Mois : mars 2023

Normandie juin 44 – T02 – Utah Beach / Carentan

Album publié une première fois en 2009 aux éditions Vagabondages et en 2016 chez OREP Editions


La date du 6 juin 1944 approche. En Europe, un jeune Allemand et un jeune Américain écrivent à leur mère respective.

Chacun se prépare, à sa manière, à vivre les événements tragiques à venir.

Jürgen, logé dans une ferme normande, sent bien que l’augmentation des bombardements et des vols de reconnaissance est un signe annonciateur d’un débarquement, mais il l’imagine dans le Pas-de-Calais. Lewis quant à lui loge dans une famille anglaise.

Il appréhende son parachutage et les futures batailles sur le sol normand, face à un ennemi qu’il pense connaître, puisque sa famille est originaire d’Allemagne.

Le matin du 6 juin 1944, Lewis et Jürgen vont vivre leur destin face à face…


Normandie 44 est une série de bandes dessinées historiques qui offre une plongée captivante dans les événements de la Seconde Guerre mondiale.

Bien que les fait soient réels, les auteurs s’appuient sur des personnages de fiction. Celà permet à la bd de ne pas ressembler à un simple cours d’histoire.

L’œuvre parvient à transmettre avec fluidité les faits historiques. Les personnages, bien qu’étant des représentations fictives, ajoutent de l’intérêt et une profondeur émotionnelle à l’ensemble. Le dessin, maladroit par moments, s’améliore au fil des albums, offrant des illustrations évocatrices.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

CarentanUtah Beach

Normandie juin 44 – T01 – Omaha Beach / Pointe du Hoc

Album publié une première fois en 2008 aux éditions Vagabondages et en 2019 chez OREP Editions.


couverture bd Normandie juin 44 - T01 - Omaha Beach / Pointe du Hoc

Londres, un jour d’avril 1944.

Peter Mac Tavish peint Picadilly Circus quand il est abordé par un médecin major de l’armée anglaise – un certain Trevor Lester – qui apprécie son art. Lester, craignant de ne pas revenir du grand débarquement annoncé, propose à Peter de les peindre, lui et sa femme, joue contre joue.

Peter en vient à parler de lui : il s’est porté volontaire comme peintre pour couvrir le débarquement afin de montrer à ses parents qu’il n’est pas que seulement un vanu-pieds d’artiste raté qui ne vaudra jamais son frère Jim…

Quelque temps plus tard, dans un camp « saucisse » d’un port du sud de l’Angleterre où les soldats ont appris que le débarquement aurait finalement lieu en Normandie, Peter retrouve son frère Jim, qui fait partie des Rangers du lieutenant colonel Rudder.

Peter débarquera à Omaha Beach sur les talons des hommes de la Big Red One. Tandis que Jim s’attaquera à la falaise de la pointe du Hoc

En parallèle, mais dans le détail, nous assistons alternativement à la conquête d’Omaha Beach et à celle de la pointe du Hoc.

Jusqu’à ce que les deux armées terriblement amoindries finissent par se rejoindre afin de commencer leur descente vers le sud…


Normandie 44 est une série de bandes dessinées historiques qui offre une plongée captivante dans les événements de la Seconde Guerre mondiale.

Bien que les fait soient réels, les auteurs s’appuient sur des personnages de fiction. Celà permet à la bd de ne pas ressembler à un simple cours d’histoire.

extrait Normandie juin 44 T01

L’œuvre parvient à transmettre avec fluidité les faits historiques. Les personnages, bien qu’étant des représentations fictives, ajoutent de l’intérêt et une profondeur émotionnelle à l’ensemble. Le dessin, maladroit par moments, s’améliore au fil des albums, offrant des illustrations évocatrices.


American Battle Monuments Commission (en anglais)


Site Historia


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Omaha BeachPoint du Hoc

Simone – Tome 1

Publié aux éditions Glénat en 2022.


Le destin hors du commun d’une résistante.

En 1972, la télévision affiche le portrait d’un vieil homme, recherché depuis la fin de la guerre : Klaus Barbie. En le voyant, Simone Lagrange, 42 ans, est d’abord interloquée, avant de voir ressurgir un douloureux passé. Cet homme, elle le reconnait. Ce vieil homme est son tortionnaire, celui qui l’a torturée, à Lyon, à partir du 6 juin 1944…

Elle se souvient de la jeune fille qu’elle était, du basculement de la France vers le régime de Vichy, avant que la zone libre ne soit occupée.

Elle se souvient de ses années de résistance, en tant qu’agent de liaison.

Simone s’appelle alors Simy Kadosche. Elle est juive et sait que sa vie et celles de ses proches sont en danger.

La délation était monnaie-courante mais personne ne pouvait s’attendre à ce qu’ils soient dénoncés par quelqu’un de si proche.

C’est là, au siège de la gestapo, qu’elle a croisé la route du chef de la section V : Le boucher de Lyon, Klaus Barbie.

Triptyque historique qui revient sur l’histoire d’une résistante française, déporté à Birkenau d’où elle reviendra après un parcours hallucinant, autant que sur le déroulement du procès historique de Barbie dont elle fût l’un des témoins clé. Simone raconte le parcours d’une femme dotée d’une volonté d’acier mais aussi de résilience.

Un biopic bouleversant, qui sait décrire l’indicible à travers un langage visuel subtil – confirmant le talent des auteurs d’Irena – pour nous apprendre et nous émouvoir avec un cœur énorme.


Simone – Tome 01

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Simone – Tome 1 »

Jean-David Morvan nous offre une fenêtre sur le passé à travers le récit de Simone Lagrange, une héroïne de la résistance qui a fait face à la terreur nazie. Cette BD n’est pas juste une leçon d’histoire, c’est une saga humaine, racontant l’histoire d’une jeune fille ordinaire qui a fait preuve d’un courage hors du commun.

Les dessins, à la fois subtils et expressifs, donnent vie à cette période sombre de façon à la rendre accessible sans jamais minimiser son horreur. Ce qui est remarquable, c’est la capacité de cette œuvre à traiter un sujet aussi lourd avec une grâce qui respecte votre intelligence et votre sensibilité.

Simone Lagrange n’est pas seulement une figure de l’histoire; elle devient une source d’inspiration, un rappel puissant que l’âge n’est pas un frein à l’impact que l’on peut avoir sur le monde. La résilience et la détermination de Simone résonneront certainement en vous, car elles parlent d’une vérité universelle : la force intérieure ne connaît pas de frontières ni d’âge.

En lisant « Simone« , vous découvrirez non seulement une page cruciale de notre passé, mais aussi une narration visuelle qui vous marquera profondément. C’est un hommage à tous ceux qui, comme elle, se sont dressés contre l’injustice avec une force de caractère inébranlable.

Alors, plongez dans cette BD comme vous plongeriez dans une aventure, prêts à être émus, instruits et, peut-être, transformés.

« Simone » est plus qu’une histoire, c’est une flamme qui éclaire la bravoure et l’esprit indomptable d’une jeune résistante.

Une lecture essentielle pour tous ceux qui cherchent à comprendre le passé pour mieux construire l’avenir.


Simy Kadosche était une résistante française juive née en 1930. Elle a grandi à Paris et a commencé à s’engager dans la résistance contre l’occupation nazie de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Simone a travaillé avec le réseau de résistance « Combat« . Elle a notamment contribué à la production de faux papiers pour aider les Juifs à échapper aux persécutions et aux déportations.

portrait desssiné Simone Lagrange / Simy Kadosche

En 1944, Simy Kadosche a été arrêtée par la Gestapo et envoyée dans le camp de concentration de Ravensbrück.

Elle a survécu à l’horreur de l’Holocauste et a été libérée par les forces alliées en 1945.

Après la guerre, elle a travaillé comme éducatrice pour les jeunes. Elle a contribué à faire connaître son histoire et à sensibiliser les gens aux dangers du racisme et de la discrimination.

Elle est décédée en 2016. Mais son héritage en tant que résistante et défenseure des droits humains continue d’inspirer les gens dans le monde entier.



Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Auschwitz

Cigalon

Album publié aux éditions Glénat en 2018.


Adapté de l’œuvre de Marcel Pagnol.

Cigalon est un cuisinier qui a une telle estime de son travail qu’il se met rarement aux fourneaux et qu’il choisit les clients dignes de ses menus. Mais, malgré la réputation de ses plats, le restaurant connaît ses plus mauvaises heures.

Grâce à au slogan « Ici, on sert les clients », Madame Toffi, sa blanchisseuse décide d’ouvrir son propre établissement. Le grand chef est piqué au vif.

La guerre est déclarée entre le marmiton bourru et la nouvelle concurrente.

Et Cigalon est décidé à accueillir tout le monde, même les pires canailles des bas-fonds de Marseille.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Cigalon »

Dans le sillage de la collection Grand Angle dédiée à Marcel Pagnol, « Cigalon » de Serge Scotto et Éric Stoffel, illustre par Éric Hübsch, se présente comme un plat à la fois savoureux et confortable, qui pourrait toutefois manquer de la subtilité épique de plats plus robustes tels que « La Gloire de mon Père ».

L’adaptation de cette pièce peu connue de Pagnol, malgré une approche graphique lumineuse et chaleureuse, semble en effet enfermer son récit dans un huis clos de placette provençale, où les couleurs et la verve des personnages ne suffisent pas toujours à compenser un certain manque d’ampleur narrative.

Si le dessin rend un hommage fidèle aux pittoresques décors et costumes d’époque, le scénario captive moins, tributaire d’un humour qui, loin des subtiles touches d’enfance, penche vers une théâtralité presque surjouée.

Néanmoins, cette bande dessinée peut se targuer d’une authenticité certaine dans la restitution de l’accent du Sud et dans sa capacité à divertir.

Une œuvre qui, sans atteindre les sommets d’autres classiques de Pagnol, reste une fenêtre ouverte sur la truculence et les traditions provençales, invitant à (re)découvrir la plume et la caméra du maître.


Marcel Pagnol était un écrivain et cinéaste français (XXe siècle) célèbre pour ses œuvres qui ont capturé l’esprit de la Provence. Mais connaissez vous Cigalon, ce chef cuisinier irritable qui apparaît dans son roman éponyme ?

Ce personnage est à la fois célèbre pour ses plats délicieux et sa personnalité difficile.

Imaginez un chef qui vous prépare une recette divine, mais qui vous regarde comme si vous étiez un morceau de viande mal cuit. C’est exactement ce que vous obtenez avec Cigalon !

Mais ne vous y trompez pas, derrière sa façade bougonne, Cigalon est en réalité un personnage complexe et attachant. Dans ce roman, Pagnol explore des thèmes tels que l’importance de l’intégrité personnelle et de la loyauté.

Alors, si vous cherchez un roman qui vous fera rire, pleurer et apprécier la cuisine provençale, Cigalon est un choix sûr !


Nam-bok

Album publié en 2017 aux éditions Futuropolis.


D’après la nouvelle de Jack London.

Isolée dans le Grand Nord, une tribu voit revenir l’un des siens. Tous croyaient qu’il avait été englouti par l’immensité de la mer, tous sauf sa mère Bask-wah-wan.

Nam-bok revient après des années d’absence et, le temps d’une nuit, va faire le récit de ce qu’il a vu au cours de son périple.

Mais comment dire aux siens, dans leur langue, les mots de la modernité? Comment dire que, de l’autre côté de la mer, le monde est en train de changer?


Loin de les éclairer, Nam-bok distille le doute, puis l’effroi parmi les membres de son clan…
Le retour de Nam-bok pourrait-il bien annoncer l’arrivée du progrès, un progrès aux effets pervers?


Feuilletez un extrait de la bd « Nam-Bok »


Dès les premières pages de « Nam-bok« , le lecteur est transporté dans un univers fantastique et envoûtant, peuplé de créatures étranges et fascinantes. Thierry Martin nous offre ici une bande dessinée de qualité, qui séduira les amateurs de fantastique et d’aventure.

Le dessin est sublime, avec des paysages magnifiques et des personnages expressifs. Les couleurs sont riches et variées, créant une atmosphère unique et captivante. Le dessinateur a su créer un univers visuellement très riche, qui captive le lecteur dès les premières pages.

L’histoire est également très bien construite. Le scénario est original et captivant, et les rebondissements sont nombreux. Les personnages sont attachants et bien développés, en particulier Nam-bok, qui est un héros courageux et déterminé.

« Nam-bok » est une véritable invitation au voyage et à l’évasion. Thierry Martin a su créer un univers unique et envoûtant, qui ne laissera pas les lecteurs indifférents. La bande dessinée aborde également des thèmes importants tels que la quête identitaire et la relation père-fils, ce qui lui donne une profondeur supplémentaire.

« Nam-bok » est une bande dessinée de qualité, qui séduira les amateurs de fantastique et d’aventure.


Un mot sur Jack London

Jack London était un écrivain américain prolifique du début du XXe siècle, célèbre pour ses romans d’aventure et d’exploration de la nature humaine. Né en 1876 à San Francisco, il a vécu une vie tumultueuse qui a souvent inspiré son travail.

L’un de ses romans moins connus mais tout aussi fascinants est Nam-Bok, publié en 1902.

Ce roman raconte l’histoire d’un jeune guerrier de la tribu des Inuits, Nam-Bok, qui doit faire face à un conflit interne entre sa culture traditionnelle et la modernité qui l’entoure.

Dans le roman, London explore des thèmes tels que la différence culturelle, l’identité personnelle et la confrontation avec l’inconnu. Nam-Bok est un exemple convaincant de la capacité de London à explorer des sujets profonds tout en racontant une histoire captivante.


Martin Eden

Album publié en 2016 aux éditions Futuropolis


D’après le roman de Jack London.

couverture bd "Martin Eden"

Martin Eden est le roman le plus autobiographique de Jack London et l’un des livres majeurs de la littérature du XXe siècle.

Martin Eden est un jeune marin né dans les bas-fonds d’Oakland.

Un soir, il défend un jeune homme lors d’une rixe.

Celui-ci, fils d’une famille aisée, l’invite chez lui à dîner pour le remercier. À cette occasion, Martin rencontre sa sœur, Ruth Morse, jeune fille délicate, dont il tombe éperdument amoureux.

Il décide alors de s’instruire pour la conquérir…




En analysant l’œuvre « Martin Eden » adaptée par Denis Lapière et illustrée par Aude Samama, il est impératif de reconnaître la complexité inhérente à transposer en bande dessinée un roman aussi dense et psychologiquement riche que celui de Jack London.

Lapière, avec son expérience de scénariste chevronné, a habilement navigué à travers le texte original, en extrayant l’essence des tourments et des aspirations de Martin Eden. Il a su distiller la quintessence du récit sans tomber dans le piège de l’excès de condensation, ce qui est souvent le talon d’Achille des adaptations. Sa maîtrise narrative offre au lecteur une porte d’entrée fluide dans l’univers complexe de London, sans sacrifier la profondeur ni la portée philosophique de l’œuvre.

D’autre part, les illustrations de Samama sont une révélation en soi. Empruntant à l’expressionnisme allemand, elle déploie un éventail de couleurs ocrées qui enveloppent le récit d’une atmosphère à la fois oppressante et évocatrice. Ses peintures ne se contentent pas de suivre le récit, mais le transcendent, apportant une dimension supplémentaire à l’interprétation du destin tragique du protagoniste. L’union de ses pinceaux avec la plume de Lapière est un mariage de sensibilités qui enrichit la narration.

extrait bd martin eden

Cela dit, la singularité du style artistique ne séduira pas tous les palais. Les afficionados de la bande dessinée traditionnelle pourraient trouver l’approche graphique trop éloignée des canons habituels. Néanmoins, il serait injuste de ne pas reconnaître que l’adaptation de « Martin Eden » est une entreprise réussie qui s’attaque avec courage et originalité à une œuvre littéraire monumentale.

Cette adaptation est une réussite sur de nombreux fronts. Elle capture avec brio la lutte intérieure de Martin Eden et sa quête désespérée de reconnaissance dans un monde qui ne cesse de le repousser.

Lapière et Samama ont travaillé de concert pour offrir une œuvre qui est non seulement un hommage respectueux à London, mais aussi une pièce artistique qui se tient fièrement sur ses propres mérites.


Jack London était un écrivain américain prolifique du début du XXe siècle, célèbre pour ses romans d’aventure et d’exploration de la nature humaine. Né en 1876 à San Francisco, il a vécu une vie tumultueuse qui a souvent inspiré son travail.

portrait dessiné Jack London

Son roman le plus connu, Martin Eden, publié en 1909, est souvent considéré comme son chef-d’œuvre littéraire.

Ce roman semi-autobiographique suit le personnage éponyme de Martin Eden, un marin autodidacte et ambitieux qui aspire à devenir écrivain et qui lutte contre les obstacles sociaux pour y arriver.

Le roman est un portrait poignant de la lutte de l’individu contre la société, et de la tension entre la passion artistique et le succès commercial.


Nez-de-Cuir

Album publié aux éditions Futuropolis en 2019.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Jean de La Varende


Le comte Roger de Tainchebraye revenu défiguré de la campagne de France de 1814 doit cacher son visage derrière un masque de cuir.

couverture bd Nez-de-Cuir

Serait-ce la fin du jeune homme de 22 ans qui était un «Dom Juan» dans sa Normandie natale?

Profondément marqué, cynique et meurtri, il multiplie les conquêtes. Une seule femme lui résiste, Judith de Rieusses.

Roger en tombe follement amoureux mais refuse le mariage de peur qu’en faisant tomber le masque il dévoile sa déchéance et n’attire que la pitié de sa bien-aimée…


Découvrir un extrait de la bd « Nez-de-Cuir »


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Nez-de-Cuir »

« Nez-de-Cuir » de Jean Dufaux, illustré avec maestria par Jacques Terpant, se distingue comme une entreprise ambitieuse et raffinée. L’ouvrage, qui s’attelle à la tâche périlleuse d’adapter le roman de Jean de La Varende, nous plonge dans les tréfonds de l’âme tourmentée de son protagoniste, le comte Roger de Tainchebraye, revenu de guerre non seulement marqué dans sa chair mais aussi dans son esprit.

La narration, tout en reprenant les codes classiques du genre romanesque, trébuche parfois sur l’écueil de la prolixité. Le texte s’étire en longueurs, qui, loin d’ennoblir le rythme, tendent à le ralentir, à le rendre par moments aussi immobile que le masque de cuir qui dissimule les cicatrices de notre héros. Pourtant, malgré cette tendance à l’excès de récitatifs, la plume de Dufaux ne perd jamais de sa superbe, distillant avec parcimonie les mots qui peignent avec justesse le tableau d’une époque.

Quant au dessin de Terpant, il s’élève au-dessus de ses quelques raideurs pour offrir une élégance rare, une palette de couleurs qui transcende le papier pour insuffler vie et dimension aux scènes et aux personnages. Chaque planche est une fenêtre ouverte sur l’époque de la Restauration, cette période historique souvent oubliée, mais ici magnifiquement ressuscitée.

Il y a, dans cette œuvre, une vivacité, une force brute qui emporte le lecteur. On y ressent la sincérité, la passion pour les corps, pour l’amour charnel et terrestre, qui sont le sel de la vie même. Dufaux et Terpant ne se contentent pas de narrer, ils invitent à sentir, à toucher la texture des émotions, à goûter à la complexité des relations humaines, rappelant par là que l’amour, bien qu’éternel thème, peut toujours être revisité avec une fraîcheur inattendue.

Ainsi, « Nez-de-Cuir » se révèle être une œuvre complexe et nuancée. Malgré ses longueurs et une tendance à l’excès de dialogue, elle demeure une contribution précieuse à la littérature graphique, un hommage vibrant non seulement à son matériel source mais également au médium de la bande dessinée elle-même.


Jean de La Varende était un écrivain français du XXe siècle, né en 1887 en Normandie et décédé en 1959. Il est surtout connu pour son travail de romancier, explorant souvent les thèmes de l’histoire et de la culture de la France.

L’un de ses romans les plus célèbres est Nez-De-Cuir, publié en 1933.

Ce roman raconte l’histoire d’un jeune homme nommé Julien Sorel qui, après avoir été rejeté par sa famille, rejoint l’armée française. Il se fera rapidement remarquer pour son courage et sa bravoure.

Nez-De-Cuir est un roman historique captivant qui explore les thèmes de l’honneur, de la loyauté et de l’identité nationale.

portrait dessinée de Jean de La Varende, auteur de Nez-de-Cuir

De La Varende est considéré comme l’un des grands écrivains normands. Son travail continue d’être apprécié aujourd’hui pour sa richesse littéraire et son style captivant.


Claudine à l’école

Album publié aux éditions Gallimard en 2018.


Résumé éditeur

D’après le roman de Colette.

Claudine à l’école’ est un roman semi-autobiographique paru en 1900, d’abord sous la signature de Willy, puis attribué à Colette, son épouse d’alors. Ce roman, au style naturel alors nouveau, suscita un véritable scandale.

Cette année qui débute doit se conclure avec les épreuves du brevet, mais les études ennuient profondément Claudine qui préfère jouer des tours à ses camarades et se mêler des affaires des grandes personnes.

Du haut de ses quinze ans, cette jeune fille vive, un brin effrontée, destabilise le petit monde qui l’entoure.

Si certains hommes commencent à la courtiser franchement, elle, de son côté, s’éprend de la nouvelle institutrice. Dès lors, l’école de jeunes filles du village devient le théâtre d’une comédie de mœurs tendre et piquante aux accents vaudevillesques.

Découvrez l’univers captivant de l’écrivain français Colette à travers son célèbre roman « Claudine à l’école« .

Colette, une figure emblématique de la littérature du XXe siècle, nous transporte dans l’univers tumultueux et émouvant de Claudine, une jeune fille rebelle et audacieuse.

Plongez dans cette histoire intemporelle où les thèmes de l’émancipation, de l’amour et de la découverte de soi se mêlent harmonieusement.

Avec son style d’écriture unique et ses personnages vivants, Colette captive les lecteurs du monde entier.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Claudine à l’école »

La bande dessinée « Claudine à l’école » de Lucie Durbiano est une adaptation audacieuse et moderne du roman de Colette.

Le récit suit Claudine, une jeune fille vive et effrontée, qui navigue dans un monde de relations complexes et de non-dits. Fascinée par sa nouvelle institutrice Aimée, Claudine développe des sentiments amoureux pour elle, créant une dynamique riche en émotions et en humour.

Le style graphique de Durbiano, avec ses lignes claires et ses couleurs délicates, évoque parfaitement l’atmosphère des écoles du début du XXe siècle. Les illustrations capturent non seulement la beauté de l’époque mais aussi la profondeur émotionnelle des personnages.

Durbiano réussit à restituer l’essence de l’œuvre originale tout en y apportant une touche contemporaine. La bande dessinée aborde avec finesse et sensibilité des thèmes tels que la bisexualité et l’homosexualité, offrant une réflexion poignante sur l’amour et l’acceptation.

« Claudine à l’école » est une œuvre tendre et piquante qui mêle habilement nostalgie et modernité, rendant hommage à Colette tout en affirmant sa propre identité artistique.

Une lecture incontournable pour les amateurs de belles histoires et de belles images.


Le Chant du monde

Album publié aux éditions Gallimard en 2019.


D’après l’œuvre de Jean Giono parue pour la première fois en 1934.

Quête, enlèvement, bataille et vengeance: un récit d’aventure aux accents légendaires, un western provençal le long de la Durance.

Antonio, dit «Bouche d’or», est un homme du fleuve.

Mais lorsque Matelot, le vieux bûcheron, vient lui demander de l’aide pour retrouver son fils disparu, il n’hésite pas à emprunter avec lui un chemin plus périlleux qu’il n’y paraît.

Les deux hommes se dirigent vers le Haut Pays, territoire du terrible Maudru, chef des bouviers qui règne en maître sur les hommes et les bêtes…

Un récit d’aventure mythique où la langue de Giono se mêle aux aquarelles de Jacques Ferrandez pour chanter une nature vivante et sensuelle.


Jacques Ferrandez réussit un coup de maître avec son adaptation de « Le Chant du monde » de Jean Giono.

Cette bande dessinée, imprégnée de la poésie et de la puissance narrative de l’œuvre originale, nous transporte au cœur d’une Provence intemporelle, sauvage et mystique. Les aquarelles délicates de Ferrandez recréent à merveille les paysages majestueux décrits par Giono, offrant aux lecteurs une véritable immersion visuelle.

L’intrigue, centrée sur la quête épique de Matelot et Antonio pour retrouver le fils disparu du premier, est fidèle au texte de Giono tout en bénéficiant de la mise en scène dynamique propre à la bande dessinée. Les critiques saluent unanimement cette adaptation pour sa capacité à rendre l’atmosphère et la profondeur des personnages du roman​​.

extrait bd Le Chant du monde

Ferrandez accentue les moments de tension par des cadrages serrés et un rythme narratif soutenu, tout en respectant les pauses contemplatives grâce à de larges panoramas​. Ce mariage harmonieux entre fidélité et innovation artistique fait de « Le Chant du monde » une œuvre incontournable, autant pour les amateurs de bande dessinée que pour les admirateurs de Giono.

Une véritable réussite qui confirme le talent de Ferrandez à transcender les frontières entre littérature et art graphique.



Jean Giono est écrivain français du XXe siècle, dont l’œuvre a marqué la littérature.

Les romans de Giono, tels que « Le hussard sur le toit » et « Regain« , sont devenus des classiques de la littérature française. Sa plume magistrale et sa sensibilité artistique ont permis à ses histoires de transcender les époques et d’émouvoir les lecteurs du monde entier.

Jean Giono est également connu pour sa vision écologique avant-gardiste, exprimée notamment dans « L’homme qui plantait des arbres ». Il met en lumière la relation symbiotique entre l’homme et la nature, soulignant l’importance de la préservation de notre environnement.

En parcourant les pages des romans de Giono, vous serez transporté dans un monde où la nature est protagoniste. Ses descriptions poétiques et évocatrices créent une immersion totale, permettant aux lecteurs de ressentir les émotions des personnages et de s’évader dans des contrées bucoliques.

portrait dessiné jean giono

L’Hôte

Album publié aux éditions Gallimard en 2009.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Albert Camus publiée en 1957.

Après dix bandes dessinées sur l’Algérie coloniale, Jacques Ferrandez adapte une nouvelle poignante et philosophique d’Albert Camus.

Daru, jeune instituteur français né en Algérie, vit dans son école, au cœur des hauts plateaux. Un jour d’hiver, le gendarme Balducci lui confie un prisonnier en lui donnant l’ordre de le convoyer jusqu’à la ville voisine pour le livrer à la justice.

Daru a beau refuser la mission, le gendarme s’en va et laisse là le prisonnier.

couverture bd "L'Hôte"

« L’Hôte » est une courte nouvelle d’Albert Camus extraite de « L’Exil et le Royaume ». J’ai découvert ce texte il y a une vingtaine d’années, au moment où je commençais ma grande saga des « Carnets d’Orient », et il a immédiatement résonné en moi comme un élément central dans l’œuvre de Camus à propos de la question algérienne.

C’est peut-être le seul texte de fiction où Camus fait allusion à la guerre d’Algérie. Il a entrepris son écriture en 1951 et l’a probablement remanié avant sa parution en 1957.

Entre-temps, il y avait eu l’insurrection de novembre 1954 et la démarche infructueuse de Camus en faveur de la paix, avec son appel à la trêve civile à Alger en janvier 1956. La nouvelle met en scène trois personnages : Daru, l’instituteur, symbole de l’instruction, de la connaissance, de « l’œuvre civilisatrice de la France ».

Balducci, le gendarme représentant l’autorité et le pouvoir colonial. Et le prisonnier arabe, figure métaphorique des populations colonisées, tantôt soumises, tantôt rebelles.

Le jeu qui va se jouer entre ces trois personnages, reflète la pensée de Camus, lui-même déchiré pendant la guerre d’Algérie et aux prises avec une situation inextricable.

On trouve, au-delà de la solitude de Daru et du cas de conscience qui se pose à lui, toute la problématique camusienne sur le choix, l’engagement, la morale, la justice. Cela faisait vingt ans que j’avais envie de l’adapter en bande dessinée

(Jacques Ferrandez).


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Hôte »

« L’Hôte » est une bande dessinée qui tire son inspiration d’une nouvelle d’Albert Camus.

En adaptant cette histoire dans le contexte de la guerre d’Algérie, l’auteur Jacques Ferrandez offre un bel hommage aux paysages algériens, magnifiquement représentés dans ses dessins lumineux.

L’histoire se déroule dans une petite école isolée où un jeune instituteur français se voit confier la mission d’escorter un prisonnier algérien.

Malgré les paysages saisissants, la lecture est trop rapide et laisse un sentiment de frustration quant au développement de l’intrigue et des personnages.

Néanmoins, cette adaptation parvient à transmettre les idées philosophiques de Camus tout en offrant une vision personnelle et captivante de l’Algérie.


Quelques mots sur Albert Camus

Albert Camus, un éminent écrivain et philosophe français, a marqué l’histoire de la littérature du XXe siècle.

Connaissez vous son roman intitulé « L’hôte » ? Dans cette œuvre, Camus explore les thèmes de l’absurdité de la vie et de la solidarité humaine.

« L’hôte » est une nouvelle poignante qui se déroule dans l’Algérie coloniale. L’histoire tourne autour d’un instituteur français nommé Daru, chargé de remettre un prisonnier algérien aux autorités.

Le récit met en évidence les dilemmes moraux auxquels Daru est confronté alors qu’il est tiraillé entre sa loyauté envers son pays et son sens de la justice.

Camus utilise une écriture concise et précise pour décrire les paysages arides de l’Algérie et les conflits intérieurs de ses personnages.

Il aborde également des thèmes universels tels que la responsabilité individuelle et les conséquences de nos choix.

portrait desiné d'Albert Camus, auteur de "L'Hôte"

L’influence de Camus sur la philosophie existentialiste est indéniable. Son concept de l’absurdité de l’existence, exprimé dans son célèbre essai « Le Mythe de Sisyphe », a résonné dans le monde entier. Camus croyait en la possibilité d’un engagement éthique face à un monde dépourvu de sens intrinsèque.

« L’hôte » est un exemple éloquent du style d’écriture de Camus et de son exploration profonde de la condition humaine.


Toutes les bd adaptées de l’œuvre d’Albert Camus