle se réfugiait dans l’imaginaire, rêvant de trouver un jour le prince charmant.

Quand Maggie rencontre le mystérieux joueur de flûte, il semble que tous ses vœux se réalisent. Mais à mesure qu’elle se rapproche de lui, Maggie découvre le côté sombre du garçon et de ses rêves qui pourrait bien se révéler son pire cauchemar.

Jay Asher et Jessica Freeburg ont habilement revisité l’histoire du joueur de flûte de Hamelin dans ce conte fantastique effrayant. Transcrite initialement par les frères Grimm, la légende évoque la disparition de cent trente garçons et filles, un désastre qui serait survenu le 26 juin 1284 dans la ville de Hamelin en Allemagne.

Jay Asher, l’auteur de 13 Reasons Why, est un phénomène éditorial qui s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde et a été adapté en série sur Netflix.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le joueur de flûte de Hamelin »

« Le joueur de flûte de Hamelin » de Jay Asher et Jessica Freeburg est une bande dessinée qui réinvente le célèbre conte avec une touche de noirceur et une profondeur émotionnelle notable.

L’histoire suit Maggie, une jeune femme sourde marginalisée, dont les rêves prennent un tournant inquiétant à la rencontre du mystérieux joueur de flûte. Les auteurs réussissent à créer une atmosphère qui oscille entre douceur et terreur, enrichie par des illustrations captivantes qui évoluent avec le récit.

On salue la capacité de la bande dessinée à susciter des émotions fortes, malgré le format visuel. Maggie est décrite comme une héroïne attachante, et son développement tout au long de l’histoire est à la fois touchant et réaliste. La trame narrative, bien rythmée, maintient l’intérêt du lecteur jusqu’à la fin, avec une progression maîtrisée.

Le mélange de fantastique et d’horreur est particulièrement apprécié, offrant une nouvelle dimension au conte original des frères Grimm.

« Le joueur de flûte de Hamelin » est une œuvre réussie qui allie un récit poignant à des visuels saisissants, faisant de cette bande dessinée une lecture incontournable pour les amateurs de contes revisités et d’histoires profondément humaines.

Scrooge, Un chant de Noël

Albums publiés en 2008 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre conte de Charles Dickens publiée en décembre 1843.

Scrooge, un vieillard acariâtre, un vautour au coeur sec ignorant tout de l’humanité, reçoit le 24 décembre au soir la visite du fantôme de son défunt associé.

Ce dernier lui fera vivre trois moments de sa vie, trois nuits de Noël – passée, présente et future – pour tenter de lui ouvrir les yeux et le cœur


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Scrooge, Un chant de Noël »

L’adaptation de « Scrooge, Un chant de Noël«  par Rodolphe et Estelle Meyrand se distingue par son approche à la fois respectueuse de l’œuvre originale et innovante dans sa présentation visuelle. Cette bande dessinée réussit à capter l’attention des lecteurs en transposant l’histoire intemporelle de Charles Dickens dans un format accessible et visuellement attrayant.

Rodolphe maîtrise l’art de la narration en restituant avec subtilité le parcours de rédemption d’Ebenezer Scrooge. À travers une série de rencontres spectrales, le personnage principal est confronté à la dure réalité de ses actions passées et de leurs conséquences sur son avenir. L’adaptation est fidèle au texte de Dickens tout en offrant un récit dynamique qui saura captiver un jeune public.

Les illustrations de Meyrand apportent une dimension supplémentaire au récit. Ses dessins, délicatement réalisés, plongent le lecteur dans l’atmosphère brumeuse du Londres victorien, tout en créant un contraste frappant entre l’obscurité du cœur de Scrooge et la lumière progressive de sa rédemption. Les choix de couleurs et de textures renforcent l’immersion dans cet univers à la fois mélancolique et porteur d’espoir.

« Scrooge, Un chant de Noël«  est une adaptation remarquable qui conjugue avec finesse le texte de Dickens et l’art visuel, offrant ainsi une expérience de lecture riche et émotionnellement engageante.

Roméo et Juliette

Album publié en 2010 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de William Shakespeare parue en 1597.

couverture bd Roméo et Juliette

De grands auteurs du répertoire. Un respect du texte à la virgule près. Et des dessinateurs au trait plein de vie et d’entrain. C’est Commedia !

Commedia, c’est une nouvelle façon de lire le théâtre. Nouveau format compact. Respect du texte intégral. Noir et blanc nerveux et mise en scène rythmée rendant à merveille l’ambiance des planches et le jeu des acteurs. La preuve que théâtre et bande dessinée sont des arts possédant de très nombreuses affinités !

Cette année, après le plébiscite du grand public et des enseignants, vous pourrez découvrir la réédition de L’Avare et du Médecin malgré lui.

Commedia s’attaque maintenant à l’adaptation d’un des plus grands auteurs qui soient, Shakespeare, dont le Roméo et Juliette, traduit avec respect et talent par Léturgie et Marce, trouve un nouvel et sublime écrin, apte à rendre accessible à tous sa stupéfiante beauté dramatique.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Roméo et Juliette »

L’adaptation en bande dessinée de « Roméo et Juliette » par Helena Marcé et David Amorin est une réinterprétation audacieuse et visuellement frappante du classique shakespearien.

Fidèle à la trame originale, cette œuvre parvient à capturer la profondeur tragique de l’histoire tout en la rendant accessible à un public plus jeune. Les illustrations en noir et blanc de David Amorin, bien que caricaturales par moments, apportent une dimension nouvelle à l’œuvre. Les expressions exagérées des personnages, combinées à une mise en scène minutieuse, accentuent les contrastes entre l’amour passionné des protagonistes et la violence de leur environnement.

extrait bd Roméo et Juliette

Le choix du format, cependant, s’avère discutable. Avec un total de 387planche, le livre prend une densité qui peut déstabiliser le lecteur.

Néanmoins, l’intégration du texte original, traduit par François-Victor Hugo, ajoute une richesse littéraire indéniable à cette œuvre, permettant de découvrir ou redécouvrir les dialogues poignants de Shakespeare.

Cette bande dessinée réussit à moderniser « Roméo et Juliette » sans trahir l’original, offrant une expérience à la fois visuelle et littéraire, bien que le choix du format puisse ne pas convenir à tous les lecteurs.


Roméo et Juliette

Un chant de Noël

Albums publiés en 2022 aux éditions Dargaud.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre conte de Charles Dickens publiée en décembre 1843.

couverture bd Un chant de Noël

Londres, 1843.

Tous les habitants, les mieux lotis comme les plus démunis, s’apprêtent à fêter Noël.
Tous, à l’exception de Scrooge. Aux yeux de cette riche commerçante, insensible au malheur des autres comme à l’atmosphère de liesse qui baigne la cité, seuls le travail et l’argent ont de l’importance.

On la dit radine, égoïste et mesquine. Elle préfère considérer qu’elle a l’esprit pratique. Et tandis que les festivités illuminent la ville et le cœur de ses habitants, Scrooge rumine sa misanthropie…

Une nuit, des esprits viennent lui rendre visite. Ils l’emmènent avec eux, à la rencontre de la jeune fille qu’elle était, quelques années plus tôt, lorsque la cupidité n’avait pas encore rongé son cœur. Mais aussi à la découverte de celle qu’elle aurait pu devenir si elle avait choisi la voie de la bonté…

Après le Bartleby d’Herman Melville, José Luis Munuera adapte librement un autre classique de la littérature anglo-saxonne : Un chant de Noël, de Charles Dickens.

Munuera s’empare ainsi d’un des chefs-d’oeuvre de l’écrivain anglais, paru en 1843, et féminise le personnage de Scrooge. Une relecture délicieuse, à savourer pour les fêtes !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un chant de Noël »

José Luis Munuera réinvente avec audace « Un chant de Noël » de Charles Dickens, en transformant l’iconique Ebenezer Scrooge en Elizabeth Scrooge, une femme d’affaires froide et implacable. Ce choix narratif n’est pas anodin : il explore la dureté imposée aux femmes dans une société patriarcale, où réussir signifie souvent sacrifier sa compassion.

Les illustrations de Munuera captivent par leur dualité. Les décors victoriens sont rendus avec une précision minutieuse, offrant un contraste saisissant avec les scènes fantastiques où apparaissent les esprits. Ces derniers, par leur représentation éthérée et onirique, renforcent l’atmosphère fantomatique qui hante le récit. Munuera joue habilement avec les cadrages, plongeant le lecteur dans les profondeurs psychologiques d’Elizabeth à travers des angles de vue dynamiques et inattendus.

extrait bd Un chant de Noël

Le scénario se distingue par sa finesse : là où Dickens mettait en avant la rédemption de Scrooge, Munuera met en lumière une rébellion silencieuse. Elizabeth, loin de céder à une transformation totale, conserve une part de son amertume. Ce choix narratif offre une lecture plus nuancée du conte original, questionnant le lecteur sur ses propres convictions et son rapport au changement.

Cette bande dessinée est plus qu’une simple adaptation; elle est une réflexion contemporaine sur la condition féminine et les luttes internes que chacun mène face à ses propres démons. En fin de compte, Munuera livre une œuvre riche et profondément humaine, qui résonne avec le lecteur bien après la dernière page tournée