Mois : janvier 2024

Couleurs de l’incendie

Bande dessinée « Couleurs de l’incendie » publiée en 2019 aux éditions Rue de Sèvres.


D’après le roman de Pierre Lemaitre publié en 2018.

Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt.

Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement.

Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.

Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie.

Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui vont ravager l’Europe.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Couleurs de l’incendie »

Dans le sombre théâtre de l’entre-deux-guerres, « Couleurs de l’incendie » de Christian De Metter déploie ses planches telles des actes d’une tragédie moderne, où la vengeance se dessine en traits épais et couleurs crépusculaires. Comme arrachés aux pages d’un roman de Pierre Lemaitre, ces dessins sont des fenêtres sur l’âme tourmentée de Madeleine Péricourt, héroïne prise dans les flammes de la trahison et de la perte.

Le style graphique de De Metter est une ode à la précision, un équilibre délicat entre l’expressivité brute et le détail minutieux, comme pour rappeler que dans le grand chaos de l’Histoire, l’individu résiste par la force de son visage, par le poids de son silence. Si par moments, le dynamisme semble céder sous le poids de l’atmosphère oppressante, c’est pour mieux capturer la stagnation d’une époque où l’horizon est bouché par les fumées de l’incendie économique et social.

Il y a une maîtrise remarquable dans l’adaptation des teintes qui, loin de n’être qu’une palette de gris, jouent sur les contrastes pour révéler la lumière dans l’obscurité, l’espoir dans le désespoir. Chaque planche est un coup de pinceau sur la toile de la vengeance, orchestrant la montée en puissance d’une femme qui, dans le silence de sa lutte, devient le cri de son époque.

De Metter, en portraitiste du 9e art, offre près de 170 pages d’une histoire qui, tout en rendant hommage à son prédécesseur « Au revoir là-haut », s’en émancipe pour trouver sa propre voix, sa propre couleur, dans les cendres de l’incendie. C’est ainsi que « Couleurs de l’incendie » s’affirme comme une œuvre majeure, un miroir des abysses de l’âme humaine, et une réflexion sur la capacité de l’art à capturer la complexité d’un monde en feu.

A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie » publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Un amour de Swann - Seconde partie

Depuis qu’Odette l’a renvoyé un soir de bonne heure, Swann est pris de violents sentiments mêlés de jalousie et de souffrance.

Il poursuit néanmoins sa vie mondaine, s’attirant ainsi les foudres des Verdurin qui l’évincent du petit clan ».

Dès lors, Odette prétexte de nouvelles obligations au grand désarroi de Swann, animé par la peur de voir lui échapper cette femme qui n’est pourtant « pas son genre ». »


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie »

Stéphane Heuet s’empare de nouveau de l’univers proustien. « Un amour de Swann – Seconde partie » se dérobe sous les atours de la bande dessinée, dévoilant une Proust accessible, mais controversée.

Si l’initiative d’Heuet démocratise l’œuvre, la transposition du texte, dense et alambiqué, dans les bulles et les vignettes, éveille une dissonance entre le rythme de la lecture et celui de l’œil. Historiquement fiables, les illustrations étriquent cependant l’imaginaire, clôturant les possibles qu’une prose aussi riche que celle de Proust tend à infiniment ouvrir.

Cette adaptation graphique est un pont entre deux arts, mais peut-être au prix d’une essence littéraire qui ne vit que par la liberté des mots à peindre des mondes dans la conscience du lecteur.

A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie » publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Un amour de Swann - Première partie

En homme de la haute société, Swann fréquente les salons mondains de la fin du XIXe siècle.

Lorsqu’il rencontre Odette de Crécy, il n’éprouve aucune attirance pour cette jeune femme, frivole et superficielle, à la conversation dépourvue d’intérêt.

Pourtant, Swann se surprend à nourrir d’étranges sentiments pour elle lorsqu’un soir il la recherche, en vain, dans les bars et restaurants de la capitale.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie »


Dans la transposition graphique de Stéphane Heuet, « À la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie« , l’essence proustienne se matérialise dans un éclat visuel. Heuet, tel un alchimiste de l’illustration, capte avec adresse le faste et l’ornementation de la fin de siècle, en résonance avec la prose délicate de Proust.

Cependant, en franchissant la barrière de l’écrit à l’image, les personnages gagnent en couleur mais perdent une nuance de complexité, flirtant parfois avec la caricature. Cette adaptation, bien que fidèle dans l’esprit, invite à un dialogue entre l’imaginaire du lecteur et l’interprétation de l’artiste, offrant une nouvelle porte d’entrée vers le grand œuvre proustien.

A la recherche du temps perdu – A l’ombre des jeunes filles en fleurs

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – A l’ombre des jeunes filles en fleurs » publiée en 2021 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1919.

couverture bd A la recherche du temps perdu - A l'ombre des jeunes filles en fleurs

À l’ombre des jeunes filles en fleurs, prix Goncourt 1919, évoque, sur fond d’Histoire (menace de Guerre, affaire Dreyfus…), la découverte du théâtre par le narrateur et sa rencontre avec l’écrivain Bergotte puis le peintre Elstir.

C’est enfin son initiation à l’amour, à Paris avec Gilberte, puis à Balbec avec la petite bande des jeunes filles, et surtout Albertine dont il tombe amoureux…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – A l’ombre des jeunes filles en fleurs »

L’adaptation en bande dessinée de « À l’ombre des jeunes filles en fleurs » par Stéphane Heuet est un objet culturel fascinant qui soulève la question délicate de la transposition d’un texte littéraire canonique dans un médium visuel.

L’ambition de Heuet est à la fois louable et audacieuse, tenant dans sa tentative de condenser la richesse et la complexité proustienne dans des cases et des bulles. Ce geste artistique est un pari sur la capacité de la bande dessinée à véhiculer la profondeur narrative et émotionnelle de l’œuvre originale.

Là où Proust peint avec des mots, Heuet tente de le faire avec des pinceaux et des crayons. La démarche est risquée : là où les mots de Proust s’étalent sur des pages entières pour décrire un simple moment, une image doit capturer cette même essence en un seul regard. Le résultat est une œuvre qui peut paraître simplifiée à ceux qui ont arpenté les méandres textuels de « La Recherche », mais qui offre une porte d’entrée visuelle à ceux intimidés par l’ampleur du texte original.

La bande dessinée de Heuet ne prétend pas remplacer « À l’ombre des jeunes filles en fleurs« , mais se pose plutôt comme un hommage, une interprétation visuelle qui cherche à éveiller la curiosité pour l’œuvre de Proust.

L’atlas(ig) de bretagne

Bande dessinée « L’atlas(ig) de bretagne » publiée en 2015 aux éditions Beluga.


Un bel atlas pour toute la famille !

À travers son regard d’illustrateur bédéiste passionné par sa région natale, Fañch Juteau offre un atlas tout à fait original et inédit de la Bretagne.

15 cartes illustrées à thèmes, parmi lesquels : la faune et la flore, la gastronomie, les costumes, l’histoire, la musique, la danse…

Chaque élément illustré est repris et expliqué via des synthèses simples et sérieuses, ludiques (parfois humoristiques!) et accessibles à tous.

Un travail hors-norme de composition, d’illustration et de documentation par un autodidacte de talent, qui séduira les petits comme les plus grands !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’atlas(ig) de bretagne »

La bd n’a pas été lue. Un avis sera posté dès que ce sera le cas.

Le filleul de l’Ankou

Bande dessinée « Le filleul de l Ankou » publiée en 2002 aux éditions Label-Etoile.


couverture Le filleul de l'Ankou

Nous sommes à la fin du XVIe siècle. Le Croisic prospère.

De la Norvège au Portugal, les navires viennent y échanger le sel, et ses marins sillonnent vaillamment les mers.

Mais, ici comme ailleurs, lorsque naît l’enfant d’une impossible union, le destin ne lui fait guère de promesses…

La lande se souvient encore de ces noms : Yvon, Guillemette, Joséphine… Tristan…

Se souvient-elle de l’intervention du gardien du temps ? Le filleul de l’Ankou lui-même l’ignora. Longtemps.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le filleul de l’Ankou »

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Lieu visité par la bd en Bretagne

Le Croisic

A la recherche du temps perdu – Combray

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Combray » publiée en 2022 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Combray

Réédition anniversaire du premier tome de la célèbre adaptation du chef d’œuvre de Proust en bande dessinée.

Une édition à la fabrication luxueuse, revue et augmentée, qui célèbre les 100 ans de la mort de l’écrivain.

Transporté dans le temps grâce à la « rencontre » d’un objet – la célèbre madeleine -, le narrateur se remémore son enfance dans la maison familiale de Combray.

Il revit ses angoisses, à l’heure du coucher… Il revoit cette société bourgeoise, avec ses codes étranges et ses personnages hauts en couleur… Il retrouve la saveur des menus qui reflétaient le rythme des épisodes de la vie.


« Combray » est le nom donné à la première partie de « Du côté de chez Swann« , le premier volume de la célèbre série de romans « À la recherche du temps perdu » de Marcel Proust. « Du côté de chez Swann » a été publié pour la première fois en novembre 1913.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Combray »

Dans la transposition délicate de la prose de Marcel Proust en bande dessinée, Stéphane Heuet entreprend une démarche aussi admirée que critiquée. Avec « À la recherche du temps perdu – Combray« , il nous invite non seulement à revisiter les méandres de la mémoire proustienne, mais aussi à questionner les limites entre le texte et l’image.

La ligne claire de Heuet, épurée et précise, se déploie à travers les pages tel un fil d’Ariane guidant le lecteur dans l’écheveau complexe des souvenirs d’enfance de Proust. Si le dessin capte l’essence du cadre bucolique de Combray, certains pourraient arguer qu’il ne saisit pas entièrement la richesse sémantique et la profondeur émotionnelle de l’œuvre originale. Le défi est de taille : comment représenter graphiquement la fameuse madeleine, dont la simple évocation textuelle déclenche un flot de réminiscences ? Heuet y répond par des vignettes qui tentent de capturer l’instantanéité des souvenirs, par des visages évocateurs et des décors minutieusement reconstitués.

« À la recherche du temps perdu – Combray » de Heuet est un hommage sincère à l’œuvre de Proust, mais il suscite une interrogation légitime sur la possibilité de transmettre, à travers le dessin, toute la complexité d’un texte qui repose tant sur l’immensité intérieure que sur la minutie des observations extérieures.

Don Quichotte (Davis) – Suite et fin

Album « Don Quichotte » publiée en 2015 aux éditions Warum.


Adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes parue en 1605.

couverture bd Don Quichotte (Davis) - Suite et fin

Neuf ans après les premières aventures de Don Quichotte, un malotru ose écrire une suite pirate dans le dos de Cervantes.

Cervantes relance alors son héros sur les routes pour défendre l’honneur du Chevalier à la triste figure, qui devient désormais le Chevalier des Lions.

Hélas… Entre-temps, tout le monde a lu ses aventures.

Le chevalier et son fidèle Sancho vont faire les frais de leur célébrité.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Don Quichotte (Davis) – Suite et fin »

« Don Quichotte – Suite et fin » de Rob Davis se distingue comme une œuvre d’une ingéniosité rare, un hommage vibrant et espiègle au monumental roman de Miguel de Cervantes. Avec une plume qui danse entre respect et audace, Davis redessine le portrait du chevalier à la triste figure, offrant ainsi un nouveau visage à ses mésaventures intemporelles.

Cette bande dessinée n’est pas simplement une réinterprétation visuelle du texte classique, mais une conversation entre deux époques. Davis nous convie à un bal masqué où les personnages, armés de leurs anachronismes, se moquent ouvertement de la frontière entre le passé et le présent.

Le Don, figure quasi-donquichottesque du rêveur obstiné, est cette fois-ci confronté à la réalité d’un monde qui a non seulement lu, mais aussi jugé ses péripéties. Cette méta-narration s’inscrit habilement dans le paysage graphique, conférant à l’œuvre une profondeur inattendue.

extrait Don Quichotte (Davis) - Suite et fin

Le dessin de Davis, oscillant entre l’expressivité brute des comic books et la finesse du roman graphique, offre un spectacle où chaque case est chargée d’émotion. L’épopée de Don Quichotte, empreinte d’un humour parfois burlesque, parfois mordant, est mise en scène avec une maîtrise qui honore la truculence des dialogues et la complexité des personnages de Cervantès.

« Don Quichotte – Suite et fin » est une œuvre qui, tout en se jouant des attentes, rend un hommage sincère et réfléchi à l’un des plus grands récits jamais écrits. C’est une célébration de l’art séquentiel qui confirme que, même après quatre siècles, il reste toujours de la place pour revisiter les classiques.

Don Quichotte (Davis) – Livre I

Album « Don Quichotte » publiée en 2015 aux éditions Warum.


Adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes parue en 1605.

couverture bd Don Quichotte (Davis) - Livre I

Il ne sera pas dit que l’âge d’or des chevaliers errants soit révolu.

Car voici que, sorti des livres de chevalerie qu’il collectionne, se dresse un fier hildalgo, plus tout jeune mais plein de vaillance, parti sur les routes pour rendre la justice, libérer les princesses et affronter mécréants, monstres, géants et nécromanciens.

Cet homme, c’est Don Quichotte, secondé par son voisin et désormais fidèle écuyer, Sancho Panza. Qimporte s’il est seul à voir l’adversité là où elle ne se trouve pas, Don Qichotte fera triompher l’aventure et l’imagination, au risque de prendre quelques coups au passage.

Face aux travers du monde moderne, Don Quichotte apporte un idéal d’humanité, plein d’amour, de rêve et de rire.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Don Quichotte (Davis) – Livre I »

Dans l’océan des adaptations graphiques, l’œuvre de Rob Davis, « Don Quichotte – Livre I« , se dresse comme un phare de fidélité créative. Elle n’est pas une simple réimpression des aventures du chevalier à la triste figure, mais une réinvention audacieuse qui s’empare du texte de Cervantès avec une main de maître et le fait résonner dans le médium de la bande dessinée avec une éloquence graphique saisissante.

Davis, tel un enchanteur moderne, donne vie à l’essence de l’ingénieux hidalgo avec un trait dynamique qui semble danser au rythme des phrases séculaires de Cervantès. Sa palette de couleurs flamboyantes ne se contente pas d’habiller le récit, mais participe activement à la narration, en soulignant le comique, en amplifiant l’émotion et en rendant palpable la mélancolie de notre errant chevalier.

Ce n’est pas seulement une adaptation; c’est une expansion de l’univers de Don Quichotte. Davis se fait poète et peintre, apportant une dimension supplémentaire au récit. Son Don Quichotte, bien que fidèle à l’esprit de Cervantès, respire une contemporanéité qui rend la figure mythique d’autant plus tangible et relatable.

En somme, Rob Davis ne se contente pas de traduire Don Quichotte en images; il le réimagine pour nous, lecteurs du XXIe siècle, en préservant son âme chevaleresque et en lui insufflant un nouveau souffle visuel.

« Don Quichotte – Livre I » est donc à la fois un hommage et une renaissance, une œuvre qui prouve que la bande dessinée n’est pas q

Miroir de nos peines

Album « Miroir de nos peines » publié en 2023 aux éditions Rue de Sèvres.


Résumé éditeur

Adaptation du roman de Pierre Lemaitre publié en 2020.

couverture Miroir de nos peines

Avril 1940. Louise, en état de choc suite au suicide d’un homme âgé sous ses yeux, se retrouve à courir nue dans Paris.

Tentant de comprendre ce fait divers dans lequel elle est impliquée, elle se laissera entrainer dans le passé de sa propre mère et se découvrira un demi-frère caché.

Sa route croisera au hasard les destins de Raoul, soldat déserteur emmené en prison, Fernand, un garde pénitencier et Désiré, mystérieux personnage aux nombreuses facettes.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Miroir de nos peines »

À travers les pages de « Miroir de nos peines« , Christian De Metter orchestre un ballet visuel où les clairs-obscurs ne sont pas que des jeux de lumière, mais des métaphores d’une France à l’agonie, tiraillée entre l’opacité de son avenir et les lueurs d’espoir qui s’étiolent.

Cette bande dessinée ne se contente pas de raconter une histoire, elle nous plonge dans l’atmosphère lourde et incertaine de la débâcle de 1940 avec une précision documentaire qui confère une véritable épaisseur historique à l’intrigue.

Le dessinateur, devenu pour l’occasion historien et conteur, excelle dans l’art de la sélection narrative. Aucun détail n’est superflu, chaque planche contribue à l’architecture d’un récit qui, bien que condensé, ne sacrifie rien de l’esprit du texte original de Lemaitre.

De Metter se fait l’écho graphique de la prose de l’auteur, transposant avec brio la densité émotionnelle et la complexité des personnages dans un langage où le trait est parole.

extrait Miroir de nos peines

De Metter ne nous offre pas simplement une adaptation, mais une réinterprétation visuelle puissante qui, tout en respectant la matérialité de l’œuvre littéraire, s’approprie ses thématiques pour les réinventer dans un médium où l’image n’est pas qu’un support, mais un langage à part entière.