Mois : janvier 2024

Cézembre – Tome 1

Album publié en 2012 aux éditions Dupuis.


Résumé éditeur

Saint Malo, août 1944 : alors que gronde la rumeur du débarquement américain, dont les troupes avancent inexorablement, combattant une armée allemande de plus en plus proche de la débâcle, le jeune Erwan, 18 ans, ronge son frein.

Témoin de la mort de son père et de son oncle, victimes de soldats allemands, il rêve de rejoindre la résistance alors que couve le combat pour la libération de la cité.

Seule la volonté de son grand-père, farouchement opposé à le voir risquer sa vie, le retient de franchir le pas.

Mais lorsque l’un de ses meilleurs amis se fait tuer après être tombé dans une embuscade allemande, et qu’il apparaît que le responsable direct n’est autre qu’un de leurs amis d’enfance, il décide de se jeter dans la mêlée, à la veille de la bataille qui décidera du sort de Saint-Malo, et de sa libération.

Un récit de guerre qui s’intéresse à un épisode intense et décisif de la libération, à travers la destinée de quatre adolescents pris dans le chaos de la guerre.

La bd « Cézembre – Tome 1 » disponible ici



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Cézembre – Tome 1 »

Avec « Cézembre – Tome 1« , Nicolas Malfin nous invite à une immersion graphique et narrative dans les tumultes de l’Histoire, là où le souffle de la guerre effleure la fragilité des destins individuels. La toile de fond, l’île de Cézembre, devient une scène sur laquelle se jouent les actes d’un drame à la fois intime et collectif.

Le trait de Malfin est ici confident, presque intimiste, malgré une palette par moments trop saturée qui risque de distraire. Il y a dans son dessin une tension palpable, un équilibre entre la précision historique et l’expression des émotions des personnages. Le jeune Ewan, autour duquel se cristallise l’ensemble du récit, est un prisme à travers lequel se réfractent les soubresauts d’une époque révolue et pourtant si proche.

Le scénario, quant à lui, est un dédale de dialogues et de trajectoires entrecroisées, où l’abondance des figures narratives risque de perdre le lecteur dans un labyrinthe de sous-intrigues. Il y a une ambition, certes, de capturer la complexité d’une époque, mais celle-ci aurait gagné à être épurée pour laisser transparaître avec plus de force la trame centrale.

« Cézembre » reste un ouvrage d’une densité louable. Malfin ne se contente pas de raconter des histoires, il peint des vies aux prises avec le tourbillon de l’Histoire.

Ce premier tome est une œuvre ambitieuse qui tisse avec habileté les fils de l’histoire personnelle et collective. Classique dans sa forme, elle est néanmoins une contribution précieuse au genre de la bande dessinée historique, à la fois éducative et émotionnellement chargée.


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Ile de CézembreSaint-Malo

L’Homme qui corrompit Hadleyburg

Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions La boite à Bulles.


Adapté de l’œuvre de Mark Twain parue en décembre 1899.

La ville la plus honnête d’Amérique mise à l’épreuve de la tentation… Une adaptation réussie de la célèbre nouvelle de Mark Twain.

couverture bd L Homme qui corrompit Hadleyburg

Hadleyburg, ville dont la réputation est d’être la plus intègre d’Amérique, reçoit un jour la visite d’un homme mystérieux. Ce dernier est venu pour laver l’offense qui lui a, jadis, été faite par ses habitants : trop imbus d’eux-mêmes, ils en avaient oublié les règles de base de l’hospitalité.
Cet étranger a décidé de porter le fer là où cela leur ferait le plus mal : en faisant voler en éclat leur réputation de probité…

Prétendant venir récompenser la personne qui lui porta secours quand il était sans le sou, l’inconnu confie à un des plus honorables habitants une lettre ainsi qu’un sac contenant 40 000 dollars ainsi qu’une enveloppe à ne pas ouvrir.

La lettre précise que l’argent est à remettre à ce fameux bienfaiteur dont le nom n’est pas mentionné. Celui-ci se fera connaître en révélant la phrase qu’il avait dite à l’époque à l’indigent et consignée dans l’enveloppe scellée.

L’argent et l’enveloppe sont remis au révérend de la ville. Ce dernier est missionné pour découvrir l’identité du bienfaiteur et la garder secrète jusqu’à la cérémonie durant laquelle elle sera révélée.

Mais Hadleyburg est-elle aussi intègre qu’elle le prétend ? Petit à petit, parviennent au révérend des lettres de ses plus vénérables habitants assurant tous avoir aidé l’inconnu et prononcé la fameuse formule…

En proposant cette réécriture du mythe de la tentation, Mark Twain mettait en scène l’hypocrisie du christianisme américain, à travers les habitants d’une ville respectable qui, peu à peu, révèlent leur véritable nature…

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui corrompit Hadleyburg »

L’adaptation de l’œuvre de Mark Twain par Wander Antunes De Souza s’avère être une entreprise aussi audacieuse qu’habile, cristallisant avec une précision thématique la satire mordante de l’original.

L’histoire, qui explore les thèmes de l’orgueil et de la cupidité, est incarnée dans une fable morale où la tentation est le fil conducteur vers la révélation de la véritable nature humaine.

Le travail d’Antunes est loué pour sa capacité à retranscrire l’Amérique des années 1870-1880 avec des illustrations de qualité. Cette dichotomie entre le style et le contenu est symptomatique des défis inhérents à l’adaptation d’une prose aussi riche que celle de Twain en une forme visuelle.

Cependant, le dessinateur réussit à apporter sa propre interprétation tout en restant fidèle à l’esprit critique de l’auteur original, notamment dans sa dénonciation de l’hypocrisie sociale et religieuse.

En somme, Antunes ne se contente pas de traduire Twain en images ; il offre un miroir où se reflètent les vices intemporels de notre société. C’est une œuvre qui interpelle, autant qu’elle repousse, invitant à une introspection sur l’authenticité de nos vertus.

« L’Homme qui corrompit Hadleyburg » est donc une bande dessinée qui, tout en suscitant un débat sur la fidélité graphique, réussit brillamment à perpétuer la pertinence de l’introspection morale de Twain à travers les âges.

Codine

Bande dessinée « Codine » publiée en 2018 aux éditions La boite à Bulles.


Adapté de l’œuvre du « Gorki des Balkans » (Panaït Istrati), un hymne à l’amitié émouvant et superbement mis en images. Publié en 1926.

couverture bd Codine

Au début du 20e siècle, le petit Adrien Zograffi, huit ans, vient vivre avec sa mère, blanchisseuse, dans le quartier le plus déshérité de Braïla, sur les bords du Danube, en Roumanie.

Il fait la connaissance de son voisin Codine, un géant révolté, ancien bagnard, emprisonné dix ans pour avoir tué son meilleur ami. Devenus amis, ils iront jusqu’à échanger leur sang et se promettre de se protéger l’un l’autre.

Une magnifique fable sociale, adaptée du roman de Panait Istrati, écrivain roumain francophone, voyageur humaniste, défenseur de la liberté.

Un véritable hymne à l’amitié émouvant et touchant.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Codine »


« Codine » de Jacques Baujard est une œuvre qui mérite une attention particulière, non seulement pour sa fidélité à l’esprit du roman original de Panaït Istrati mais aussi pour sa capacité à transcender le médium de la bande dessinée pour toucher à l’universel.

D’une main de maître, Baujard, appuyé par les pinceaux expressifs de Simon Géliot, nous convie à un voyage rétrograde dans une Roumanie du début du XXe siècle, où les strates sociales se dessinent avec une acuité poignante. La relation entre Adrien, enfant à la santé ébranlée, et Codine, colosse échappé des chaînes de la justice, devient le prisme à travers lequel se révèlent les contradictions et les complexités de l’âme humaine.

Le scénario de Baujard est une merveille de construction. Il n’est pas seulement question d’une amitié, mais d’une communion d’esprits que tout oppose en apparence. L’innocence se heurte à la brutalité, la fragilité à la force, et pourtant, c’est une mélodie harmonieuse qui se dégage de leurs interactions. C’est un récit qui célèbre la résilience de l’esprit humain et la rédemption qui se trouve souvent dans les liens improbables.

Les illustrations de Géliot sont, à cet égard, d’une importance capitale. Son trait capte l’essence des personnages, leur humanité et leur environnement avec une précision qui frôle le cinématographique. Chaque planche est un tableau qui raconte sa propre histoire, un fragment d’une époque révolue qui continue de résonner avec notre présent.

extrait bd Codine

« Codine » est une œuvre qui refuse de se laisser enfermer dans une catégorie. C’est une bande dessinée, certes, mais c’est aussi un morceau d’histoire, une réflexion philosophique sur l’amitié, et un hommage à la capacité de l’art de dépeindre la complexité du cœur humain.

Baujard et Géliot nous offrent un miroir du passé qui reflète notre propre image, invitent à une introspection aussi douloureuse que nécessaire, et, par-dessus tout, rappellent la puissance de la littérature et de l’art graphique quand ils s’unissent pour raconter une histoire.

Honore de Balzac- Les nouvelles en BD

Album « Honoré de Balzac- Les nouvelles en BD » publié en 2008 aux éditions Petit à Petit.


Résumé éditeur

Cette bande dessinée est tirée des nouvelles suivantes de Balzac :
El Verdugo publiée en 1830,
Adieu publiée en 1830,
La bourse publiée en 1832,
Madame Firmiani publiée en 1832,
Le réquisitionnaire publiée en 1831,
Une passion dans le désert publiée en 1830,
Un épisode sous la terreur publiée en 1842,
Pierre Grassou publiée en 1840.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Honoré de Balzac- Les nouvelles en BD »


Dans cet hommage à Honoré de Balzac, Kevin Henry réussit brillamment à condenser la quintessence des nouvelles de l’auteur dans un format bande dessinée. Les récits, choisis avec discernement, reflètent le génie de Balzac par leur style nerveux et leur rythme entraînant, propre à l’écrivain.

La transposition graphique enrichit l’expérience de lecture, apportant une nouvelle dimension à ces classiques de la littérature.

Ce recueil est une célébration du talent de Balzac, offrant aux aficionados comme aux novices une porte d’entrée visuelle et dynamique dans son univers littéraire.

Une réussite qui marie avec finesse le dessin et le verbe, capturant l’essence balzacienne.