Album publié en 2014 aux éditions Casterman
Résumé éditeur
Deuxième étape pour le plus récent des grands projets de Tardi : l’adaptation des carnets de guerre de son père, en pleine Seconde Guerre mondiale.
» Notre progression n’étant pas satisfaisante, les coups de crosses de de Gummis s’abattaient sur nos échines et sur nos reins. Il fallait ajouter au froid la présence encombrante et brutale des Posten qui nous encadraient, pressés de mettre le maximum de distance entre l’armée Rouge et leurs culs sales, mais ça n’avançait pas plus vite pour autant.«
Fin 2012, Tardi entreprenait avec Moi René Tardi prisonnier de guerre au stalag II B la publication de l’un de ses projets les plus personnels, mûri de longue date : l’adaptation en bande dessinée des carnets de guerre de son père, où celui-ci tenait la chronique minutieuse de ses années de captivité dans un camp de Poméranie en Pologne, presque cinq années durant.
Une manière touchante et pudique pour le dessinateur, qui se met lui-même en scène dans ce récit sous les traits d’un enfant, de renouer le dialogue avec ce père ombrageux aujourd’hui disparu, profondément meurtri par cette longue épreuve.
Le premier volet de cette histoire s’achevait sur le départ des prisonniers de leur stalag fin janvier 1945, toujours encadrés par leurs geôliers, sous la menace de l’armée rouge soviétique lancée à l’assaut de l’Allemagne nazie alors en pleine débâcle.
Le second volume de ce grand récit de guerre reprend là où le premier s’était arrêté, toujours sous le regard attentif de l’alter ego enfantin de Tardi : la longue marche des prisonniers dans un dénuement total et sous des températures extrêmes, la violence des garde-chiourme, la peur que suscitent les troupes russes toutes proches, les expédients pour s’assurer les meilleures chances de survie, les velléités d’évasion et ici et là quelques rares moments de récupération, comme la miraculeuse douche chaude négociée dans les locaux d’une ancienne brasserie…
Autant de péripéties authentiques directement inspirées du carnet tenu au fil des jours à la mine de plomb sur « un cahier d’écolier coupé en quatre » par René Tardi, que l’on suit avec ses compagnons d’infortune tout au long de leur marche harassante à travers l’Europe dévastée, en direction de la France et de leurs foyers si longtemps espérés.
Un témoignage d’une force exceptionnelle, et toujours le brio sans équivalent de l’un des plus grands auteurs de la bande dessinée contemporaine.
La bd « Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB – Tome 2 – Mon retour en France » disponible ici
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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB – Tome 2 – Mon retour en France »
« Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB – Tome 2 » poursuit l’émouvant récit de guerre adapté des carnets de son père par Jacques Tardi.
Cette bande dessinée offre une perspective personnelle sur la Seconde Guerre mondiale, en se concentrant sur les années de captivité de René Tardi dans un camp en Poméranie, en Pologne. Dans le premier tome, les prisonniers quittaient le stalag, tandis que ce second volet raconte leur longue et pénible marche à travers l’Allemagne en plein hiver, sous la menace des Soviétiques.
L’œuvre est portée par la narration authentique de René Tardi, exprimée avec un détachement empreint d’ironie qui contraste fortement avec l’horreur des événements. Les conditions de vie des prisonniers, les maltraitances, la peur constante, tout est dépeint avec une sobriété saisissante.
Jacques Tardi associe le texte à des illustrations en noir et blanc, caractérisées par un trait épais et des aplats de gris. Les images sont souvent des panoramiques qui illustrent la longue marche des prisonniers.
Le récit est agrémenté de nombreux dialogues, en grande partie tenus par René Tardi lui-même, et enrichis par des informations historiques. Cette approche détaille la réalité de la guerre, loin des stratégies militaires, mettant en avant la souffrance des individus.
Il est évident que cette bande dessinée offre un témoignage inestimable sur la guerre, rappelant la réalité brutale de cette période.
Jacques Tardi nous plonge dans un monde de souffrance, de froid, de faim, et de peur, créant ainsi un récit puissant et touchant.
Une lecture nécessaire pour mieux comprendre l’humanité dans des temps de crise.